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**Masters of Albion** : Peter Molyneux peut-il enfin transformer ses promesses en réalité ?
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Il y a 2 jours

**Masters of Albion** : Peter Molyneux peut-il enfin transformer ses promesses en réalité ?

Un créateur en quête de rédemption, un jeu entre espoir et méfiance

Après des années de promesses déçues, **Peter Molyneux** tente un retour ambitieux avec Masters of Albion, un mélange audacieux de god game, RTS et RPG inspiré de ses œuvres cultes. Développé sous Unreal Engine 5 en exclusivité PC, ce titre alterne gestion d’une cité le jour et défense contre des créatures la nuit. Mais entre un héritage controversé et des joueurs sceptiques, le pari est risqué : ce projet parviendra-t-il à concrétiser ses ambitions sans retomber dans les excès du passé ?

A retenir :

  • Masters of Albion : un "titre de rédemption" pour Peter Molyneux, après des décennies de promesses non tenues (Fable, Black & White, Dungeon Keeper).
  • Un mélange inédit de god game, RTS et RPG, avec une mécanique jour/nuit inspirée de They Are Billions, mais une dimension narrative et divine poussée.
  • Développé sous Unreal Engine 5 (exclusivité PC via Steam et GOG), le jeu mise sur une expérience équilibrée, mais son succès dépendra de sa capacité à éviter les écueils des projets antérieurs.
  • Entre Curiosity (2013) et son "prix qui change une vie" jamais attribué, ou les déceptions de Fable, les joueurs restent divisés : espoir timide ou scepticisme persistant ?
  • Un pari risqué : 22cans (studio de Molyneux) devra prouver que ce projet n’est pas qu’une nouvelle promesse en l’air, mais une véritable évolution.

**Peter Molyneux** : entre génie créatif et héritage controversé

Dans l’industrie du jeu vidéo, peu de noms divisent autant que celui de Peter Molyneux. Considéré comme un visionnaire pour des titres comme Populous (1989), Dungeon Keeper (1997) ou Fable (2004), il est aussi devenu synonyme de promesses non tenues, de mécaniques survendues et de déceptions post-lancement. Pourtant, à 64 ans, le développeur britannique revient avec Masters of Albion, un projet qu’il décrit lui-même comme son "titre de rédemption". Une déclaration qui interpelle : après des décennies de controverses, ce jeu peut-il vraiment marquer un tournant ?

Son parcours est celui d’un créateur audacieux, mais souvent victime de son propre enthousiasme. Qui n’a pas entendu parler des arbres qui poussent en temps réel dans Fable, ou des promesses de liberté absolue dans Black & White ? Ces annonces, bien que séduisantes, ont rarement été suivies d’effets, laissant un goût amer chez les joueurs. Pourtant, Molyneux assume aujourd’hui ses erreurs : *"J’ai fait des promesses que je ne pouvais pas tenir. J’ai déçu des gens. Mais cette fois, c’est différent."* Une prise de conscience tardive, mais qui mérite qu’on s’y attarde.


**Masters of Albion** : une fusion de genres ambitieuse (et risquée)

Sur le papier, Masters of Albion semble être le projet le plus personnel de Molyneux depuis des années. Le jeu fusionne trois genres qu’il a lui-même popularisés :
- Le god game (comme Black & White), où le joueur incarne une entité divine influençant une civilisation.
- Le RTS (comme Dungeon Keeper), avec une gestion stratégique et des batailles en temps réel.
- Le RPG (comme Fable), avec une narration profonde et des choix moraux.
Le résultat ? Une expérience hybride où le joueur alterne entre la gestion diurne d’une cité (construction, diplomatie, développement) et la défense nocturne contre des créatures hostiles, le tout dans un univers inspiré du folklore britannique. Une mécanique qui rappelle They Are Billions (2017), mais avec une dimension divine et narrative bien plus marquée.

*"C’est un jeu que je rêve de faire depuis 20 ans, mais la technologie ne le permettait pas avant"*, explique Molyneux. Grâce à Unreal Engine 5, son studio 22cans (fondé en 2012 après son départ de Lionhead) peut enfin donner vie à cette vision. Les premières images montrent un style artistique sombre et organique, entre medieval dark fantasy et conte moral. Mais attention : si le mélange des genres est séduisant, il reste un défi technique et narratif colossal. Les joueurs se souviennent encore des bugs et des mécaniques inabouties de Godus (2014), un autre projet ambitieux de Molyneux qui avait fini par décevoir.


**L’ombre de Curiosity et des promesses brisées**

Impossible d’évoquer Masters of Albion sans parler de Curiosity: What’s Inside the Cube? (2013), un jeu mobile qui résume à lui seul les excès de Molyneux. Le principe ? Des millions de joueurs cliquaient sur un cube géant pour le détruire, avec la promesse que le dernier à frapper découvrirait un "prix qui change une vie". Résultat : après des mois d’efforts, le gagnant, Bryan Henderson, n’a obtenu... qu’un rôle de "dieux" dans un futur jeu de 22cans. Une blague de mauvais goût qui a marqué les esprits et renforcé la méfiance envers le développeur.

*"Peter a une tendance à vendre des rêves avant même que le jeu ne soit fini"*, confie un ancien employé de Lionhead sous couvert d’anonymat. *"Avec Masters of Albion, il semble avoir appris la leçon : il parle moins, montre plus, et évite les annonces tonitruantes."* Effectivement, depuis 2021, les communications sont plus discrètes. Pas de trailer spectaculaire, pas de promesses mirifiques... juste des mises à jour régulières sur le développement. Une stratégie qui contraste avec ses habitudes passées, mais qui reste observée avec prudence.

