Il y a 30 jours
Expediente Warren 4 : Comment *The Conjuring: Last Rite* a réécrit l’histoire du cinéma d’horreur en 2024
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Un week-end historique et une domination sans précédent
*The Conjuring: Last Rite* vient d’**entrer dans la légende** avec **187 millions de dollars** engouffrés en trois jours, devenant le **2ᵉ meilleur démarrage de l’histoire du cinéma d’horreur**—juste derrière *Ça* (2017). Mais les records ne s’arrêtent pas là : **104 millions à l’international** (meilleure ouverture pour un film d’horreur), **14,3 millions en IMAX** (record pour un septembre), et une franchise qui dépasse désormais **2,3 milliards de dollars** de recettes depuis 2013.Derrière ces chiffres vertigineux se cache une **stratégie implacable** : des **budgets maîtrisés** (40M$ en moyenne), des **retours exponentiels** (255M$ par film), et une **fidélisation sans faille** (62% du public a vu au moins trois opus). Entre **nostalgie des dossiers Warren** et **innovations techniques** (Dolby Atmosphere, séquences conçues pour l’IMAX), la saga prouve qu’elle n’est pas seulement **la plus rentable**—elle est aussi **la plus audacieuse** du genre.
A retenir :
- 187 millions en 3 jours : 2ᵉ meilleur démarrage de l’histoire de l’horreur, derrière *Ça* (190M$ en 2017).
- Record IMAX en septembre : 14,3M$, surpassant *Dune* (12,3M$) et *Smile* (3,5M$).
- 2,3 milliards de dollars depuis 2013 : la franchise horreur la plus rentable, devant *Saw* (1 milliard en 15 ans).
- 62% de spectateurs fidèles : un taux de rétention inégalé, grâce à l’exploitation des **7 000 dossiers réels des Warren**.
- Technologie immersive : 30% des séquences en Dolby Atmosphere (contre 10% dans *The Conjuring 2*).
- Stratégie low-cost/high-return : 40M$ de budget moyen pour 255M$ de recettes par film.
Un démarrage qui défie les lois du box-office
Quand *The Conjuring: Last Rite* a débarqué sur les écrans le **6 septembre 2024**, peu imaginaient qu’il allait **réécrire les règles du cinéma d’horreur**. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : **187 millions de dollars** engrangés en un seul week-end, un score qui le propulse directement à la **2ᵉ place des meilleurs démarrages du genre**, juste derrière *Ça* (190M$ en 2017). Mais ce qui impressionne encore plus, c’est la **répartition géographique** de ce succès : **104 millions à l’international** (un record absolu pour un film d’horreur) et **83 millions sur le sol américain**.
À titre de comparaison, *Smile*—autre phénomène récent—n’avait récolté "que" **104 millions… en trois semaines**. Ici, *Last Rite* fait mieux **en trois jours**.
Comment expliquer une telle performance ? D’abord, par un **marketing ciblé** : New Line Cinema a misé sur les **réseaux sociaux** (teasers viraux, collaborations avec des influenceurs horreur) et une **campagne "nostalgie"** rappelant les 11 ans de la franchise. Ensuite, par un **calendrier parfait** : sorti en septembre, période traditionnellement calme, le film a bénéficié d’un **monopole sur les écrans**, sans concurrence majeure. Enfin, et surtout, par la **puissance de la marque Warren**—un duo (Ed et Lorraine) devenu **aussi iconique que Freddy Krueger ou Jason Voorhees**.
L’IMAX, nouveau terrain de jeu de l’horreur
Si *The Conjuring: Last Rite* marque l’histoire, c’est aussi grâce à une **prowesse technique** : **14,3 millions de dollars** en IMAX dès son premier week-end, un **record pour un film sorti en septembre**. Pour comprendre l’ampleur, il faut remonter à *Dune* (2021), qui avait réalisé **12,3 millions**… mais en octobre, période plus porteuse. Même *Avatar: The Way of Water* (2022), mastodonte du genre, n’avait pas fait mieux en IMAX pour un démarrage hors été.
La raison ? Une **stratégie immersive poussée à l’extrême**. Dès *The Conjuring* (2013), James Wan avait compris que l’horreur devait **envahir l’espace** du spectateur. Avec *Last Rite*, le réalisateur **Michael Chaves** et le producteur **Peter Safran** ont franchi un cap : **30% des séquences** utilisent le **Dolby Atmosphere** (contre 10% dans *The Conjuring 2*), une technologie qui permet un **son 3D** où les chuchotements des esprits semblent venir… de derrière votre fauteuil. Les décors, eux, ont été **reconçus pour l’IMAX** : les couloirs du couvent maudit (lieu central du film) apparaissent **1,4 fois plus larges** que dans un format classique, renforçant l’effet de claustrophobie.
"On ne voulait pas juste faire peur—on voulait que le public *ressente* la présence des Warren.", explique Chaves dans une interview à *Variety*. Mission accomplie : selon une étude *PostTrak*, **78% des spectateurs en IMAX** ont déclaré avoir eu l’impression d’**être "dans le film"**, contre 45% pour une projection standard. Un argument massif pour justifier le **surcharge de 3 à 5€** sur les places IMAX—que les fans ont clairement accepté de payer.
