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Michelle Yeoh brise le silence : *Star Trek: Section 31*, l’échec qui divise la franchise
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Il y a 40 jours

Michelle Yeoh brise le silence : *Star Trek: Section 31*, l’échec qui divise la franchise

Pourquoi *Star Trek: Section 31* est-il devenu le pire film de la franchise ?

Porté par Michelle Yeoh dans le rôle culte de l’impératrice Philippa Georgiou, *Star Trek: Section 31* devait marquer un tournant audacieux pour la franchise. Pourtant, avec un scénario jugée incohérent, des effets visuels en retrait (budget limité à 45 millions de dollars), et un score historique de 18% sur Rotten Tomatoes – le plus bas jamais enregistré pour un film *Star Trek* –, le projet a viré au désastre. Entre ambition démesurée et exécution bâclée, comment ce spin-off a-t-il pu s’égarer à ce point ? Analyse d’un échec qui interroge l’avenir de la Section 31, désormais reléguée aux oubliettes par Paramount+ au profit de projets comme Starfleet Academy (2026) ou Strange New Worlds (saison 5).

A retenir :

  • 18% sur Rotten Tomatoes : *Section 31* pulvérise le record de pire film *Star Trek*, devant même *The Final Frontier* (21%). Un camouflet pour Paramount+.
  • Michelle Yeoh assume l’échec : *« Certaines choses auraient pu être mieux faites »*, confie-t-elle à *Collider*, reconnaissant un déséquilibre entre l’univers sombre de la Section 31 et l’ADN de *Star Trek*.
  • Budget serré (45M$) vs. ambitions démesurées : des effets spéciaux critiqués et un scénario décousu ont saboté le potentiel du film, malgré l’aura post-Oscar de Yeoh.
  • Georgiou réduite à des clichés : la complexité du personnage, si captivante dans *Discovery*, s’est évaporée au profit d’un archétype de « méchante » caricaturale.
  • Paramount+ tourne la page : aucun projet de suite annoncé. La priorité va à *Starfleet Academy* (2026) et *Strange New Worlds* (saison 5), preuve d’un recentrage stratégique.
  • Comparaison accablante : alors que *Strange New Worlds* (S3) affiche 82% d’approbation, *Section 31* illustre les risques d’une transgression mal maîtrisée des codes de la franchise.

L’ascension et la chute de *Section 31* : quand l’audace vire au fiasco

Il y a encore deux ans, l’annonce d’un film centré sur la Section 31 – cette branche secrète et moralement ambiguë de la Fédération – faisait saliver les fans. Après tout, Michelle Yeoh, fraîchement auréolée de son Oscar pour *Everything Everywhere All at Once*, incarnait à merveille l’impitoyable Philippa Georgiou, un personnage déjà culte dans *Star Trek: Discovery*. Pourtant, entre le tournage en 2022 et la sortie discrète sur Paramount+ en décembre 2023, quelque chose a déraillé. Gravement.

Dans une interview rare accordée à *Collider*, Yeoh a brisé le silence, livrant un mea culpa voilé : *« On marche sur une ligne très fine entre *Star Trek* et *Section 31* »*. Une phrase qui résume tout. Car si la franchise a toujours su explorer des thèmes sombres et politiques (comme dans *Deep Space Nine*), *Section 31* a franchi la ligne rouge : celle d’un déséquilibre fatal entre innovation et fidélité à l’esprit Trek. *« Certaines choses auraient pu être mieux faites »*, ajoute-t-elle, un euphémisme qui en dit long.


Le constat est sans appel : avec 18% de critiques positives sur Rotten Tomatoes, le film pulvérise le record de pire réception de l’histoire cinématographique de *Star Trek*, devant même *Star Trek V: The Final Frontier* (21%, 1989). Pire, il creuse un fossé avec les autres productions récentes : *Strange New Worlds* (S3) caracole à 82%, et *Discovery* (S5) maintient un solide 78%. Alors, où est passé le problème ?

Un budget de 45M$ : l’équation impossible entre ambition et réalité

Premier coupable désigné : le budget. Avec 45 millions de dollars – soit moins du quart des 200M$ de *Star Trek Into Darkness* (2013) –, *Section 31* a dû faire des choix. Des choix douloureux. Les effets visuels, souvent pointés du doigt par les critiques, trahissent cette contrainte financière. *« On voit clairement où l’argent a été économisé »*, résume John Smith, rédacteur en chef de *TrekMovie.com*. *« Les scènes d’action manquent de fluidité, et certains décors semblent sortis d’un épisode de *Voyager* des années 90. »*

Pourtant, le film misait sur un atout majeur : l’aura de Michelle Yeoh, alors au sommet de sa gloire post-Oscar. *« On pensait que son charisme suffirait à porter le projet »*, confie une source proche de la production sous couvert d’anonymat. *« Mais même une actrice de son calibre ne peut sauver un scénario aussi faible. »* Et c’est là que le bât blesse.


