Il y a 41 jours
James Gunn précise le rôle ambigu de Maxwell Lord dans le DCU : héros ou méchant ?
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Le nouveau DCU de James Gunn et Peter Safran continue de redéfinir ses personnages emblématiques, et Maxwell Lord en est l’exemple parfait. Interprété par Sean Gunn dans Peacemaker (Saison 2), ce personnage, autrefois ambigu dans les comics, suscite des interrogations chez les fans : est-il un allié ou un ennemi ? Gunn a récemment clarifié sa vision, s’inspirant de la version originale de 1987, bien loin du méchant radical de Wonder Woman 1984. Une réinterprétation qui divise, mais qui s’inscrit dans une logique narrative plus fidèle aux sources.
A retenir :
- Maxwell Lord réinventé : James Gunn s’éloigne de la version "muscle et méchant" de Pedro Pascal pour revenir aux racines moralement ambiguës du personnage (1987).
- Un héritage complexe : Créé par J.M. DeMatteis, Maxwell Lord était à l’origine un financier de la Justice League, avant de devenir un antagoniste majeur dans Infinite Crisis (2005).
- Sean Gunn vs Pedro Pascal : Deux interprétations radicalement différentes, reflétant deux époques du personnage – l’une nuancée, l’autre caricaturale.
- Lien avec Superman (2025) : Maxwell Lord apparaîtra dans le film de Gunn, confirmant son rôle central dans le nouveau DCU.
- Réactions des fans : Certains saluent le retour aux sources, d’autres regrettent l’absence de conflit clair – un débat qui rappelle celui autour de The Batman (2022).
Des origines ambiguës : Maxwell Lord, entre bien et mal (1987-2005)
Créé en 1987 par le scénariste J.M. DeMatteis (connu pour son travail sur Justice League International), Maxwell Lord IV était à l’origine conçu comme un hommes d’affaires charismatique, financant secrètement la Justice League via sa société, International Operations. Loins d’être un vilain unidimensionnel, le personnage incarnait une moralité grise : prêt à manipuler pour atteindre ses objectifs, mais toujours avec une justification – souvent liée à son admiration pour son père, Maxwell Lord III, un philanthrope.
Cette complexité a été effacée dans les années 2000 avec Infinite Crisis (2005-2006), où Maxwell Lord devient un antagoniste pur, responsable de la mort de Blue Beetle (Ted Kord) et d’une attaque contre Wonder Woman. Une transformation qui a marqué les esprits, mais qui s’éloignait de l’esprit initial. Comme l’explique Mark Waid, scénariste de DC : "Max était censé être un miroir des héros – pas un monstre, mais un homme brisé par ses idéaux."
Cette dualité explique pourquoi sa réapparition dans Wonder Woman 1984 (2020), interprété par Pedro Pascal, a déçu certains fans. Le film en faisait un vilain caricatural, loin de la subtilité des comics. Une approche que James Gunn critique ouvertement : "Ce n’était pas une de mes réinterprétations préférées."
Sean Gunn incarne la version "originale" : un Maxwell Lord stratégique et imprévisible
Dans Peacemaker (Saison 2, 2024), Sean Gunn (frère du réalisateur) reprend le rôle avec une approche radicalement différente. Son Maxwell Lord est calculateur, éloquent, et surtout, imprévisible. Contrairement à la version de Pascal, il n’est pas un méchant classique, mais un stratège dont les motivations restent floues – un choix délibéré de James Gunn pour coller à la version de 1987.
Plusieurs scènes clés illustrent cette ambiguïté :
- Son alliance temporaire avec Amanda Waller (Viola Davis), malgré leurs conflits passés.
- Son manipulation des Butterflies (les parasites extraterrestres de Peacemaker), sans pour autant se révéler comme un ennemi absolu.
- Ses références cryptiques à un "plan plus grand", liant son arc à celui de Superman (2025).
Un choix narratif qui divise : certains fans apprécient cette fidélité aux comics, tandis que d’autres regrettent l’absence de clarté morale. Comme le note Screen Rant : "Gunn prend un risque en refusant de catégoriser Maxwell Lord. Soit c’est un coup de génie, soit un manque de direction."
L’impact sur le DCU : un pont entre Peacemaker, Superman et la future Justice League
La présence de Maxwell Lord dans Peacemaker n’est pas anodine. Selon les rumeurs, il jouera un rôle clé dans :
- Superman (2025) : Gunn a confirmé qu’il apparaîtrait aux côtés de Henry Cavill (ou son successeur), possiblement comme un financier occulte de la League.
