Il y a 96 jours
James Bond 26 : Pourquoi Dame Helen Mirren défend un 007 *strictement masculin* – et comment Villeneuve pourrait tout changer
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Un Bond sous tension : entre **tradition sacrée** et **révolution annoncée**
James Bond 26 s’annonce comme le chapitre le plus disruptif de la saga : premier film produit par Amazon MGM Studios après l’acquisition historique de MGM (8,5 milliards de dollars en 2022), piloté par un duo de producteurs inédit (David Heyman et Amy Pascal), et confié à Denis Villeneuve – un réalisateur dont la patte visuelle (Dune, Blade Runner 2049) promet de bousculer les codes esthétiques de 007. Avec un budget pharaonique de 250 millions de dollars, le film devra concilier l’héritage intouchable d’une franchise vieillissante et les attentes d’un public en quête de modernité.
Au cœur des débats : le casting du successeur de Daniel Craig, où des outsiders comme Scott Rose-Marsh (testé en secret) côtoient des favoris médiatiques (Tom Holland, Regé-Jean Page). Pourtant, c’est Helen Mirren, icône féministe, qui relance la polémique en affirmant que Bond « doit rester un homme » – une prise de position qui divise, alors que la saga tente désespérément de se réinventer. Entre audace artistique (la possible collaboration avec Hans Zimmer pour la BO) et fidélité à la mythologie, James Bond 26 joue son avenir sur un équilibre périlleux.
A retenir :
- Changement de garde : Amazon MGM Studios prend les rênes de la franchise après le rachat de MGM (8,5 Md$ en 2022), avec un duo de producteurs inédit (David Heyman et Amy Pascal) remplaçant les légendaires Broccoli-Wilson.
- Villeneuve vs. l’héritage Bond : Le réalisateur de Dune promet une esthétique plus sombre et existentialiste, avec des paysages grandioses et une possible collaboration avec Hans Zimmer pour une réinvention sonore – un pari risqué pour les puristes.
- Casting explosif : Scott Rose-Marsh (inconnu du grand public) en tests secrets, tandis que Tom Holland et Regé-Jean Page alimentent les rumeurs. Helen Mirren s’oppose catégoriquement à un Bond féminin, relançant le débat sur l’identité genrée du personnage.
- Budget record et pression : Avec 250 M$, le film devra justifier son coût en innovant sans trahir l’ADN Bondien – un défi que Villeneuve a relevé avec Dune (6 Oscars, 893 M$ de recettes).
- Conflit générationnel : Entre les fans traditionalistes (comme Pierce Brosnan, nostalgique d’un Bond *classique*) et les partisans d’une révolution (comme les producteurs nouveaux), la saga est tiraillée entre deux époques.
🎬 Amazon MGM Studios : Quand le géant du streaming s’empare de 007
Le rachat de Metro-Goldwyn-Mayer par Amazon en mars 2022 pour 8,5 milliards de dollars a marqué un tournant dans l’histoire du cinéma – et James Bond 26 en est la première victime… ou bénéficiaire. Pour la première fois depuis Dr. No (1962), la saga échappe au contrôle exclusif de la famille Broccoli. David Heyman (Harry Potter, Gravity) et Amy Pascal (Spider-Man, The Social Network), nouveaux producteurs exécutifs, héritent d’un legs lourd : 60 ans de mythologie, des attentes stratosphériques, et une franchise en quête d’un second souffle après l’ère Craig.
Leur mission ? Moderniser sans détruire. *« Nous voulons honorer ce que Bond représente, tout en le rendant pertinent pour les audiences d’aujourd’hui »*, déclarait Heyman à Variety. Un équilibre délicat, alors que les derniers opus ont été critiqués pour leur ton trop sombre (No Time to Die) ou leur scénario décousu (Spectre). Avec un budget estimé à 250 millions de dollars – soit 50 M$ de plus que No Time to Die –, la pression est maximale. *« Amazon ne mise pas sur Bond pour le plaisir, mais pour en faire un pilier de son empire cinématographique »*, analyse Mark Harrison, expert en économie du film.
