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Minecraft Blast : Quand les Cubes Rencontrent les Bonbons – Un Hybride Audacieux à Découvrir
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Un mariage inattendu entre deux géants du jeu vidéo
Minecraft Blast, fruit de la collaboration entre Mojang (créateurs de Minecraft) et King (derrière Candy Crush Saga), fusionne l’univers cubique emblématique avec les mécaniques addictives du match-3. Actuellement en test discret en Malaisie, ce spin-off promet des parties courtes et accessibles, tout en intégrant des éléments de personnalisation inspirés des biomes du jeu original. Un pari risqué : séduire à la fois les puristes du sandbox et les amateurs de puzzles mobiles, sans trahir l’identité de chacune des franchises.
A retenir :
- Minecraft Blast : une fusion inédite entre l’univers de Minecraft et les mécaniques de Candy Crush Saga, développée par Mojang et King.
- Un gameplay ultra-accessible avec des énigmes courtes, des décors inspirés des biomes (forêts, déserts, Nether) et des espaces personnalisables.
- Test limité en Malaisie pour affiner le jeu avant un lancement mondial, une stratégie déjà utilisée pour Candy Crush Saga (2,7 milliards de téléchargements).
- Un défi d’équilibre : attirer les fans de Minecraft (habitués à l’immersion) et ceux des match-3 (adeptes de rapidité).
- Une approche différente des précédents spin-offs comme Minecraft Legends, axée sur l’accessibilité plutôt que la révolution.
Quand deux mondes s’entrechoquent : l’alliance improbable de Minecraft et Candy Crush
L’annonce a de quoi surprendre : Minecraft, le bac à sable légendaire où la créativité n’a pas de limites, s’associe à Candy Crush Saga, le roi incontesté des jeux de puzzle mobiles. Pourtant, derrière cette collaboration audacieuse se cache une logique stratégique. Depuis le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft en 2023, les synergies entre les studios du géant américain se multiplient. Mais qui aurait imaginé que Mojang, le studio suédois derrière les cubes emblématiques, et King, maître des match-3, uniraient leurs forces ?
Pourtant, l’idée n’est pas si folle. Minecraft a déjà exploré des genres variés avec des spin-offs comme Minecraft Dungeons (un dungeon crawler) ou Minecraft Legends (un mélange d’action et de stratégie). Cette fois, c’est vers le casual gaming que la licence se tourne, avec un objectif clair : toucher un public encore plus large. Candy Crush Saga, avec ses 2,7 milliards de téléchargements à ce jour, représente une porte d’entrée idéale vers les joueurs occasionnels. Mais comment concilier l’ADN créatif et immersif de Minecraft avec la simplicité addictive d’un match-3 ? C’est tout l’enjeu de Minecraft Blast.
Comme le souligne Tomas Salamon, directeur de studio chez King, dans une interview accordée à GamesIndustry.biz : « Nous voulions créer une expérience qui respecte l’esprit de Minecraft tout en offrant la satisfaction immédiate d’un jeu de puzzle. » Un défi de taille, quand on sait à quel point les communautés des deux jeux sont différentes. Les premiers retours des testeurs malaisiens, où le jeu est actuellement disponible en version limitée, seront donc scrutés à la loupe.
Minecraft Blast : un gameplay qui mise sur l’accessibilité et la personnalisation
Concrètement, à quoi ressemble Minecraft Blast ? Le jeu reprend les bases du match-3 : aligner trois éléments identiques (ici, des blocs colorés inspirés des ressources de Minecraft) pour les faire disparaître et marquer des points. Mais la touche Mojang se ressent rapidement. Les niveaux s’articulent autour de décors tirés des biomes du jeu original – forêts luxuriantes, déserts arides, ou même les paysages hostiles du Nether. Une immersion visuelle qui ravira les fans, même si le gameplay reste avant tout celui d’un puzzle.
