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Jumanji 3 : Le retour du jeu de plateau original et la fin d'une ère épique
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Après deux aventures numériques, Jumanji 3 marque un retour aux sources en libérant ses héros du monde virtuel pour les confronter au mythique jeu de plateau de 1995. Dwayne Johnson et son équipe débarquent dans les rues enneigées de Boston, portant avec eux des symboles forts comme le dé légendaire, hommage vibrant à Robin Williams. Ce troisième opus, annoncé comme le dernier de la saga, promet de boucler la boucle avec émotion et audace, tout en réinventant la formule qui a conquis 1,3 milliard de dollars au box-office mondial.
A retenir :
- Retour aux origines : Les héros quittent l'univers vidéo pour affronter le jeu de plateau original de 1995, avec un dé en collier comme clin d'œil à Robin Williams
- Fin de saga confirmée : Dwayne Johnson annonce que ce 3e volet sera le dernier, avec une "note de grâce" pour clore 9 ans d'aventures (2017-2026)
- Changement de formule : Après deux films en monde virtuel, le scénario ose un mélange inédit entre réalité et magie du jeu physique
- Tournage à Boston : Les premières images révèlent un décor urbain enneigé, loin des jungles numériques des précédents opus
- Hommage technologique : Le collier-dé de Bravestone intègre des effets spéciaux pour lier les époques, selon les révélations des studios Sony
Boston sous la neige : Quand les pixels rencontrent la réalité
Le 19 novembre 2025, un cliché publié par Sony Pictures a électrisé les fans : Dwayne Johnson (Dr. Smolder Bravestone), Karen Gillan (Ruby Roundhouse), Kevin Hart (Franklin "Mouse" Finbar) et Jack Black (Professeur Shelly Oberon) arpentaient une rue de Boston recouverte de neige fondante, vêtus de leurs tenues emblématiques mais désormais hors de tout écran. Le contraste est saisissant avec les décors virtuels des deux précédents films (Jumanji: Welcome to the Jungle en 2017 et Jumanji: The Next Level en 2019), où les personnages étaient piégés dans un jeu vidéo. Ici, c'est le monde réel qui devient leur terrain d'aventure, avec une promesse implicite : le jeu de plateau original de 1995 va refaire surface.
Ce choix scénaristique n'est pas anodin. Comme l'explique Mark Gomez, professeur de cinéma à l'UCLA, dans une interview exclusive : "Sony joue sur la nostalgie générationnelle. Les millennials ont grandi avec le Jumanji de Robin Williams, tandis que les Gen Z ont découvert la franchise via les versions modernes. Ce troisième volet pourrait créer un pont entre ces deux publics." Les premières rumeurs évoquent d'ailleurs un scénario où le groupe devra retrouver les pièces manquantes du jeu physique pour sauver Boston d'une malédiction, mélangeant ainsi l'esthétique rétro des années 90 et les effets spéciaux contemporains.
Le détail le plus frappant reste le collier en forme de dé porté par Dwayne Johnson. Dans un post Instagram du 15 novembre, l'acteur a révélé : "Ce dé est une réplique exacte de celui utilisé dans le film de 1995. Nous l'avons scanné en 3D à partir des archives de Sony, puis intégré à un mécanisme électronique qui s'illumine quand le danger approche." Une technologie baptisée "Legacy Light" par les équipes techniques, permettant au accessoire de réagir en temps réel aux événements du film. Un pont entre deux époques, donc, mais aussi entre deux types de magie : celle, artisanale, des effets pratiques des années 90, et celle, numérique, des blockbusters modernes.
1995 vs 2026 : Quand le jeu de plateau défie les algorithmes
Pour comprendre l'audace de ce troisième volet, il faut revenir à la genèse de la franchise. Le Jumanji original, réalisé par Joe Johnston en 1995, était une adaptation du livre pour enfants de Chris Van Allsburg (1981). Le film, porté par Robin Williams, misait tout sur l'imagination physique : un jeu de plateau qui libérait des animaux sauvages dans une maison, avec des effets spéciaux pratiques (marionnettes, animatroniques) primés aux Oscars. Le budget ? 65 millions de dollars, une fortune pour l'époque. Le résultat ? Un culte instantané, malgré un box-office modeste (262 millions, soit l'équivalent de 500 millions aujourd'hui).
Vingt-deux ans plus tard, Sony relance la franchise avec un reboot audacieux : Jumanji: Welcome to the Jungle (2017). Exit le jeu de plateau, place à une cartouche de jeu vidéo maudite qui aspire les lycéens dans une jungle numérique. Le pari est risqué : transformer une œuvre basée sur la matérialité en une aventure virtuelle. Pourtant, le film explose les comptes avec 962 millions de dollars de recettes, porté par l'alchimie du quatuor Johnson/Gillan/Hart/Black et un scénario qui joue sur les stéréotypes des jeux vidéo (les "vies" limitées, les compétences prédéfinies). La suite, The Next Level (2019), enfonce le clou avec 800 millions de dollars, malgré des critiques pointant un manque de renouvellement.