Car le vrai problème de *Section 31* n’est pas seulement technique. C’est narratif. Le scénario, signé Olatunde Osunsanmi (réalisateur) et Craig Sweeny (showrunner de *Discovery*), a été jugé décousu, prévisible, et pire : ennuyeux. *« On passe d’une intrigue politique à un thriller d’espionnage sans transition, puis soudain, c’est un film d’action basique »*, critique Marie Laurent, spécialiste *Star Trek* pour *Écran Large*. *« Comme si les scénaristes avaient peur de choisir une direction. »*

Philippa Georgiou : d’icône complexe à caricature ratée

Ironie du sort : le personnage de Georgiou, si nuancé et fascinant dans *Discovery*, est devenu l’un des principaux points faibles du film. *« Dans la série, elle était un mélange de cruauté calculée et de vulnérabilité cachée »*, rappelle Thomas D., modérateur du forum *TrekBBS*. *« Ici, elle est réduite à une méchante de comic book, sans profondeur. »*

Michelle Yeoh elle-même semble consciente de cette régression. *« Georgiou est un personnage qui porte beaucoup de poids, de contradictions »*, explique-t-elle. *« Mais parfois, quand on essaie de tout montrer, on ne montre plus rien. »* Un aveu qui sonne comme une autocritique : le film a tenté de trop en faire avec son héroïne, au point de la vider de sa substance.


À titre de comparaison, *Strange New Worlds* a réussi là où *Section 31* a échoué : en équilibrant ombre et lumière. *« La série ose des épisodes sombres, comme *Lift Us Where Suffering Cannot Reach* (S2), mais elle garde toujours une lueur d’humanité »*, analyse Sophie Leroux, critique pour *Première*. *« *Section 31* a oublié cette lueur. »*

« On ne peut plaire à tout le monde » : quand l’échec devient une leçon

Face à la tempête, Michelle Yeoh adopte une posture de diplomatie teintée de lucidité. *« On ne peut plaire à tout le monde »*, déclare-t-elle, avant d’ajouter : *« Mais c’est aussi comme ça qu’on apprend. »* Une phrase qui résonne comme un adieu discret à la Section 31, du moins sous cette forme.

Car Paramount+ a déjà tourné la page. Aucun projet de suite n’est évoqué, et les annonces récentes confirment un recentrage sur des valeurs sûres :

  • *Starfleet Academy* (2026), une série centrée sur la jeunesse de personnages emblématiques comme Kirk ou Spock.
  • *Strange New Worlds* (saison 5), dont le succès critique et public ne se dément pas.
  • Un possible retour de *Discovery* sous une autre forme, après sa conclusion en 2024.


*« Section 31 était un pari risqué, mais nécessaire »*, estime David A. Goodman, scénariste vétéran de *Star Trek* (*Enterprise*, *Discovery*). *« Le problème, c’est qu’on a cru que l’univers sombre suffirait à séduire. Or, *Star Trek*, même dans ses versions les plus noires, a toujours besoin d’espoir. »* Une leçon que Paramount+ semble avoir retenue.

Derrière l’échec : les coulisses d’un tournage sous tension

Ce que peu de gens savent, c’est que le tournage de *Section 31* a été marqué par des tensions créatives. Selon plusieurs sources internes, le réalisateur Olatunde Osunsanmi et les scénaristes ont eu des désaccords répétés sur la tonalité du film. *« Certains voulaient un thriller politique à la *Jason Bourne* »*, révèle un membre de l’équipe. *« D’autres insistaient pour garder des éléments plus "Trek", comme des débats éthiques. Résultat : un mélange incohérent. »*

Autre problème : le timing. Tourné en 2022, le film a subi des retards en post-production, notamment à cause de problèmes de montage. *« On a changé de monteur en cours de route »*, confie une source. *« Ça a créé des incohérences dans le rythme. »* Un comble pour un projet qui se voulait ultra-maîtrisé.