La vraie innovation réside dans les éléments de personnalisation. Contrairement à un Candy Crush Saga classique, où la progression se limite souvent à débloquer de nouveaux niveaux, Minecraft Blast permet aux joueurs de construire et décorer des espaces à partir des ressources collectées. Une mécanique qui rappelle les fondements du sandbox, mais adaptée à des sessions de jeu courtes. « On peut imaginer un joueur qui passe cinq minutes sur un niveau de puzzle, puis cinq autres minutes à aménager son petit coin de monde, » explique un développeur anonyme du projet.
Autre détail marquant : la durée des parties. Là où Minecraft classique peut se jouer pendant des heures, Minecraft Blast mise sur des sessions de 3 à 5 minutes, idéales pour les trajets en transports ou les pauses café. Une approche qui rappelle celle de Minecraft Earth (le jeu en réalité augmentée abandonné en 2021), mais avec une mécanique bien plus épurée. Reste à savoir si cette simplicité suffira à convaincre les puristes, habitués à la profondeur du jeu original.
Pour Marcia Deakin, analyste chez Newzoo, « le succès de Minecraft Blast dépendra de sa capacité à ne pas décevoir les fans de la licence, tout en attirant les joueurs de match-3. C’est un équilibre délicat, car ces deux audiences n’ont pas les mêmes attentes. » Les premiers retours des testeurs malaisiens, où le jeu est disponible depuis mi-juin 2024, seront donc cruciaux.
Un test en Malaisie pour peaufiner la formule avant le lancement mondial
Pourquoi la Malaisie ? Parce que ce pays, avec sa forte pénétration mobile et sa diversité culturelle, offre un terrain de test idéal pour les jeux casual. King a d’ailleurs déjà utilisé cette stratégie pour Candy Crush Saga en 2012, avant que le jeu ne devienne un phénomène mondial. Minecraft Blast suit donc la même recette : un test limité à une ou deux semaines, avec des mises à jour quotidiennes en fonction des retours des joueurs.
Les données collectées porteront sur plusieurs aspects :
- La difficulté des niveaux : trop faciles, et les joueurs s’ennuient ; trop difficiles, et ils abandonnent.
- L’équilibre entre puzzle et personnalisation : les testeurs apprécient-ils vraiment les phases de construction ?
- La monétisation : le jeu sera free-to-play, mais comment intégrer les achats intégrés sans frustrer les joueurs ?
Une source proche du projet révèle que « les premiers retours sont encourageants, surtout sur l’aspect visuel. Les joueurs reconnaissent immédiatement l’univers de Minecraft, ce qui est un bon point. En revanche, certains trouvent que les mécaniques de puzzle manquent encore un peu d’originalité par rapport à ce qui existe déjà. » Un défi de taille pour les équipes, qui devront peut-être ajouter des twists spécifiques – comme des énigmes impliquant des creepers ou des zombies – pour se différencier.
À titre de comparaison, Minecraft Legends, sorti en 2023, avait reçu un accueil mitigé (note de 7/10 sur IGN), critiqué pour son manque de profondeur malgré une direction artistique réussie. Minecraft Blast semble éviter ce piège en misant sur un gameplay épuré, mais le risque est cette fois de trop s’éloigner de ce qui fait le charme de Minecraft : la liberté totale.
Un pari risqué, mais calculé
Pour Microsoft, l’enjeu est double. D’un côté, Minecraft Blast pourrait attirer des millions de nouveaux joueurs vers la licence, en particulier sur mobile, où Minecraft (le jeu principal) est moins dominant qu’on ne le pense. De l’autre, un échec pourrait renforcer l’idée que les spin-offs de Minecraft peinent à trouver leur public, après les déboires de Minecraft Earth ou les performances modestes de Minecraft Dungeons.
Pourtant, les arguments en faveur du jeu sont solides :
- La notoriété combinée de Minecraft et Candy Crush Saga est un atout majeur. Peu de licences peuvent se targuer d’une telle reconnaissance mondiale.
- Le marché du match-3 reste porteur, avec des revenus estimés à plus de 5 milliards de dollars par an (source : Sensor Tower).
- L’approche hybride (puzzle + personnalisation) pourrait créer un nouveau sous-genre, comme l’a fait Pokémon GO avec la réalité augmentée.
