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Lanterns : Quand Hal Jordan et John Stewart enquêtent façon
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Pourquoi Lanterns pourrait bien révolutionner l’univers DC à la télévision
A retenir :
- Un duo électrique : Kyle Chandler (Hal Jordan) et Aaron Pierre (John Stewart) incarnent deux Green Lanterns que tout oppose, dans une intrigue policière inspirée de True Detective.
- Ch’p vole la scène : L’écureuil alien, star des comics depuis 1967, s’invite dans la série – entre clin d’œil et rôle clé à découvrir.
- Un casting 5 étoiles : De Nathan Fillion à Kelly Macdonald, en passant par Ulrich Thomsen, la distribution promet des personnages ambivalents et profonds.
- 2026, année charnière pour DC : Lanterns devra se démarquer face à Supergirl (avec Milly Alcock), dans un calendrier ultra-concurrentiel.
Quand les Green Lanterns troquent leurs anneaux contre un badge de détective
Imaginez un instant : deux policiers que tout oppose, forcés de collaborer sur une affaire sordide. L’un, charismatique mais impulsif, l’autre, méthodique et rigide. Un scénario classique ? Pas tout à fait. Car ici, les inspecteurs s’appellent Hal Jordan et John Stewart, et leurs "armes" sont des anneaux capables de matérialiser leurs pensées. Bienvenue dans Lanterns, la future série HBO Max qui ose un mélange détonant : le space opera rencontre le polar noir, sous la houlette de Chris Mundy (Ozark, True Detective saison 4).
Le pari est audacieux. Les Green Lantern Corps, souvent associés à des récits cosmiques aux enjeux galactiques (voir Green Lantern de 2011, avec Ryan Reynolds), se retrouvent ici ancrés dans une intrigue terrienne, presque intimiste. Le trailer exclusif dévoilé à São Paulo en juin 2024 confirme cette orientation : une ambiance sombre, des dialogues tendus, et une esthétique qui rappelle davantage Mindhunter que Justice League. "Nous voulions explorer ce qui se passe quand des héros habitués à gérer des crises interstellaires doivent résoudre un meurtre très humain", expliquait Mundy lors d’une interview pour Variety. Une approche qui divise déjà : certains fans saluent cette originalité, tandis que d’autres s’interrogent sur la cohérence avec l’esprit des comics.
Kyle Chandler vs Aaron Pierre : la chimie explosive du duo
Le choix des acteurs pour incarner Hal Jordan et John Stewart est tout sauf anodin. Kyle Chandler, oscarisé pour Manchester by the Sea et star de Friday Night Lights, prête ses traits au premier. Son interprétation promettrait un Jordan plus mature que dans les versions précédentes – loin du "bad boy" joué par Reynolds. À ses côtés, Aaron Pierre (The Underground Railroad), en John Stewart, incarne un personnage souvent perçu comme le "Green Lantern sérieux", ancien architecte et militaire. Leur alchimie à l’écran sera cruciale : les rumeurs du tournage évoquent des scènes d’affrontement verbales électrisantes, où le charisme de Chandler se heurte à la froideur calculée de Pierre.
Pour Denis O’Sullivan, critique pour Screen Rant, ce contraste rappelle la dynamique Rust Cohle/Marty Hart dans True Detective : "Chandler a ce côté 'héroïque malgré lui', tandis que Pierre dégage une autorité naturelle. Si la série exploite bien cette tension, on pourrait avoir un des meilleurs duos de l’univers DC depuis Harley Quinn et Poison Ivy." Reste à voir si les scénaristes éviteront l’écueil du cliché – le "flic impulsif vs flic cartésien" étant un trope bien connu des séries policières.
Ch’p : l’écureuil qui pourrait tout changer (ou presque)
Parmi les révélations du trailer, une a fait bondir les fans : la mention de Ch’p, l’écureuil alien membre des Green Lantern Corps. Apparue pour la première fois en 1967 dans Green Lantern #148, cette créature orange à la queue en panache est devenue culte pour son côté à la fois attendrissant et badass (elle a déjà sauvé l’univers à plusieurs reprises dans les comics). Dans Lanterns, son rôle reste mystérieux : sera-t-elle un simple caméo humoristique, comme dans Justice League Unlimited, ou un personnage clé de l’intrigue ?
Les spéculations vont bon train. Certains pensent que Ch’p pourrait servir de "lien" entre l’enquête terrienne et les enjeux cosmiques, à la manière de Baby Groot dans Les Gardiens de la Galaxie. D’autres, comme la scénariste Marjorie Liu (autrice de Monstress), y voient une opportunité manquée : "Si Ch’p n’est là que pour faire sourire, ce sera dommage. Ce personnage a un potentiel dramatique énorme – imaginez un écureuil confronté à la brutalité d’un meurtre humain." Une chose est sûre : sa présence, même brève, garantit déjà un buzz sur les réseaux sociaux.
