Il y a 13 jours
Gran Turismo 7 : La mise à jour Spec III en décembre promet une révolution technique, tandis que la franchise franchit les 100 millions de ventes
h2
En décembre, Gran Turismo 7 dévoilera sa mise à jour Spec III, une évolution majeure avec deux nouveaux circuits, huit véhicules exclusifs et surtout un data logger révolutionnaire pour analyser chaque détail de conduite. Pendant ce temps, la franchise fête un cap symbolique : 100 millions de jeux vendus depuis 1997. Pourtant, malgré ce succès, Gran Turismo 7 reste en deçà des 10 millions d’exemplaires, une performance que cette mise à jour pourrait bien changer. Entre exclusivité PlayStation et concurrence multiplateforme, la série de Polyphony Digital se réinvente pour rester la référence absolue du réalisme automobile.
A retenir :
- Spec III en décembre : Deux circuits inédits, huit véhicules exclusifs et un data logger pour analyser trajectoires, accélération et régime moteur avec une précision professionnelle.
- 100 millions de ventes pour la franchise depuis 1997, mais Gran Turismo 7 (9,7 millions) reste le seul opus à ne pas avoir atteint les 10 millions d’exemplaires.
- L’exclusivité PlayStation (PS4/PS5) est-elle un atout ou un frein face à des concurrents comme Forza Horizon 5 (30+ millions de joueurs, multiplateforme) ?
- Le moteur physique de Polyphony Digital, déjà acclamé, servira de base au data logger, une première pour la série inspirée des outils pros comme iRacing.
- Comparaison technique : Gran Turismo 7 mise sur le réalisme, tandis que Forza Horizon 5 privilégie l’accessibilité et le "fun" arcade.
- Un paradoxe : Malgré son statut de simulateur le plus vendus de l’histoire, GT7 doit encore prouver sa capacité à rivaliser avec les géants du genre.
Il y a des chiffres qui marquent l’histoire du jeu vidéo, et 100 millions de ventes en fait indiscutablement partie. C’est le cap symbolique que la franchise Gran Turismo vient de franchir, 26 ans après son premier opus sur PlayStation en 1997. Pourtant, alors que la série célèbre ce succès, son dernier né, Gran Turismo 7, s’apprête à vivre une révolution technique avec la mise à jour Spec III, prévue pour décembre 2024. Une actualisation qui pourrait bien redéfinir les standards de la simulation automobile, tout en relançant les ventes d’un jeu qui peine encore à atteindre les 10 millions d’exemplaires.
Spec III : Le data logger, ou comment Gran Turismo 7 s’inspire des pros pour séduire les passionnés
Présentée lors du dernier State of Play de Sony, la mise à jour Spec III est bien plus qu’un simple ajout de contenu. Certes, les joueurs pourront découvrir deux nouveaux circuits (dont les noms restent encore mystérieux) et huit véhicules inédits, mais c’est bel et bien le data logger qui vole la vedette. Cet outil, directement inspiré des systèmes utilisés en compétition automobile réelle (Formule 1, endurance, rallye), permettra d’analyser chaque détail d’une session de conduite : trajectoires au millimètre près, courbes d’accélération, régimes moteur, et même des comparatifs de tours pour mesurer ses progrès en temps réel.
Une innovation qui n’est pas sans rappeler ce que proposent déjà des simulateurs PC comme iRacing ou Assetto Corsa Competizione, mais qui marque une première pour Gran Turismo. Jusqu’ici, la série de Polyphony Digital misait avant tout sur la fidélité de son moteur physique – souvent considéré comme le plus réaliste du marché – et sur une approche plus "grand public" que ses concurrents. Avec Spec III, elle franchit un cap en s’adressant directement aux puristes du pilotage virtuel, ceux qui passent des heures à peaufiner leur style de conduite pour gagner quelques dixièmes de seconde.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le data logger exploitera justement ce moteur physique maison, déjà salué pour sa capacité à reproduire les lois de la physique avec une précision chirurgicale. À titre de comparaison, des jeux comme Forza Horizon 5 (Microsoft) ou Need for Speed (EA) privilégient une expérience plus "arcade", où le plaisir de conduite prime sur le réalisme. Gran Turismo 7, lui, assume pleinement son positionnement de simulateur – un choix qui pourrait bien payer, à l’heure où les joueurs recherchent des expériences toujours plus immersives.
Reste une question : cette orientation technique ne risque-t-elle pas d’éloigner les joueurs occasionnels ? Certains critiques, comme ceux du site Eurogamer, soulignent que Gran Turismo 7 a parfois du mal à trouver le juste équilibre entre accessibilité et simulation pure. Avec Spec III, Polyphony Digital semble clairement miser sur les seconds. Une stratégie risquée, mais qui pourrait s’avérer payante si elle parvient à fidéliser une communauté de passionnés prêts à investir du temps dans l’analyse de leurs performances.