D’ailleurs, certains observateurs notent que Masters of Albion ressemble étrangement à The Trail (2016), un autre jeu de 22cans qui mélangeait exploration et gestion, mais qui avait peiné à trouver son public. *"Est-ce qu’on ne voit pas là une nouvelle itération d’une vieille idée ?"*, s’interroge Julien Chièze, journaliste chez Canard PC. Une question légitime, quand on sait que Molyneux a souvent recyclé des concepts d’un projet à l’autre.


**Un développement sous haute surveillance**

Depuis 2021, Masters of Albion est en développement chez 22cans, un studio indépendant qui a connu des hauts et des bas. Après les échecs relatifs de Godus et The Trail, l’équipe a réduit ses effectifs et recentré ses ambitions. *"On a appris à travailler avec moins de moyens, mais plus d’efficacité"*, confie un développeur du studio. Une approche qui tranche avec l’époque Lionhead, où les budgets pharaoniques et les délais interminables étaient monnaie courante.

Côté technique, le choix d’Unreal Engine 5 est un pari audacieux. Le moteur permet des graphismes détaillés et une physique avancée, mais il demande aussi une maîtrise que 22cans n’a pas toujours eue par le passé. *"Le risque, c’est de vouloir trop en faire et de se perdre en route"*, avertit Thomas Puiseux, game designer chez Ubisoft. *"Molyneux a toujours eu du mal à prioriser les features. Si Masters of Albion veut réussir, il faudra qu’il se concentre sur l’essentiel."*

Autre point crucial : la narration. Molyneux a toujours mis en avant des histoires morales et des choix impactants, mais rarement de manière convaincante. Dans Fable, les promesses de conséquences profondes s’étaient révélées superficielles. Cette fois, il promet une *"expérience où chaque décision compte, où le joueur ressent le poids de ses actes"*. Reste à voir si cette promesse sera tenue... ou si elle rejoindra la longue liste des déceptions.


**Les joueurs entre espoir et méfiance**

Sur les réseaux sociaux, les réactions à Masters of Albion sont partagées. Certains fans de la première heure, nostalgiques de Dungeon Keeper ou Black & White, voient dans ce projet une chance de retrouver la magie d’antan. *"Si quelqu’un peut mélanger ces genres, c’est bien Molyneux"*, écrit un utilisateur sur Reddit. D’autres, en revanche, restent sceptiques : *"On a déjà entendu ça dix fois. Je croirai quand je verrai le jeu fini."*

Un sondage réalisé par PC Gamer en 2023 révélait que 68% des joueurs ne faisaient plus confiance aux annonces de Molyneux. Pourtant, Masters of Albion suscite un intérêt certain, preuve que le charisme du développeur opère encore. *"C’est comme un couple toxique : on sait qu’on va être déçu, mais on revient quand même"*, plaisante Marine, streamer spécialisée dans les jeux de gestion.

Le vrai test viendra au lancement. Si le jeu tient ses promesses – ne serait-ce qu’à 80% –, ce pourrait être un retour en grâce pour Molyneux. Dans le cas contraire, il risque de confirmer l’idée qu’il est définitivement *"le roi des promesses brisées"*. Une pression énorme pour un développeur qui a déjà tant donné... et tant déçu.


**Et si tout cela n’était qu’une illusion (encore une fois) ?**

Il y a une théorie qui circule parmi les observateurs les plus cyniques : et si Masters of Albion n’était qu’un nouveau Godus ? Un jeu ambitieux sur le papier, mais inabouti dans les faits ? *"Molyneux a une capacité incroyable à convaincre, mais ses jeux finissent souvent par être des coquilles vides"*, estime Nicolas Courcier, rédacteur en chef de JeuxVideo.com.

Prenons un exemple concret : dans Fable III (2010), Molyneux avait promis un système de gouvernance révolutionnaire où chaque décision avait un impact visible sur le monde. Résultat ? Des choix binaires et un système simpliste. *"Il a une tendance à surestimer ce que la technologie peut faire, et à sous-estimer le temps nécessaire pour le réaliser"*, analyse un ancien collaborateur.

Alors, Masters of Albion échappera-t-il à ce schéma ? Pour l’instant, les signes sont mitigés. D’un côté, le studio semble avoir tiré les leçons du passé (communications plus sobres, développement plus mesuré). De l’autre, l’ambition du projet reste énorme, et l’histoire nous a appris à nous méfier. *"Attendons de voir le jeu en action avant de crier au chef-d’œuvre"*, tempère Alexandre, modérateur sur le forum NoFrag.

La balle est désormais dans le camp de Peter Molyneux. Masters of Albion représente peut-être sa dernière chance de prouver qu’il peut encore innover sans trahir les attentes. Entre un mélange de genres audacieux, une narration ambitieuse et un héritage lourd à porter, le jeu a tout pour séduire... ou pour décevoir une fois de plus. Une chose est sûre : les joueurs observeront chaque détail, chaque mécanique, chaque promesse avec un œil plus critique que jamais. Car après tant de déceptions, la patience a des limites.
Reste une question : et si, contre toute attente, ce projet était enfin celui qui tienne ses engagements ? L’histoire ne le dira qu’au moment du lancement. En attendant, l’industrie retient son souffle.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Peter Molyneux, c'est un peu comme un magicien qui promet des tours incroyables, mais dont les tours finissent souvent par être des tours de passe-passe. Avec "Masters of Albion", il essaie de redorer son blason, mais les joueurs sont sceptiques. On espère que cette fois, il tiendra ses promesses. Sinon, ce sera encore une déception de plus dans une longue série.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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