Keanu Reeves pourrait-il vraiment revenir en tant que Johnny Silverhand dans **Cyberpunk 2** ? Les coulisses d’un retour qui fait rêver les fans

"Contacte-moi, Keanu" : quand Mike Pondsmith relance la machine à rêves

Tout a commencé par une déclaration anodine de Keanu Reeves, lors d’une interview en marge de la sortie de Phantom Liberty. L’acteur, visiblement attaché à son rôle de Johnny Silverhand, avait glissé : *"Si l’opportunité se présente, pourquoi pas ?"* – une phrase qui a suffi à enflammer les réseaux. Mais c’est Mike Pondsmith, le créateur original de l’univers Cyberpunk, qui a officiellement relancé le débat lors d’un REDstreams (un format de discussion organisé par CD Projekt Red).

Avec un sourire malicieux, il a lancé : *"J’ai vu que Keanu voulait revenir d’entre les morts pour jouer Johnny. J’ai des idées pour ça, Keanu. Contacte-moi."* Une phrase qui, loin d’être une simple boutade, révèle une volonté narrative claire : les engrams numériques, ces copies de consciences humaines stockées dans le Net, permettent justement à des personnages "morts" de réapparaître sous forme digitale. Une mécanique déjà explorée dans Cyberpunk 2077, mais qui pourrait prendre une toute nouvelle dimension dans une suite.

Pour les non-initiés, un engram est une sorte de sauvegarde de la personnalité, des souvenirs et même des émotions d’un individu. Dans Phantom Liberty, on voit d’ailleurs Johnny interférer avec V via ce procédé, prouvant que la technologie est déjà maîtrisée par le lore. Alors, pourquoi pas un retour en bonne et due forme ? *"Ce serait cohérent avec l’univers, et ça ouvrirait des portes narratives folles"*, explique Julien Chièze, journaliste spécialisé chez Gamekult.

Mais attention : si l’idée séduit, elle n’est pas sans risques. Certains fans, comme @CyberpunkFR sur Twitter, s’interrogent : *"Johnny était déjà un fantôme dans le premier jeu… Le faire revenir encore, ce ne serait pas trop ?"* Une question légitime, quand on sait que Cyberpunk 2077 a parfois été critiqué pour son trop-plein de références à son propre passé.

Hollywood knocks on Night City’s door : quand le cinéma rencontre le jeu vidéo

Si le retour de Keanu Reeves fait fantasmer, il n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg. Mike Pondsmith a en effet laissé échapper, lors du même stream, une phrase qui a fait bondir les observateurs : *"Et si on avait Scarlett Johansson ? Scarlett, j’ai des rôles pour toi. Tu peux tout faire."* Une déclaration à moitié sérieuse, à moitié provocatrice, mais qui révèle une ambition claire : CD Projekt Red veut attirer les grands noms d’Hollywood.

Une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle de Rockstar avec GTA VI (où des rumeurs évoquent des caméos de stars) ou même Naughty Dog, qui a fait appel à des acteurs reconnus pour The Last of Us. *"Le jeu vidéo n’est plus un média de seconde zone. Les studios veulent des visages connus pour toucher un public plus large"*, analyse Marie-Laure Ryan, experte en narration transmedia.

Mais attention aux excès. Si Idris Elba (dans Phantom Liberty) a été globalement bien reçu, certains craignent un "star system" forcé, où les célébrités prendraient le pas sur l’immersion. *"On n’est pas dans un film, rappelle @RPGFrance sur Reddit. Si chaque PNJ est une star, Night City va ressembler à un plateau de tournage, pas à une ville crédible."*

Reste une question : qui pourrait incarner les nouveaux rôles ? Les bookmakers s’amusent déjà à lancer des noms :

• Pedro Pascal pour un mercenaire charismatique ?
• Anyanya Joy Taylor (de The Last of Us) pour une hackeuse géniale ?
• Giancarlo Esposito en méchant glaçant, façon Gus Fring dans Breaking Bad ?

CD Projekt Red n’a rien confirmé, mais une chose est sûre : l’ère des jeux vidéo "low-profile" est révolue.

"On a le temps" : la stratégie (risquée) de CD Projekt Red

Alors, Cyberpunk 2 pour quand ? La réponse est simple : personne ne sait. Contrairement à The Witcher 4, dont le développement avance à grands pas (avec une sortie prévue vers 2025-2026 selon les rumeurs), la suite de Cyberpunk 2077 semble encore en phase de conceptualisation.

