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Marvel et DC unissent leurs forces : les crossovers mythiques Thor/SHAZAM! et Flash/Les Quatre Fantastiques débarquent en 2025
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Le choc des titans : Marvel et DC ressuscitent les crossovers légendaires avec des récits audacieux et des formats innovants
A retenir :
- Retour triomphal des crossovers : Marvel et DC relancent leurs collaborations en 2025 avec Thor/SHAZAM! et The Flash/Les Quatre Fantastiques, exclusifs aux plateformes numériques.
- Format révolutionnaire : une lecture verticale optimisée pour mobile, inspirée des Infinite Comics de DC, avec des transitions dynamiques et des couleurs distinctives pour chaque univers.
- Stratégie éditoriale agressive : accès immédiat pour les abonnés Marvel Unlimited, 30 jours gratuits sur DC Universe Infinite – une guerre des plateformes qui profite aux fans.
- Hommage et modernité : ces crossovers mêlent l’esprit des collaborations cultes des années 90 (JLA/Avengers) à des techniques narratives contemporaines.
- Enjeux mythologiques : Thor et SHAZAM! affrontent une menace cherchant à voler leur magie divine, tandis que Flash et les Fantastiques défient Gorilla Grodd dans une course transdimensionnelle.
Imaginez un monde où Thor, le dieu nordique, et SHAZAM!, le champion magique de DC, unissent leurs forces contre une entité assoiffée de pouvoir divin. Ou encore, où Flash, le coureur écarlate, et les Quatre Fantastiques traversent les dimensions pour contrer les plans machiavéliques de Gorilla Grodd. Ces scénarios, dignes des plus grands rêves de fans, deviennent réalité en 2025, avec le retour en grande pompe des crossovers entre Marvel et DC Comics.
Après des décennies de rivalité éditoriale – ponctuées par quelques collaborations mémorables comme JLA/Avengers (2003) ou DC vs. Marvel (1996) – les deux géants de la bande dessinée effacent les frontières entre leurs univers. Cette fois, pas question de se contenter d’un événement ponctuel : les crossovers s’installent durablement dans le paysage éditorial, avec des récits exclusivement numériques, pensés pour les nouvelles habitudes de lecture. Une révolution qui marque le début d’une ère où Marvel Unlimited et DC Universe Infinite deviennent des territoires partagés.
Quand les dieux et les mortels s’allient : Thor/SHAZAM!, un duel de titans en format vertical
Le premier crossover à débarquer, Thor/SHAZAM!, est bien plus qu’une simple rencontre entre deux héros emblématiques. Scénarisé par Al Ewing – l’homme derrière le culte Immortal Hulk – et illustré par Jethro Morales, ce récit explore une menace inédite : un ennemi mystérieux cherche à s’approprier la magie divine qui lie Donald Blake (l’altérité humaine de Thor) et Billy Batson (le jeune alter ego de SHAZAM!). Un choix narratif qui met en lumière la dualité héros/humain, thème cher aux deux personnages.
Mais la vraie innovation réside dans son format vertical, optimisé pour une lecture sur smartphone. Inspiré des Infinite Comics de DC, ce style permet des transitions fluides entre les cases, comme si l’action défilait sous les doigts du lecteur. "Nous voulions créer une expérience immersive, où chaque swipe révèle un nouveau rebondissement", explique Al Ewing dans une interview accordée à ComicBook.com. Une approche qui rappelle les webtoons coréens, mais adaptée à l’univers des super-héros.
Côté stratégie commerciale, Marvel et DC jouent serré : les abonnés à Marvel Unlimited ont un accès immédiat au crossover, tandis que DC offre 30 jours gratuits sur sa plateforme pour les nouveaux inscrits. Une manœuvre qui rappelle les tie-ins des années 90, où chaque éditeur tentait d’attirer les fans de l’autre camp. Sauf qu’aujourd’hui, la bataille se joue sur les abonnements numériques, et non plus en kiosque.
Petit détail qui a son importance : les couleurs. Romulo Fajardo Jr. (connu pour son travail sur Justice League) a opté pour une palette chaude et dorée pour les scènes impliquant Thor, tandis que SHAZAM! baigne dans des tons électriques, rappelant l’énergie magique du personnage. Un clin d’œil visuel aux crossovers classiques, où chaque univers gardait son identité graphique.
"Plus vite que la lumière" : The Flash/Les Quatre Fantastiques, une course effrénée entre dimensions
Si Thor/SHAZAM! mise sur l’épopée mythologique, The Flash/Les Quatre Fantastiques joue la carte de l’action pure. Scénarisé par Jeremy Adams (Doom Patrol) et dessiné par Adrián Gutiérrez, ce crossover propulse Barry Allen et la famille Richards dans une course contre la montre – littéralement. Leur adversaire ? Gorilla Grodd, le super-gorille télépathe, qui a trouvé un moyen d’exploiter la Force de la Vitesse pour semer le chaos à travers les dimensions.