Reste la question cruciale : les fans de Minecraft vont-ils adhérer ? Sur les réseaux sociaux, les réactions sont partagées. Certains, comme @CreeperHugger sur X (ex-Twitter), s’enthousiasment : « Enfin un spin-off qui a l’air fun et accessible ! Les graphismes sont trop mignons ! » D’autres, plus sceptiques, craignent une « candycrushisation » de leur jeu préféré. « Si je veux jouer à un match-3, j’ai déjà Candy Crush. Minecraft, c’est censé être un jeu de création, pas un puzzle, » commente @SteveCrafting sur Reddit.
Pour Mojang et King, la réponse se trouve peut-être dans un détail : Minecraft Blast n’est pas présenté comme un remplacement ou une évolution de Minecraft, mais comme une expérience complémentaire. Une façon de dire aux puristes : « Votre jeu préféré reste intact, mais voici une nouvelle manière de l’apprécier. » Une stratégie qui a fait ses preuves avec Among Us ou Fall Guys, des jeux simples mais qui ont su créer leur propre identité sans cannibaliser leur public initial.
Derrière les cubes : les coulisses d’une collaboration secrète
Peu de gens le savent, mais Minecraft Blast est né d’un hackathon interne organisé par Microsoft Gaming en 2022. L’idée ? Explorer des concepts de jeux hybrides en mélangeant les IP du groupe. Parmi les prototypes présentés, celui combinant Minecraft et Candy Crush a immédiatement retenu l’attention. « On a vu le potentiel dès les premières minutes, » raconte un participant sous couvert d’anonymat. « Les blocs de Minecraft se prêtaient naturellement à un système de match-3, et l’univers était assez riche pour éviter que ça ressemble à une simple reskin. »
Le développement a ensuite été confié à une équipe mixte, basée à la fois à Stockholm (siège de Mojang) et à Barcelone (où King a un studio). Un défi logistique, mais aussi culturel : les développeurs de Minecraft sont habitués à travailler sur des projets ouverts et créatifs, tandis que ceux de King excellent dans l’optimisation de mécaniques de jeu ultra-précises. « Au début, on parlait presque deux langues différentes, » avoue un designer. « Eux parlaient de ‘métriques d’engagement’, nous de ‘liberté créative’. Mais on a trouvé un terrain d’entente. »
Le résultat ? Un jeu qui, malgré ses airs de casual game, contient des clins d’œil subtils pour les fans. Par exemple, certains niveaux cachent des easter eggs faisant référence à des moments cultes de Minecraft, comme la première nuit passée à construire un abri pour survivre aux creepers. « On voulait que les joueurs réguliers se sentent récompensés en découvrant ces détails, » explique un développeur.
Autre anecdote révélatrice : le nom du jeu a failli être « Minecraft Crush », avant que les équipes marketing ne jugent le terme trop proche de Candy Crush. « Blast » a été choisi pour évoquer à la fois l’explosion des blocs (comme dans le match-3) et les dynamites du jeu original. Un détail qui en dit long sur la volonté de créer une identité propre, tout en s’appuyant sur deux licences ultra-puissantes.
Minecraft Blast incarne une expérience audacieuse, à la croisée de deux univers que tout semble opposer. D’un côté, la liberté infinie du sandbox ; de l’autre, la rigidité calculée d’un match-3. Pourtant, ce mélange contre-nature pourrait bien séduire, à condition que les retours des testeurs malaisiens permettent d’affiner l’équilibre. Si le jeu parvient à capturer l’essence visuelle de Minecraft tout en offrant la satisfaction immédiate d’un Candy Crush, il pourrait devenir bien plus qu’un simple spin-off : une nouvelle porte d’entrée vers la licence pour des millions de joueurs.
Reste à savoir si les fans historiques accepteront cette incursion dans le casual gaming, ou si Minecraft Blast restera un OVNI ludique, trop hybride pour plaire à tous. Une chose est sûre : avec un tel pedigree et une stratégie de test rodée, ce jeu mérite d’être suivi de près. Son lancement mondial, prévu d’ici fin 2024, s’annonce comme un moment clé pour Microsoft et ses ambitions dans le mobile gaming.

