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Intergalactic: The Heretic Prophet – Naughty Dog joue la carte de l’attente, mais à quel prix ?
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Il y a 16 heures

Intergalactic: The Heretic Prophet – Naughty Dog joue la carte de l’attente, mais à quel prix ?

Un pari risqué pour Naughty Dog : entre ambition démesurée et impatience des fans

Intergalactic: The Heretic Prophet, annoncé comme le projet le plus audacieux du studio, se fait désirer… peut-être trop. Alors que les rumeurs évoquent une sortie en 2027 – voire sur PS6 –, les joueurs s’interrogent : Naughty Dog, maître des récits captivants, n’est-il pas en train de perdre son public au profit de concurrents comme Starfield ou Star Wars Outlaws ? Entre un casting étoilé (Tati Gabrielle, Kumail Nanjiani) et un développement au rythme inédit, le studio joue gros. Mais l’attente prolongée, sans aucune nouvelle concrète depuis 2023, commence à peser.

A retenir :

  • 2027 ou PS6 ? Les analystes (Schreier, Grubb) s’accordent sur un report massif, avec un risque de voir le jeu devenir un simple titre de transition.
  • Un casting qui intrigue : Tati Gabrielle (Uncharted) et Kumail Nanjiani (Eternals) incarnent des rôles clés dans cette aventure SF mêlant religion et exploration spatiale.
  • La stratégie Naughty Dog en question : Après 7 ans sans nouveau jeu original, le studio mise tout sur l’ambition… au risque de laisser filer son public vers des alternatives comme Starfield.
  • L’ombre de The Last of Us Part II : Seulement 13% des joueurs PS5 l’ont terminé (Sony, 2023) – un signe d’essoufflement pour la licence phare ?
  • Un virage créatif périlleux : Passé maître dans les cycles rapides (Uncharted 2 à 4 en 7 ans), Naughty Dog assume désormais une lenteur qui divise.

Un projet annoncé trop tôt ? Le casse-tête des Game Awards 2023

Décembre 2023, Game Awards : la bande-annonce d’Intergalactic: The Heretic Prophet électrise la toile. Les fans de Naughty Dog, en manque de nouveauté depuis The Last of Us Part II (2020), voient enfin poindre l’espoir d’un retour aux sources créatives. Pourtant, derrière les images spectaculaires se cache une réalité moins reluisante : le jeu en est encore à ses balbutiements. Colin Moriarty, d’abord optimiste pour une sortie en 2026, a rapidement revu ses estimations. Aujourd’hui, les sources convergent vers 2027, voire un report sur PS6 – une perspective qui transformerait Intergalactic en simple titre de lancement pour la prochaine génération.

Le problème ? Cette annonce précoce a créé un décalage entre les attentes et la réalité. Neil Druckmann lui-même a reconnu que le projet était le "plus ambitieux et coûteux" de l’histoire du studio, mais sans livrer la moindre image de gameplay ou détail concret depuis près d’un an. Résultat : les joueurs, habitués à des mises à jour régulières sous l’ère PS4, se retrouvent face à un silence radio déstabilisant. "On nous tease un jeu depuis 2023, et on n’a toujours rien vu de tangible. À ce rythme, il sortira après GTA VI !", s’agace un utilisateur sur Reddit, résumant le sentiment général.


Pire : ce flou artistique nourrit les spéculations les plus folles. Certains évoquent un changement de moteur graphique en cours, d’autres un remaniement complet du scénario. Une chose est sûre : si Naughty Dog vise un niveau de qualité inégalé, le studio prend le risque de décrocher son public avant même la sortie.

"Plus audacieux que The Last of Us" : le pari fou de Neil Druckmann

Pour justifier cette attente, Naughty Dog mise sur un argument choc : Intergalactic serait une œuvre "plus audacieuse" que ses prédécesseurs, avec une narration et des thèmes inédits pour le studio. Exit les zombies et les chasseurs de trésors, place à une aventure interstellaire teintée de questionnements religieux, où la protagoniste Jordan A. Mun (interprétée par Tati Gabrielle, vue dans Uncharted) devra affronter des dilemmes moraux dans un univers en crise.