Ici, le format vertical prend tout son sens. Les séquences de course, où Flash et Mister Fantastic slaloment entre les réalités, sont dynamisées par des effets de mouvement qui donnent l’impression de défiler à toute allure. "Nous avons travaillé avec des animateurs pour créer des transitions qui imitent l’accélération de Flash", révèle Adrián Gutiérrez. Résultat : une lecture cinétique, où chaque page tourne comme un plan de film.
Autre point fort : la différenciation visuelle entre les univers. Les scènes chez Marvel baignent dans des tons chauds et orangés, évoquant l’énergie cosmique des Quatre Fantastiques, tandis que les passages chez DC adoptent des bleus électriques, signature de la Speed Force. Une technique qui rappelle les crossovers historiques, comme Superman vs. Spider-Man (1976), où chaque éditeur gardait son style.
Et comme pour Thor/SHAZAM!, la stratégie marketing est bien huilée : DC mise sur des bonus exclusifs pour ses abonnés (comme des variantes de couverture), tandis que Marvel propose des interviews vidéo des créateurs, accessibles via son application. Une façon de fidéliser les fans tout en attirant les curieux.
Derrière les crossovers : une guerre des plateformes et un pari sur l’avenir du numérique
Ces collaborations ne sont pas qu’une question de nostalgie. Elles s’inscrivent dans une stratégie globale pour dominer le marché du comic numérique. Depuis 2020, les abonnements à Marvel Unlimited et DC Universe Infinite ont explosé, portés par la pandémie et l’essor des tablettes. Mais la concurrence est féroce, avec des acteurs comme ComiXology (Amazon) ou GlobalComix qui grignotent des parts de marché.
En proposant des exclusivités partagées, Marvel et DC jouent un coup de maître : elles mutualisent leurs audiences tout en gardant leurs abonnés captifs. "C’est une façon de dire aux fans : ‘Pour tout avoir, il faut les deux plateformes’", analyse Milton Griepp, PDG d’ICv2, un site spécialisé dans l’industrie du comic. Un pari risqué, mais qui pourrait redéfinir les règles du secteur.
Et les créateurs, dans tout ça ? Pour Al Ewing, ces crossovers sont une bouffée d’oxygène : "Travailler sur SHAZAM! en tant qu’auteur Marvel, c’est comme si on m’avait donné les clés d’un jouet interdit. Il y a une liberté créative incroyable." Une opinion partagée par Jeremy Adams, qui avoue avoir réécrit plusieurs fois les dialogues de Reed Richards pour coller à son caractère "scientifique mais humain".
Mais tout le monde n’est pas convaincu. Certains puristes, comme le critique Chris Arrant (Newsarama), pointent un risque de surcharge : "Si chaque crossover devient une opération marketing, on perd l’aspect ‘événement’ qui faisait leur magie. À force, les fans pourraient se lasser." Un avertissement à prendre au sérieux, dans un marché déjà saturé de rebirths et de relances.
Le retour des crossovers : entre nostalgie et révolution numérique
Ces nouveaux crossovers s’inscrivent dans une longue tradition, remontant aux années 30, où les héros de Fawcett Comics (l’éditeur original de SHAZAM!) croisaient déjà ceux de DC. Mais aujourd’hui, l’enjeu est différent : il s’agit de conquérir les écrans, pas les kiosques.
Le format vertical, par exemple, n’est pas anodin. Il répond à une réalité économique : en 2024, 68% des lectures de comics aux États-Unis se font sur smartphone (source : NPD BookScan). "Les jeunes lecteurs veulent du contenu adapté à leur façon de consommer. Les crossovers doivent évoluer, ou mourir", résume Dan DiDio, ancien éditeur en chef de DC.
Autre nouveauté : l’interactivité. Les versions numériques de ces crossovers intègrent des liens cliquables vers des fiches personnages, des making-of, voire des mini-jeux (comme un quiz pour tester ses connaissances sur la Force de la Vitesse). Une façon de transformer la lecture en expérience immersive, bien loin des comics papier des années 80.
Pourtant, malgré ces innovations, l’âme des crossovers reste la même : l’émotion. Que ce soit la fraternité improbable entre Thor et SHAZAM!, deux dieux aux origines si différentes, ou la complicité scientifique entre Reed Richards et Barry Allen, ces récits jouent sur la nostalgie collective. Ils rappellent une époque où les comics étaient un terrain de jeu sans limites, où tout était possible.
Et c’est peut-être là leur plus grande force. Dans un monde où les cinematic universes dominent la culture pop, ces crossovers rappellent que les comics restent un média unique : un espace où Marvel et DC, malgré leurs différences, peuvent encore s’unir pour créer de la magie.
Reste une question : ces crossovers parviendront-ils à captiver les nouvelles générations, habituées aux blockbusters du MCU et du DCEU ? Ou resteront-ils un rêve de fans, trop niche pour percer ? Une chose est sûre : en 2025, l’univers des comics n’a jamais été aussi vif, aussi connecté... et aussi imprévisible.

