Il y a 38 jours
Le Joker aurait pu envahir Townsville : le crossover secret entre *Les Supers Nanas* et *Batman* révélé
h2
En 1998, *Las Supernenas* a frôlé l’inimaginable : un épisode où le Joker de *Batman : La Série Animée*, interprété par Mark Hamill, débarquait à Townsville pour y organiser un chaos aussi théâtral qu’absurde. Scénario écrit (*"Le Roi du Crime à Townsville"*), dialogues enregistrés (aujourd’hui disparus), et même une version du Joker libérée des ombres de Gotham… Pourtant, Warner Bros. Animation a tout annulé au dernier moment, jugeant le concept trop sombre pour l’image familiale des *Supernenas*. Résultat ? Hamill a finalement prêté sa voix à White Kitty, un méchant félin aussi narcissique que peu mémorable. Plongez dans les coulisses de ce crossover manqué qui aurait pu révolutionner les cartoons des années 90.
A retenir :
- Un crossover inédit entre *Las Supernenas* (1998) et *Batman : La Série Animée* (1992) était prévu, avec le Joker en invité star à Townsville.
- Mark Hamill avait enregistré des dialogues pour le Joker dans un style *"Supernenas"*, aujourd’hui perdus – mais aurait offert un mélange explosif d’humour potache et de folie calculée.
- Le scénario, intitulé *"Le Roi du Crime à Townsville"*, imaginait un Joker libéré des contraintes de Gotham, avec un maire complice et des héroïnes désarmées par l’absurdité de ses crimes.
- Refusé par Warner pour protéger l’image "tout public" des *Supernenas*, le projet a été remplacé par White Kitty, un méchant doublé par Hamill… mais bien moins iconique.
- Craig McCracken a confirmé que ce crossover aurait pu être "l’un des épisodes les plus fous de la série", mêlant univers DC et humour décalé.
- Une opportunité manquée pour les fans : ce mélange entre super-héroïnes colorées et villain psychopathe aurait marqué l’histoire des cartoons.
1998 : quand le Joker faillit dynamiter Townsville
Imaginez la scène : Bulle, Belle et Blonde, nos héroïnes préférées, font face à un ennemi comme jamais auparavant. Pas un monstre géant, pas un robot déchaîné, mais un clown psychopathe au rire glaçant, vêtu de son costume violet et vert, et prêt à transformer Townsville en un parc d’attractions du crime. Ce scénario, aussi fou qu’il y paraît, a failli devenir réalité en 1998. À l’époque, *Las Supernenas* (*The Powerpuff Girls* en VO) cartonnait sur Cartoon Network, et son créateur, Craig McCracken, avait une idée audacieuse : faire traverser les univers pour un crossover avec *Batman : La Série Animée*, alors déjà culte.
Le choix du villain ? Le Joker, bien sûr – et pas n’importe lequel. Celui de Mark Hamill, dont la performance vocale dans la série DC des années 90 avait redéfini le personnage. *"On voulait un méchant qui sorte vraiment de l’ordinaire pour les Supernenas"*, expliquait McCracken dans une interview de 2015. *"Le Joker était parfait : il est à la fois drôle, terrifiant, et complètement imprévisible – exactement comme nos héroïnes, mais en bien plus sombre."* Le problème ? Justement, cette noirceur. Warner Bros. Animation, bien que possédant les deux licences, a jugé le concept trop décalé pour une série destinée aux enfants… même si *Las Supernenas* n’hésitait pas à jouer avec l’absurde et la violence cartoon.
Pourtant, tout était prêt. Le scénario, intitulé *"Le Roi du Crime à Townsville"* (*"The Crime King of Townsville"* en VO), avait été validé en interne. Les storyboards esquissaient un Joker encore plus exubérant que d’habitude, profitant de l’atmosphère ensoleillée et naïve de Townsville pour y organiser un spectacle criminel grandeur nature. Parmi les idées abandonnées :
- Un maire de Townsville si enthousiaste à l’idée d’être sous les projecteurs qu’il sabote les interventions des Supernenas, arguant que *"le crime, c’est bon pour le tourisme !"*.
- Une scène de combat où le Joker utilise des bonbons piégés et des ballons explosifs, clin d’œil aux gadgets farfelus de la série.
- Une réplique culte improvisée par Hamill : *"Vous croyez vraiment que trois petites filles en collants peuvent m’arrêter ? Même Batman a du mal !"* – une pique qui aurait brisé le quatrième mur avec malice.
