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Nacho Guerrero, méconnaissable dans "Laberinto de sombras", le thriller horrifique espagnol qui débarque en streaming
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Nacho Guerrero, célèbre pour son rôle de Coque dans *La que se avecina*, se métamorphose dans Laberinto de sombras, un thriller horrifique espagnol signé Alfredo Contreras. Ce film, où se mêlent vols à main armée et phénomènes paranormaux, suit Elena (Allende García), une femme devenue aveugle après un accident, piégée dans une maison hantée. Disponible depuis peu sur Amazon Prime Video, cette production à petit budget mise sur une atmosphère oppressante et des rebondissements inattendus, prouvant que le cinéma d’horreur ibérique a encore des cartes à jouer.
A retenir :
- Nacho Guerrero incarne Eduardo, un rôle à contre-emploi loin de la comédie, dans un film où il explore le surnaturel.
- Allende García (Elena) porte le film avec une performance physique et émotionnelle intense, malgré son handicap visuel.
- Un mélange audacieux entre home invasion (vols) et horreur psychologique, inspiré des classiques comme *The Others* (2001).
- Tourné avec un budget modeste (estimé à 1,2M€), le film mise sur l’ambiance sonore et des décors claustrophobes.
- Disponible en VO sous-titrée sur Amazon Prime Video, avec une note moyenne de 6,3/10 sur IMDb (basée sur 500 avis).
De la comédie à l’horreur : la métamorphose de Nacho Guerrero
Connu pour ses rôles hilarants dans *La que se avecina* (Coque) et *Aquí no hay quien viva*, Nacho Guerrero surprend dans Laberinto de sombras, où il endosse le costume d’Eduardo, un homme tourmenté par des voix spectrales. Ce choix de casting, volontairement décalé, rappelle la stratégie de réalisateurs comme Jaume Balagueró (*[REC]*), qui aiment jouer avec les attentes du public. « Travailler avec Nacho a été un défi, car il devait incarner une peur viscérale, loin de son registre habituel », confie Alfredo Contreras, réalisateur et scénariste du film, dans une interview accordée à Fotogramas.
Le film s’inscrit dans une tradition ibérique de l’horreur psychologique, aux côtés de titres comme *El Orfanato* (2007) ou *Los Cronocrímenes* (2007). Contrairement à ces blockbusters, Laberinto de sombras mise sur un réalisme brut, avec des décors naturels (une maison du XIXe siècle en Andalousie) et un son immersif – les bruits de pas, les chuchotements, et les silences oppressants y jouent un rôle clé. « Nous avons enregistré les scènes de nuit en conditions réelles, sans éclairage artificiel, pour renforcer l’angoisse », explique le directeur de la photographie, Javier Salmones.
Fun fact : Le tournage a failli être interrompu après qu’un membre de l’équipe ait cru voir une ombre se déplacer seule dans les couloirs de la maison. Contreras a finalement intégré cette anecdote dans le film, ajoutant une scène où Elena touche un mur glacé sans explication logique.
Elena, l’héroïne aveugle qui défie les conventions du genre
Porté par Allende García, le personnage d’Elena rompt avec les clichés de la "final girl" (jeune femme survivante typique des films d’horreur). Ici, la protagoniste est aveugle, un handicap rare dans le genre, qui force les scénaristes à innover. « Je me suis inspirée de vrais témoignages de non-voyants pour comprendre comment Elena perçoit son environnement », révèle García. Le film exploite ainsi le son binaural (technique d’enregistrement 3D) pour placer le spectateur dans sa perspective, une première dans le cinéma espagnol.
L’intrigue bascule lorsque deux cambrioleurs, Daniel (Daniel Albaladejo) et Fernando (Fernando Esteso), pénètrent dans la maison. Leur présence déclenche une série d’événements paranormaux, où les objets se déplacent seuls et les murs "respirent". Ces séquences rappellent *The Conjuring* (2013), mais avec une touche ibérique : les esprits semblent liés à un passé franco-espagnol (la maison aurait abrité des soldats napoléoniens au XIXe siècle). « Nous avons consulté des archives locales pour ancrer l’histoire dans une réalité historique », précise Contreras.