"Derrière le volant" : Comment Polyphony Digital a conçu le data logger, une fonctionnalité inspirée des ingénieurs de course
Saviez-vous que l’idée du data logger dans Gran Turismo 7 est née d’une collaboration étroite avec des ingénieurs de Toyota Gazoo Racing, l’équipe officielle de Toyota en championnat du monde d’endurance (WEC) ? Lors d’un entretien accordé au magazine Famitsu, Kazunori Yamauchi, le créateur de la franchise, a révélé que les développeurs de Polyphony Digital ont passé des mois à étudier les outils d’analyse utilisés en compétition réelle. Leur objectif ? Transposer cette rigueur dans le jeu, tout en la rendant accessible aux joueurs.
Le résultat est un système qui va bien au-delà d’un simple affichage de données. Par exemple, le data logger permettra de superposer plusieurs tours sur un même graphique, afin de visualiser où le pilote a gagné ou perdu du temps. Une fonctionnalité qui rappelle étrangement ce que proposait déjà iRacing depuis des années, mais avec une interface bien plus intuitive. "Nous voulions éviter de noyer le joueur sous des chiffres, explique Yamauchi. L’idée est de rendre l’analyse aussi visuelle que possible, pour que même un débutant puisse comprendre où il doit s’améliorer."
Autre détail intéressant : le data logger sera entièrement intégré au mode Sport, la plateforme en ligne de Gran Turismo 7. Les joueurs pourront ainsi partager leurs données avec leurs adversaires, créant une forme de compétition analytique où la performance ne se mesure plus seulement en temps au tour, mais aussi en capacité à optimiser sa conduite. Une approche qui pourrait bien séduire les équipes d’eSport, de plus en plus nombreuses à s’intéresser à la simulation automobile.
Pourtant, tous les observateurs ne sont pas convaincus. John "Wheels" Wheeler, un pilote professionnel et streamer spécialisé dans les jeux de course, tempère l’enthousiasme : "C’est une belle avancée, mais il faut voir comment ça se traduit en pratique. iRacing propose des outils bien plus poussés depuis des années. La vraie question, c’est : est-ce que Gran Turismo 7 va enfin rattraper son retard sur les simulateurs PC ?" Une critique qui rappelle que, malgré son prestige, la série a longtemps été en retard sur certaines fonctionnalités, comme la météo dynamique ou les dommages réalistes, introduites bien plus tôt chez la concurrence.
100 millions de ventes : Un héritage impressionnant, mais un présent en demi-teinte pour Gran Turismo 7
Alors que Spec III se prépare à débarquer, la franchise Gran Turismo fête un anniversaire en or : 100 millions de jeux vendus depuis 1997. Un chiffre qui la place parmi les licences les plus populaires de l’histoire du jeu vidéo, aux côtés de monstres comme Mario Kart (200+ millions), FIFA (325+ millions) ou Call of Duty (425+ millions). Pourtant, derrière ce succès global se cache une réalité plus nuancée : Gran Turismo 7, sorti en mars 2022, n’a toujours pas franchi la barre des 10 millions d’exemplaires (9,7 millions à ce jour), un seuil que presque tous ses prédécesseurs avaient atteint.
Comment expliquer ce paradoxe ? Plusieurs facteurs entrent en jeu. D’abord, la concurrence s’est considérablement intensifiée. Forza Horizon 5 (Microsoft), sorti la même année, a ainsi dépassé les 30 millions de joueurs en 2023, grâce à une approche plus grand public, une disponibilité multiplateforme (Xbox, PC, cloud) et un modèle économique incluant un battle pass et des mises à jour régulières. À l’inverse, Gran Turismo 7 reste une exclusivité PlayStation, un choix qui limite mécaniquement son audience, surtout dans des régions comme l’Asie ou l’Amérique du Nord, où le PC domine.
Ensuite, il y a la question du rythme des sorties. Entre Gran Turismo Sport (2017) et Gran Turismo 7 (2022), les fans ont dû attendre cinq ans – une éternité dans l’industrie du jeu vidéo. Pendant ce temps, des titres comme Assetto Corsa Competizione ou F1 2023 ont comblé le vide, en proposant des expériences tout aussi réalistes, voire plus complètes sur certains aspects. Enfin, il ne faut pas sous-estimer l’impact des critiques mitigées au lancement de GT7, notamment sur son système de microtransactions (depuis revu) et son mode campagne jugé trop répétitif.