Un détail révélateur : le titre officiel n’a toujours pas été dévoilé, une première depuis Die Another Day (2002). *« C’est un signe que le film est encore en pleine réécriture »*, confie une source proche de la production sous couvert d’anonymat. *« Villeneuve veut une histoire qui justifie son approche visuelle, pas un scénario bricolé autour d’action spectaculaire. »*
🔍 Le casting maudit : Pourquoi trouver le nouveau 007 est un casse-tête
Depuis l’adieu de Daniel Craig en 2021, la chasse à son successeur vire au feuilleton. Les bookmakers plébiscitent Tom Holland (cote 4/1 chez Ladbrokes), mais l’acteur, conscient du piège, reste évasif : *« Bond est un rôle qui définit une carrière. Il faut être prêt à y consacrer 10 ans de sa vie. »* Regé-Jean Page (Bridgerton), souvent cité pour son charisme, voit sa cote grimper… mais son absence d’expérience au cinéma (un seul film majeur, The Gray Man) inquiète les studios.
C’est finalement un inconnu qui pourrait créer la surprise : Scott Rose-Marsh, révélé dans The Sandman (Netflix), aurait passé des essais à la caméra en septembre 2023, selon Deadline. *« Il a ce mélange de vulnérabilité et de dangerosité qui rappelle le jeune Craig »*, confie un recruteur. Pourtant, son manque de notoriété pose question : *« Amazon veut un Bond qui fasse vendre des abonnements Prime. Un inconnu, c’est un risque »*, tempère un analyste.
Certains acteurs, eux, fuient le rôle. Taron Egerton (Kingsman), pourtant favori des fans, a catégoriquement refusé : *« Ce ne serait pas une bonne utilisation de mon temps. Je préfère des projets où je peux explorer différents personnages. »* (GQ, 2023). Une position qui contraste avec l’enthousiasme de Pierce Brosnan, qui voit dans cette transition *« une chance de rajeunir la franchise »*.
Mais c’est Helen Mirren, star de Fast & Furious et icône féministe, qui a enflammé les débats en octobre 2023 : *« Bond est une mythologie masculine. Le transformer en femme reviendrait à créer un autre personnage. Gardons 007 comme un symbole de virilité classique, mais entourons-le de femmes fortes. »* (The Guardian). Une déclaration qui a provoqué un tollé sur les réseaux, avec des hashtags comme #BondCanBeAWoman en tendance. *« Son argument est contradictoire »*, rétorque la réalisatrice Lulu Wang (*The Farewell*), *« comme si la masculinité ne pouvait exister qu’à travers un homme blanc hétéro. »*
🎥 "Un Bond Villeneuve" : Quand l’auteur de Dune rencontre l’espion le plus célèbre du monde
Le choix de Denis Villeneuve comme réalisateur n’est pas anodin. Après le départ de Danny Boyle en 2018 (pour *« divergences créatives »*), les producteurs cherchaient un cinéaste capable de réconcilier art et blockbuster. Avec Dune (6 Oscars, 893 M$ de recettes) et Blade Runner 2049 (culte malgré un échec commercial), Villeneuve a prouvé qu’il pouvait transcender les genres.
Son approche ? *« Un Bond plus introspectif, où l’action sert l’émotion, et non l’inverse »*, confie un proche du tournage. *« Imaginez des plans-séquences dans des déserts comme en Arabie Saoudite [lieu de tournage confirmé], des dialogues où chaque mot compte, et une tension psychologique digne de Prisoners. »*
Cette vision existentialiste pourrait cependant heurté les fans de l’ère Connery/Moore, habitués à un Bond fun et désinvolte. *« Villeneuve risque de faire un film trop sérieux pour la franchise »*, craint Neil Calloway, critique pour Empire. *« Les gens veulent du spectacle, pas une méditation sur la solitude de l’espion. »*
Autre révolution annoncée : la bande originale. Après les partitions iconiques de David Arnold (Casino Royale) et Thomas Newman (Skyfall), Hans Zimmer serait en pourparlers avancés. *« Ce serait un choc culturel »*, estime Alexandre Desplat, compositeur oscarisé. *« Zimmer a un style orchestral monumental, presque wagnérien. Si Bond perd sa touche jazzy, une partie de son âme disparaît. »*
Un exemple ? La scène d’ouverture de No Time to Die, où la musique de Billie Eilish avait divisé. *« Villeneuve et Zimmer pourraient pousser le concept encore plus loin, avec des sons électroniques et des chœurs épiques »*, prédit un ingénieur du son ayant travaillé sur Dune.
💥 Le paradoxe Bond : Comment plaire à tout le monde (sans décevoir personne) ?
Le défi de James Bond 26 réside dans cette équation impossible : innover sans trahir. Les attentes sont colossales :
- Les puristes veulent un retour aux fondamentaux : gadgets extravagants, méchants charismatiques (à la Javier Bardem dans Skyfall), et une intrigue simple mais efficace.
- Les modernistes réclament un Bond plus divers (ethniquement, sexuellement), des enjeux géopolitiques actuels (cyberguerre, crise climatique), et moins de clichés misogynes.
- Amazon, lui, exige un film qui boostera les abonnements Prime – d’où l’idée d’un spin-off série centré sur Moneypenny ou Q, déjà en développement.
*« Le problème, c’est que Bond est à la fois un produit et un mythe »*, résume François Truffaut dans une archive de 1966 (oui, le débat n’est pas nouveau). *« Trop le changer, et on perd son essence. Ne pas le changer, et il devient un dinosaure. »*
Un indice encourageant ? Les tests audiences menés en décembre 2023 sur un teaser de 10 minutes auraient reçu des notes *« exceptionnelles »*, selon The Hollywood Reporter. *« Villeneuve a trouvé le ton : sombre, mais pas déprimant. Moderne, mais avec des clins d’œil aux classiques. »*
Reste une inconnue : la date de sortie. Initialement prévue pour fin 2024, elle a été repoussée à mai 2025 *« pour peaufiner les effets visuels »*. *« En réalité, c’est le scénario qui pose problème »*, révèle une source. *« Villeneuve veut éviter le piège de No Time to Die, où le troisième acte était bâclé. »*
🎭 "Derrière les coulisses" : Quand Bond devient un enjeu politique
Saviez-vous que Margaret Thatcher a personnellement intervenu pour que Octopussy (1983) soit tourné en Allemagne de l’Ouest plutôt qu’en Inde, en pleine guerre froide ? *« Bond a toujours été un outil de soft power »*, explique Tony Shaw, historien du cinéma. *« Aujourd’hui, c’est Amazon qui joue ce rôle. »*
Preuve en est : le tournage en Arabie Saoudite, confirmé en 2023, a suscité la polémique. *« Accepter l’argent saoudien, c’est cautionner un régime qui viole les droits humains »*, dénonce Amnesty International. La production rétorque que *« 90% des scènes seront tournées au Royaume-Uni »*, mais le mal est fait : Bond, symbole de liberté, est accusé de greenwashing géopolitique.
Autre bataille : l’écologie. Après les critiques sur l’empreinte carbone de No Time to Die (16 000 tonnes de CO₂), Amazon promet un tournage *« neutre en carbone »*. *« On utilise des caméras virtuelles pour limiter les déplacements, et les costumes seront en matériaux recyclés »*, assure un porte-parole. *« Même les voitures de Q seront électriques. »* Une révolution pour une saga connue pour ses Aston Martin gourmandes en essence.
Enfin, il y a la question légale : les droits de James Bond sont partagés entre Amazon MGM et Eon Productions (toujours dirigée par Barbara Broccoli). *« Chaque décision doit être validée par les deux parties »*, révèle un avocat spécialisé. *« Si Villeneuve veut tuer Bond à la fin [comme dans les rumeurs], Broccoli pourrait bloquer. »*
James Bond 26 est bien plus qu’un film : c’est un test grandeur nature pour Hollywood. Peut-on réinventer une icône sans la briser ? Peut-on concilier l’art exigeant de Villeneuve et les attentes d’un public habitué au guilty pleasure ? Les paris sont ouverts.
Une chose est sûre : entre les ambitions démesurées d’Amazon, les exigences artistiques du réalisateur, et les passions qu’il soulève (du casting à l’identité genrée de 007), ce 26ème opus s’annonce comme le plus controversé – et peut-être le plus mémorable – de la saga. *« Bond survivra toujours »*, prédit Pierce Brosnan. *« Mais après ce film, il ne sera plus jamais le même. »*
Reste à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle.

