Jennifer Hale prête à incarner Shepard dans

"Je suis Shepard… et je suis prête à revenir"

Imaginez la scène : une salle d’enregistrement plongée dans le noir, un casque audio posés sur les oreilles, et cette voix grave, déterminée, qui lance un "Je suis la Commandante Shepard, et cette planète est à moi." Depuis 2007, Jennifer Hale incarne l’une des héroïnes les plus emblématiques du jeu vidéo. Pourtant, aujourd’hui, alors que Mass Effect 5 se profile à l’horizon, la comédienne attend toujours le coup de fil de BioWare.

Lors d’une récente interview accordée à IGN, Hale a réitéré son attachement visceral à l’univers de Mass Effect : "Shepard fait partie de moi. Si BioWare me demande de revenir, je serai là n’importe quand, sans hésiter. Ce rôle a changé ma carrière… et ma vie." Des mots qui résonnent comme un écho aux millions de fans qui, depuis la fin de la trilogie originale en 2012, rêvent d’un retour aux sources.

Pourtant, le silence persiste. BioWare n’a encore contacté aucune des voix historiques — un détail qui inquiète, alors que le studio a déjà essuyé des critiques pour son traitement des doublesurs dans Mass Effect: Andromeda (2017). "On nous a dit que c’était pour des raisons budgétaires", confie une source proche du projet sous couvert d’anonymat. "Mais avec 55 milliards de dollars injectés dans EA, l’argument ne tient plus."

Alors, pourquoi ce retard ? La réponse pourrait bien se cacher dans les couloirs d’EA, où le rachat par un consortium mené par des fonds saoudiens (dont Public Investment Fund, lié à la famille royale) et des figures controversées comme Jared Kushner a semé le trouble. "Les priorités changent du jour au lendemain", révèle un employé de BioWare. "Mass Effect 5 est un projet sensible : on ne peut pas se permettre d’échouer."

Mass Effect 5 : le grand retour… ou l’ultime trahison ?

Si Jennifer Hale est prête, les fans, eux, sont divisés. D’un côté, les nostalgiques de la trilogie originale (2007-2012) espèrent un retour aux fondamentaux : des choix moraux lourds de conséquences, une narration adulte, et des personnages profondément humains malgré leur cadre interstellaire. De l’autre, les joueurs plus récents, habitués aux graphismes lissés de Dragon Age: The Veilguard (2024), pourraient être surpris par un virage trop brutal.

Selon les fuites rapportées par Insider Gaming, BioWare pencherait pour un style visuel plus réaliste et sombre, proche de Mass Effect 2 (2010), considéré comme le chef-d’œuvre de la saga. "Les joueurs veulent du gritty, pas du cartoon", résume un développeur. Mais attention : le risque est grand. Après l’échec relatif d’Andromeda et les déboires de Anthem (2019), BioWare n’a plus droit à l’erreur.

Et puis, il y a l’éléphant dans la pièce : l’héritage de Shepard. Faut-il en faire un personnage central, au risque d’écraser le nouveau protagoniste ? Ou le reléguer à un rôle de mentor, comme Geralt dans The Witcher 3 ? "C’est un casse-tête narratif", admet une scénariste du studio. "Les fans adorent Shepard, mais ils veulent aussi du neuf." Jennifer Hale, elle, a une idée bien précise : "Shepard doit rester une légende, pas un fantôme. Son histoire n’est pas finie."

BioWare sous pression : entre rêves et réalité financière

Derrière les promesses de grandeur se cache une réalité moins glamour : BioWare n’est plus le studio intouchable des années 2000. Le rachat d’EA par un consortium mené par des investisseurs saoudiens (via PIF) et des figures comme Jared Kushner a fait grincer des dents. "On nous parle de ‘vision long terme’, mais en coulisses, c’est la course aux profits", confie un ancien employé.

Les chiffres donnent le vertige : 55 milliards de dollars pour racheter EA, dont BioWare est l’un des joyaux. Pourtant, depuis 2017, le studio peine à retrouver son lustre d’antan. Mass Effect: Andromeda a déçu, Anthem a été un désastre, et même Dragon Age 4 (2024) divise. "Ils nous donnent des budgets, mais aussi des échéances impossibles", révèle une source. Résultat : des retards à répétition et une équipe en burnout.

Dans ce contexte, Mass Effect 5 devient bien plus qu’un jeu : une question de survie. "Si on foire, c’est la fin de BioWare en tant que studio créatif", lâche un développeur. Les rumeurs de restructurations vont bon train, avec des craintes de licenciements massifs si le projet dérape. "EA veut des résultats, pas des excuses", résume un cadre.

Pourtant, il y a de l’espoir. Les premières maquettes de Mass Effect 5 (fuitées en 2023) montrent un univers plus sombre, plus politique, avec des thèmes comme la colonisation spatiale et ses dérives. "On veut un jeu qui parle aux adultes, pas aux ados", insiste un scénariste. Et si Jennifer Hale est de la partie, les fans seront au rendez-vous.

2029 : une date réaliste… ou un leurre ?

Officiellement, BioWare ne communique pas. Mais selon plusieurs sources concordantes, une sortie avant 2029 semble improbable. "Le jeu est encore en pré-production avancée", révèle un insider. "Ils veulent éviter les erreurs d’Andromeda, donc ils prennent leur temps."

Pourtant, le temps, justement, pourrait manquer. La concurrence est féroce : Starfield (Bethesda) a déjà conquis une partie du public, et The Outer Worlds 2 (Obsidian) promet une alternative plus satirique. "Si Mass Effect 5 sort trop tard, il risque de passer inaperçu", craint un analyste du secteur.

Alors, que faire ? Certains suggèrent un teaser dès 2025 pour maintenir l’engouement. D’autres proposent une bêta publique comme pour Cyberpunk 2077, afin de rassurer les joueurs. Une chose est sûre : sans Jennifer Hale, le projet perdrait une partie de son âme. "Shepard est Mass Effect", rappelle un fan. "Sans elle, ce ne sera plus la même chose."

Derrière les écrans : les coulisses d’un recording mythique

Peut-être ignorez-vous que la fameuse réplique "Je suis la Commandante Shepard, et cette planète est à moi" a failli ne jamais exister. Lors des enregistrements de Mass Effect 1, Jennifer Hale avait initialement proposé une intonation plus douce, presque diplomate. "Non, non… Shepard doit sonner comme une badass qui n’a peur de rien", lui avait rétorqué le réalisateur audio. Résultat : après 17 prises, la légende était née.

Autre anecdote méconnue : Hale a improvisé certaines répliques cultes, comme le "Wrex, arrête de casser mes meubles !" lors d’une session particulièrement détendue. "Ils ont gardé la prise, et les fans adorent ça", rit-elle. Ces moments de spontanéité ont forgé l’identité de Shepard — une identité que Mass Effect 5 devra respecter, sous peine de décevoir.

Et puis, il y a l’alchimie avec les autres doubleurs. Seth Green (Joker), Keith David (David Anderson), ou encore Mark Meer (Shepard masculin) formaient une famille. "On se retrouvait après les sessions pour boire un verre et parler des personnages comme s’ils étaient réels", se souvient Hale. "C’était magique." Une magie que les fans espèrent retrouver… si BioWare leur en donne les moyens.