Derrière les anneaux : les coulisses d’un casting exceptionnel
Si le duo Chandler-Pierre capte l’attention, le reste de la distribution mérite le détour. Nathan Fillion, déjà vu dans The Suicide Squad en tant que TDK (un clin d’œil méta à son rôle dans Castle), incarnera ici un personnage encore non révélé, mais que les rumeurs décrivent comme un "mentor ambigu". À ses côtés, Kelly Macdonald (Boardwalk Empire), Garret Dillahunt (The Assassination of Jesse James), et Ulrich Thomsen (The Kingdom) complètent un casting qui sent la poudre.
Petite anecdote de tournage : selon The Hollywood Reporter, Chris Mundy aurait imposé une règle étrange aux acteurs : porter leur anneau de Green Lantern (une réplique) en permanence sur le plateau, même pendant les scènes sans effets spéciaux. "Ça crée une forme de méthode acting collective", expliquait-il. Résultat ? Des improvisations où les acteurs "activent" leur anneau pour ouvrir des portes ou allumer des cigarettes – des moments qui pourraient bien se retrouver dans la série finale.
Autre détail intrigant : la présence de Poorna Jagannathan (Never Have I Ever), qui incarnerait une scientifique liée à l’anneau de Stewart. Son personnage, décrit comme "une version féminine de Lex Luthor, mais avec une morale", pourrait apporter une dimension géopolitique à l’intrigue. Quant à Jason Ritter, son rôle reste enveloppé de mystère – certains fans spéculent sur une apparition de Guy Gardner, autre Green Lantern au tempérament explosif.
2026 : l’année où DC devra choisir ses combats
Lanterns ne sera pas seule sur le front des séries DC en 2026. Supergirl, avec Milly Alcock (House of the Dragon) dans le rôle-titre, est également prévue pour la même année. Deux projets radicalement différents : l’un ancré dans le réalisme policier, l’autre dans la fantasy héroïque. "C’est un risque pour HBO Max", analyse Jeff Sneider, journaliste pour Collider. "Soit les audiences sont assez larges pour accueillir les deux, soit il y aura une cannibalisation. Surtout que Supergirl a l’avantage de la nostalgie et d’un personnage ultra-connu."
Autre défi : la concurrence externe. En 2026, Marvel prévoirait le lancement de sa série Nova, tandis que Netflix devrait sortir la saison 2 de One Piece live-action. Dans ce paysage saturé, Lanterns mise sur son ton unique pour se démarquer. "Nous ne faisons pas une série sur des super-héros. Nous faisons une série sur des hommes et des femmes qui portent des anneaux", résumait James Gunn, co-PDG de DC Studios, lors d’une conférence de presse. Un positionnement clair, mais qui devra convaincre un public habitué aux blockbusters visuels.
Le défi visuel : comment filmer des anneaux sans tomber dans le kitsch
Parler de Green Lantern sans évoquer les effets spéciaux serait une omission. Les anneaux, capables de créer n’importe quel objet à partir de la volonté de leur porteur, sont un casse-tête pour les réalisateurs. Dans le film de 2011, les séquences en images de synthèse avaient été critiquées pour leur aspect "trop lisse". Pour Lanterns, l’équipe a opté pour une approche hybride : des effets pratiques (maquettes, accessoires) combinés à du CGI, avec une palette de couleurs volontairement désaturée pour coller à l’ambiance noir.
"Nous avons étudié des films comme Annihilation ou Arrival pour les séquences où l’anneau interagit avec la matière", révélait Greig Fraser, directeur de la photographie (Dune, The Batman). "L’idée est que chaque construction de l’anneau ait une texture organique, comme si elle était vivante." Un choix qui rappelle l’esthétique de The Rings of Power, où la magie avait une matérialité tangible. Reste à voir si cette approche suffira à éviter les comparaisons avec les effets datés des années 2000.
Avec Lanterns, HBO Max et DC Studios prennent un virage radical : celui d’une série qui ose mélanger les codes du buddy movie, du polar et de la science-fiction, le tout saupoudré d’une touche d’absurde grâce à Ch’p. Le succès dépendra de sa capacité à équilibrer ces éléments disparates – un défi de taille, mais qui pourrait payer. Si la série parvient à captiver autant par son intrigue terrienne que par ses clins d’œil cosmiques, elle pourrait bien devenir la référence des adaptations DC, loin des sentiers battus des blockbusters.
En attendant 2026, une question persiste : et si le vrai héros de Lanterns n’était ni Hal Jordan, ni John Stewart… mais un écureuil orange ?

