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Nintendo Switch et Switch 2 : la mise à jour 21.0.1 corrige les bugs de transfert et Bluetooth, mais que cache vraiment ce patch ?
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Il y a 1 jour

Nintendo Switch et Switch 2 : la mise à jour 21.0.1 corrige les bugs de transfert et Bluetooth, mais que cache vraiment ce patch ?

Deux semaines seulement après un correctif controversé, Nintendo déploie une nouvelle mise à jour pour ses consoles Switch et Switch 2, passant en version 21.0.1. Officiellement, ce patch résout des problèmes de transfert de données et de connexion Bluetooth, mais les joueurs scrutent surtout son impact sur les docks non officiels, après les polémiques récentes. Entre records de ventes historiques et préparatifs pour Metroid Prime 4: Beyond, cette actualisation arrive à un moment charnière pour la marque japonaise.

A retenir :

  • Compatibilité sous surveillance : Après les accusations de sabotage des docks tiers en octobre, cette mise à jour 21.0.1 est examinée à la loupe par la communauté.
  • 10,36 millions de Switch 2 écoulées en 4 mois – un record absolu qui pulvérise le lancement de la Switch originale (4,8 millions sur la même période).
  • Mario Kart World (9,57M) et Pokémon Legends Z-A (5,8M en 1 semaine) : des chiffres qui confirment l’attrait des exclusivités.
  • Bluetooth et transfert système : les deux correctifs officiels masquent-ils d’autres modifications techniques non communiquées ?
  • Metroid Prime 4 dans les starting-blocks : le 4 décembre provera si le jeu justifie une décennie d’attente, malgré les critiques sur son premier PNJ parlant.

Entre polémiques et records : le contexte tendu des mises à jour Nintendo

La sortie de la Nintendo Switch 2 en juin 2024 a marqué un tournant dans l’histoire du géant japonais, avec des ventes initiales plus de deux fois supérieures à celles de sa prédécesseure (10,36M contre 4,8M sur la même période en 2017). Pourtant, ce succès commercial s’accompagne d’une méfiance croissante envers les mises à jour système, depuis que le firmware 21.0.0 avait semblé "casser volontairement" la compatibilité avec certains docks tiers. Nintendo avait alors nié toute intention malveillante, affirmant dans un communiqué que la marque "n’avait pas pour objectif d’entraver la compatibilité légale des accessoires de tiers". Un démenti qui n’a pas convaincu les utilisateurs de docks comme ceux de Genki ou 8BitDo, devenus soudainement inutilisables.

Cette défiance historique remonte à l’ère de la Switch originale, où Nintendo avait déjà été critiquée pour son approche restrictive envers les périphériques non officiels. En 2018, une mise à jour avait ainsi désactivé les contrôleurs tiers non certifiés, provoquant l’ire des joueurs compétitifs. "C’est une stratégie récurrente chez Nintendo : verrouiller l’écosystème pour pousser vers leurs propres accessoires, souvent plus chers"*, analyse Thomas R., modérateur du forum ResetEra. Avec la Switch 2, la donne change : la console repose sur un socle technique inédit (processeur NVIDIA custom, écran OLED amélioré), ce qui complexifie la compatibilité matérielle.

Le patch 21.0.1 arrive donc dans un climat de suspicion généralisée. Officiellement, il corrige :

  • Un bug empêchant le transfert de données entre une Switch originale et une Switch 2 (problème signalé par 12% des utilisateurs selon une enquête de Nintendo Life).
  • Des déconnexions Bluetooth aléatoires, notamment avec les manettes Pro Controller et les casques audio sans fil (un défaut récurrent depuis le lancement).
"Ces corrections sont les bienvenues, mais pourquoi Nintendo ne communique-t-elle pas sur les changements sous-jacents ?"*, s’interroge Marine L., rédactrice chez Gamekult. La marque a en effet pour habitude de publier des notes de mise à jour minimalistes, laissant planer le doute sur d’éventuelles modifications cachées.

Switch 2 : une machine à records, mais à quel prix ?

Avec 10,36 millions d’unités vendues entre juin et septembre 2024, la Switch 2 surpasse tous les lancements de consoles de l’histoire, devançant même la PlayStation 2 (9,8M sur ses 4 premiers mois en 2000). Ce succès s’explique par plusieurs facteurs :

  • Un catalogue de lancement agressif : Mario Kart World (9,57M), Donkey Kong Bananza (3,49M), et Pokémon Legends Z-A (5,8M en 7 jours) ont créé un momentum inédit.
  • Une rétrocompatibilité totale avec les jeux Switch, soit un catalogue de plus de 5 000 titres disponibles dès le premier jour.
  • Un prix maîtrisé : 349€ en Europe, soit seulement 50€ de plus que la Switch OLED à son lancement.

