La Momie 4 : Brendan Fraser et Rachel Weisz réunis pour un retour explosif aux origines de la saga

"Je ne suis plus le même, mais Rick O’Connell non plus" : Fraser, entre nostalgie et défi physique

Il y a des retours qui sentent la poudre et le sable du désert. Celui de Brendan Fraser dans la peau de Rick O’Connell en fait partie. À 56 ans, l’acteur oscarisé pour The Whale (2023) s’apprête à reprendre son rôle fétiche, deux décennies après La Momie : La Tombe de l’Empereur Dragon (2008), un film qu’il qualifie aujourd’hui de "película independiente" – une manière polie de dire qu’il n’a jamais été satisfait du résultat. Lors d’un échange avec le journaliste Josh Horowitz, Fraser a balayé les questions sur son âge avec un humour typique : "Pour les cascades, il y a les cascadeurs. Regardez Keanu [Reeves, 61 ans] ou Harrison [Ford, 83 ans]… L’âge, c’est juste un nombre". Une phrase qui résume son état d’esprit : celui d’un acteur déterminé à prouver que les héros d’action peuvent vieillir sans perdre leur panache.

Pourtant, les défis sont réels. La Tombe de l’Empereur Dragon, tourné alors que Fraser souffrait déjà de douleurs chroniques (il a depuis subi plusieurs opérations du dos), avait été un calvaire physique. Aujourd’hui, l’acteur mise sur une préparation rigoureuse et une équipe de cascadeurs aguerris pour livrer des scènes à la hauteur des deux premiers films. "Je ne suis plus le même, mais Rick non plus", confie-t-il, suggérant que son personnage aura évolué, peut-être marqué par les années – une piste intrigante pour les scénaristes.

Son retour s’inscrit dans une dynamique plus large : celle des comebacks triomphaux à Hollywood. Après des années difficiles (problèmes de santé, divorce, disparition des rôles), Fraser a connu une résurrection professionnelle avec The Whale, puis des apparitions remarquées dans Killers of the Flower Moon (Scorsese, 2023) et Beetlejuice Beetlejuice (2024). La Momie 4 pourrait bien être le point d’orgue de cette renaissance, un projet qu’il porte "depuis 20 ans", selon ses propres mots.

Radio Silence : les maîtres de la relance de franchises, entre hommage et subversion

Pour redonner vie à La Momie, Universal a fait un choix audacieux : confier les rênes à Radio Silence Productions, le tandem Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett. Ces derniers se sont forgé une réputation en réinventant des franchises cultes sans en trahir l’âme. Leur travail sur Scream (2022-2023) a prouvé qu’ils savaient moderniser un classique tout en respectant ses codes, tandis que Ready or Not (2019) avait révélé leur talent pour mêler humour noir et tension pure. Leur dernier film, Abigail (2024), un mélange de thriller et de comédie horrifique, a confirmé leur statut de showrunners du cinéma fantastique contemporain.

Leur approche pour La Momie 4 ? Un retour aux fondamentaux des deux premiers films (1999, 2001), en ignorant purement et simplement La Tombe de l’Empereur Dragon. Une décision radicale, mais logique : le troisième opus, malgré un box-office honorable (403M$ pour un budget de 145M$), avait déçu les fans par son ton trop sérieux et l’absence de Rachel Weisz. Les réalisateurs ont donc choisi de recentrer l’histoire sur le duo O’Connell-Carnahan, dont l’alchimie avait fait le succès des origines. "On veut retrouver l’esprit aventureux et drôle des premiers films, mais avec un rythme et des enjeux modernes", explique Bettinelli-Olpin.

Leur secret ? Un mélange de nostalgie calculée et d’innovations visuelles. Leur travail sur Scream 6 (169M$ de recettes mondiales) a montré qu’ils savaient doser les clins d’œil aux puristes tout en surprenant les nouveaux spectateurs. Pour La Momie 4, ils promettent des séquences d’action "plus dynamiques que jamais", inspirées par leur expérience sur Abigail, où les plans-séquences et les angles de caméra audacieux avaient marqué les esprits. Un pari risqué, mais qui pourrait payer : les deux premiers Momie avaient rapporté 416M$ et 433M$ respectivement, des scores que le studio espère égaler, voire dépasser.

"Evelyn est de retour" : Rachel Weisz, l’autre pièce maîtresse du puzzle

Sans Rachel Weisz, pas de La Momie. L’actrice, absente du troisième volet (remplacée par Maria Bello), a confirmé son retour dans la peau d’Evelyn Carnahan, la bibliothécaire aventurière qui avait conquis le public aux côtés de Rick O’Connell. Son comeback est un signal fort envoyé aux fans : ce quatrième opus sera bien un retour aux sources, une suite directe des deux premiers films.

Weisz, aujourd’hui âgée de 54 ans, n’a pas perdu de son charisme. Après des rôles marquants dans The Favourite (2018) ou Black Widow (2021), elle retrouve un personnage qu’elle avait elle-même aidé à façonner. "Evelyn a toujours été une femme intelligente et courageuse, pas juste un faire-valoir. C’est ça que j’ai envie de retrouver", a-t-elle déclaré lors d’une interview pour Variety. Une déclaration qui laisse présager un personnage plus mature, peut-être moins naïf que dans Le Retour de la Momie (2001), mais tout aussi déterminé.