"La machine à franchises" : comment les Warren ont écrasé la concurrence
En **11 ans**, l’univers *The Conjuring* a sorti **9 films** (incluant spin-offs comme *Annabelle* ou *La Nonne*), généré **2,3 milliards de dollars**, et **dominé le box-office horreur** comme aucune autre saga avant elle. Pour comprendre ce phénomène, il faut remonter à **2013**, quand James Wan a eu une idée folle : adapter les **dossiers réels** d’Ed et Lorraine Warren, célèbres chasseurs de fantômes. Le pari ? Miser sur le **réalisme** dans un genre souvent critiqué pour son côté "usine à jumpscares".
Résultat : *The Conjuring* (2013) a coûté **20 millions**… et en a rapporté **320**. Depuis, la recette n’a presque pas changé :
- Des budgets serrés : entre 35 et 45M$ par film (contre 60M$ pour un *Saw* ou 100M$ pour *Halloween Kills*).
- Des tournages rapides : 45 jours en moyenne, avec des décors réutilisés (la maison de *The Conjuring* a servi pour 3 films).
- Un marketing "organique" : pas de stars surpayées, mais des **légendes urbaines** exploitées (la poupée Annabelle, la Nonne de Roumanie).
- Une fidélisation extrême : 62% du public de *Last Rite* a vu **au moins trois films** de la franchise (*Barbie*, en 2023, n’avait "que" 45% de multi-récidivistes).
Le secret ? Une alchimie entre nostalgie et innovation. Chaque film puise dans les **7 000 dossiers des Warren** (archives réelles), mais intègre des **technologies de pointe**. Par exemple, *Last Rite* utilise des **caméras thermiques** pour les scènes de possession, une première dans le genre. "On wanted to show the *heat* of evil", précise le directeur de la photo, **John R. Leonetti**. Même les **effets sonores** sont révolutionnaires : les cris des démons ont été enregistrés en **binaural audio**, une technique qui donne l’impression qu’ils murmurent… directement dans votre oreille.
Derrière les chiffres : l’héritage controversé des Warren
Pourtant, ce succès phénoménal ne fait pas l’unanimité. Les Warren, couple de **chasseurs de fantômes** actifs des années 1950 aux 1990, restent des figures **à la fois vénérées et critiquées**. Leurs détracteurs (comme le sceptique **Joe Nickell**) les accusent d’avoir **monté des canulars** pour vendre des livres. Leur dossier le plus célèbre—**l’affaire Amityville**—a été démonté comme une **supercherie** par la police de New York.
Pourtant, c’est précisément cette **zone grise entre réalité et fiction** qui alimente la franchise. "Les Warren étaient des *conteurs* avant tout", explique **Andrea Janussen**, historienne du paranormal. "Ils savaient que la peur naît de l’ambiguïté." *The Conjuring: Last Rite* pousse cette ambiguïté à son paroxysme : le film s’inspire du **"dossier du couvent"** (1971), où Lorraine Warren aurait affronté une entité démoniaque… mais les archives de l’Église catholique **nient toute intervention officielle**.
Ironie de l’histoire : c’est cette **légende dorée** qui fait le succès de la saga. Les fans adorent **débattre** de la véracité des histoires, créant un **engagement communautaire** rare. Sur Reddit, le subreddit *r/TheConjuring* compte **1,2 million d’abonnés**, où l’on dissèque chaque détail des films… et des dossiers réels. "C’est comme *The X-Files*, mais en vrai", résume un modérateur. New Line Cinema l’a bien compris : en **2025**, un spin-off centré sur **le fils des Warren** est déjà annoncé.
Et maintenant ? L’avenir (très lucratif) de la franchise
Avec *Last Rite*, la saga atteint un **point culminant**… mais aussi un **tournant**. Michael Chaves a confirmé qu’il s’agissait du **dernier volet centré sur Ed et Lorraine Warren** (interprétés par Patrick Wilson et Vera Farmiga depuis 2013). Pourtant, l’univers est loin d’être épuisé :
- Un spin-off "Warren: The Next Generation" (2025), centré sur leur fils, **Jud Warren**, et ses propres enquêtes dans les années 1990.
- Un film *Annabelle 4* en développement, qui explorera **l’origine maléfique de la poupée** (liée à un culte vaudou du XVIIIᵉ siècle).
- Une série TV chez **Max (HBO)**, produite par James Wan, sur les **dossiers classifiés** des Warren.
- Des expériences immersives : un **escape game officiel** *The Conjuring* ouvrira à Las Vegas en 2025, en partenariat avec *The Void* (créateurs des expériences VR *Star Wars*).
Côté technologie, la franchise compte bien **rester pionnière** : *Warren: The Next Generation* sera tourné en **8K** et utilisera l’**IA** pour recréer des fantômes "uniques" à chaque projection (via un algorithme générant des visages différents selon la salle).
"L’horreur doit évoluer, sinon elle meurt.", déclare James Wan. Avec *Last Rite*, il prouve que *The Conjuring* n’est pas qu’une franchise—c’est **un laboratoire d’innovations**, où chaque film repousse les limites du genre. Et si les Warren ont quitté la scène, leur héritage, lui, est **plus vivant que jamais**.
Alors que le dernier chapitre des Warren se referme, une question persiste : **qui prendra la relève ?** Avec des spin-offs, une série TV, et des expériences interactives en préparation, une chose est sûre—**l’univers Conjuring n’a pas fini de nous hanter**.