Il y a 47 jours
DC Games : James Gunn dévoile les plans secrets de Warner Bros. – *LEGO Batman* en première ligne avant la tempête
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Entre relance prudente et attente insoutenable : le pari risqué de Warner Bros. Games pour DC
Après les déboires cuisants de *Suicide Squad: Kill the Justice League* et l’abandon de *MultiVersus*, Warner Bros. Games se recentre sur quatre licences prioritaires – dont DC, confié à une collaboration serrée entre James Gunn (DC Studios), Rocksteady et NetherRealm. Mais les projets "ambitieux" évoqués restent flous, repoussés à **"plusieurs années"**. En attendant, *LEGO Batman: The Legacy of the Dark Knight* (2025) joue les équilibristes : un mélange audacieux de mécaniques *Arkham* et d’hommages aux films cultes, mais avec des limites criantes (personnages jouables réduits, absence d’open-world). Un pansement ludique ou une transition maligne ? Décryptage d’une stratégie sous haute tension.A retenir :
- Stratégie de crise : Warner Bros. Games se concentre sur DC, Mortal Kombat, Harry Potter et Game of Thrones, après la fermeture de studios (Monolith, WB San Diego) et les échecs retentissants.
- James Gunn promet, mais temporise : les projets DC "alignés" avec l’univers cinématographique sont en développement, mais aucune sortie avant 2026-2027 – une attente qui exaspère les fans.
- *LEGO Batman* (2025) : un hybride risqué :
- Mélange des combat *Arkham* (contres, gadgets) et de scènes cultes (*Batman* 1989, *The Dark Knight*).
- Seulement 10 personnages jouables (critiqué), contre 30+ dans *LEGO Star Wars*.
- Pas d’open-world : des niveaux linéaires "cinématographiques", un choix à contre-courant des attentes (62% des joueurs veulent plus de liberté, selon *Metacritic*).
- L’ombre d’*Arkham* plane : TT Games doit transposer l’ADN du jeu culte (6M de ventes, *Detective Mode*) dans un univers LEGO – un défi déjà mal négocié par *LEGO Star Wars* (combat trop simplistes).
- Un placebo pour les fans ? Avec des annonces lointaines et des studios en restructuration, *LEGO Batman* pourrait n’être qu’un trompe-l’œil pour occuper le terrain.
- Comparaison explosive : *Gotham Knights* (2022), malgré ses défauts, offrait une Gotham libre – *LEGO Batman* mise tout sur le spectacle scénarisé, au risque de décevoir.
- Le poids des attentes : après *Batman: Arkham* et *Injustice*, les joueurs exigent innovation et profondeur – pas une simple resucée en briques plastiques.
DC Games : la chute après l’âge d’or
Il fut un temps où Warner Bros. Games régnait sans partage sur les jeux de super-héros. *Batman: Arkham Asylum* (2009), avec ses 6 millions d’exemplaires vendus en un an, avait redéfini le genre : un système de combat fluide (les fameuses contres enchaînées à 30 coups), une ambiance gothique envoûtante, et le *Detective Mode*, devenu une référence. Puis vinrent *Arkham City*, *Injustice*, et même *Middle-earth: Shadow of Mordor* – des titres qui marquèrent leur époque. Mais aujourd’hui, la division DC Gaming de Warner Bros. tangue dangereusement.
Les échecs récents sont cruels et publics :
- *Suicide Squad: Kill the Justice League* (Rocksteady, 2024) : un jeu live-service raté, critiqué pour son manque de contenu et ses microtransactions agressives, abandonné après seulement 6 mois.
- *MultiVersus* (2022) : un *Smash Bros.* DC/Warner prometteur, annulé brutalement malgré un bon accueil initial.
- Fermetures en cascade : Monolith Productions (*Shadow of War*) et WB Games San Diego (*Gotham Knights*), laissant des centaines de développeurs sur le carreau.
Face à ce naufrage organisationnel, Warner Bros. Games a opéré un virage stratégique radical : recentrer les efforts sur quatre licences seulement – *Mortal Kombat*, *Harry Potter*, *Game of Thrones*, et bien sûr, DC. Mais dans l’immédiat, c’est le silence radio. Les fans, eux, grondent.
