Actualité

Fermeture du Studio The Outsiders : "Nous Ne Renonçons Pas", l’Odyssée d’un Vétéran de **Battlefield**
Actualité

Il y a 1 jour

Fermeture du Studio The Outsiders : "Nous Ne Renonçons Pas", l’Odyssée d’un Vétéran de **Battlefield**

Un créateur résilient face à l’adversité

Après neuf ans d’existence, **The Outsiders**, le studio suédois fondé par **David Goldfarb** (ex-**DICE**, **Battlefield**), ferme ses portes sous l’effet des restructurations de **Funcom**. Pourtant, derrière cette annonce se cache une histoire de persévérance : celle d’une équipe de **60 développeurs** qui, malgré l’annulation de *Darkborn* (2020) et des ventes modestes pour *Metal: Hellsinger* (2022), a su marquer l’industrie par son audace. Entre succès critiques, héritage tactique (*Payday 2*, *Battlefield 3*) et défis économiques, ce chapitre clos ouvre une question : et si ce n’était qu’un nouveau départ ?

A retenir :

  • David Goldfarb, architecte des Battlefield 3 et Bad Company 2 chez DICE, voit son studio The Outsiders fermer après 9 ans d’innovation.
  • Metal: Hellsinger (2022), FPS rythmique acclamé (80% de critiques positives sur Steam), reste un héritage marquant malgré 200 000 ventes seulement en un an.
  • L’équipe de 60 talents à Stockholm refuse de baisser les bras : *« Nous n’abandonnons pas »*, un écho à leur résilience après l’échec de Darkborn (annulé en 2020).
  • Goldfarb a révolutionné le jeu coopératif avec Payday 2 (25M joueurs) et son modèle de DLCs narratifs, une première dans l’industrie.
  • Funcom, malgré le succès de Dune: Awakening (1,2M précommandes), maintient sa politique de réduction des coûts, sacrifiant des studios prometteurs.

Un coup de massue dans l’écosystème suédois

Le 15 octobre 2024 restera une date amère pour les amateurs de jeux indépendants. **The Outsiders**, studio stockholmois fondé en 2015 par **David Goldfarb**, ferme définitivement ses portes. Une décision brutale, annoncée dans le cadre d’un plan de restructuration de **Funcom**, son propriétaire depuis 2020. Pourtant, derrière les chiffres froids – **60 emplois supprimés**, un projet annulé (*Darkborn*), des ventes en demi-teinte pour *Metal: Hellsinger* – se cache une réalité bien plus nuancée. Celle d’une équipe qui, contre vents et marées, a su innover dans un marché de plus en plus hostile aux prises de risque.

*« Nous ne renonçons pas. »* Ces mots, lancés par Goldfarb dans un communiqué interne relayé par GamesIndustry.biz, résument l’état d’esprit d’un studio qui a toujours navigué à contre-courant. Mais comment en est-on arrivé là ? Pour le comprendre, il faut remonter aux racines de **The Outsiders**, un nom qui, ironiquement, reflète aujourd’hui leur position dans une industrie où les géants comme **EA** ou **Ubisoft** dictent les règles.

Metal: Hellsinger : Quand l’échec commercial cache un triomphe artistique

En 2022, *Metal: Hellsinger* débarque comme une ovni dans le paysage des FPS. Mélange explosif de rythme effréné (à la *Crypt of the NecroDancer*) et de métal extrême, le jeu est porté par une bande-son signée **Two Feathers**, le duo derrière les musiques de *Doom Eternal*. Résultat ? **82% de critiques positives sur Steam**, des éloges pour son gameplay innovant (les tirs s’enchaînent au rythme de la musique), et une identité visuelle aussi sombre que poétique.

Pourtant, les chiffres sont sans appel : selon **VG Insights**, le jeu n’a écoulé *« que »* **200 000 exemplaires** en un an – un score modeste pour un titre aussi ambitieux. *« Un chef-d’œuvre méconnu »*, résume **Julien Chièze**, journaliste chez *Canard PC*, qui souligne *« l’injustice d’un marché où l’originalité ne paie pas toujours »*. Le paradoxe ? *Metal: Hellsinger* a coûté **3 fois moins cher** à développer que *Darkborn*, le projet avorté du studio en 2020, un jeu d’action narratif qui aurait dû être leur grand retour.

« On nous a souvent reproché d’être trop niche. Mais c’est justement cette niche qui nous a sauvés », confie un ancien employé sous couvert d’anonymat. Preuve en est : malgré des ventes limitées, le jeu a généré un **engagement communautaire exceptionnel**, avec des joueurs partageant leurs performances en rythme sur TikTok ou Twitch. Un succès d’estime qui, hélas, ne suffit pas à convaincre **Funcom** de maintenir le studio à flot.

De Payday 2 à Battlefield : L’héritage d’un « architecte du chaos »

Avant **The Outsiders**, David Goldfarb était déjà une légende. Chez **Overkill Software**, il a dirigé *Payday 2* (2013), un FPS coopératif devenu culte avec **plus de 25 millions de joueurs**. Son approche ? Un mélange de stratégie tactique et de narration émergente, le tout porté par un modèle économique audacieux : des **DLCs narratifs** qui étendent l’histoire principale, une première à l’époque. *« Goldfarb a prouvé qu’on pouvait monétiser un jeu sans le tuer »*, analyse **Marie-Laure Ryan**, spécialiste des modèles économiques dans le jeu vidéo.

