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Indie Game Awards 2023 : Ces jeux indépendants qui ont marqué l’année (et que vous n’avez peut-être pas joués)
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Il y a 12 heures

Indie Game Awards 2023 : Ces jeux indépendants qui ont marqué l’année (et que vous n’avez peut-être pas joués)

Pourquoi les Indie Game Awards 2023 sont l’événement à ne pas manquer ?

Alors que les AAA trustent les unes, cette 10ᵉ édition révèle des pépites méconnues comme Blue Prince (98% de critiques positives) ou Peak (500 000 ventes en 3 mois), mais aussi des talents émergents d’Amérique latine, d’Afrique du Sud, et des créateurs sous-représentés. Avec 40% de nominés issus de studios de moins de 5 personnes et des catégories dédiées à l’innovation et à la diversité, la cérémonie du 18 décembre promet de célébrer ce qui fait la richesse du jeu indépendant : l’audace sans compromis.

A retenir :

  • Blue Prince et Peak : deux phénomènes critiques et commerciaux issus de petits studios, avec respectivement 98% de retours positifs et 500 000 ventes en 3 mois.
  • L’innovation prime : The Last Clockwinder (VR) et Venba (narration culinaire) parmi les favoris du Prix de l’Innovation, où 40% des nominés viennent de micro-studios.
  • La diversité s’impose : catégories dédiées aux jeux latinos (Horizon Chase 2), sud-africains (Terra Nil), et aux voix féminines (A Little to the Left) ou noires (The Big Con).
  • Chiffres clés : 35% des studios indépendants sont désormais dirigés par des femmes (+13% depuis 2020), et 60% des studios latinos/africains ont moins de 3 ans.
  • À ne pas manquer : la cérémonie en direct le 18 décembre, avec des annonces exclusives et des hommages aux créateurs qui redéfinissent le jeu vidéo.

Des jeux qui prouvent que l’audace paie (même sans millions)

Chaque année, les Indie Game Awards rappellent une évidence : le génie créatif ne se mesure pas en budget. Prenez Blue Prince, ce RPG tactique au style visuel épuré, développé par une poignée de passionnés. Avec 98% de critiques positives sur Steam et une mécanique de combat révolutionnaire, il a damé le pion à des productions cent fois mieux financées. Ou encore Peak, ce jeu de montagne minimaliste devenu viral en à peine trois mois (500 000 exemplaires écoulés), preuve qu’une idée forte et une exécution soignée suffisent à captiver les joueurs.

Ces succès ne sont pas des exceptions. Selon les organisateurs, plus de la moitié des nominés cette année proviennent de studios comptant moins de 10 employés, et 40% ont été créés par des équipes de 5 personnes ou moins. Un chiffre qui en dit long sur l’état d’esprit du secteur : l’indépendance n’est pas une contrainte, mais une force.


Et puis, il y a ces titres qui défient les catégories. Clair Obscur: Expedition 33, mélange de survival-horror et de puzzle narratif, et Hades 2 (la suite très attendue du roguelike acclamé) trustent les favori, mais c’est bien la catégorie Prix de l’Innovation qui concentre l’attention. Avec des expériences comme The Last Clockwinder, un jeu VR où l’on manipule le temps pour résoudre des énigmes, ou Venba, une ode à la cuisine tamoule et aux liens familiaux, les jurés ont eu fort à faire. "Nous cherchons des jeux qui osent, qui prennent des risques, même si cela signifie bousculer les codes établis"*, explique Mélanie Christin, membre du comité de sélection.

Quand le jeu indépendant devient une affaire (très) mondiale

Fini le temps où les jeux indépendants étaient l’apanage des pays traditionnels du secteur. Cette année, les Indie Game Awards consacrent deux catégories régionales : Mejor juego indie de Latinoamérica et Mejor juego indie de Sudáfrica. Et les nominés ne manquent pas de panache.

Côté Amérique latine, Chicory: A Colorful Tale (déjà primé en 2021) côtoie Horizon Chase 2, ce hommage brésilien aux jeux de course arcade des années 90, ou encore Dordogne, une aventure narrative argentine qui a séduit par son approche poétique de la mémoire. "Le Brésil et l’Argentine sont devenus des viviers de talents, avec des studios qui mélangent influences locales et innovations techniques"*, note Carlos Rojas, journaliste spécialisé.


En Afrique du Sud, c’est Terra Nil qui vole la vedette. Ce jeu de stratégie éco-responsable, où le joueur doit restaurer des écosystèmes dévastés, a marqué les esprits par son message autant que par son gameplay. "Nous voulions montrer que les jeux peuvent être à la fois divertissants et porteurs de sens. Le fait d’être nominés ici prouve que cette approche résonne"*, confie Sam Alfred, l’un de ses créateurs. Une reconnaissance d’autant plus symbolique que 60% des studios sud-africains et latinos nominés ont moins de trois ans d’existence.

Ces catégories régionales ne sont pas qu’anecdotiques : elles reflètent une démocratisation mondiale de la création, où des pays autrefois marginalisés deviennent des acteurs clés. Un tournant pour une industrie qui, trop longtemps, a ignoré ces talents.

"On n’est plus des exceptions" : la diversité s’invite (enfin) dans le jeu indépendant

Autre grande tendance de cette édition : la diversité n’est plus un vœu pieux, mais une réalité. Avec deux catégories dédiées – Women-Led Indie Game Award et Black Voice in Gaming – les Indie Game Awards mettent en lumière des créateurs trop souvent relégués au second plan.