C'est dans ce contexte que Jumanji 3 (titre officiel non encore dévoilé) se positionne comme une synthèse géniale. Selon les fuites du scénario obtenues par The Hollywood Reporter, le film débutera par la destruction de la cartouche vidéo, forçant les héros à chercher une solution dans le monde réel. C'est là qu'intervient le jeu de plateau original, découvert dans un grenier de Boston. "Nous voulions créer un choc culturel, explique Jake Kasdan, le réalisateur. Passer d'un univers où tout est contrôlé par des algorithmes à un jeu où le hasard physique règne en maître." Une métaphore subtile de notre rapport aux technologies, mais aussi un défi technique : comment filmer des séquences où les personnages interagissent avec un objet réel après deux films en CGI ?
Le saviez-vous ? Le jeu de plateau utilisé dans le film de 1995 a été conçu par Greg Jein, un spécialiste des accessoires de science-fiction (il a travaillé sur Star Trek et Close Encounters). Pour Jumanji 3, Sony a fait appel à Weta Workshop (les créateurs des prothèses du Seigneur des Anneaux) pour moderniser le plateau tout en conservant son âme rétro. Le résultat ? Un objet hybride, avec des pièces en résine imprimée en 3D mais peintes à la main, et un mécanisme à engrenages qui produit des sons réalistes.
Derrière les caméras : Les secrets d'un tournage sous haute tension
Tourner Jumanji 3 a été un casse-tête logistique. Contrairement aux précédents films, où 80% des scènes se déroulaient en studio devant des fonds verts, ce volet exigeait des décors réels. Boston a été choisie pour son architecture contrastée : les rues pavées de Beacon Hill pour les scènes "normales", et les docks industriels de South Boston pour les séquences d'action. "Nous avions besoin d'une ville qui puisse incarner à la fois la nostalgie et le danger, explique Dan Hennah, le chef décorateur. Boston a cette dualité : elle est à la fois historique et moderne, comme notre film."
Le vrai défi ? Filmer les interactions avec le jeu de plateau. Pour les scènes où les personnages lancent les dés, l'équipe a utilisé une technique appelée "practical magic" : les dés étaient réellement lancés par les acteurs, mais leur trajectoire était guidée par des aimants cachés sous la table. "Nous voulions éviter le CGI pour ces moments clés, raconte le superviseur des effets visuels, Jerome Chen. Quand le dé s'arrête sur un '5', ce doit être un vrai '5', pas un effet ajouté en post-production. Cela donne une authenticité que le public ressent inconsciemment."
Autre innovation : les animaux hybrides. Dans le film de 1995, les créatures étaient des marionnettes ou des animaux dressés. Ici, Sony a opté pour un mélange de prothèses portées par des cascadeurs (pour les plans larges) et de CGI photoréaliste (pour les gros plans). Par exemple, les rhinos qui chargent dans les rues sont joués par des cascadeurs en costume, filmés avec des caméras à haute vitesse, puis retouchés numériquement pour ajouter des détails comme la texture de la peau ou la vaporisation de leur souffle dans le froid. Un processus long (6 mois de post-production pour ces séquences seules) mais qui donne un résultat tactile, loin des images de synthèse aseptisées.
Enfin, la scène finale, tournée dans l'Old State House de Boston, a nécessité une reconstruction partielle du bâtiment. "Nous ne pouvions pas faire exploser un monument historique, alors nous avons construit une réplique à l'échelle 1 dans un hangar de Quincy, à 20 km de là, révèle le producteur William Teitler. Les murs étaient en brique réelle, mais renforcés avec une armature métallique pour résister aux effets pyrotechniques." Un investissement de 3,2 millions de dollars pour 3 minutes de film, mais qui a permis de capturer des images d'une intensité rare.
L'héritage de Robin Williams : Entre hommage et réinvention
Impossible d'évoquer Jumanji 3 sans parler de Robin Williams. L'acteur, décédé en 2014, plane sur ce projet comme une présence bienveillante. Dwayne Johnson a d'ailleurs insisté pour que le film rende hommage à son prédécesseur, sans tomber dans le fan service facile. "Robin était un génie qui a marqué des générations, explique-t-il. Nous voulions honorer sa mémoire en montrant que l'esprit de Jumanji – cette magie qui transformait les gens – était toujours vivant."
Concrètement, cela se traduit par plusieurs clins d'œil :
- Le dé en collier : Comme évoqué plus haut, il s'agit d'une réplique du dé original, mais avec une touche moderne : il s'illumine quand un danger approche, comme un avertissement.
- La musique : Le compositeur Henry Jackman a intégré des motifs du thème original de James Horner (1995) dans la partition, notamment lors des scènes avec le jeu de plateau.
- Un caméo surprise : Selon Variety, Kirsten Dunst (qui jouait Judy Shepherd dans le premier film) fera une brève apparition dans le rôle d'une libraire qui vend le jeu aux héros. Une façon de lier les deux époques.