Pourtant, tout n’est pas noir. Gran Turismo 7 reste le simulateur le plus vendu de cette génération, devant F1 2023 (environ 3 millions) ou Assetto Corsa Competizione (5 millions). Et avec Spec III, Polyphony Digital a une occasion en or de relancer la machine. "Cette mise à jour pourrait être un vrai game-changer, estime Thomas Morgan, rédacteur en chef du site GTPlanet. Si le data logger tient ses promesses, et que les nouveaux circuits et voitures sont à la hauteur, on pourrait voir un regain d’intérêt, surtout chez les joueurs compétitifs."
Exclusivité PlayStation : Un atout ou un boulet pour Gran Turismo 7 ?
Voilà une question qui divise les fans depuis des années : l’exclusivité PlayStation est-elle encore pertinente en 2024 ? D’un côté, elle permet à Gran Turismo 7 de bénéficier d’une optimisation parfaite pour les consoles Sony, avec des fonctionnalités comme le retour haptique de la manette DualSense ou une intégration poussée avec le PS VR2. De l’autre, elle prive la série d’une audience potentielle énorme : celle des joueurs PC, qui représentent près de 50% du marché mondial selon les derniers rapports de Newzoo.
Le cas de Forza Horizon 5 est à cet égard révélateur. Grâce à sa disponibilité sur Xbox, PC et cloud (via le Xbox Game Pass), le jeu de Playground Games a pu toucher un public bien plus large, incluant les joueurs occasionnels et ceux qui ne possèdent pas de console. Résultat : 30 millions de joueurs en deux ans, contre 9,7 millions pour Gran Turismo 7 sur la même période. Une différence qui interroge, d’autant que Sony a récemment commencé à ouvrir certaines de ses exclusivités au PC (God of War, Horizon Forbidden West, The Last of Us Part I).
Alors, pourquoi Gran Turismo 7 ne suit-il pas cette voie ? Kazunori Yamauchi a apporté une réponse partielle dans une interview accordée à IGN Japan : "Nous voulons d’abord nous assurer que l’expérience est parfaite sur PlayStation. Un portage PC est une possibilité, mais ce n’est pas notre priorité pour l’instant." Une position qui peut se comprendre, tant le jeu tire parti des spécificités matérielles des consoles Sony. Pourtant, avec des rumeurs persistantes sur un éventuel Gran Turismo 8 en développement, la question d’un élargissement à d’autres plateformes pourrait bien se reposer dans les mois à venir.
En attendant, Spec III arrive à point nommé pour rappeler que Gran Turismo 7 a encore des cartes à jouer. Entre son data logger révolutionnaire, ses nouveaux contenus et l’héritage d’une franchise légendaire, le jeu de Polyphony Digital a de quoi séduire, à condition de convaincre les joueurs que l’exclusivité PlayStation n’est pas un frein, mais bien un gage de qualité. Une équation complexe, mais pas impossible à résoudre.
Gran Turismo 7 vs. Forza Horizon 5 : Deux philosophies, deux publics
Impossible d’évoquer Gran Turismo 7 sans le comparer à son éternel rival, Forza Horizon 5. Les deux jeux incarnent en effet deux visions radicalement différentes de la course automobile virtuelle. D’un côté, Gran Turismo mise sur le réalisme, la précision et une approche presque "scientifique" de la conduite. De l’autre, Forza Horizon privilégie le fun, l’accessibilité et une liberté de ton décomplexée, entre festivals de musique et cascades spectaculaires.
Cette divergence se retrouve dans les chiffres. Forza Horizon 5, avec ses 30 millions de joueurs, a séduit un public large, incluant des joueurs qui ne s’intéressent pas forcément à la simulation pure. À l’inverse, Gran Turismo 7, avec ses 9,7 millions de ventes, cible avant tout les passionnés de voitures et les amateurs de défis techniques. Une différence qui se reflète aussi dans les mises à jour : là où Forza ajoute régulièrement des événements saisonniers et des collaborations avec des marques (comme Hot Wheels ou James Bond), Gran Turismo se concentre sur des ajouts plus techniques, comme le data logger de Spec III.
Pourtant, les deux jeux ont un point commun : ils repoussent sans cesse les limites de leur genre. Forza Horizon 5 a ainsi introduit une météo dynamique ultra-réaliste et un système de ray tracing en temps réel, tandis que Gran Turismo 7 a marqué les esprits avec son modélisation 3D des voitures (jusqu’au moindre boulon) et son système de physique inégalé. Deux approches différentes, mais complémentaires, qui prouvent que la course automobile virtuelle a encore de beaux jours devant elle.
Alors, lequel des deux l’emporte ? Tout dépend de ce que l’on cherche. Pour ceux qui veulent une expérience arcade et spectaculaire, Forza Horizon 5 reste imbattable. Mais pour les puristes en quête de réalisme et de profondeur technique, Gran Turismo 7 – surtout avec Spec III – pourrait bien devenir la référence absolue. À condition, bien sûr, que Polyphony Digital sache convaincre que son approche vaut le détour, même face à une concurrence de plus en plus agressive.