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Peter Morgan ressuscite un thriller culte pour Netflix :
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Après The Crown, Peter Morgan s’attaque à un monument du thriller : Les Enfants du Brésil, le roman d’Ira Levin, adapté en série par Netflix. Avec Gillian Anderson et Daniel Brühl en têtes d’affiche, un tournage dans quatre pays européens et une ambition narrative à la hauteur des plus grandes productions du streaming, la plateforme mise sur un nouveau coup d’éclat pour 2026.
A retenir :
- Peter Morgan (The Crown) signe l’adaptation du thriller culte Les Enfants du Brésil (Ira Levin, 1976), après le film mythique de 1978 avec Gregory Peck.
- Un casting international explosif : Gillian Anderson (X-Files), Daniel Brühl (Inglourious Basterds), Lizzy Caplan (Masters of Sex) et Shira Haas (Unorthodox).
- Un tournage européen d’envergure (Espagne, Royaume-Uni, Allemagne, Bulgarie), avec des décors reconstituant les années 1940 à 1970.
- Une sortie prévue en 2026, dans la lignée des productions premium de Netflix comme The Witcher ou Bridgerton.
- Une intrigue mêlant nazisme, clonage et conspiration, entre suspense historique et dilemmes moraux.
Quand Peter Morgan s’empare d’un mythe : l’audace d’adapter Les Enfants du Brésil
Il y a des livres qui marquent à jamais l’histoire du thriller. Les Enfants du Brésil, roman d’Ira Levin publié en 1976, en fait partie. Avec son mélange glaçant de science-fiction et de réalisme historique, l’œuvre explore un scénario cauchemardesque : et si des scientifiques nazis avaient survécu à la Seconde Guerre mondiale pour cloner Adolf Hitler ? Le roman, adapté au cinéma en 1978 avec Gregory Peck et Laurence Olivier, devient aujourd’hui une série événement pour Netflix, portée par Peter Morgan, le scénariste oscarisé de The Crown.
Pourquoi ce projet, maintenant ? Morgan, connu pour son obsession des figures historiques et des mécanismes du pouvoir, trouve ici un terrain idéal. Comme il l’a confié à Variety en 2023 : *« Les Enfants du Brésil n’est pas qu’un thriller, c’est une réflexion sur la mémoire collective et les fantômes du passé. En 2026, avec la montée des extrémismes en Europe, cette histoire résonne différemment. »* Un propos qui rappelle son approche dans The Crown, où l’Histoire servait de miroir aux tensions contemporaines.
L’adaptation ne sera pas une simple transposition du film. Netflix promet une réinvention : l’intrigue s’étendra sur plusieurs décennies (des années 1940 aux années 1970), avec des arcs narratifs inédits pour les personnages secondaires. Une liberté créative rendue possible par le format série, comme l’a souligné Bela Bajaria, directrice des contenus chez Netflix : *« Peter a imaginé une structure en trois actes, où chaque saison correspond à une époque clé. On verra comment le projet nazi évolue dans l’ombre, tandis que les héros, eux, vieillissent et changent. »*
Fun fact : Ira Levin lui-même avait envisagé une suite à son roman, jamais écrite. Morgan aurait eu accès à des notes inédites de l’auteur, conservées par sa famille, pour nourrir son scénario.
Gillian Anderson vs. Daniel Brühl : un duel d’acteurs pour une chasse à l’homme historique
Si Netflix excelle dans les castings all-star, celui des Enfants du Brésil frôle l’exploit. En tête d’affiche, Gillian Anderson incarne Frieda Steiner, une chasseuse de nazis déterminée à déjouer le complot. Un rôle taillé sur mesure pour l’actrice, déjà habituée aux personnages complexes (X-Files, The Fall). *« Frieda est une femme brisée par la guerre, mais son intelligence est une arme. Elle ne cherche pas la vengeance, elle veut la vérité »*, explique Anderson dans une interview pour The Guardian.
Face à elle, Daniel Brühl campe Von Harteneck, un ancien officier SS devenu scientifique. L’acteur allemand, connu pour ses rôles ambivalents (Inglourious Basterds, Rush), promet une interprétation nuancée : *« Ce n’est pas un monstre caricatural. C’est un homme qui croit sincèrement que son travail ‘sauvera’ l’Allemagne. Ça le rend encore plus terrifiant. »*
Le quatuor est complété par :
- Lizzy Caplan (Masters of Sex) dans le rôle de Hannah Liebermann, une journaliste américaine qui découvre le complot.
- Shira Haas (Unorthodox), en Anna Koehler, une survivante des camps recrutée par les nazis pour leurs expériences.
- August Diehl (Saltburn), en Meinhardt, le généticien fou obsédé par le clonage.
Une distribution qui rappelle celle de The Crown, où chaque rôle secondaire était confié à des acteurs capables de voler la vedette. *« On a cherché des comédiens qui pouvaient porter à la fois l’intimité des scènes et l’ampleur de l’Histoire »*, précise Stephen Daldry, réalisateur des premiers épisodes (et collaborateur de longue date de Morgan).
À noter : Laurence Olivier, qui jouait le chasseur de nazis dans le film de 1978, avait refusé un Oscar pour ce rôle, estimant que sa performance était « trop théâtrale ». Un détail qui a inspiré Morgan pour écrire les scènes de Frieda Steiner.
Entre Madrid et Berlin : un tournage européen comme terrain de jeu
Netflix ne fait pas les choses à moitié. Pour recréer l’Europe d’après-guerre et les années 1970, la production investit quatre pays :
- L’Espagne (Madrid et Barcelone) pour les scènes urbaines des années 1970, avec des rues transformées en décors de l’époque franquiste.