*"Ce qui était génial, c’est que le Joker aurait été encore plus 'cartoon' que dans Batman"*, se souvient un animateur ayant travaillé sur le projet. *"À Gotham, il doit garder une certaine crédibilité. À Townsville, il pouvait enfin lâcher prise : des gags visuels, des blagues potaches… tout en restant menaçant."* Un équilibre difficile à trouver, mais qui aurait pu donner naissance à l’un des épisodes les plus mémorables des *Supernenas*.
"On a failli avoir notre propre *Who Framed Roger Rabbit* !"
Pour comprendre pourquoi ce crossover aurait été révolutionnaire, il faut se replonger dans le contexte des années 90. À l’époque, les collaborations entre univers animés étaient rares, surtout entre des séries aussi différentes que :
- *Batman : La Série Animée* (1992-1995) : un chef-d’œuvre sombre, inspiré par le film de Tim Burton, avec des thèmes matures et un style néo-noir.
- *Las Supernenas* (1998-2005) : un mélange d’humour absurde, de couleurs flashy et de violence cartoon, destiné à un public jeune (mais avec des clins d’œil pour les adultes).
*"Ce serait un peu comme si *Rick and Morty* avait croisé *Peppa Pig*"*, compare aujourd’hui un critique spécialisé dans l’animation. *"Sur le papier, ça n’a aucun sens… mais c’est exactement ce qui aurait rendu le résultat fascinant."* D’autant que les deux séries partageaient un point commun : un ton subversif. *Batman* poussait les limites du "tout public" avec des intrigues complexes, tandis que *Las Supernenas* jouait avec les stéréotypes des super-héroïnes et la satire sociale.
Craig McCracken, fan assumé de l’univers DC, voyait dans ce crossover une occasion de rendre hommage aux comics, où les rencontres improbables sont monnaie courante. *"Dans les bandes dessinées, le Joker a déjà affronté Superman, Wonder Woman, voire les Looney Tunes !"*, rappelle-t-il. *"Pourquoi pas les Supernenas ?"* Le scénario prévoyait même une référence à *Batman* : lors de son arrivée, le Joker aurait lancé *"Gotham est trop sérieuse… ici, au moins, on sait s’amuser !"*, avant de faire exploser la tour de l’horloge de Townsville en riant.
Le vrai obstacle ? La peur du scandale. En 1998, les *Supernenas* étaient déjà critiquées par certains parents pour leur violence (même stylisée) et leur humour parfois cynique. Ajouter le Joker, symbole de la folie meurtrière, aurait été un risque trop grand pour Warner. *"Ils avaient peur que les médias fassent un procès d’intention"*, confie une source proche du studio. Ironie de l’histoire : quelques années plus tard, *Batman : The Brave and the Bold* (2008) osera des crossovers bien plus audacieux… mais il était trop tard pour les *Supernenas*.
Mark Hamill, l’homme qui a (presque) tout doublé
Si le Joker n’a jamais foulé le sol de Townsville, Mark Hamill, lui, y a bien laissé sa marque. L’acteur, indissociable du *Clown Prince du Crime* depuis 1992, a finalement prêté sa voix à White Kitty, un méchant félin introduit dans la saison 2. Un rôle secondaire, mais qui porte une ironie savoureuse : White Kitty, obsédé par son apparence et son charisme, partage avec le Joker un ego démesuré et un amour du chaos… mais en version édulcorée.
*"C’était leur façon de me 'consoler'",* plaisantait Hamill dans une convention en 2019. *"Ils m’ont dit : 'Bon, tu ne peux pas jouer le Joker, mais voici un chat narcissique qui se prend pour une star. Ça te va ?'"* Le résultat ? Un personnage oubliable, malgré quelques répliques cultes (*"Je ne suis pas méchant… je suis simplement trop beau pour ce monde !"*). Pourtant, les enregistrements perdus du Joker dans *Las Supernenas* auraient pu offrir l’une des performances les plus folles de Hamill.
Selon les témoignages, l’acteur avait improvisé des dialogues dans un style *"Supernenas"*, mélangeant :
- Des rires hystériques typiques du Joker, mais avec une intonation plus aigüe, comme pour imiter les héroïnes.