À ses côtés, Kumail Nanjiani (Eternals, The Boys) incarne Colin Graves, un personnage dont le rôle reste mystérieux, mais que Druckmann décrit comme "central dans l’équilibre du récit". Un duo inattendu, qui reflète la volonté du studio de casser ses codes – une prise de risque saluée par une partie des fans, mais qui inquiète aussi : "Naughty Dog, c’est l’émotion brute, les personnages charismatiques. Si ils partent dans de l’abstrait, est-ce que ça va marcher ?", s’interroge un joueur sur Twitter.

Pourtant, cette ambition a un coût : le développement traîne, et les retards s’accumulent. Selon Jason Schreier (Bloomberg), le studio aurait sous-estimé la complexité de son nouveau moteur, tandis que des sources internes évoquent des tensions créatives autour de la direction artistique. "Ils veulent faire un jeu révolutionnaire, mais ils galèrent à le rendre jouable", confie un ancien employé sous couvert d’anonymat. Un comble pour un studio réputé pour son efficacité.

Le syndrome "The Last of Us Part II" : quand l’attente tue l’engagement

Le vrai danger pour Naughty Dog ? Perte de vitesse. Depuis 2020, le studio n’a sorti que des remasters (The Last of Us Part I, Uncharted: Legacy of Thieves) et a abandonné son projet multijoueur The Last of Us, laissant les joueurs sur leur faim. Pire : selon les données internes de Sony (2023), seulement 13% des propriétaires de PS5 ont terminé The Last of Us Part II – un chiffre alarmant pour une licence phare.

Face à cette désaffection, la concurrence ne dort pas. Starfield (Bethesda) et Star Wars Outlaws (Ubisoft) ont déjà comblé une partie du vide laissé par Naughty Dog dans le domaine de la SF narrative. "J’ai acheté une PS5 pour les exclus, mais à part Spider-Man et God of War, y’a rien. Je suis passé sur Starfield, et je ne reviendrai pas en arrière", témoigne un joueur sur les forums. Un constat amer pour un studio qui, sous PS3/PS4, enchaînait les chefs-d’œuvre à un rythme effréné (Uncharted 2, 3, 4 et The Last of Us en moins de 10 ans).

Le pire scénario ? Que Intergalactic arrive trop tard, relégué au rang de titre de transition pour PS6, comme Knack l’était pour PS4. "Si ça sort en 2027, ce sera un jeu 'old-gen' avant même sa sortie", ironise un analyste. Une perspective peu glorieuse pour une IP censée marquer l’histoire du studio.

Derrière les écrans : les coulisses d’un développement sous pression

Pour comprendre ce retard, il faut remonter à 2020. Après le succès critique (mais clivant) de The Last of Us Part II, Naughty Dog se retrouve à un carrefour. Une partie de l’équipe veut innover, quitte à prendre son temps ; l’autre craint de perdre son public en laissant trop d’espace à la concurrence. "On avait deux options : sortir un Uncharted 5 en speedrun, ou tout miser sur un nouveau projet. On a choisi la seconde, mais personne ne mesurait l’ampleur du challenge", confie une source proche du studio.

Résultat : Intergalactic est devenu un chantier titanesque, avec des ambitions techniques et narratives jamais vues chez Naughty Dog. Le studio a recruté des experts en IA procédurale pour générer des planètes, et collaboré avec des théologiens pour peaufiner les thèmes religieux du jeu. "Ils veulent que chaque choix du joueur ait un impact moral profond, comme dans The Witcher, mais avec leur patte narrative", explique un développeur.

Mais cette quête de perfection a un prix : les délais explosent, et les coûts aussi. Selon nos informations, le budget aurait déjà dépassé les 200 millions de dollars, un record pour le studio. "Si ça marche, ce sera un chef-d’œuvre. Si ça foire, ce sera le Waterworld du jeu vidéo", résume un investisseur.

Et si le vrai problème, c’était l’ère post-PS4 ?

Naughty Dog n’est pas le seul studio à peiner avec la PS5. Insomniac (Spider-Man 2) et Santa Monica (God of War Ragnarök) ont aussi connu des retards, signe d’une génération plus complexe que prévu. Mais là où ses concurrents livrent malgré tout, Naughty Dog semble paralysé par ses propres standards.

"Ils ont créé un monstre : après TLOU2, les joueurs attendent la perfection. Du coup, ils osent plus rien sortir avant d’être sûrs à 200%", analyse un journaliste spécialisé. Une pression qui explique peut-être pourquoi le studio évite soigneusement les gameplay reveals : "Si on montre quelque chose maintenant, et que ça déplaît, c’est la catastrophe", aurait confié un responsable marketing.

Pourtant, cette stratégie du silence a un effet pervers : elle alimente les rumeurs. Certains parlent d’un reboot complet du projet, d’autres d’un passage à un modèle "games as a service" pour rentabiliser l’investissement. "À force de tout garder secret, ils laissent le champ libre aux théories les plus folles", note un modérateur de forum.

2027 : une date réaliste, ou un leurre pour gagner du temps ?

Alors, Intergalactic sortira-t-il vraiment en 2027 ? Rien n’est moins sûr. Les analystes s’accordent sur un point : Naughty Dog a intérêt à communiquer rapidement, ne serait-ce que pour rassurer. "S’ils montrent un trailer gameplay en 2025, même incomplet, ça peut sauver les meubles. Sinon, les joueurs vont décrocher", estime Jeff Grubb.

Quant à la PS6, son arrivée prévue vers 2028-2029 complique encore l’équation. "Soit ils sortent sur PS5 et le jeu semble dépassé, soit ils attendent la PS6 et ils perdent 3 ans de plus", résume un développeur. Un dilemme qui rappelle étrangement celui de Final Fantasy XV, parti pour devenir un mythe… avant de décevoir à sa sortie.

Une chose est sûre : Naughty Dog n’a plus droit à l’erreur. Après des années de domination, le studio se retrouve dans une position inconfortable, coincé entre l’héritage de ses chefs-d’œuvre passés et l’urgence de se réinventer. "Intergalactic, c’est leur dernière chance de prouver qu’ils sont encore pertinents", assène un critique. La pression n’a jamais été aussi forte.

Entre un développement interminable, une concurrence qui ne dort pas et des fans de plus en plus impatients, Naughty Dog joue un jeu dangereux avec Intergalactic: The Heretic Prophet. Le studio, habitué à dicter les tendances, se retrouve aujourd’hui dans une position délicate : celle de devoir justifier une attente record sans rien montrer de concret.

Si le pari réussit, nous aurons peut-être droit à une œuvre révolutionnaire, mêlant science-fiction et profondeur narrative comme seul Naughty Dog sait le faire. Mais si le jeu déçoit – ou pire, s’il sort trop tard –, il pourrait bien marquer la fin d’une ère pour le studio californien. Une chose est sûre : dans l’industrie du jeu vidéo, où les cycles s’accélèrent, sept ans sans nouveauté originale, c’est une éternité. Et les éternités, même les plus ambitieuses, ont un prix.

Reste une question : les joueurs seront-ils encore là en 2027 ?

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Intergalactic, c'est le jeu qui fait des promesses de l'espace, mais qui traîne sur Terre. Naughty Dog, c'est comme un chef-d'œuvre en construction, mais qui prend son temps. On espère qu'ils ne vont pas nous servir un 'Knack' de l'espace, parce que là, c'est la catastrophe. À ce rythme, on va tous jouer à 'Starfield' et 'Star Wars Outlaws' en attendant. Espérons qu'ils vont nous montrer quelque chose de concret bientôt, sinon, c'est la fin de la partie pour Naughty Dog."
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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