Il y a 33 jours
Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister) se confie sur la fin controversée de *Game of Thrones* : "C'était prévisible"
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La fin de *Game of Thrones* reste un sujet brûlant, même six ans après sa diffusion. Dans une interview accordée à *The Independent*, Nikolaj Coster-Waldau, l'interprète emblématique de Jaime Lannister, partage son avis sur les polémiques entourant le dernier épisode. Entre réalisme créatif et réactions passionnées des fans, l'acteur rappelle une vérité simple : "On ne peut pas plaire à tout le monde". Pendant ce temps, les rumeurs autour du spin-off *The Knight of the Seven Kingdoms* alimentent déjà les spéculations.
A retenir :
- Nikolaj Coster-Waldau assume la fin de *Game of Thrones* : "C'était prévisible, impossible de satisfaire tout le monde".
- Peter Dinklage (Tyrion) avait déjà défendu le final en 2024 : "Si ça divise, c'est qu'on a fait quelque chose de bien".
- La saison 8 avait accumulé les critiques, bien avant le final, pour ses choix narratifs précipités.
- Un spin-off en préparation : *The Knight of the Seven Kingdoms* (6 épisodes de 30-35 min), selon des fuites non confirmées.
- L'acteur rappelle : *"Ce n'est qu'une série"* – une réponse qui pourrait relancer les débats parmi les fans.
Un final qui a marqué l'histoire de la télévision : entre génialité et déception
Le 19 mai 2019, le dernier épisode de *Game of Thrones*, intitulé *The Iron Throne*, était diffusé sur HBO, mettant fin à huit saisons d'une des séries les plus ambitieuses de l'histoire. Pourtant, loin de clore l'épopée sur une note triomphale, ce dénouement a divisé les fans comme rarement une œuvre audiovisuelle l'avait fait auparavant. Les pétitions pour un remake du final, les memes virulents, les analyses enflammées sur Reddit ou les débats sans fin sur Twitter : la réaction fut immédiate et sans précédent. Dans ce contexte, les prises de parole des acteurs principaux prennent une dimension particulière, comme celle de Nikolaj Coster-Waldau, interviewé par *The Independent* en août 2025.
L'acteur danois, qui a incarné Jaime Lannister pendant près d'une décennie, adopte une position pragmatique : *"Era de esperar"* ("C'était prévisible"), déclare-t-il. Pour lui, l'impossibilité de contenter l'ensemble des spectateurs est une évidence, surtout pour une série d'une telle envergure. *"Comment faire un final qui satisfasse tout le monde ? C'est extrêmement difficile"*, poursuit-il, avant d'ajouter une touche de relativité : *"C'est une série télévisée. Quelqu'un vous a raconté une histoire, et vous n'avez pas aimé la fin. C'est frustrant, mais…"*
Un propos qui, s'il peut sembler désinvolte, reflète une réalité souvent oubliée : une œuvre de fiction n'a pas pour vocation de plaire universellement.
Pourtant, les critiques ne se sont pas limitées au seul épisode final. La saison 8 dans son ensemble a été pointée du doigt pour son rythme précipité, ses incohérences narratives (comme la soudaine transformation de Daenerys en tyran) ou encore l'utilisation controversée de la lumière tamisée dans la bataille de Winterfell (*The Long Night*), rendue presque illisible par certains téléspectateurs. Des choix qui ont alimenté les théories selon lesquelles les scénaristes David Benioff et D.B. Weiss auraient été débordés par l'ampleur de leur propre création, notamment après avoir signé un contrat lucratif avec Disney pour une nouvelle trilogie *Star Wars* (finalement abandonnée).
Entre les acteurs, un front uni malgré les polémiques
Nikolaj Coster-Waldau n'est pas le seul à avoir pris la défense du final. Peter Dinklage, interprète de Tyrion Lannister et figure centrale de la série, avait déjà exprimé son soutien en septembre 2024 dans les colonnes de *Rolling Stone*. *"J'aime ce final ! Vous n'êtes pas obligés d'être d'accord avec moi, mais c'est la vérité"*, avait-il lancé, avant d'ajouter : *"Si tout le monde est en désaccord, c'est que tu as fait quelque chose de bien. C'est une vieille philosophie irlandaise : si tout va bien, c'est qu'il y a un problème."* Une déclaration qui résume à elle seule la philosophie des créateurs : provoquer le débat plutôt que chercher le consensus.
D'autres membres du casting ont également partagé leur point de vue. Sophie Turner (Sansa Stark) avait confié à *Variety* en 2020 que le final était *"parfait pour son personnage"*, tandis que Kit Harington (Jon Snow) avait reconnu les imperfections tout en saluant le travail colossal accompli. Même George R.R. Martin, l'auteur des livres *A Song of Ice and Fire* (à l'origine de la série), bien que distant des dernières saisons, avait tempéré les critiques en rappelant que *"les adaptations sont toujours différentes des livres"*.
Pourtant, un élément reste troublant : l'absence de conclusion pour certains arcs narratifs. Que sont devenus les Stark au-delà de Bran le Brisé ? Pourquoi le sort de Tormund ou des Dornien a-t-il été relégué à des dialogues rapides ? Ces questions, laissées sans réponse, ont nourri la frustration des fans, d'autant plus que la série avait jusqu'alors brillé par sa rigueur narrative et son attention aux détails.