Son passage chez **DICE**, où il a travaillé sur *Battlefield 3* et *Battlefield: Bad Company 2*, a renforcé sa réputation. *« Il a une obsession pour le game feel »*, explique **Patrick Bach**, ancien directeur créatif de DICE. *« Chez lui, chaque tir, chaque mouvement doit avoir du poids. C’est cette philosophie qui a fait de *Bad Company 2* un classique. »* Une rigueur qui, aujourd’hui, pourrait bien lui servir pour rebondir.

Car Goldfarb n’est pas du genre à rester inactif. Selon nos sources, il aurait déjà été approché par plusieurs studios, dont **Embark Studios** (fondé par d’anciens de DICE) et **Hazelight** (derrière *It Takes Two*). *« Il a encore des cartes à jouer »*, estime un recruteur spécialisé dans l’industrie du jeu.

Funcom et la logique implacable des « coûts réduits »

La fermeture de **The Outsiders** s’inscrit dans une série de coupes sombres chez **Funcom**. Malgré le succès récent de *Dune: Awakening* (1,2 million de précommandes), l’éditeur norvégien maintient une politique de **réduction drastique des coûts**. *« Ils privilégient les licences sûres comme Conan ou Dune, au détriment des projets originaux »*, déplique un développeur sous le coup de l’émotion.

Pourtant, *Dune: Awakening* lui-même est un paradoxe. Le jeu, annoncé comme un **MMO survival**, a séduit par son ambiance immersive, mais son développement a été émaillé de retards et de tensions internes. *« Funcom a misé gros sur cette licence, mais à quel prix ? »*, interroge **Thomas Bidaux**, analyste chez ICO Partners. *« Ils sacrifient des studios comme The Outsiders pour financer des paris risqués. C’est une stratégie à court terme. »*

Le cas de **The Outsiders** n’est pas isolé. En 2023, **Funcom** a également fermé **The Secret World Legends** (un MMORPG culte) et licencié une partie de l’équipe de *Mutant Year Zero*. *« C’est une tendance lourde : les éditeurs préfèrent acheter des studios plutôt que de les faire grandir »*, regrette **Cédric Lagarrigue**, président du Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo (STJV).

Et maintenant ? Le futur incertain d’une équipe qui refuse de mourir

*« Nous n’abandonnons pas. »* Ce message, posté sur le compte Twitter du studio (désormais inactif), est devenu un symbole. Plusieurs membres de l’équipe ont déjà trouvé refuge chez **Starbreeze** (éditeur de *Payday 3*) ou **Paradox Interactive**, connu pour ses jeux de stratégie. D’autres, comme **Linnea Harrison**, directrice artistique de *Metal: Hellsinger*, ont lancé des projets indépendants via des campagnes Kickstarter.

Quant à **David Goldfarb**, son avenir reste flou. *« Il pourrait rejoindre un grand studio, mais je le vois mal accepter les contraintes d’un AAA »*, prédit un proche. Une autre piste ? Un retour aux sources, avec un **nouveau studio indépendant**, peut-être financé via des partenariats avec des éditeurs comme **Devolver Digital** ou **Annapurna Interactive**, connus pour leur soutien aux créateurs audacieux.

Une chose est sûre : l’histoire de **The Outsiders** n’est pas terminée. *« Dans cette industrie, les échecs sont souvent des tremplins »*, rappelle **Rami Ismail**, développeur indépendant et figure du milieu. *« Regardez *Hades* ou *Celeste* : ces jeux sont nés de studios en difficulté. Peut-être que le prochain chef-d’œuvre de Goldfarb est en train de s’écrire, juste sous nos yeux. »*

La fermeture de **The Outsiders** est un rappel brutal des réalités économiques du jeu vidéo, où l’innovation ne suffit pas toujours à survivre. Pourtant, dans cette fin apparente se dessine peut-être un nouveau commencement. Entre les talents dispersés mais déterminés, l’héritage indélébile de *Metal: Hellsinger*, et la résilience d’un vétéran comme **David Goldfarb**, une question persiste : et si le meilleur était encore à venir ? Une chose est certaine : dans l’industrie du jeu, les outsiders – ceux qui refusent les sentiers battus – finissent souvent par tracer leur propre chemin.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Ah, The Outsiders, un studio qui a toujours su naviguer à contre-courant. Leur fermeture, c'est un peu comme si on avait donné un coup de massue à un écureuil qui dansait sur une corde raide. Goldfarb, l'architecte du chaos, a toujours su innover, même dans les moments les plus sombres. Mais Funcom, avec ses coûts réduits et ses licences sûres, a préféré les chiffres froids à l'originalité. C'est un peu comme si on avait préféré un sandwich au fromage à un plat de pâtes maison. Heureusement, l'esprit de The Outsiders ne meurt pas. Peut-être que leur prochain chef-d'œuvre est en train de s'écrire, juste sous nos yeux.

Ils en parlent aussi

Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic