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Naruto live-action : quand Marvel bloque Konoha et met l’adaptation en péril
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Pourquoi le Naruto live-action, pourtant prêt à tourner, reste-t-il coincé dans les limbes d’Hollywood ?
A retenir :
- Un scénario finalisé depuis 2024, validé par Masashi Kishimoto, mais aucun tournage en vue à cause de l’agenda surchargé de Destin Daniel Cretton.
- Marvel monopolise le réalisateur : entre Shang-Chi 2, Wonder Man (série Disney+) et Spider-Man: Brand New Day (2026), Konoha passe après.
- L’ironie cruelle : une adaptation voulue "fidèle et personnelle" par Kishimoto, mais sabordée par les priorités des studios.
- Les fans et l’équipe, dont la scénariste Tasha Huo, dans l’expectative depuis des mois, sans aucune mise à jour concrète.
- Un cas d’école : comment les gros budgets Marvel étouffent-ils les projets plus modestes mais ambitieux ?
Imaginez un instant : un scénario bouclé, un réalisateur adoré par le créateur original, une équipe motivée... et pourtant, rien ne bouge. C’est le cauchemar qui se prolonge pour l’adaptation live-action de Naruto, un projet qui, sur le papier, avait tout pour séduire. Pourtant, depuis des mois, les fans attendent, les rumeurs s’essoufflent, et le tournage reste au point mort. La faute à qui ? À Marvel, en grande partie. Ou plus précisément, à l’emprise sans partage que le géant des super-héros exerce sur son réalisateur star, Destin Daniel Cretton.
Un projet "parfait" sur le papier, bloqué par la réalité
Tout avait pourtant bien commencé. En 2024, le scénario, confié à Tasha Huo (connue pour son travail sur The Mighty Nein), était finalisé et validé – une étape rare dans les adaptations de manga, souvent critiquées pour leurs libertés scéniques. Plus surprenant encore : Masashi Kishimoto, le père de Naruto, avait publiquement soutenu le choix de Destin Daniel Cretton. Dans une interview accordée à Variety, le mangaka avait même salué sa capacité à mélanger "l’action spectaculaire" et "la profondeur émotionnelle", deux piliers de son œuvre. Un soutien sans réserve, presque inédit pour un créateur aussi protecteur que Kishimoto.
Pourtant, aujourd’hui, ce projet "idéal" croupit dans les tiroirs des studios. La raison ? Un agenda surchargé. Cretton, après le succès critique de Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux (2021), est devenu l’un des réalisateurs fétiches de Marvel. Résultat : son emploi du temps ressemble à un casier judiciaire – entre la suite de Shang-Chi, la série Wonder Man pour Disney+, et surtout, Spider-Man: Brand New Day, prévu pour 2026. Autant dire que Konoha n’est pas près de voir ses ninjas en chair et en os.
Marvel, ce géant qui écrase les petits projets
Le cas de Naruto n’est pas isolé, mais il est particulièrement cruel. Car ici, ce n’est pas une question de budget ou de désintérêt des studios : le film a tout pour plaire. Un univers ultra-populaire, une base de fans fidèles et exigeantes, et une équipe créative alignée avec la vision originale. Pourtant, face à l’ogre Marvel, même les projets les plus prometteurs doivent s’incliner.
Preuve en est : Tasha Huo elle-même, scénariste et showrunner du projet, n’a aucune nouvelle concrète à partager. Dans un post sur X (ex-Twitter) en mars 2025, elle avouait, non sans amertume : "Je suis aussi impatiente que vous... mais je n’ai rien de plus à annoncer. Désolée."* Une frustration partagée par les fans, qui voient leur adaptation rêvée s’éloigner à mesure que Marvel accapare les talents.
Et le pire ? Ce n’est pas près de s’arranger. Avec Spider-Man: Brand New Day en préparation pour 2026, Cretton sera occupé au moins jusqu’en 2027 – sans compter les éventuels retards ou reshoots, monnaie courante dans les blockbusters. Dans ce contexte, quand Naruto pourrait-il enfin voir le jour ? 2028 ? 2029 ? Personne ne le sait.