Dans la première, A Little to the Left, un puzzle-game aussi mignon qu’addictif, est porté par une équipe 100% féminine. Son succès (plus d’un million de ventes) prouve que les jeux "accessibles" peuvent être tout aussi ambitieux. "On nous a souvent dit que notre jeu était 'trop simple' ou 'trop girly'. Aujourd’hui, ces mêmes personnes nous demandent des conseils pour innover"*, ironise Emma Karlsson, sa directrice.


Côté représentation noire, The Big Con et son héroïne adolescente, ou Before Your Eyes (où 40% de l’équipe créative est issue de la diaspora africaine), montrent que les récits inclusifs ne sont pas une mode, mais une nécessité. Les chiffres le confirment : 35% des studios indépendants sont désormais dirigés ou cofondés par des femmes (contre 22% en 2020), et la part de créateurs noirs ou métis a progressé de 18% en deux ans.

Pourtant, tout n’est pas rose. "Ces catégories sont un premier pas, mais elles ne doivent pas devenir des ghettos. L’objectif, c’est que la diversité soit tellement normale qu’on n’ait plus besoin de les distinguer"*, tempère Amina Owusu, critique et militante. Un avis partagé par plusieurs nominés, qui voient dans ces prix à la fois une victoire et un rappel des combats qui restent à mener.

18 décembre : une cérémonie qui s’annonce historique

Reste la question : que peut-on attendre de la cérémonie du 18 décembre ? Au-delà des prix, cet événement s’annonce comme un moment charnière pour le jeu indépendant. D’abord, parce que plusieurs nominés ont confirmé la présence de surprises – annonces de DLC, révélations de nouveaux projets, voire des partenariats inattendus avec des éditeurs majeurs.

Ensuite, parce que cette édition marque les 10 ans des Indie Game Awards, une décennie durant laquelle le paysage a radicalement changé. "En 2013, un jeu indépendant qui vendait 50 000 exemplaires était considéré comme un succès. Aujourd’hui, des titres comme Peak ou Venba dépassent le million sans sourciller. La donne a changé"*, résume Thomas Laurent, historien du jeu vidéo.


Enfin, parce que cette année plus que jamais, les Indie Game Awards ne célèbrent pas seulement des jeux, mais une philosophie : celle d’une industrie où l’originalité, la prise de risque et l’authenticité sont récompensées. Dans un marché dominé par les suites et les franchises, ces nominés rappellent que le jeu vidéo reste un art vivant – et que ses plus belles révolutions viennent souvent de ceux qui n’ont rien à perdre.

À suivre, donc, le 18 décembre à 20h (heure française) en direct sur le site officiel, avec une programmation qui promet d’être aussi émouvante qu’inspirante.

Le saviez-vous ? Les coulisses (parfois folles) des nominés

Derrière chaque jeu nominé se cache une histoire. Celle de Blue Prince, par exemple, développé dans un appartement de 30m² à Montréal, où l’équipe dormait à tour de rôle sur un canapé pour boucler le projet. Ou celle de Venba, né d’un défis personnel : son créateur, Visai Ueasakul, a appris à cuisiner les plats de son jeu pour s’assurer de leur authenticité. "J’ai brûlé trois cocottes en testant la recette du poulet au curry ! Mais c’était nécessaire pour que les joueurs ressentent la même émotion que moi quand ma grand-mère me l’a préparé pour la première fois"*, confie-t-il.

Autre anecdote marquante : Terra Nil a failli ne jamais voir le jour. Son studio, Free Lives, a dû vendre des T-shirts et organiser des collectes pour financer les derniers mois de développement. Aujourd’hui, le jeu est non seulement nominé, mais aussi utilisé dans des écoles pour sensibiliser à l’écologie. Une belle revanche pour une équipe qui a cru à son projet contre vents et marées.

Les Indie Game Awards 2023 ne sont pas qu’une remise de prix. C’est le reflet d’une révolution silencieuse : celle d’une génération de créateurs qui, sans moyens colossaux, repoussent les limites du jeu vidéo. Entre Blue Prince et son gameplay révolutionnaire, Venba et son hommage touchant à la culture tamoule, ou Terra Nil et son message écologique, ces nominés ont un point commun : ils osent. Osent innover, oser raconter des histoires différentes, oser exister dans un marché dominé par les géants.

Le 18 décembre, ce ne sont pas seulement des trophées qui seront remis, mais une reconnaissance : celle que le jeu indépendant n’est plus l’avenir du secteur, mais bien son présent. Et si vous cherchez des idées de cadeaux pour les fêtes, ou simplement une raison de croire que la créativité peut encore surprendre, ces 18 catégories regorgent de pépites à découvrir. À vos manettes – ou vos souris.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"C'est comme si les Indie Game Awards étaient le festival de la créativité sans budget. Blue Prince et Peak montrent que l'audace paie, même sans millions. Et puis, il y a ces titres qui défient les catégories, comme Hades 2 et The Last Clockwinder. C'est un peu comme si les jeux indépendants étaient les super-héros de l'industrie, toujours prêts à sauver le jour avec des idées folles et des explications soignées. Et puis, il y a cette diversité qui s'invite enfin, avec des catégories pour les femmes et les voix noires. C'est comme si on avait enfin ouvert les portes de l'industrie à tous les talents, même ceux qui n'ont rien à perdre. À suivre, donc, le 18 décembre, parce que cette cérémonie, c'est plus qu'un événement, c'est une célébration de l'originalité et de la prise de risque. Et ça, c'est quelque chose qu'on ne voit pas tous les jours."
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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