- La future Justice League : Son passé de meneur d’équipe (dans les comics) pourrait resurgir, avec des tensions avec Batman ou Wonder Woman.
- Le projet Creature Commandos : Des liens avec Amanda Waller (et donc Suicide Squad) sont probables.
Cette stratégie rappelle celle de Marvel avec Thanos : un personnage introduit progressivement, dont les actions auront des conséquences à long terme. Comme l’analyse Variety : "Gunn construit son DCU comme un puzzle – Maxwell Lord en est une pièce maîtresse, mais on ne voit pas encore l’image complète."
Un détail technique confirme cette importance : dans le générique de fin de Peacemaker S2E5, Maxwell Lord est crédité comme "Special Guest Star", un statut généralement réservé aux personnages centraux (comme Jon Hamm dans The Town).
Comparaisons avec d’autres réinterprétations : de Watchmen à The Boys
La réinvention de Maxwell Lord s’inscrit dans une tendance plus large : celle des anti-héros ambivalents, popularisés par des œuvres comme :
- Watchmen (2009) : Ozymandias, un "sauveur" prêt à sacrifier des millions de vies.
- The Boys (2019-) : Homelander, un Superman corrompu par le pouvoir.
- Loki (2021) : Un vilain devenu allié, mais toujours imprévisible.
Cependant, Maxwell Lord se distingue par son ancrage dans la réalité : pas de super-pouvoirs, mais une intelligence machiavélique et des ressources illimitées. Comme le souligne Forbes : "Il est le parfait exemple d’un méchant 'humain' dans un univers de dieux – ce qui le rend d’autant plus dangereux."
Une comparaison intéressante est celle avec Lex Luthor : tous deux sont des magnats industriels obsédés par le contrôle, mais là où Luthor haït Superman, Maxwell Lord semble le voir comme un outil. Une nuance cruciale pour le DCU de Gunn.
Réactions des fans et critiques : entre enthousiasme et scepticisme
Les réseaux sociaux se sont embrasés après l’annonce de Gunn. Deux camps s’affrontent :
- Les puristes : Ravis de voir un Maxwell Lord fidèle aux comics, ils saluent le travail de Sean Gunn, jugé "beaucoup plus subtil que Pascal" (source : Reddit r/DCcomics).
- Les sceptiques : Certains craignent un manque de cohérence, surtout après les changements radicaux de Wonder Woman 1984. Comme le tweete un fan : "On passe d’un méchant qui tire sur Blue Beetle à un type qui fait des blagues avec Peacemaker… C’est quoi la logique ?"
Les critiques professionnels sont plus nuancées. The Hollywood Reporter note : "Gunn prend un pari risqué. Soit Maxwell Lord devient un personnage culte comme le Joker de Ledger, soit il se noie dans l’ambiguïté." Quant à IGN, ils soulignent que l’absence de clarté pourrait aliéner une partie du public, habitué à des arcs plus binaires (ex : Avengers).
Un élément pourrait faire pencher la balance : la performance de Sean Gunn. Contrairement à Pascal, dont le jeu était limité par le scénario de WW84, Gunn a une liberté créative plus grande, comme il l’a confirmé en interview : "James m’a dit : 'Joue-le comme si tu savais un secret que personne d’autre ne connaît.' C’est exactement ce que j’ai fait."
La réinterprétation de Maxwell Lord par James Gunn marque un tournant pour le DCU. En revenant aux sources du personnage – un stratège ambigu plutôt qu’un vilain caricatural –, le réalisateur prend un risque calculé. Si cette approche séduit les fans des comics, elle pourrait dérouter ceux habitués à des antagonistes plus conventionnels. Une chose est sûre : avec son rôle dans Peacemaker et Superman, Maxwell Lord est appelé à devenir un pilier du nouveau DCU, à l’image de Thanos pour Marvel.
Reste à voir si Gunn parviendra à maintenir cette ambiguïté sans tomber dans l’incohérence. Comme le résume Empire Magazine : "Le vrai test ne sera pas de savoir si Maxwell Lord est un héros ou un méchant, mais s’il est assez captivant pour qu’on s’en soucie." Avec Sean Gunn dans le rôle, les chances sont réelles – à condition que le scénario tienne ses promesses.
Prochaine étape : Superman (juillet 2025), où Maxwell Lord devrait révéler une partie de son plan. D’ici là, les théories des fans ne manqueront pas – et c’est précisément ce que Gunn semble vouloir.