Son retour pose aussi la question de l’évolution du duo. Dans les premiers films, la relation entre Rick et Evelyn oscillait entre tension romantique et complicité d’aventuriers. Aujourd’hui, avec des personnages vieillissants (et des acteurs approchant la cinquantaine), les scénaristes devront trouver un nouvel équilibre. Une piste ? Explorer leur vie de couple, leurs enfants (mentionnés brièvement dans La Tombe de l’Empereur Dragon), ou même une séparation – un angle plus adulte qui collerait avec le ton annoncé par Radio Silence.

Un budget maîtrisé et des cascades XXL : les défis de la production

Si La Momie 4 veut rivaliser avec les blockbusters actuels, il devra soigner ses séquences d’action. Or, avec un budget annoncé autour de 120M$ (contre 145M$ pour le troisième volet), l’équipe devra faire preuve d’ingéniosité. Heureusement, les réalisateurs ont l’habitude de travailler avec des contraintes : Ready or Not n’avait coûté que 6M$, et Abigail environ 30M$.

Leur atout maître ? Une collaboration étroite avec les cascadeurs. Fraser a insisté sur ce point : "On ne va pas faire n’importe quoi. Les cascades seront spectaculaires, mais intelligentes". Une approche qui rappelle celle de Tom Cruise dans les Mission: Impossible, où chaque scène est chorégraphiée au millimètre pour maximiser l’impact visuel sans mettre les acteurs en danger. Pour La Momie 4, on parle déjà de séquences inspirées des Indiana Jones, avec des courses-poursuites dans des décors exotiques (un désert égyptien reconstitué en studio ? des ruines mayas ?) et des combats contre des créatures surnaturelles.

Autre défi : les effets spéciaux. Les deux premiers films avaient marqué par leurs momies réalistes (merci, Rick Baker, maître du maquillage), mais les standards ont changé. Radio Silence, habitué aux effets numériques (Scream 6 regorgeait de Ghostface hyperréalistes), devra trouver un équilibre entre practical effects (maquillages, prothèses) et CGI pour éviter le syndrome du "tout numérique" qui avait alourdi La Tombe de l’Empereur Dragon.

"On efface le troisième film" : une décision risquée, mais assumée

La grande surprise de ce projet ? L’effacement pur et simple de La Momie 3 (2008) du canon officiel. Une décision rare à Hollywood, où les suites s’enchaînent généralement sans remettre en cause les opus précédents. Pourtant, pour les réalisateurs, c’était une évidence : "Le troisième film n’avait ni le ton ni l’énergie des deux premiers. On reprend là où Le Retour de la Momie s’est arrêté", explique Gillett.

Un choix qui divise déjà. Certains fans regrettent que La Tombe de l’Empereur Dragon, malgré ses défauts, ait introduit des éléments intéressants (comme le fils de Rick et Evelyn, Alex O’Connell, interprété par Luke Ford). D’autres, en revanche, applaudissent cette remise à zéro, y voyant l’occasion de corriger les erreurs du passé. "Enfin ! On va pouvoir oublier ce film bizarre avec Jet Li en empereur dragon", s’enthousiasme un utilisateur de Reddit, résumant l’opinion de nombreux puristes.

Cette stratégie n’est pas sans risque. Ignorer un film de la saga peut créer des incohérences (que devient le destin d’Alex ?), mais elle offre aussi une liberté créative totale. Les scénaristes pourront ainsi explorer de nouvelles mythologies (une momie inca ? un culte maudit en Europe ?) sans être enfermés dans les choix narratifs de 2008. Une page se tourne, donc, mais pour mieux en écrire une nouvelle.

2026, année de la momie ? Dates, rumeurs et attentes

Si le tournage n’a pas encore officiellement commencé, les rumeurs s’accélèrent. La Momie 4 serait prévu pour une sortie en 2026, avec un tournage qui pourrait démarrer dès début 2025. Les lieux de tournage ? Probablement entre le Maroc (pour les scènes désertiques) et les studios Universal en Californie, où des décors monumentaux pourraient être construits.

Côté casting, outre Fraser et Weisz, plusieurs noms circulent :

• Djimon Hounsou (Ardeth Bay dans les deux premiers films) pour un retour en médjay, le guerrier protecteur.
• Patricia Velasquez (Anck-Su-Namun), dont le personnage avait été tué dans Le Retour de la Momie, mais qui pourrait revenir sous forme de flashbacks ou de résurrection.
• Un nouveau méchant, peut-être interprété par un acteur surprise (des rumeurs évoquent Pedro Pascal, mais rien n’est confirmé).

Les attentes sont immenses. Les fans espèrent :

• Un équilibre parfait entre humour et aventure, comme dans le premier film.
• Des créatures terrifiantes, à l’image de la momie d’Imhotep (interprétée par Arnold Vosloo, qui ne reviendra pas, le personnage étant définitivement mort).
• Une bande-son épique, dans la veine de celle composée par Jerry Goldsmith pour les deux premiers opus.
• Un final ouvert pour une éventuelle suite, ou pourquoi pas un spin-off centré sur les Médjays.

Reste une question : Universal osera-t-il lancer une nouvelle trilogie, ou ce quatrième opus sera-t-il un adieu définitif à la saga ? Une chose est sûre : avec Fraser et Weisz de retour, et Radio Silence aux commandes, La Momie 4 a toutes les cartes en main pour devenir l’un des événements ciné de 2026.