Pourtant, le studio polonais ne chôme pas. En parallèle, il supervise :

• Un remake complet du premier Witcher (1997), confié à Fool’s Theory (les créateurs de Seven: The Days Long Gone). *"Ce ne sera pas un simple lifting graphique, promet Adam Kiciński, PDG de CD Projekt. On repart des fondations pour moderniser l’expérience."*
• Des mises à jour régulières pour Cyberpunk 2077, incluant de nouveaux contenus gratuits (comme le récent mode "Dogtown").
• Une expansion de leur moteur maison, le REDengine, pour supporter les futures générations de consoles.

Une approche qui rappelle étrangement celle de Rockstar : alterner gros projets (comme GTA VI) et remasters/remakes (les versions Definitive Edition de GTA). *"C’est une stratégie intelligente, commente Thomas Veauclin, analyste chez NPD Group. Ça permet de garder les fans engagés tout en préparant l’avenir."*

Mais attention aux écueils. Certains joueurs, comme @GamerPessimist sur Twitter, s’inquiètent : *"Ils vont finir comme Ubisoft, à sortir des remakes plutôt que des vraies innovations."* Un risque que CD Projekt Red semble conscient d’éviter, à en croire leurs dernières communications.

Johnny 2.0 : comment un retour pourrait (vraiment) fonctionner

Supposons que Keanu Reeves accepte. Comment Johnny Silverhand pourrait-il revenir sans sembler forcé ? Plusieurs pistes, toutes ancrées dans le lore, sont envisageables :

• Une IA reconstituée : Comme dans Blade Runner 2049, Johnny pourrait être recréé à partir de fragments de son engram, mais avec des bugs de mémoire (un clin d’œil à son passé de rockstar déjantée).
• Un hologramme manipulable : Imaginez un Johnny contrôlé par un nouveau méchant, façon Ultron dans Avengers. *"Ce serait un twist génial"*, s’enthousiasme @CyberLore sur Discord.
• Un clone génétique : La biotechnologie de Night City le permet. Mais attention aux problèmes éthiques… et aux réactions des fans.
• Un fantôme du Net : Johnny pourrait hanter les réseaux comme un virus conscient, à la manière de Neuromancer (le roman de William Gibson).

Mais le plus intéressant serait peut-être de jouer avec les attentes. Et si Johnny n’était pas vraiment Johnny ? *"Et s’il s’agissait d’une simulation créée par Alt Cunningham pour manipuler V ?"*, propose Léa Morvan, scénariste chez Quantic Dream. Une idée qui permettrait de déstabiliser le joueur tout en restant fidèle à l’esprit cyberpunk : la réalité est malléable.

Enfin, il faut aussi considérer l’aspect émotionnel. Johnny Silverhand est un personnage culte, mais aussi clivant. Certains joueurs l’adorent pour son charisme et son cynisme, d’autres le trouvent trop présent dans Cyberpunk 2077. *"S’ils le ramènent, il faut que ce soit pour une bonne raison, pas juste pour le fan service"*, prévient @NoMercyNC, un streamer spécialisé.

Derrière l’écran : les défis techniques et créatifs d’un tel retour

Au-delà des spéculations, un retour de Johnny pose des défis concrets :

• La capture de mouvement : Keanu Reeves a vieilli depuis 2018 (date des premières captures pour Cyberpunk 2077). Faut-il rajeunir numériquement son visage, ou assumer les changements ?
• La cohérence narrative : Comment expliquer son absence entre 2077 et Cyberpunk 2 (qui se déroulerait probablement plus tard) ? *"Il faudrait un vrai travail d’écriture, pas un deus ex machina"*, insiste Sophie Marcel, game designer.
• L’équilibre gameplay : Johnny était déjà très présent dans le premier jeu. Risque-t-on de surcharger l’histoire avec son retour ?
• Les droits d’image : Un contrat avec Keanu Reeves coûterait beaucoup plus cher qu’en 2018, surtout après le succès de John Wick et The Matrix.

Sans compter les attentes des joueurs. Après le fiasco du lancement de Cyberpunk 2077 (bugs, promesses non tenues), CD Projekt Red doit redoubler de prudence. *"Ils n’ont pas droit à l’erreur, analyse @IndieDevFr. Les fans seront impitoyables si le retour de Johnny semble bâclé."*

Pourtant, l’opportunité est trop belle. Un Johnny Silverhand revisité, avec une écriture plus mature et des enjeux plus profonds, pourrait redéfinir la licence. *"Ce serait l’occasion de montrer que CD Projekt a appris de ses erreurs"*, conclut Nicolas Courtois, rédacteur en chef de JeuxVideo.com.