"Le réalisateur idéal"... si seulement il était disponible
Il y a une ironie tragique dans cette histoire. Kishimoto avait choisi Cretton pour sa "sensibilité unique", capable de capturer l’équilibre entre combat et émotion qui fait la force de Naruto. Or, c’est précisément cette double casquette – réalisateur d’action et de drames humains – qui a attiré Marvel. Shang-Chi en était la preuve : un film où les séquences de combat côtoyaient des scènes familiales poignantes, un mélange rare à Hollywood.
Sauf que voila : Marvel paie mieux. Beaucoup mieux. Et dans l’industrie du cinéma, l’argent parle. Même pour un réalisateur aussi passionné que Cretton, difficile de dire non à des projets à 200 millions de dollars quand on a une famille à nourrir. Résultat, Naruto – un film qui, lui, mise sur l’authenticité plutôt que sur les effets spéciaux à outrance – se retrouve relégué aux calendes grecques.
Pourtant, les espoirs persistent. Certains rumeurs évoquent un tournage en deux parties, avec des scènes filmées entre les projets Marvel. D’autres spéculent sur un changement de réalisateur, même si Kishimoto a été clair : "Sans Cretton, ce ne sera pas le même film."* Une déclaration qui en dit long sur l’attachement du mangaka à cette vision... et sur l’impasse actuelle.
Konoha vs. Hollywood : David contre Goliath ?
Cette histoire soulève une question plus large : les adaptations de manga ont-elles une chance face aux mastodontes comme Marvel ou DC ? Le cas de Naruto n’est pas unique. One Piece (Netflix) a mis des années à aboutir, Death Note (2017) a été un échec critique, et Attack on Titan peine à trouver son public en Occident. Pourtant, Naruto avait un atout majeur : l’implication directe de son créateur.
Kishimoto n’est pas du genre à lâcher un projet sans combat. Dans une interview pour Shonen Jump, il avait confié : "Je veux que les fans ressentent la même émotion qu’en lisant le manga. Pas juste des explosions, mais le cœur de Naruto."* Une ambition noble... mais qui se heurte à la réalité industrielle d’Hollywood.
Alors, que reste-t-il aux fans ? Espérer. Espérer qu’un jour, entre deux tournages Marvel, Cretton trouve une fenêtre de tir. Espérer que les studios, voyant l’engouement persistant, dégagent enfin un budget. Espérer que Konoha, ce village ninja mythique, ait enfin sa place au soleil – ou du moins, sur les écrans.
En attendant, une chose est sûre : si le film voit un jour le jour, il aura une histoire de production aussi chaotique que les combats de Naruto. Et ça, au moins, ce sera fidèle à l’esprit.
Le syndrome "Trop beau pour être vrai"
Il arrive parfois qu’un projet semble trop parfait pour réussir. C’est un peu le cas ici. Un réalisateur adoré par le créateur original ? Un scénario validé par Kishimoto en personne ? Une équipe passionnée et alignée ? Sur le papier, c’est le rêve. Dans la réalité, c’est l’enfer des calendriers.
Car Hollywood, voir plus loin que son prochain blockbuster, c’est mission impossible. Marvel a ses priorités, et elles s’appellent Spider-Man, Shang-Chi, et Wonder Man. Dans ce paysage, Naruto n’est qu’un petit projet parmi d’autres – même si, pour des millions de fans, il représente beaucoup plus.
Alors, faut-il désespérer ? Pas encore. Les miracles existent. One Piece a fini par sortir, malgré les doutes. Demon Slayer a conquis le box-office. Peut-être qu’un jour, entre deux scènes de Spider-Man, Cretton trouvera le temps de filmer le cri de guerre de Naruto : "Dattebayo !".
En attendant, les fans n’ont qu’une solution : rêver. Et peut-être, un jour, ce rêve deviendra réalité. Believe it !