- Des jeux de mots absurdes : *"Pourquoi les Supernenas sont-elles si… poudrées ? Moi, je préfère le rouge à lèvres qui coule !"*
- Une référence à l’épisode où le Joker aurait détourné l’usine de bonbons de Townsville pour en faire une *"Joker Factory"*.
*"Il était en mode 'Joker meets Bugs Bunny'",* se souvient un technicien du studio. *"À un moment, il a même chanté une version parodique de la chanson des Supernenas, mais avec des paroles sur le gaz hilarant."* Des enregistrements qui, hélas, n’ont jamais été archivés. *"Dommage, parce que c’était du Hamill à son meilleur : complètement déjanté, mais avec cette précision qui fait que chaque mot compte"*, regrette un fan ayant eu accès à des extraits lors d’un test interne.
Et si le crossover avait eu lieu ? L’héritage d’un rêve brisé
Aujourd’hui, *Las Supernenas* et *Batman : La Série Animée* restent deux monuments de l’animation, mais leur rencontre avortée continue de fasciner. *"Ce serait devenu un épisode culte, comme *The Simpsons* avec *Family Guy* ou *Rick and Morty* avec *The Smiths*"*, estime un spécialiste des cartoons. Pour preuve, les fan arts et fictions imaginant ce crossover pullulent sur le web, avec des interprétations allant du combat épique à la collaboration improbable (le Joker aidant les Supernenas à vaincre Mojo Jojo… avant de les trahir, bien sûr).
Craig McCracken, lui, assume ses regrets : *"On aurait pu créer quelque chose de vraiment unique. Le Joker dans Townsville, c’était comme mélanger du sucre et du poison – ça aurait explosé à l’écran."* Et les fans de rêver : et si cet épisode avait vu le jour, aurait-il influencé les crossovers animés des années 2000 ? Aurait-on eu droit à d’autres rencontres entre univers DC et Cartoon Network (*Dexter’s Lab* vs. *La Ligue des Justiciers*, par exemple) ?
Une chose est sûre : ce projet abandonné révèle l’audace créative des années 90, une époque où les studios osaient encore prendre des risques. Aujourd’hui, à l’ère des reboots et des univers partagés calculés, un tel crossover semble improbable. *"Maintenant, tout est trop formaté"*, soupire un ancien de Warner. *"À l’époque, on avait encore le droit de rêver… et de tout faire péter."*
Petite consolation : en 2021, la série *Harley Quinn* (HBO Max) a rendu un hommage discret à cette idée, avec un épisode où Harley et Ivy atterrissent dans un univers style "cartoon enfantin", rempli de couleurs criardes et de méchants ridicules. *"Un clin d’œil à ce qu’aurait pu être le Joker chez les Supernenas"*, confirme un scénariste de la série. De quoi faire sourire les fans… tout en leur rappelant ce qui aurait pu être.
Les coulisses du refus : pourquoi Warner a dit "non"
Officiellement, Warner Bros. Animation a justifié son refus par la "protection de l’image familiale" des *Supernenas*. Mais en réalité, plusieurs facteurs ont joué :
- La pression des associations de parents : en 1998, les débats sur la violence dans les dessins animés faisaient rage (souvenez-vous de la polémique autour de *South Park*).
- Un calendrier chargé : la production des *Supernenas* était déjà en retard, et un épisode aussi complexe aurait nécessité des ressources supplémentaires.
- Un conflit de licensing : bien que Warner possède les deux franchises, les équipes de *Batman* et des *Supernenas* étaient gérées par des départements différents, peu enclins à collaborer.
- La peur de l’échec : *"Et si les fans de Batman détestaient ? Et si les enfants avaient peur ?"*, résumait un cadre du studio. Un risque que Warner n’était pas prêt à prendre.
Pourtant, des alternatives avaient été proposées :
- Un Joker "édulcoré", moins violent mais toujours chaotique (idée rejetée par Hamill, qui refusait de *"trahir le personnage"*).
- Un épisode en deux parties, avec une première moitié légère et une seconde plus sombre (trop coûteux).
- Un caméo discret du Joker dans un rêve ou une hallucination (jugé *"trop cheap"* par McCracken).
Finalement, le projet a été enterré sans cérémonie, et les enregistrements de Hamill effacés – une pratique courante à l’époque pour les projets abandonnés. *"C’est comme si on avait brûlé un tableau de Picasso pour chauffer la pièce"*, déplore aujourd’hui un collectionneur de memorabilia *Batman*.