Chiffre clé : 80% des effets spéciaux du film sont pratiques (maquillages, fils, jeux de lumière), contre 20% de CGI, une approche rare dans le cinéma moderne.
Un tournage maudit ? Les coulisses troublantes de "Laberinto de sombras"
Comme souvent dans les films d’horreur, Laberinto de sombras a été marqué par des incidents inexplicables. Trois acteurs ont rapporté avoir entendu des pas dans les couloirs vides, et une caméra a mystérieusement cessé de fonctionner pendant une scène clé (celle où Elena "voit" pour la première fois les esprits). « Je ne crois pas aux fantômes, mais là, même l’équipe technique était nerveuse », avoue Myriam Ortas, qui joue une voisine intrusive.
Le film a également dû faire face à des contraintes budgétaires : le tournage, prévu en 6 semaines, a duré 9 mois en raison de retards liés à la pandémie. Contreras a dû réécrire certaines scènes pour les adapter aux restrictions sanitaires, comme la séquence du sous-sol inondé, tournée dans une vraie cave avec 50 cm d’eau. « Les acteurs ont frôlé l’hypothermie, mais ça a ajouté une tension authentique », confie-t-il.
Comparaison culturelle : Comme *El Hoyo* (2019), *Laberinto de sombras* utilise des métaphores sociales – ici, l’isolement et la perte des sens reflètent les angoisses post-pandémie.
Entre *The Others* et *Hush* : les influences et l’héritage du film
Les critiques ont souligné les similitudes entre *Laberinto de sombras* et deux œuvres majeures :
- The Others (2001) : Pour son ambiance gothique et son twist final impliquant une réalité alternative.
- Hush (2016) : Pour son héroïne handicapée (sourde dans *Hush*, aveugle ici) et son cadre claustrophobe.
Côté réception, *Laberinto de sombras* divise :
- Les fans d’horreur psychologique saluent son originalité et son rythme lent (le film prend son temps pour installer l’angoisse).
- Les amateurs de jumpscares lui reprochent un manque d’action et un dénouement trop ambigu.
Pourquoi ce film mérite votre attention sur Amazon Prime Video
Dans un paysage dominé par les franchises hollywoodiennes, *Laberinto de sombras* se distingue par son audace narrative et son ancrage local. Voici pourquoi il vaut le détour :
- Une héroïne atypique : Elena n’est ni une victime ni une guerrière, mais une femme vulnérable et résiliente.
- Un mélange des genres : Entre thriller, horreur surnaturelle et drame psychologique.
- Un hommage au cinéma espagnol : Des clins d’œil à Almodóvar (les couleurs saturées) et Del Toro (les créatures organiques).
- Une fin ouverte : Le dernier plan, où Elena tend la main vers une lumière, laisse place à multiples interprétations.
Où le voir ? Disponible en streaming exclusif sur Amazon Prime Video (sous-titré en français), le film bénéficie d’une version director’s cut avec 12 minutes supplémentaires, incluant une scène coupée où Eduardo découvre un journal intime révélant le passé violent de la maison.
Le saviez-vous ? Le titre original, *Laberinto de sombras*, fait référence à un poème de Federico García Lorca (*"Sombra del paraíso"*), cité en épigraphe.
*Laberinto de sombras* prouve que le cinéma d’horreur espagnol a encore des cartes à jouer, entre innovation narrative et homage aux classiques. Porté par une Allende García convaincante et une atmosphère envoûtante, le film de Contreras séduit par son audace, même s’il peine à convaincre les puristes du genre. Son arrivée sur Amazon Prime Video offre une visibilité bien méritée à cette production indépendante, qui rappelle que les meilleures terreurs naissent souvent dans l’intimité des maisons hantées – et des budgets serrés.
À l’heure où les plateformes regorgent de contenus formatés, *Laberinto de sombras* se pose en ovni cinématographique, à mi-chemin entre le thriller social et le conte gothique. Un pari risqué, mais réussi pour ceux qui osent s’aventurer dans ses couloirs obscurs.
Dernier détail : Si vous écoutez bien, les chuchotements entendus dans le film sont en réalité des vers de Lorca lus à l’envers. Une touche de poésie dans l’horreur.

