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Eternals : Chloé Zhao révèle ce qu’elle rêverait d’explorer dans une suite improbable
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Il y a 17 heures

Eternals : Chloé Zhao révèle ce qu’elle rêverait d’explorer dans une suite improbable

Un film culte malgré lui : entre ambition démesurée et héritage discret

A retenir :

  • Eternals, réalisé par l’oscariée Chloé Zhao, a marqué le MCU par son approche philosophique et visuelle, mais son échec commercial (402M$ pour 200M$ de budget) en a fait un ovni dans la saga Marvel.
  • Malgré un casting cinq étoiles (Angelina Jolie, Salma Hayek, Kumail Nanjiani) et des séquences époustouflantes (comme le combat contre le Déluge), le film a pâti d’un scénario trop ambitieux et d’un rythme inégal.
  • Son héritage persiste discrètement : le Celestial d’Arishem réapparaît dans Captain America: Brave New World (2024), et Kingo revient dans What If…? (2023), mais une suite semble improbable.
  • Contrairement à des franchises comme Thor ou Doctor Strange, qui ont su rebondir après des débuts difficiles, Eternals reste un projet inabouti, victime d’un mauvais timing (sortie en pleine pandémie).
  • Chloé Zhao évoque aujourd’hui des pistes pour une hypothétique suite : approfondir la mythologie des Celestials, explorer les conflits internes des Éternels, et donner plus de poids à leur rôle de "gardiens" de l’humanité.

Imaginez un film où des dieux immortels, aussi distants que bienveillants, observent l’humanité depuis des millénaires, jugeant nos guerres, nos amours et nos folies avec le détachement d’un scientifique étudiant des fourmis. Eternals (2021), réalisé par Chloé Zhao – lauréate de l’Oscar pour Nomadland – était censé être ce film. Une œuvre qui bousculerait les codes du MCU en y injectant une dimension métaphysique, presque biblique, où les super-héros ne sauvent pas le monde par altruisme, mais parce qu’ils y sont contraints par une entité supérieure, Arishem, le Celestial. Pourtant, malgré un budget pharaonique (200 millions de dollars) et un casting à faire pâlir Hollywood (Angelina Jolie en Thena, Salma Hayek en Ajak, Kumail Nanjiani en Kingo), le film a été un demi-échec : 402 millions de recettes mondiales, soit à peine le double de son coût de production, et des critiques mitigées. Alors, que reste-t-il de cette ambition démesurée ? Et que rêverait d’explorer Chloé Zhao si, contre toute attente, une suite voyait le jour ?

Un pari audacieux : des dieux en crise existentielle

Eternals n’était pas un film de super-héros classique. À l’inverse des Avengers, dont les membres se battent pour protéger la Terre par choix, les Éternels agissent par devoir, voire par résignation. Leur mission ? Préparer l’émergence d’un nouveau Celestial, quitte à sacrifier des millions de vies humaines. Un dilemme moral glaçant, inspiré des mythes grecs où les dieux jouaient avec les destins mortels sans état d’âme. Chloé Zhao décrivait son approche comme un "miroir tendu à l’humanité", une réflexion sur notre insignifiance face à l’univers. "Nous sommes des insectes pour eux, mais des insectes qui construisent des cathédrales", confiait-elle lors d’une interview pour The Hollywood Reporter.

Pourtant, cette profondeur philosophique s’est heurtée à un problème de taille : le rythme. Le film alterne entre des scènes contemplatives (les Éternels vivant en secret parmi les humains) et des séquences d’action survoltées (le combat contre les Déviants), sans toujours trouver l’équilibre. À titre de comparaison, Guardians of the Galaxy (2014) avait réussi à marier humour et émotion avec une mythologie tout aussi complexe, mais un fil narratif plus serré. Eternals, lui, donnait parfois l’impression de vouloir trop en dire : l’histoire d’amour entre Ikaris (Richard Madden) et Sersi (Gemma Chan), les trahisons, les révélations sur Arishem… Le spectateur avait à peine le temps de digérer une information qu’une autre surgissait.

Pourtant, le film n’était pas sans qualités. Les séquences visuelles étaient à couper le souffle : la naissance du Celestial Tiamut dans l’océan, le combat final contre le Déluge (une créature monstrueuse évoquant les pires cauchemars lovecraftiens), ou encore les paysages islandais où se cachent les Éternels, filmés avec une lumière presque surnaturelle. La critique a d’ailleurs salué ces aspects, comme IndieWire, qui parlait d’un "film visuellement sublime, mais narrativement étouffant". Un paradoxe qui résume bien Eternals : le plus ambitieux et le moins abouti du MCU Phase 4.

"Un univers abandonné" : l’héritage en pointillés d’Eternals

Malgré son échec relatif, Eternals a laissé des traces dans l’univers Marvel. Le Celestial Arishem, dont la silhouette menaçante plane sur le film, réapparaîtra dans Captain America: Brave New World (2024), où un nouveau Celestial semble émerger en Amérique du Sud. Une façon pour Marvel de rappeler que, même si les Éternels ont disparu des radars, leur mythologie est toujours active. De même, Kumail Nanjiani a repris son rôle de Kingo dans un épisode de What If…? (2023), prouvant que certains personnages ont encore un avenir.