"Nous travaillons sur des projets DC ambitieux, alignés avec la vision de James Gunn pour l’univers cinématographique. Mais soyez patients… cela prendra plusieurs années." — David Haddad, président de Warner Bros. Games, lors d’une récente interview à IGN.
Des mots qui sonnent comme une douche froide pour une communauté habituée aux annonces tonitruantes de la décennie précédente.
Alors, que reste-t-il pour occuper l’attente ? Un seul titre en vue : *LEGO Batman: The Legacy of the Dark Knight*, prévu pour 2025. Un jeu qui, sur le papier, semble trop léger pour porter l’héritage d’*Arkham*… mais qui pourrait bien cacher une surprise.
*LEGO Batman* : entre hommage et trahison
Annoncé lors de la Gamescom 2024, *LEGO Batman: The Legacy of the Dark Knight* a immédiatement divisé la communauté. Le pitch ? Un mélange audacieux (ou désespéré, selon les points de vue) :
- Des mécaniques de combat directement inspirées d’*Arkham* : contre, esquives, enchaînements de coups, et même un système de gadgets tactiques (le *Batarang*, le grappin…).
- Une reconstruction interactive de scènes cultes des films *Batman*, du Burton de 1989 au *Dark Knight* de Nolan, en passant par le *Batman* de Schumacher (oui, avec les tétons sur la combinaison).
- Un ton qui oscille entre parodie légère et hommage sérieux, une signature de la série *LEGO* depuis *LEGO Star Wars: The Skywalker Saga*.
Sur le papier, l’idée est séduisante. Mais dans les faits, les premières critiques fusent :
- Seulement 10 personnages jouables confirmés (Batman, Robin, Catwoman, le Joker…), contre 30+ dans *LEGO Star Wars*. Un choix qui limite drastiquement la rejouabilité.
- Aucun open-world : alors que *Gotham Knights* (2022), malgré ses défauts, offrait une Gotham libre à explorer, *LEGO Batman* mise sur des niveaux linéaires "cinématographiques". Un parti pris risqué, quand 62% des joueurs interrogés par *Metacritic* réclament plus de liberté dans les jeux *Batman* post-Arkham.
- La crainte d’un gameplay trop simpliste : *LEGO Star Wars* avait été salué pour son humour, mais critiqué pour ses combat basiques. *LEGO Batman* promet plus de profondeur… à voir.
Pourtant, TT Games (le studio derrière la série *LEGO*) défend bec et ongles son projet : "Nous voulons créer des hommages interactifs aux films, avec une fidélité inédite aux ambiances. Ce ne sera pas juste un jeu LEGO de plus – ce sera une célébration de 85 ans de Batman au cinéma."
Mais peut-on vraiment transposer l’âme d’*Arkham* dans un univers LEGO ?
L’héritage empoisonné d’*Arkham*
*Batman: Arkham Asylum* (2009) n’était pas juste un jeu vidéo. C’était une révolution. Pour la première fois, un titre de super-héros offrait :
- Un système de combat tactique, où chaque contre, chaque enchaînement, avait un poids physique palpable.
- Une ambiance gothique immersive, portée par la voix de Mark Hamill (le Joker) et une direction artistique sombre.
- Le *Detective Mode*, qui transformait les énigmes en expériences presque shérlockiennes.
- Une narration adulte, loin des clichés enfantins des jeux de super-héros précédents.
Depuis, chaque jeu *Batman* est jugé à l’aune d’*Arkham* – et la plupart ont échoué. *Gotham Knights* (2022) ? Trop répétitif. *Batman: Arkham Origins* (2013) ? Un pale copie. Même *Injustice*, excellent jeu de combat, restait dans l’ombre du géant.
Alors, comment TT Games, spécialiste des jeux familiaux et humoristiques, peut-il relever ce défi ? Le studio mise sur trois piliers :
- La nostalgie cinéphile : recréer des scènes iconiques (la descente du Joker dans *The Dark Knight*, le combat final de *Batman Returns*) avec un souci du détail inédit pour un jeu LEGO.
- Un gameplay "Arkham-like" : les développeurs promettent des combos variés, des gadgets utilisables en combat, et même une version simplifiée du *Detective Mode*.
- L’équilibre tonal : éviter la parodie pure (comme dans *LEGO Batman 2*) pour toucher aussi bien les fans hardcore que les joueurs occasionnels.