Derrière les caméras : les coulisses d'un tournant créatif
Pour comprendre les choix controversés de la saison 8, il faut remonter à 2016, lorsque HBO a annoncé que la série dépasserait les livres de George R.R. Martin, encore inachevés. Dès lors, Benioff et Weiss se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, sans le filet de sécurité du matériel source. Les rumeurs évoquent des pressions budgétaires (chaque épisode de la saison 8 coûtait près de 15 millions de dollars) et des délais serrés, avec seulement six épisodes pour boucler une intrigue digne d'une saga de plusieurs milliers de pages.
Un ancien membre de l'équipe, sous couvert d'anonymat, avait confié à *The Hollywood Reporter* en 2021 que *"les scénaristes étaient épuisés. Ils voulaient en finir, et ça se sentait"*. Une fatigue visible dans certains dialogues, jugés trop expositifs (comme la scène où Tyrion et Varys discutent ouvertement de la légitimité de Jon Snow), ou dans des rebondissements forcés (la mort soudaine de Varys, le revirement de Jaime vers Cersei).
Pourtant, malgré ces critiques, *Game of Thrones* reste un phénomène culturel sans équivalent. La série a remporté 59 Emmy Awards, dont quatre pour la seule saison 8, et a généré plus de 3 milliards de dollars de revenus pour HBO, sans compter les produits dérivés. Son influence se mesure aussi dans l'industrie : elle a redéfini les standards des séries fantastiques, ouvrant la voie à des productions comme *The Witcher* (Netflix) ou *House of the Dragon* (HBO), son propre prequel.
*The Knight of the Seven Kingdoms* : le spin-off qui pourrait relancer la flamme
Alors que les débats sur le final de *Game of Thrones* semblent loin de s'éteindre, HBO mise sur l'avenir avec *The Knight of the Seven Kingdoms*, un spin-off centré sur les aventures de Dunk et Egg, deux personnages chers à George R.R. Martin. Selon les fuites du journaliste Daniel Richtman (août 2025), la série comporterait six épisodes de 30 à 35 minutes, un format plus court que celui de *Game of Thrones* mais cohérent avec le ton plus léger des nouvelles de Martin.
Ce projet s'inscrit dans une stratégie plus large de HBO, qui cherche à capitaliser sur l'univers de Westeros sans répéter les erreurs du passé. Contrairement à la saison 8, ce spin-off bénéficiera d'un matériel source complet (les nouvelles *The Tales of Dunk and Egg*), ce qui pourrait rassurer les fans. Par ailleurs, les rumeurs évoquent le retour de Miguel Sapochnik, réalisateur des épisodes les plus marquants de *Game of Thrones* (*Battle of the Bastards*, *Hardhome*), en tant que producteur exécutif.
Cependant, la prudence reste de mise. Après l'échec relatif de *House of the Dragon* (saison 1 acclamée, mais saison 2 critiquée pour son rythme), HBO ne peut se permettre un nouveau faux pas. *"Les attentes sont immenses, mais cette fois, nous avons les outils pour les satisfaire"*, aurait confié une source proche de la production à *Deadline*.
L'héritage de *Game of Thrones* : entre révolution et leçons à tirer
Au-delà des polémiques, *Game of Thrones* a marqué l'histoire de la télévision par son audace narrative et sa complexité morale. Avant elle, peu de séries osaient tuer leurs personnages principaux (*Ned Stark* en saison 1, *Red Wedding* en saison 3) ou explorer des thèmes comme le pouvoir corrupteur ou la guerre psychologique avec une telle profondeur. Elle a aussi démocratisé le format "événementiel", où chaque épisode devenait un sujet de conversation mondial.
Pourtant, son final rappelle une leçon cruciale : l'équilibre entre ambition et exécution. Comme l'a souligné Alan Sepinwall, critique renommé, dans son livre *The Revolution Was Televised* : *"Game of Thrones a prouvé qu'une série pouvait être aussi grandiose qu'un film, mais aussi qu'elle pouvait trébucher sous son propre poids."* Un avis partagé par Emily Nussbaum (*The New Yorker*), qui regrette que *"la magie se soit dissipée dans la précipitation"*.
Aujourd'hui, alors que les spin-offs se multiplient (*House of the Dragon*, *Aegon's Conquest* en développement), une question persiste : HBO parviendra-t-elle à recréer l'alchimie unique de *Game of Thrones* ? Une chose est sûre : avec ou sans final controversé, la série reste un monument de la culture populaire, dont l'influence se fera sentir pendant des décennies.
La prise de parole de Nikolaj Coster-Waldau relance un débat qui, loin de s'estomper, semble s'inscrire dans la légende de *Game of Thrones*. Entre réalisme créatif et attentes démesurées des fans, la série a peut-être victime de son propre succès. Pourtant, comme le rappelle l'acteur, *"ce n'est qu'une série"* – une œuvre de fiction qui, malgré ses imperfections, a redéfini les codes de la télévision moderne.
Alors que HBO prépare activement *The Knight of the Seven Kingdoms*, les leçons de la saison 8 devront être tirées : équilibrer ambition et rigueur, écouter les retours sans se laisser dicter l'histoire, et surtout, prendre le temps nécessaire pour offrir une conclusion à la hauteur de l'héritage. Une chose est certaine : dans l'univers impitoyable de Westeros, comme dans celui d'Hollywood, l'hiver revient toujours – et avec lui, de nouvelles opportunités de conquérir (ou de décevoir) les cœurs des spectateurs.
En attendant, une question subsiste : si *Game of Thrones* avait eu deux saisons de plus pour développer ses intrigues, le final aurait-il été différent ? La réponse, comme souvent avec cette série, reste aussi insaisissable que le trône de fer lui-même.