- Le Royaume-Uni (Londres et Oxford) pour les séquences liées aux services secrets britanniques.
- L’Allemagne (Berlin et Munich) pour les flashbacks nazism et les laboratoires clandestins.
- La Bulgarie (Sofia) pour les scènes en Amérique du Sud, grâce à des studios capables de recréer la forêt amazonienne.
Un choix logistique ambitieux, mais nécessaire pour coller à l’intrigue. *« Le roman voyage entre l’Europe et le Brésil. On aurait pu tout tourner en studio, mais Peter insistait pour que les acteurs ressentent les lieux. Quand Frieda marche dans les ruines de Berlin, ce doit être réel »*, explique David Heyman, producteur (connu pour Harry Potter et Gravity).
Le tournage débutera en décembre 2025, avec une équipe de plus de 300 personnes. Les décors seront supervisés par Mark Tildesley (The Crown, Dune), tandis que les costumes, signés Janty Yates (Gladiator, House of the Dragon), devront refléter l’évolution des modes sur 30 ans. *« On a récupéré des archives de tissus des années 1940 pour les uniformes nazis, et on recrée des robes des années 1970 à partir de patrons d’époque »*, détaille Yates.
Côté budget, les rumeurs évoquent un investissement proche des 100 millions de dollars pour la première saison – un montant comparable à The Witcher ou Stranger Things. *« Netflix voit ça comme une série ‘prestige’, au même niveau que The Crown ou Bridgerton »*, confie une source proche du projet.
Derrière l’écran : Pour les scènes en Amazonie, l’équipe utilisera des drones équipés de caméras LiDAR pour cartographier la forêt bulgare et y superposer des effets visuels. Une technique déjà employée pour The Lost City (2022).
2026 : une sortie sous haute tension
Si le tournage ne commence qu’en décembre 2025, Netflix vise une sortie en mi-2026. Un délai serré, mais cohérent avec ses habitudes pour les séries haut de gamme (The Crown S5 avait mis 18 mois entre le tournage et la diffusion). *« On a déjà bloqué des créneaux en post-production chez Framestore [studio d’effets visuels derrière Dune et Avatar] »*, révèle un technicien sous couvert d’anonymat.
La plateforme mise sur un lancement mondial, avec une campagne marketing axée sur le mystère. *« On ne montrera pas d’images avant début 2026. L’idée est de créer une attente comme pour Squid Game ou Wednesday »*, explique une source marketing. Les premiers teasers devraient jouer sur des symboles nazism (croix gammées floutées, voix off en allemand) pour intriguer sans spoiler.
Côté concurrence, la série arrivera dans un paysage chargé :
- Apple TV+ prépare une adaptation de Le Parfum (Patrick Süskind), autre thriller historique.
- HBO travaille sur The Sympathizer, une série sur la guerre du Vietnam.
- Amazon Prime sortira Citadel S2, avec des thèmes de conspiration mondiale.
Mais Netflix a un atout : l’aura de Peter Morgan. Après The Crown, ses projets sont scrutés à la loupe. *« Les Enfants du Brésil pourrait être son œuvre la plus ambitieuse. C’est un mélange de Le Patient anglais et de Homeland, avec une touche de science-fiction crédible »*, analyse Élodie Jouve, critique pour Écran Large.
Le saviez-vous ? Le titre original du roman, The Boys from Brazil, fait référence à une rumeur réelle des années 1960 : des rumeurs prenaient que des nazis s’étaient réfugiés en Amérique du Sud pour y poursuivre leurs expériences. Levin s’en est inspiré.
Pourquoi cette série pourrait (ou non) devenir un phénomène
Les atouts :
- Un sujet brûlant : entre résurgence des idéologies extrémistes et débats sur l’éthique scientifique (CRISPR, clonage), le thème est ultra-contemporain.
- Un équilibre parfait entre thriller et drame historique, comme The Americans ou Fauda.
- Un casting bankable : Gillian Anderson et Daniel Brühl ont des fans inconditionnels.
Les risques :
- La comparaison avec le film de 1978 : les puristes pourraient critiquer les libertés prises.
- Un ton trop sombre ? Netflix a parfois du mal avec les séries sans happy ending (1899, The OA).
- La durée : étaler l’intrigue sur plusieurs saisons pourrait diluer le suspense.
*« Le défi sera de garder l’équilibre entre le spectaculaire et l’intime. Si Morgan se concentre trop sur les complots, on perdra l’humanité des personnages »*, avertit Thomas Sotinel, critique au Monde. À l’inverse, AlloCiné classe déjà la série parmi les *« 10 projets Netflix les plus attendus de 2026 »*.
Une chose est sûre : avec Les Enfants du Brésil, Netflix joue gros. Entre l’héritage littéraire, le talent de Morgan et un casting de rêve, tous les ingrédients sont réunis pour un succès. Reste à savoir si le public sera au rendez-vous – et si la série saura éviter les pièges des adaptations trop ambitieuses.
Reste une question : parviendra-t-elle à captiver au-delà des fans du roman ou du film original ? Si Netflix parvient à doser suspense historique et dilemmes moraux sans tomber dans le mélodrame, nous pourrions bien tenir là un nouveau standard pour les séries d’espionnage. Une chose est certaine : entre les coulisses du tournage et les premiers indices sur le scénario, l’attente risque d’être aussi haletante que la série elle-même.