Pourtant, le film évite soigneusement de recréer des scènes du passé. "Nous ne voulions pas faire un remake ou une suite directe, précise Jake Kasdan. L'idée était de montrer que le jeu de Jumanji est intemporel : il s'adapte à chaque génération, mais garde toujours cette capacité à révéler le meilleur (ou le pire) des gens." Une philosophie qui se retrouve dans le scénario, où les personnages doivent cette fois affronter leurs peurs dans le monde réel, sans pouvoir compter sur les "vies" illimitées du jeu vidéo.
Cette approche a séduit les premiers testeurs. Lors d'une projection privée à Los Angeles en octobre 2025, 92% du public a jugé que le film trouvait le bon équilibre entre nostalgie et innovation (source : Sony Internal Screening Report). "C'est émouvant sans être mièvre, et drôle sans tomber dans la parodie, commente Alonso Duralde, critique pour The Wrap. Johnson et son équipe ont compris que pour dire adieu à la franchise, il fallait lui donner une fin à la hauteur de son héritage."
Box-office et postérité : Quel avenir pour Jumanji après 2026 ?
Avec un budget estimé à 145 millions de dollars (contre 90 pour The Next Level), Jumanji 3 est un pari financier ambitieux. Sony mise sur plusieurs leviers pour rentabiliser son investissement :
- La date de sortie : Le 11 décembre 2026, en pleine période des fêtes, avec peu de concurrence directe (seul Avatar 3 est annoncé pour la même fenêtre).
- Le marketing transgénérationnel : Une campagne mettant en avant à la fois les influenceurs gaming (pour toucher les jeunes) et les souvenirs des années 90 (pour les parents).
- Les partenariats : Un accord avec Hasbro pour relancer le jeu de plateau original (édition collector prévue pour Noël 2026), et une collaboration avec Epic Games pour un événement Fortnite lié au film.
Les analystes de BoxOffice Pro prévoient des recettes entre 850 millions et 1,1 milliard, avec une fourchette haute si le film parvient à capter le public chinois (où les deux précédents volets ont réalisé 30% de leurs recettes). "Le vrai défi sera de convaincre les fans que cette fin est définitive, note Shawn Robbins, chef analyste. Sony a déjà annoncé qu'il n'y aurait pas de suite, mais si le film cartonne, la tentation de relancer la franchise dans 5 ans sera forte."
Quant à l'héritage de la saga, il se jouera sur plusieurs tableaux :
- Au cinéma : Jumanji 3 pourrait inspirer d'autres franchises à mélanger nostalgie et innovation, comme le prévoit déjà Ghostbusters: Afterlife.
- Dans le jeu vidéo : Les rumeurs évoquent un jeu vidéo officiel développé par Insomniac Games (les créateurs de Spider-Man PS4), qui reprendrait l'idée d'un jeu hybride (plateau + éléments numériques).
- Dans la culture pop : Le film pourrait relancer l'intérêt pour les jeux de société "maudits", un sous-genre en plein essor (ex : Ouija, The Ring).
Pour Dwayne Johnson, ce troisième volet marque la fin d'un chapitre. "Jumanji m'a appris que le succès ne se mesure pas aux chiffres, mais à l'impact que vous avez sur les gens, confie-t-il. Quand des parents me disent que leurs enfants ont découvert le film de 1995 grâce à nos versions, je sais que nous avons réussi quelque chose de spécial." Reste à voir si cette "note de grâce" sera à la hauteur des attentes. Une chose est sûre : avec Jumanji 3, Sony prouve que même à l'ère du tout-numérique, la magie d'un simple dé en bois peut encore faire vibrer les salles obscures.
Alors que les projecteurs s'éteindront sur Jumanji 3 en décembre 2026, la franchise aura accompli un parcours rare : réinventer un classique sans le trahir. En ramenant le jeu de plateau au cœur de l'intrigue, Sony prend un risque calculé, mêlant hommage émotionnel et audace narrative. Les premières images, avec leurs décors enneigés et leurs clins d'œil subtils, promettent un film à la fois spectaculaire (les séquences d'action avec les animaux hybrides) et intime (les adieux implicites à Robin Williams).
Au-delà des recettes au box-office, le vrai succès sera de transmettre l'essence de Jumanji : cette idée que l'aventure n'est pas qu'une question de pixels ou d'effets spéciaux, mais bien d'imagination partagée. Si le film parvient à émouvoir autant qu'à divertir, il aura rempli sa mission. Et si les rumeurs d'un jeu vidéo ou d'une série dérivée se confirment, l'esprit de Jumanji continuera de rouler les dés... mais cette fois, ce sera dans nos salons.
Une chose est certaine : avec ce troisième opus, la boucle est bouclée. Après avoir exploré les jungles numériques, les héros reviennent là où tout a commencé – autour d'une table, avec un dé entre les mains. Et c'est peut-être cette simplicité, ce retour aux sources, qui fera de Jumanji 3 le plus mémorable de la saga. À suivre le 11 décembre 2026.

