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Pokémon entre dans la légende : le New York Game Awards consacre la franchise avec un prix historique
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Il y a 2 heures

Pokémon entre dans la légende : le New York Game Awards consacre la franchise avec un prix historique

Pourquoi Pokémon mérite-t-il un Legend Award plus que tout autre ?

Le New York Game Awards crée la surprise en attribuant son prestigieux Andrew Yoon Legend Award non pas à un développeur ou un studio, mais à une franchise entière : Pokémon. Une première qui célèbre 27 ans d’un phénomène culturel sans équivalent, avec 489 millions de jeux vendus et 12 milliards de dollars de revenus en 2024 – soit trois fois le box-office annuel d’Hollywood. Entre innovation constante, héritage transgénérationnel et expansion sur tous les supports (jeux, cartes, séries), la saga prouve qu’elle est bien plus qu’une simple licence : une légende vivante.

A retenir :

  • Une première historique : le Legend Award récompense pour la première fois une franchise entière, et non un individu ou un studio, soulignant l’impact collectif de Pokémon.
  • Des chiffres vertigineux : 12 milliards de dollars de ventes en 2024 (3× Hollywood), 489 millions de jeux écoulés, et une influence qui dépasse le gaming (cartes, séries, merchandising).
  • 27 ans de réinvention : des RPG tour par tour sur Game Boy aux mondes ouverts de Légendes Pokémon : Z-A (8/10 sur IGN), la saga ne cesse d’évoluer.
  • Une cérémonie exceptionnelle : le 18 janvier, deux Pokémon "en chair et en os" feront leur apparition pour immortaliser l’événement, une touche ludique typique de l’univers.
  • Un club très fermé : seul Rockstar Games (en 2016) avait reçu ce prix pour une œuvre collective, confirmant le statut unique de Pokémon.

Pokémon, ou comment une licence devient un mythe moderne

Quand Satoshi Tajiri imagine Pokémon à la fin des années 1980, inspirée par sa passion pour les insectes et les Game Boy, il est loin de se douter qu’il donne naissance à l’une des franchises les plus rentables et influentes de l’histoire. Pourtant, en 2024, les chiffres parlent d’eux-mêmes : 489 millions de jeux vendus, 12 milliards de dollars de revenus annuels (soit plus que le PIB de certains pays), et une présence omniprésente dans la culture pop, des cartes à collectionner aux blockbusters animés. Alors que le New York Game Awards s’apprête à lui décerner son Legend Award le 18 janvier, une question s’impose : comment Pokémon a-t-il transcendé le statut de simple jeu vidéo pour devenir un phénomène sociétal ?

Contrairement aux lauréats précédents – des figures comme Hideo Kojima (Metal Gear), Neil Druckmann (The Last of Us), ou encore Reggie Fils-Aimé (ex-PDG de Nintendo America) –, le jury a cette fois choisi de saluer l’héritage collectif d’une saga. Harold Goldberg, fondateur de la NYVGCC (New York Video Game Critics Circle), justifie ce choix sans détour : « Légende est le seul mot qui convienne pour décrire Pokémon. Ce n’est pas qu’un jeu, c’est une partie intégrante de la vie de millions de personnes, depuis trois décennies. » Une distinction rare, précédemment accordée uniquement à Rockstar Games en 2016 pour l’ensemble de son œuvre, de GTA à Red Dead Redemption.


Et pour marquer le coup, la cérémonie promet un clin d’œil aussi surprenant qu’attendu : deux Pokémon "en personne" (probablement des cosplayers ou des créatures animatroniques) seront présents pour des photos souvenirs. Une touche de fantaisie qui rappelle que, malgré son statut de géant industriel, Pokémon reste avant tout une aventure ludique et accessible.

L’innovation comme ADN : comment Pokémon a évité l’essoufflement

Dans un secteur où les franchises vieillissantes peinent souvent à se renouveler (voir les critiques récurrentes sur Call of Duty ou Assassin’s Creed), Pokémon fait figure d’exception. La preuve ? Son dernier opus en date, Légendes Pokémon : Z-A (sorti en 2024), a été encensé par la presse, obtenant un 8/10 sur IGN pour son monde ouvert dynamique et son système de combat repensé. Un sans-faute qui confirme que Game Freak (le studio derrière la série principale) a su maîtriser la transition vers la 3D, après des débuts en 2D sur Game Boy.

Mais l’innovation chez Pokémon ne se limite pas aux jeux vidéo. La franchise a su coloniser tous les supports :

  • Les cartes à collectionner : un marché qui pèse des milliards de dollars annuellement, avec des cartes rares (comme la Pikachu Illustrator) adjugées à plus de 5 millions de dollars.
  • La série animée : diffusée dans 160 pays, elle a lancé la carrière de stars comme Ash Ketchum (Sacha en VF), devenu une icône pour des générations d’enfants.
  • Les produits dérivés : peluches, vêtements, collaborations avec des marques comme Uniqlo ou McDonald’s… Pokémon est partout.
  • Les expériences immersives : des Pokémon GO (qui a relancé la réalité augmentée en 2016) aux parcs à thème comme Pokémon Center à Tokyo ou New York.

Comme le souligne Junichi Masuda, compositeur historique de la série : « Pokémon a toujours été conçu pour évoluer avec son public. Que ce soit via la technologie ou les histoires, nous voulons que chaque génération se sente concernée. » Une philosophie qui explique pourquoi, contrairement à d’autres licences des années 1990, Pokémon n’a jamais semblé dépassé ou ringard.

"Un impact bien au-delà des écrans" : quand Pokémon devient un langage universel

Si les ventes astronomiques impressionnent, c’est l’impact culturel de Pokémon qui a vraiment convaincu le jury du NYGA. Comme l’explique Andrew Yoon, organisateur de l’événement : « Pokémon est l’une des rares propriétés à avoir créé un langage commun entre des personnes de tous âges, de toutes origines. Que vous ayez 8 ou 38 ans, vous connaissez Pikachu. »

Quelques exemples concrets de cette influence :

  • Dans la musique : des artistes comme Post Malone ou Lil Uzi Vert citent Pokémon dans leurs textes, tandis que des orchestres symphoniques jouent ses BO (la tournée Pokémon Symphony a fait salle comble en 2023).
  • Dans le sport : des joueurs de NBA comme LeBron James ou des footballeurs comme Kylian Mbappé ont évoqué leur passion pour la licence.
  • Dans la politique : en 2020, le candidat démocrate Andrew Yang a utilisé une métaphore Pokémon lors d’un débat présidentiel (« Nous devons attraper tous les votes, comme des Pokémon ! »).
  • Dans la science : des espèces animales nouvellement découvertes sont baptisées en hommage à des Pokémon, comme le Pikachu nishikii, une espèce de coléoptère.

Même les détracteurs reconnaissent son omniprésence. Le critique Jim Sterling, connu pour ses prises de position acerbes contre les pratiques commerciales de l’industrie, admet : « Je peux critiquer les jeux Pokémon pour leur manque de challenge, mais je ne peux nier qu’ils ont façonné des vies entières. Combien de gens ont appris à lire avec Pokémon Rouge et Bleu ? Combien d’amitiés se sont nouées autour d’un échange de cartes ? »

Derrière le succès : les coulisses d’une machine à rêves bien huilée

Le secret de Pokémon ? Une collaboration sans faille entre trois entités :

  • Game Freak : le studio de développement, fondé par Satoshi Tajiri, qui supervise les jeux principaux.
  • Creatures Inc. : responsable du design des Pokémon et de la stratégie des cartes à collectionner.
  • The Pokémon Company : l’entité qui gère la licence globalement, fondée en 1998 pour unifier la marque.

Une organisation qui a su éviter les pièges classiques des franchises vieillissantes. Par exemple, contrairement à Sonic (dont la qualité des jeux a longtemps été inégale), Pokémon a maintenu un niveau de qualité constant, même si certains opus comme Pokémon Épée et Bouclier (2019) ont été critiqués pour leurs limites techniques sur Nintendo Switch. Mais comme le note Kazumasa Iwao, producteur chez Game Freak : « Nous écoutons les fans, mais nous ne céderons jamais à la pression de sortir un jeu non fini. La confiance de notre public est notre priorité. »

Autre atout : une stratégie marketing implacable. Pokémon sait créer l’événement, comme avec le Pokémon Day (le 27 février), où des annonces majeures sont systématiquement faites. En 2023, la révélation de Légendes Pokémon : Z-A a ainsi généré plus de 5 millions de vues en 24 heures sur YouTube. Sans compter les collaborations surprises, comme celle avec Tesla en 2021, où Elon Musk avait tweeté : « Un jour, vous pourrez attraper des Pokémon dans une Tesla. » (un projet qui n’a finalement pas abouti, mais qui a fait le buzz).

Et demain ? Les défis d’une légende qui doit rester pertinente

Malgré son succès, Pokémon doit relever plusieurs enjeux pour rester au sommet :

  • L’innovation technologique : avec l’arrivée de l’IA et de la réalité virtuelle, les fans attendent des expériences encore plus immersives. Un Pokémon GO 2 en VR ? Pourquoi pas.
  • La diversité : après des années de critiques sur le manque de représentation, Légendes Pokémon : Z-A a introduit des personnages plus variés, une tendance à poursuivre.
  • L’équilibre entre tradition et modernité : comment garder l’âme des premiers jeux tout en attirant les nouvelles générations ?
  • La concurrence : des franchises comme Digimon ou Temtem tentent de grignoter des parts de marché, même si aucune n’a (pour l’instant) la portée de Pokémon.

Pour Tsunekazu Ishihara, PDG de The Pokémon Company, l’objectif est clair : « Nous voulons que Pokémon soit encore là dans 100 ans. Pas comme un souvenir, mais comme une partie active de la culture. » Un pari ambitieux, mais quand on voit comment la licence a survécu à l’essor du mobile, des réseaux sociaux et du streaming, on est tenté de le croire.

Le Legend Award décerné à Pokémon n’est pas qu’une récompense de plus dans une vitrine déjà bien garnie. C’est la reconnaissance officielle d’un phénomène qui a redéfini ce qu’une franchise pouvait accomplir : vendre des millions de jeux, bien sûr, mais aussi créer des souvenirs communs, inspirer des vocations, et même influencer des domaines aussi variés que la science ou la politique. Alors que la cérémonie du 18 janvier s’annonce comme un hommage vibrant à 27 ans d’histoire, une chose est sûre : Pokémon n’est pas qu’un jeu. C’est une légende qui continue de s’écrire, génération après génération. Et si vous doutez encore de son impact, demandez autour de vous : combien de personnes connaissent Pikachu sans jamais avoir touché à un jeu vidéo ? La réponse vous donnera la mesure de son emprise culturelle.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
Pokémon, c'est un peu comme si Satoshi Tajiri avait créé un monde parallèle où les insectes peuvent parler et où les enfants peuvent les attraper. Et ce monde, il a réussi à le rendre accessible à tous, des gamins aux adultes, en passant par les stars du sport et même les politiciens. C'est un phénomène sociétal, une utopie onirique qui a transcendé les écrans pour devenir un langage universel. Game Freak, Creatures Inc. et The Pokémon Company ont réussi à créer une machine à rêves bien huilée, et même les critiques les plus acerbes reconnaissent que Pokémon a façonné des vies entières. Alors, quand on voit que Pokémon est sur le point de recevoir le Legend Award, on se dit que cette franchise n'est pas seulement un jeu, mais une partie intégrante de la vie de millions de personnes. Et c'est ça qui fait la différence.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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