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MultiVersus : Les Ex-Directeurs Relancent l’Aventure avec Airlock Games et un Projet Audacieux
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Il y a 2 jours

MultiVersus : Les Ex-Directeurs Relancent l’Aventure avec Airlock Games et un Projet Audacieux

Deux vétérans de MultiVersus se réinventent avec un studio indépendant et un premier jeu aussi rétro qu’ambitieux.

Après la fermeture brutale de MultiVersus, Justin Fischer et Brock Feldman, anciens directeurs du projet, fondent Airlock Games. Leur objectif ? Retrouver une liberté créative en dehors des contraintes AAA, avec des jeux comme What the Stars Forgot, un mélange inattendu de gestion, d’horreur et d’esthétique 16-bit, actuellement en campagne Kickstarter. Un nouveau chapitre pour ces développeurs, qui misent sur l’agilité et l’audace pour se démarquer.

A retenir :

  • MultiVersus a définitivement fermé en mai 2024, mettant fin à un projet free-to-play mêlant Looney Tunes, DC Comics et Game of Thrones.
  • Justin Fischer (production) et Brock Feldman (technique), ex-directeurs du jeu, lancent Airlock Games, un studio indépendant autofinancé.
  • Leur premier titre, What the Stars Forgot, combine gestion, horreur et un style rétro 16-bit, inspiré des jeux Amiga et SNES.
  • Le jeu est en campagne Kickstarter (objectif : 25 000 $) et vise une sortie en early access sur Steam fin 2024.
  • Airlock Games privilégie des projets agiles et créatifs, loin des cycles de développement AAA.
  • Le duo a travaillé sur des franchises comme Disney Infinity et Medal of Honor avant de se lancer en indépendant.

La Fin Abrupte de MultiVersus : Un Échec aux Multiples Causes

En mai 2024, la nouvelle tombait comme un couperet : WB Games annonçait la fermeture définitive de MultiVersus, son jeu de combat free-to-play qui promettait de réunir des univers aussi iconiques que Bugs Bunny, Batman ou Arya Stark. Malgré un accès anticipé encourageant et une communauté enthousiaste, le titre n’a jamais franchi le cap de la sortie officielle. Les raisons ? Un mélange de déséquilibres techniques, de manque de contenu régulier et, surtout, d’un modèle économique mal calibré dans un marché ultra-concurrentiel.
Pour les joueurs, ce fut une déception. Pour les équipes, un coup d’arrêt. Pourtant, deux des figures centrales du projet, Justin Fischer (directeur de production) et Brock Feldman (directeur technique), n’ont pas mis longtemps à se relever. Leur réponse ? Airlock Games, un studio indépendant où la créativité prime sur les contraintes des gros budgets.

De WB Games à l’Indépendance : Pourquoi Ce Choix Radical ?

Avec des CV impressionnants – Disney Infinity, Medal of Honor, et bien sûr MultiVersus –, Fischer et Feldman auraient pu rebondir dans un autre AAA. Pourtant, ils ont choisi une voie bien plus risquée : l’indépendance totale. "Nous voulions retrouver cette liberté de créer sans devoir justifier chaque décision à un comité", confie Fischer dans une interview accordée à PC Gamer. Leur constat est sans appel : les productions AAA, bien que prestigieuses, étouffent souvent l’innovation sous des couches de validation marketing et de délais serrés.
Leur solution ? Des jeux plus courts à développer, mais plus audacieux dans leur proposition. "What the Stars Forgot est né d’une envie simple : faire un jeu que nous, en tant que joueurs, aurions envie de découvrir", explique Feldman. Un pari osé, surtout quand on sait que leur premier titre s’éloigne radicalement des standards du marché.

"What the Stars Forgot" : Quand la Gestion Rencontre l’Horreur Rétro

À première vue, What the Stars Forgot déroute. Ce "sim management horror" en 16-bit mélange des mécaniques de Cult of the Lamb (gestion de communauté) avec une ambiance dignes des jeux d’horreur psychologique des années 90. L’esthétique, volontairement pixelisée, rappelle les classiques Amiga ou SNES, mais le gameplay, lui, est résolument moderne. "Nous voulions un jeu qui surprenne à chaque session, où le joueur doive constamment s’adapter", détaille Fischer.
Le scénario ? Vous incarnez un gardien chargé de gérer une colonie isolée, tandis qu’une entité maléfique corrompt peu à peu les habitants. Entre ressources à optimiser, décisions morales et séquences d’horreur, le jeu promet une expérience aussi stressante que captivante. "C’est un peu comme si Animal Crossing rencontrait Silent Hill… mais en 16 bits", résume un testeur sur le Discord officiel du jeu.