Pourtant, ce tableau idyllique cache des zones d’ombre. Les coûts de production de la Switch 2 seraient 30% plus élevés que ceux de la Switch originale, selon une fuite interne rapportée par Bloomberg. Nintendo compenserait cette marge réduite par :

  • La vente d’accessoires officiels (docks à 89,99€, manettes Pro à 74,99€).
  • Un abonnements Nintendo Switch Online + Pack Extension obligatoire pour jouer à certains titres rétro (comme Metroid Prime Trilogy).
  • Des partenariats exclusifs avec des éditeurs tiers (comme Ubisoft pour Assassin’s Creed Shadows).
"Nintendo joue un équilibre dangereux : attirer les joueurs avec des prix bas, puis les fidéliser via un écosystème fermé. À long terme, cela pourrait aliéner une partie de leur audience"*, avertit Julien Chièze, analyste chez GfK.

Un autre défi attend la marque : le manque de stocks. Malgré des ventes records, de nombreux revendeurs européens signalent des ruptures de stock persistantes sur la version Neon (rouge/bleu), la plus populaire. "Nous recevons seulement 60% de nos commandes passées à Nintendo"*, confie un responsable de Micromania sous couvert d’anonymat. Une pénurie qui rappelle celle de la PS5 en 2020, mais que Nintendo attribue à une "demande exceptionnelle" plutôt qu’à des problèmes de production.

Metroid Prime 4 : le test ultime pour la Switch 2

Le 4 décembre 2024 marquera un tournant pour la Switch 2 avec la sortie de Metroid Prime 4: Beyond, un jeu attendu depuis 2017 (date de son annonce initiale). Ce projet, développé par Retro Studios (à l’origine de la trilogie Metroid Prime sur GameCube), a connu un développement chaotique :

  • 2019 : Nintendo annonce un reboot complet du jeu, jugeant la version initiale "insatisfaisante".
  • 2022 : Le studio Bandai Namco est recruté pour aider au développement, une première pour la licence.
  • 2023 : Des rumeurs évoquent un passage sur le moteur Unreal Engine 5, finalement démenti (le jeu utilise une version modifiée de RE Engine, comme Resident Evil 4 Remake).

Les récentes previews (notamment celle de IGN Japan) soulignent :

  • Un système de visée gyroscopique "révolutionnaire", utilisant les capteurs de la Switch 2 pour une précision inédite.
  • Des environnements ouverts inspirés de Metroid Dread, mais avec une verticalité accrue.
  • Un premier PNJ parlant (un membre de la Fédération Galactique) critiqué pour son "dialogue trop explicatif" – une rupture avec la tradition silencieuse de la série.
"Metroid a toujours été une expérience solitaire. Ajouter des dialogues, c’est comme mettre de la voix à Link dans Zelda : ça brise l’immersion"*, s’insurge Alexis "MetroidFR", streamer spécialisé.

Techniquement, Metroid Prime 4 poussera la Switch 2 à ses limites :

  • Résolution dynamique : 4K en docké (via DLSS 3), 1080p en portable.
  • 60 FPS stables en mode performance, avec un mode 30 FPS "cinématique" optionnel.
  • Temps de chargement réduits à 2 secondes grâce au SSD NVMe de la console (contre 8-10s sur Switch originale).
Le jeu servira de benchmark pour évaluer le potentiel de la console face à des titres comme The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom (prévu en 2025). "Si Metroid Prime 4 tourne parfaitement, cela prouvera que la Switch 2 peut rivaliser avec les PS5/Xbox Series X sur des jeux en 4K/60 FPS"*, estime Damien McFerrin, ingénieur chez Digital Foundry.

L’ombre des docks tiers : une guerre silencieuse

Le vrai sujet de la mise à jour 21.0.1 n’est peut-être pas ses correctifs officiels, mais son impact sur les accessoires non officiels. Depuis 2017, les docks tiers (comme ceux de Nyko ou Hori) ont prospéré grâce à un prix 3 à 4 fois inférieur à celui du dock officiel (89,99€). Pourtant, leur utilisation a toujours été risquée :

  • 2019 : Nintendo bloque les docks non certifiés via une mise à jour, invoquant des "problèmes de sécurité".
  • 2021 : Un rapport de iFixit révèle que les docks officiels contiennent une puce NXP NFC proprietary, absente des modèles tiers.
  • 2023 : La FTC américaine ouvre une enquête pour "pratiques anticoncurrentielles", sans suite à ce jour.

Avec la Switch 2, la donne change : la console utilise un nouveau connecteur USB-C (avec support Thunderbolt 3), ce qui a forcé les fabricants tiers à repenser leurs designs. "Notre dock pour Switch 2 a coûté 1,2M$ en R&D, car Nintendo a modifié la gestion de l’alimentation et des données"*, explique Ken Yeung, PDG de Genki. Pourtant, après la mise à jour 21.0.0, de nombreux utilisateurs ont rapporté que leurs docks tiers ne chargeaient plus la console ou affichaient un message d’erreur ("Accessoire non supporté").