Mais les sceptiques sont légion. "Un jeu LEGO qui essaie d’être *Arkham* ? Ça ressemble à un oxymore. Soit c’est trop enfantin et ça trahit l’esprit, soit c’est trop sombre et ça perd l’identité LEGO." — Thomas V., modérateur sur le forum *Batman-Arkham.com*.
Et puis, il y a l’éléphant dans la pièce : pourquoi Warner Bros. mise-t-il sur un jeu LEGO pour relancer DC Games ? La réponse est stratégique… et désespérée.
Un placebo pour les fans ? La vraie stratégie de Warner Bros.
Derrière *LEGO Batman*, il y a une logique implacable :
- Occuper le terrain : avec des projets DC "ambitieux" repoussés à 2026-2027, Warner Bros. avait besoin d’un jeu pour maintenir l’intérêt.
- Tester les eaux : voir si les joueurs sont prêts à accepter un *Batman* hybride (entre humour et noirceur).
- Minimiser les risques : un jeu LEGO coûte moins cher à développer qu’un *Arkham* ou un *Suicide Squad*, et rapporte systématiquement (la licence *LEGO Star Wars* a généré plus de 500M$ depuis 2022).
Mais cette stratégie a un coût : celui de décrédibiliser la marque DC Games. Après les échecs récents, les joueurs attendent un retour en grâce, pas une resucée en plastique. "Warner Bros. nous prend pour des idiots. Ils nous servent un jeu LEGO comme si c’était un vrai *Batman*, alors qu’ils savent très bien que leurs gros projets sont dans les limbes." — Marine L., streamer spécialisée DC.
Pire : *LEGO Batman* arrive dans un contexte concurrentiel explosif :
- *Marvel’s Spider-Man 2* (2023) a montré que les jeux de super-héros pouvaient être à la fois accessibles et profonds.
- *Gotham Knights*, malgré ses défauts, a prouvé qu’il y avait un public pour un *Batman* open-world et coopératif.
- Les rumeurs autour d’un nouveau *Arkham* (développé par Rocksteady ou NetherRealm) enflamment les réseaux, rendant *LEGO Batman* presque obsolète avant même sa sortie.
Alors, faut-il y voir un simple pansement en attendant la tempête, ou une transition maligne vers une nouvelle ère ? Une chose est sûre : Warner Bros. n’a plus le droit à l’erreur.
Derrière les briques : les vrais enjeux de DC Games
Si *LEGO Batman* est le visage public de la stratégie DC, les vrais défis se jouent en coulisses :
- La restructuration des studios : après les fermetures, Warner Bros. mise sur Rocksteady (mal en point après *Suicide Squad*) et NetherRealm (*Mortal Kombat*), deux équipes surchargées.
- L’alignement avec James Gunn : le patron de DC Studios veut un univers cohérent entre films, séries et jeux. Mais les développeurs, eux, ont besoin de liberté créative.
- La pression des actionnaires : après les échecs, AT&T et Discovery exigent des retours sur investissement rapides – incompatible avec des projets AAA longs à développer.
- La concurrence interne : *Harry Potter* et *Game of Thrones* sont aussi des licences prioritaires… et pourraient pomper les ressources allouées à DC.
Dans ce contexte, *LEGO Batman* n’est peut-être qu’un leurre – un moyen de gagner du temps tandis que Warner Bros. tente de reconstruire ses équipes et de finaliser ses "gros projets".
Mais attention : si le jeu déçoit, la colère des fans pourrait devenir ingérable. "Les joueurs sont prêts à attendre… à condition qu’on leur donne une raison d’espérer. Là, on a l’impression qu’on nous sert des miettes." — Julien C., rédacteur en chef de *JeuxVideo.com*.
Alors, *LEGO Batman* sera-t-il le sauveur inattendu de DC Games, ou le symptôme d’une crise plus profonde ? Une chose est sûre : 2025 sera un année charnière pour Warner Bros. – et les briques LEGO pourraient bien se transformer en boulets.
Pour les fans, l’équation est simple : si *LEGO Batman* est un succès critique et commercial, Warner Bros. gagnera un peu de temps pour peaufiner ses projets AAA. Dans le cas contraire, la colère sera à son comble – et les attentes pour les "vrais" jeux DC deviendront insoutenables.
En attendant, une question persiste : et si le vrai test de *LEGO Batman* n’était pas son gameplay, mais la patience des joueurs ?