Kickstarter et Early Access : Une Stratégie de Lancement Sans Filet

Contrairement aux blockbusters qui bénéficient de budgets colossaux, What the Stars Forgot mise sur le financement participatif. Avec un objectif modeste de 25 000 dollars sur Kickstarter, le jeu a déjà séduit près d’un tiers de ses contributeurs à mi-campagne. "Nous ne voulions pas dépendre d’un éditeur", insiste Feldman. "Si les joueurs aiment le concept, ils nous soutiendront. Sinon, nous pivoterons."
La sortie en early access sur Steam est prévue d’ici fin 2024, avec une version complète espérée pour 2025. Une approche itérative, où les retours des joueurs façonneront le jeu final. "C’est exactement l’opposé de ce que nous faisions sur MultiVersus, où chaque mise à jour devait être validée par des mois de tests internes", souligne Fischer.
Mais attention : tous les observateurs ne sont pas convaincus. Certains craignent que le style trop niche du jeu ne limite son audience. "Un mélange de gestion et d’horreur en 16-bit, c’est soit génial, soit un désastre commercial", commente Thomas Veilleux, analyste chez Newzoo. "Tout dépendra de l’exécution."

Derrière les Coulisses : Comment Naît un Studio Indépendant ?

Fonder un studio comme Airlock Games n’est pas une mince affaire. Entre les démarches administratives, la recherche de partenariats techniques et la gestion d’une équipe réduite (pour l’instant, une dizaine de personnes), Fischer et Feldman ont dû tout apprendre. "Passé de 200 personnes sur MultiVersus à 10, c’est un choc", avoue Feldman. "Mais c’est aussi une libération."
Leur secret ? Une organisation ultra-flexible et un budget maîtrisé. "Nous travaillons avec des freelances pour les assets 3D et la musique, et nous utilisons des outils comme Unity et GitHub pour collaborer à distance", explique Fischer. Leur local ? Un petit bureau à Austin, Texas, loin des tours de verre des géants du jeu vidéo.
Et pour le futur ? Le duo envisage déjà un deuxième projet, encore plus expérimental. "Peut-être un jeu narratif sans combat, ou un FPS avec des mécaniques de puzzle", tease Feldman. Une chose est sûre : chez Airlock Games, la seule limite semble être l’imagination.

MultiVersus vs. What the Stars Forgot : Deux Philosophies Opposées

La comparaison est inévitable. Là où MultiVersus misait sur :

  • Un budget AAA et des licences coûteuses (Warner Bros.).
  • Un modèle free-to-play avec microtransactions.
  • Une sortie mondiale et une communication massive.
What the Stars Forgot opte pour :
  • Un financement communautaire et un prix unique.
  • Un style rétro et une niche assumée.
  • Un développement agile, avec des mises à jour fréquentes.

"C’est deux visions du jeu vidéo qui s’affrontent", résume Julie Chalmette, journaliste chez Canard PC. "L’une mise sur la sécurité (et a échoué), l’autre sur le risque. Qui aura raison ?"

Avec Airlock Games, Justin Fischer et Brock Feldman prouvent qu’un échec peut devenir un tremplin. Leur pari ? Réinventer leur approche du jeu vidéo, en misant sur des projets courts, audacieux et communautaires. What the Stars Forgot, avec son mélange de gestion et d’horreur rétro, est la première pierre de cette aventure. Reste à voir si les joueurs suivront.
Une chose est sûre : après l’expérience MultiVersus, ces deux vétérans ont choisi de jouer sans filet. Et c’est peut-être là que réside leur plus grande force.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
La fin de MultiVersus, c'est comme si Bugs Bunny avait décidé de prendre sa retraite. Fischer et Feldman, eux, ont choisi de jouer à la roulette avec leur carrière. Leur pari : un jeu en 16 bits qui mélange gestion et horreur. C'est soit un chef-d'œuvre, soit un flop. Mais au moins, ils ont osé.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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