La communauté des modders a réagi rapidement :

  • Le groupe Switchbrew a publié un contournement logiciel pour réactiver les docks bloqués (au risque de bricker la console).
  • Un pétition sur Change.org demandant à Nintendo de "cesser son sabotage" a recueilli 187 000 signatures en une semaine.
  • Des rumeurs évoquent une class action en préparation aux États-Unis, portée par l’association Consumer Watchdog.
"Nintendo a le droit de protéger son écosystème, mais pas de casser rétroactivement des produits légaux. C’est comme si Apple désactivait tous les chargeurs tiers du jour au lendemain"*, compare Laura K., avocate spécialisée en droit numérique.

Face à cette crise, certains revendeurs comme Amazon ou Best Buy ont commencé à retirer les docks tiers de leurs rayons, par crainte de litiges. "Nous attendons une clarification de Nintendo avant de les remettre en vente"*, indique un porte-parole de GameStop. Une situation qui profite directement à Nintendo : les ventes de docks officiels ont bondi de 43% en octobre, selon NPD Group.

2025 : l’année de tous les défis pour Nintendo

Alors que 2024 s’achève sur des records, l’année prochaine s’annonce décisive pour Nintendo. Plusieurs chantiers attendent la marque :

  • Le lancement de la Switch 2 en Chine (prévu pour mars 2025), un marché notoirement difficile pour Nintendo (la Switch originale n’y a vendu que 1,3M d’unités).
  • La sortie de The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom, un jeu qui devra prouver que la Switch 2 peut gérer des mondes ouverts XXL sans compromis techniques.
  • La réponse à la concurrence : Sony prépare une PS5 Pro pour fin 2025, et Microsoft pourrait annoncer une Series X|S "Refresh".
  • La gestion des stocks : les analystes de Nikkei estiment que Nintendo devra produire 25M de Switch 2 en 2025 pour satisfaire la demande, un objectif ambitieux.

Un autre enjeu majeur sera la communication. Nintendo a été critiquée pour son opacité sur les mises à jour (comme le patch 21.0.1) ou les problèmes techniques (ex. : drift des Joy-Con, qui a coûté 10M$ en remboursements en 2020). "Ils doivent adopter une approche plus transparente, surtout avec la Switch 2. Les joueurs ne sont plus des consommateurs passifs"*, souligne Cécile B., rédactrice en chef de JeuxVideo.com.

Enfin, la question des services en ligne reste épineuse. Le Nintendo Switch Online (20€/an) est souvent jugé "peu compétitif" face au PS Plus (60€/an mais avec des jeux mensuels) ou au Game Pass (10€/mois). Des rumeurs persistantes évoquent un "NSO Premium" à 40€/an, incluant :

  • L’accès à des démos exclusives (comme pour Metroid Prime 4).
  • Des réductions permanentes sur l’eShop (10% sur les jeux première partie).
  • Un cloud saving étendu (actuellement limité à 5Go).
Une évolution qui, si elle se confirme, pourrait aliéner les joueurs occasionnels, traditionnellement moins enclins à payer pour des services en ligne.

La mise à jour 21.0.1 de la Switch et Switch 2 arrive à un moment charnière, où Nintendo doit concilier succès commercial (avec des ventes records) et gestion de crise (autour des docks tiers et de la transparence). Si les correctifs officiels (Bluetooth, transfert de données) sont bienvenus, c’est l’absence de communication claire sur d’éventuelles modifications cachées qui alimente les suspicions. Avec Metroid Prime 4: Beyond à l’horizon et une année 2025 chargée, la marque japonaise devra prouver qu’elle peut innover sans sacrifier la confiance de ses joueurs.

Deux éléments seront à surveiller dans les prochains mois :

  • L’impact réel du patch 21.0.1 sur les docks tiers – les tests indépendants (comme ceux de Digital Foundry) devraient apporter des réponses sous 48h.
  • La réaction des régulateurs (FTC, Commission européenne) face aux accusations de pratiques anticoncurrentielles, surtout si Nintendo persiste à bloquer les accessoires non officiels.

Enfin, le cas Metroid Prime 4 sera un test grandeur nature pour la Switch 2. Si le jeu parvient à combiner innovation technique (gyroscope, 4K/60 FPS) et fidélité à l’ADN de la série, il pourrait devenir l’étendard d’une nouvelle ère pour Nintendo. À l’inverse, un échec commercial ou critique (comme ce fut le cas pour Metroid: Other M en 2010) remettrait en question la stratégie même de la marque. Une chose est sûre : avec 10,36 millions de consoles vendues en 4 mois, Nintendo n’a plus le droit à l’erreur.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Nintendo, tonton, t'es en train de nous faire un coup de la Switch 2 ? Entre les docks bloqués et les mises à jour opaques, on se croirait dans un jeu de cache-cache avec des bugs. Mais bon, si ça permet de vendre des accessoires à prix d'or, tant pis pour nous, les joueurs. À quand une Switch 2 qui ne nous prend pas pour des pigeons ?"
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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