Pourtant, ces clins d’œil restent anecdotiques. Contrairement à des franchises comme Thor (qui a su se réinventer après The Dark World) ou Doctor Strange (dont le premier volet avait divisé avant de devenir un pilier du MCU), Eternals semble condamné à rester un projet inabouti. Plusieurs raisons expliquent cela :
Un timing catastrophique : sorti en novembre 2021, en pleine pandémie, le film a souffert d’un manque de visibilité en salles. À titre de comparaison, Spider-Man: No Way Home, sorti un mois plus tard, a engrangé 1,9 milliard de dollars, profitant d’un retour massif des spectateurs en cinéma.
Un public désorienté : les fans du MCU, habitués à des récits plus directs (comme Avengers: Endgame), ont été déstabilisés par le ton expérimental d’Eternals. "On dirait un film d’auteur déguisé en blockbuster", résumait un spectateur sur Reddit, soulignant le décalage entre les attentes et la réalité.
Un manque de suite logique : contrairement à WandaVision ou Loki, qui ont immédiatement rebondi sur Disney+, Eternals n’a pas eu droit à une série ou un spin-off pour approfondir son lore.

Résultat ? Le film est devenu un ovni dans le MCU : trop original pour être oublié, pas assez populaire pour mériter une suite. "C’est le genre de projet que Marvel adore en théorie, mais qu’elle ne sait pas exploiter en pratique", analyse Screen Rant.

Chloé Zhao et les pistes d’une suite improbable

Pourtant, Chloé Zhao n’a pas renoncé. Lors d’une récente interview pour Variety, elle a évoqué ce qu’elle aimerait explorer dans une hypothétique suite. Trois axes principaux se dégagent :
Les conflits internes des Éternels : "Ils sont une famille dysfonctionnelle, déchirée entre leur loyauté envers Arishem et leur attachement aux humains", explique-t-elle. Une suite pourrait creuser les tensions entre Ikaris (devenu un paria) et Sersi, ou encore le destin de Thena (Angelina Jolie), rongée par une malédiction millénaire.
Le rôle des Celestials : "Nous n’avons effleuré que la surface de leur pouvoir. Et si Arishem n’était pas le seul à tirer les ficelles ?" Une piste qui pourrait lier Eternals à Captain America: Brave New World, où un nouveau Celestial semble émerger.
L’humanité comme enjeu central : "Les Éternels ont passé des siècles à observer les humains. Et si, cette fois, ils devaient vraiment les défendre ?" Une idée qui rappellerait Thor: Ragnarok, où le dieu du tonnerre redécouvre son humanité.

Bien sûr, ces projets restent hypothétiques. Marvel n’a annoncé aucune suite, et Chloé Zhao est désormais occupée par d’autres projets (dont un film sur les vampires pour Universal). Pourtant, l’idée persiste : et si Eternals n’était qu’un premier chapitre ? "Parfois, les meilleures histoires mettent du temps à trouver leur public", conclut la réalisatrice, optimiste.

Eternals : un échec ou un film en avance sur son temps ?

Alors, Eternals est-il vraiment un échec ? Tout dépend du critère. Commercialement, oui : avec 402 millions de dollars de recettes, il est loin des standards du MCU. Artistiquement, c’est plus nuancé. Le film a osé prendre des risques – une rareté dans un univers cinématographique souvent critiqué pour sa formule répétitive. "C’est le seul film Marvel où je me suis senti face à quelque chose de nouveau", confie le critique Mark Kermode dans The Guardian.

Son vrai défaut ? Être arrivé trop tôt. Dans un MCU de plus en plus axé sur le multivers (avec Doctor Strange 2 et Loki), l’approche cosmique et introspective d’Eternals aurait peut-être trouvé sa place aujourd’hui. "Si le film sortait en 2024, après tout ce que Marvel a exploré sur les dieux et les dimensions parallèles, les fans seraient peut-être plus réceptifs", suppose Collider.

En attendant, Eternals reste un film culte malgré lui – celui que les fans adorent ou détestent, mais dont personne ne sort indifférent. Et si une suite ne voit jamais le jour, son héritage, lui, persistera. Après tout, comme le disait Ajak (Salma Hayek) dans le film : "Nous sommes les gardiens de ce monde… même s’il ne le sait pas."

Aujourd’hui, Eternals ressemble à une œuvre maudite : trop ambitieuse pour le grand public, pas assez rentable pour Marvel. Pourtant, son audace force le respect. Entre les Celestials qui réapparaissent dans Captain America: Brave New World et les pistes de suite évoquées par Chloé Zhao, l’histoire n’est peut-être pas terminée. Une chose est sûre : dans un MCU de plus en plus standardisé, Eternals restera comme une expérience unique – un film où des dieux ont osé douter, où l’humanité était à la fois jugée et célébrée. Et ça, c’est déjà une forme d’éternité.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Eternals, c'est un peu comme si Chloé Zhao avait décidé de faire un film de super-héros en mode "zen". Les Éternels, ces dieux immortels, sont là pour observer et juger, mais sans vraiment s'impliquer. C'est profond, mais ça manque de punch. Un peu comme un film de super-héros qui se prend trop au sérieux.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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