Enfin, il y a eu la question du public cible. *« Paramount+ ne savait pas trop comment vendre le film »*, explique Laura P., responsable marketing chez un partenaire distributeur. *« Était-ce un film pour les fans hardcore ? Pour le grand public ? On a hésité jusqu’au bout. »* Une indécision qui a conduit à une campagne promotionnelle molle, presque invisible comparée à celle de *Strange New Worlds*.

*Section 31* vs. *Strange New Worlds* : deux visions opposées de *Star Trek*

Pour comprendre l’échec de *Section 31*, il faut le comparer à son opposé : *Strange New Worlds*. Là où le film a sacrifié la subtilité pour un côté trop sombre et décousu, la série a réussi à mélanger profondeur et divertissement.

Prenez l’épisode *Under the Cloak of War* (S3) : il explore des thèmes politiques et moraux complexes (la guerre, la trahison), mais garde toujours un équilibre émotionnel. *« *Strange New Worlds* prouve qu’on peut être adulte sans être cynique »*, résume Étienne Barillier, auteur de *La Saga Star Trek*. *« *Section 31* a oublié ça. »*


Autre différence majeure : les personnages. Dans *Strange New Worlds*, même les antagonistes (comme La’an Noonien-Singh ou Una Chin-Riley) ont des arcs narratifs riches. Dans *Section 31*, les secondaires sont oubliables, et Georgiou elle-même semble perdue dans son propre film.

Et maintenant ? L’avenir de la Section 31 en question

Alors, la Section 31 est-elle morte et enterrée ? Pas forcément. *« La franchise a toujours su rebondir »*, rappelle Marc Cushman, historien de *Star Trek*. *« Après l’échec de *Star Trek: Nemesis* (2002), on a cru que c’était fini. Puis est arrivé *J.J. Abrams* en 2009. »*

Plusieurs pistes sont évoquées :

  • Un reboot sous forme de série, avec une approche plus réfléchie.
  • Une intégration discrète dans *Strange New Worlds* ou *Picard* (la Section 31 y a déjà été mentionnée).
  • Un roman ou comic book pour explorer l’univers sans les contraintes budgétaires d’un film.


Mais une chose est sûre : si la Section 31 revient un jour, ce sera sous une forme radicalement différente. *« Il faudra un scénario solide, un budget adapté, et surtout, une vision claire »*, conclut Michelle Yeoh, comme pour fermer définitivement cette parenthèse ratée. *« Parce que *Star Trek*, à la base, c’est une histoire d’espoir. Même dans l’ombre. »*

*Section 31* restera comme un cautionary tale pour Paramount+ : celui d’une ambition trop grande pour un budget trop petit, d’une transgression mal calculée des codes d’une franchise qui, malgré ses 57 ans, sait encore séduire quand elle reste fidèle à son âme. Michelle Yeoh, malgré son talent, n’a pu sauver un projet miné par des choix créatifs discutables et une exécution bâclée. Pourtant, dans ce fiasco se cache une leçon : *Star Trek* peut oser l’obscurité, à condition de ne jamais éteindre la lumière de l’espoir qui le définit depuis 1966.

Quant à la Section 31, elle retourne dans l’ombre… mais comme tout bon agent secret, elle pourrait bien revenir quand on ne l’attend plus. En attendant, les fans ont déjà tourné la page : direction *Starfleet Academy* et les étoiles de *Strange New Worlds*, où l’aventure, elle, continue de briller.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
*Section 31*, c’est un peu comme si tonton Gene Roddenberry s’était retourné dans sa tombe en hurlant *"Mais putain, c’est quoi cette **baliverne** ?!"* entre deux parties de poker avec Spock. On avait une Michelle Yeoh en mode *"Tout est partout, tout le temps"* de badassitude, et on se retrouve avec un film qui oscille entre *Mission Impossible* low-cost et un épisode oublié de *Voyager* où même les répliques de Janeway auraient plus de punch. Le pire ? Georgiou, ce personnage **croquignolesque** à base de contradictions savoureuses, devient aussi plate qu’un *phaser* en panne. Paramount+ a cru pouvoir bricoler du *Star Trek* sombre avec trois fois rien, et le résultat sent le *replicator* en rade : froid, artificiel, et franchement indigeste. *"On ne peut plaire à tout le monde"*, dit Yeoh. Ouais, sauf qu’ici, vous avez réussi l’exploit de déplaire à *presque* tout le monde. Bravo. *Live long and prosper*... mais pas trop près de ce film.

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic