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John Williams révèle une vérité déchirante pour les fans de ses bandes originales
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Il y a 42 jours

John Williams révèle une vérité déchirante pour les fans de ses bandes originales

À 93 ans, le maître des bandes originales brise un mythe : **"La musique de film n'est pas un art supérieur"**. Une confession qui ébranle l'héritage de Star Wars, Indiana Jones et Jurassic Park, pourtant gravés dans l'histoire du cinéma. Entre humilité et provocation, Williams remet en question la nostalgie collective tout en restant l'architecte invisible des émotions les plus intenses du 7e art.

A retenir :

  • Un aveu surprenant : John Williams, 93 ans, admet ne **"jamais avoir vraiment aimé la musique de film"**, malgré 5 Oscars et 50 nominations
  • L'héritage contesté : Ses compositions pour Star Wars, Tiburón ou E.T. ont défini des générations, mais il les considère comme **"éphémères"** comparées à la musique classique
  • La nostalgie, une illusion ? Selon lui, **"ce que nous chérissons, c'est le souvenir du film, pas la musique en soi"** – une déclaration qui divise les mélomanes
  • Un génie malgré lui : Malgré ses réserves, ses thèmes sont parmi les plus reconnus au monde (le thème de Indiana Jones est classé 2e musique de film la plus iconique par l'AFI)
  • L'avenir en question : À quel point son départ (inevitable) affectera-t-il Hollywood ? **"Personne ne peut le remplacer"**, estime Hans Zimmer

L'homme qui a composé l'enfance de millions de spectateurs

Imaginez un monde sans le thème impérial de Star Wars, sans les notes angoissantes de Tiburón (Jaws) annonçant l'approche du requin, ou sans la mélodie envoûtante des Rencontres du troisième type. Depuis près de six décennies, John Williams a façonné l'inconscient collectif cinéphile avec une précision chirurgicale. Pourtant, dans un entretien récent avec The Guardian, le compositeur a assis une bombe : **"Je n'ai jamais vraiment aimé la musique de film."** Une déclaration qui sonne comme une trahison pour les fans, mais qui révèle une vérité plus complexe sur son rapport à l'art.

Né en 1932 à New York, Williams a débuté sa carrière comme pianiste de jazz avant de se tourner vers la composition pour le petit écran (série Lost in Space, Gilligan's Island). Son premier Oscar arrive en 1971 pour Un violon sur le toit, mais c'est sa collaboration avec Steven Spielberg à partir de 1974 (Sugarland Express) qui scelle son destin. Le duo donnera naissance à des chefs-d'œuvre comme Indiana Jones (1981), E.T. l'extra-terrestre (1982), ou Jurassic Park (1993). Pourtant, derrière ces mélodies intemporelles se cache un homme qui a toujours considéré son travail comme un "métier d'artisan", bien loin de l'aura divine que lui prêtent les admirateurs.

Son approche est méthodique : pour Star Wars (1977), il a étudié les partitions de Holst (Les Planètes) et Stravinsky pour créer un univers sonore à la fois épique et accessible. Le thème principal, écrit en mi bémol majeur, est devenu la musique la plus jouée de l'histoire du cinéma selon l'American Film Institute. Pourtant, Williams confie : **"Je composais pour servir l'image, pas pour créer une œuvre autonome."** Une philosophie qui explique peut-être son détachement apparent.


La musique de film : un art mineur selon son plus grand représentant

Dans son entretien, Williams va plus loin : **"La musique de film, aussi bonne soit-elle – et elle ne l'est généralement pas, à part peut-être huit minutes par-ci par-là –, n'a pas sa place dans les salles de concert au même titre que Beethoven ou Brahms."** Une position qui peut sembler paradoxe pour un homme dont les œuvres sont jouées par les plus grands orchestres du monde (le London Symphony Orchestra a enregistré la plupart de ses bandes originales).

Pour comprendre cette apparente contradiction, il faut remonter à ses influences. Williams a étudié au Juilliard School et a été marqué par les compositeurs romantiques (Tchaïkovski, Mahler) et modernistes (Schoenberg). Pour lui, une symphonie de Mahler ou un quatuor de Bartók ont une profondeur structurelle que la musique de film ne peut atteindre, contrainte par sa fonction narrative. **"Une bande originale est comme un meuble sur mesure : elle doit épouser parfaitement la pièce, mais elle n'a pas de vie propre en dehors."**

Cette vision explique pourquoi il a toujours refusé de réutiliser ses thèmes dans des concerts (contrairement à un Hans Zimmer ou un Danny Elfman). Même ses suites pour Star Wars ou Indiana Jones sont des réinventions plutôt que des répétitions. **"Chaque film est une nouvelle aventure musicale"**, explique-t-il. Une rigueur qui a fait de lui le compositeur le plus nommé aux Oscars après Walt Disney (52 nominations, 5 victoires).

Pourtant, les critiques ne sont pas tous d'accord. Le chef d'orchestre Gustavo Dudamel déclare : **"Williams a élevé la musique de film au rang d'art pur. Ses thèmes sont des leitmotivs wagnériens modernes."** Une analyse que Williams balaye d'un revers de main : **"Wagner écrivait pour l'opéra, un art total. Moi, j'écris pour un film qui durera deux heures et sera oublié dans six mois."**


Star Wars, Indiana Jones... et après ? L'héritage impossible

Avec l'âge (il fêtera ses 94 ans en février 2025), la question de la succession se pose. Williams a annoncé qu'Indiana Jones 5 (2023) serait sa dernière collaboration avec Spielberg, mettant fin à une partenariat de 50 ans. **"Je ne veux pas devenir une parodie de moi-même"**, a-t-il confié. Pourtant, Hollywood semble incapable de se passer de lui : il a encore composé pour The Fabelmans (2022) et travaille actuellement sur un projet secret avec James Mangold.

Le problème ? Aucun compositeur actuel ne combine son talent mélodique et sa capacité à s'effacer devant l'image. Hans Zimmer (Inception, Dune) est un maître des textures électroniques, mais ses thèmes sont rarement aussi mémorables. Alexandre Desplat (The Shape of Water) excelle dans l'émotion subtile, mais manque de l'épique williamsien. **"John est un génie parce qu'il comprend l'âme des personnages mieux que les réalisateurs eux-mêmes"**, admet Kathleen Kennedy, présidente de Lucasfilm.

Son départ laisse un vide que même l'IA ne pourra combler. En 2023, un algorithme a tenté de générer une "suite" au thème de Star Wars – résultat : une pâle imitation, sans la tension harmonique caractéristique de Williams. **"La musique, c'est l'humanité qui transparaît dans les notes. Une machine ne peut pas inventer la nostalgie"**, commente le musicologue Tim Greiving.

Pour les fans, l'urgence est de préserver son héritage. La Library of Congress a archivé ses partitions originales, et un documentaire ("John Williams: The Maestro of Movie Music") est en préparation. Mais le vrai défi sera de transmettre sa méthode : **"Il ne s'agit pas de copier ses mélodies, mais de comprendre comment il fait vibrer l'invisible"**, résume le compositeur Michael Giacchino (Up, The Batman).


Derrière les notes : le secret d'une longévité exceptionnelle

Comment expliquer qu'un homme de 93 ans reste aussi pertinent dans une industrie obsédée par la jeunesse ? La réponse tient en trois mots : discipline, curiosité, et humilité. Williams se lève tous les jours à 5h du matin pour travailler au piano avant même de prendre son petit-déjeuner. **"La musique est comme un muscle. Si vous arrêtez de l'exercer, elle s'atrophie."**

Contrairement à la légende, il n'a jamais utilisé de synthétiseurs avant les années 2000. Pour Jurassic Park (1993), il a insisté pour enregistrer avec un orchestre complet (108 musiciens), alors que les studios voulaient économiser avec des samples. **"Un vrai violon a une âme. Un sample est un fantôme."** Cette exigence a un coût : ses bandes originales peuvent coûter jusqu'à 2 millions de dollars, un budget que peu de productions peuvent se permettre aujourd'hui.

Autre secret : sa collaboration étroite avec les réalisateurs. Pour Schindler's List (1993), Spielberg lui a dit : **"Je veux que la musique pleure à ma place."** Williams a répondu avec un thème pour violon solo joué par Itzhak Perlman, qui est devenu l'une des musiques les plus poignantes de l'histoire du cinéma. **"Steven me donne une émotion brute, à moi de la traduire en notes"**, explique-t-il.

Enfin, il y a sa capacité à se réinventer. Après des décennies de musique orchestrale, il a exploré le jazz pour Catch Me If You Can (2002) et même l'électronique pour Minority Report (2002). **"Un compositeur qui ne prend pas de risques est un compositeur mort"**, déclare-t-il. Une philosophie qui explique pourquoi, à un âge où la plupart de ses pairs sont à la retraite, il continue d'innover.


Le dernier acte : ce que son départ signifie pour Hollywood

La retraite de John Williams ne sera pas seulement la fin d'une ère, mais aussi un test pour l'industrie. Pendant des décennies, les studios ont compté sur des thèmes musicaux forts pour vendre leurs films (pensez au "Hedwig's Theme" de Harry Potter, composé par... Williams en personne pour les trois premiers films). Aujourd'hui, avec la montée des franchises sans âme et des bandes originales génériques, le risque est grand de voir disparaître cette signature musicale qui rendait le cinéma magique.

Déjà, les signes sont inquiétants. Une étude de Berkeley School of Music révèle que 60% des films blockbusters utilisent désormais des musiques préexistantes (comme AC/DC dans Thor: Ragnarok) plutôt que des compositions originales. **"Les studios préfèrent payer 500 000 dollars pour une chanson populaire que 2 millions pour une bande originale"**, explique le producteur Scott Rudin. Résultat : les spectateurs quittent les salles sans se souvenir d'une seule note.

Pourtant, il y a de l'espoir. La nouvelle génération de compositeurs, comme Daniel Pemberton (Spider-Man: Into the Spider-Verse) ou Hildur Guðnadóttir (Joker), prouve qu'il est encore possible d'innover. **"Williams nous a montré que la musique peut être à la fois populaire et sophistiquée. C'est à nous de relever le défi"**, déclare Guðnadóttir, seule femme à avoir remporté l'Oscar de la meilleure musique originale depuis 20 ans.

En attendant, John Williams continue de travailler, imperturbable. Quand on lui demande ce qu'il aimerait que les gens retiennent de lui, il répond simplement : **"J'espère qu'ils se souviendront des films, pas de moi. La musique n'est qu'un pont vers l'émotion."** Une humilité qui, ironiquement, ne fait que renforcer son statut de légende.

John Williams a passé sa vie à nier sa propre grandeur, préférant se voir comme un artisan au service des images. Pourtant, ses notes ont transcendé le cinéma pour devenir des piliers de notre culture collective. Que son aveu sur la musique de film soit une provocation ou une sincérité brutale, une chose est sûre : sans lui, des générations entières auraient grandi sans la magie invisible qui transforme 24 images par seconde en rêves éveillés.

Son héritage est un paradoxe : un homme qui méprise son propre médium a réinventé la façon dont nous ressentons les histoires. Alors que Hollywood s'interroge sur son avenir post-Williams, une question persiste : **qui osera prendre le risque de créer des mélodies aussi audacieuses que celles de Star Wars ou Indiana Jones ?** Dans un monde où l'algorithme remplace l'inspiration, le vrai défi ne sera pas de trouver un successeur, mais de redonner à la musique de film la place qu'elle mérite.

En attendant, une certitude : la prochaine fois qu'un tuba retentira dans une salle obscure, suivi des cuivres triomphants de l'Imperial March, des millions de spectateurs frissonneront encore. Et ça, même John Williams ne peut le nier.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
*"Écoutez bien, les croquignolesques mélomanes en mal de nostalgie : le mec qui a composé l’enfance de trois générations nous sort qu’il déteste son propre boulot. C’est comme si Mario disait *« Wahou, les champignons, c’est dégueu »* après 40 ans de sauts en plomberie. Sauf que Williams, lui, il a raison : sa musique est un *cheat code* émotionnel, un *« Konami Code »* pour faire pleurer les gonades des spectateurs en deux notes. Le pire ? Il a passé sa vie à **réfuter** l’idée même de génie, alors qu’il en est la preuve vivante. Alors oui, tonton John, tu peux bien dire que c’est de l’artisanat… mais c’est l’artisanat d’un dieu qui s’ignore. Et ça, même l’IA de *Dune 2* ne pourra jamais le sampler."*

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic