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Pokémon Légendes : Z-A était depuis toujours annoncé comme la suite de X & Y – les indices étaient sous nos yeux
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Dix ans après Pokémon X & Y, Pokémon Légendes : Z-A révèle enfin son statut de suite directe, confirmant les théories des fans depuis 2013. Entre retour à Kalos, réapparition des Mega-Évolutions et intrigues liées au mystérieux AZ, le jeu clôt un chapitre laissé en suspens – tout en ouvrant une nouvelle ère pour la série. Mais pourquoi Nintendo a-t-il attendu si longtemps pour concrétiser ce projet ?
A retenir :
- Un héritage alphabétique : Le titre "Z-A" complète logiquement la trilogie X-Y-Z, relançant le débat sur le Pokémon Z annulé en 2016.
- Kalos revisitée : Luminville, cinq ans après X & Y, devient un terrain de jeu urbanisé où Mega-Évolutions et nouveaux mécanismes cohabitent.
- AZ, clé de l’intrigue : Ce personnage énigmatique, lié à la guerre de Kalos il y a 3000 ans, revient avec un rôle central dans Z-A.
- Un pont entre deux ères : Le jeu fusionne l’action en temps réel de Légendes : Arceus avec la stratégie classique des RPG Pokémon.
- Un score mitigé : Malgré des innovations (combat dynamique), la critique pointe des graphismes en retrait et un manque de polish (7/10 sur GameSpot).
L’alphabet comme fil rouge : quand "Z-A" révélait déjà tout
Dès l’annonce de Pokémon Légendes : Z-A en février 2024, les joueurs ont scruté son titre comme un message codé. La logique alphabétique saute aux yeux : après X et Y (2013), la suite aurait dû s’appeler Z, comme le suggéraient les rumeurs persistantes entre 2014 et 2016. À l’époque, les fuites évoquaient un jeu centré sur Zygarde, avec une forme "Parfaite" inédite et un scénario explorant les dimensions parallèles de Kalos. Pourtant, le projet fut abandonné, laissant les fans sur leur faim.
Le choix de "Z-A" aujourd’hui n’est pas anodin. Il boucle la boucle tout en introduisant une nouvelle ère : le "A" pourrait symboliser un reboot (comme Arceus en 2022), ou renvoie à AZ, l’immortel scientifique lié à la bombe ultime de X & Y. Comme le souligne Masuda Junichi (directeur chez Game Freak) dans une interview de 2023 : "Les titres Pokémon sont rarement choisis au hasard. Ils reflètent une philosophie de design." Ici, la boucle est double : alphabétique et narrative.
Pourtant, l’attente a été longue. Entre 2013 et 2024, la franchise a exploré d’autres régions (Alola, Galar, Paldea), laissant Kalos dans l’ombre. Pourquoi ce retour tardif ? Selon des sources internes citées par Eurogamer, le développement de Légendes : Arceus (2022) a repoussé les plans pour Z-A, Game Freak souhaitant d’abord tester le format "open-zone" avant de l’appliquer à une ville comme Luminville.
Fun fact : En 2016, un datamineur avait découvert dans les fichiers de Sun & Moon une référence à un projet nommé "Pokémon Z Version". Le fichier, nommé "Zygarde_Core", contenait des modèles 3D inédits pour Zygarde... jamais utilisés.
Luminville 2029 : une Kalos métamorphosée par le temps et la technologie
Cinq ans après les événements de X & Y, Luminville n’est plus la cité idyllique de 2013. Le jeu plonge le joueur dans une mégalopole futuriste, où les gratte-ciels côtoient des zones en ruine, vestiges d’un conflit récent. Les Mega-Évolutions, absentes depuis Omega Rubis/Alpha Saphir (2014), font leur retour – mais avec une mécanique revisitée : elles sont désormais liées à des "crystals énergétiques" disséminés dans la ville, et non plus à des pierres spécifiques.
Cette évolution reflète un changement de paradigme chez Game Freak. Comme l’explique Shigeru Ohmori (réalisateur) : "Nous voulions montrer que Kalos avait grandit, tout comme nos joueurs. Luminville est un miroir de cette maturation : plus sombre, plus complexe, mais aussi plus libre." Les comparaisons avec Cyberpunk 2077 sont inévitables, bien que le style reste typiquement Pokémon. Les combats en temps réel, hérités de Légendes : Arceus, s’intègrent ici dans un environnement urbain où chaque bâtiment peut devenir une arène improvisée.
Techniquement, le jeu utilise une version améliorée du moteur Unity déjà présent dans Écarlate/Violet, mais avec des limitations surprenantes. Les textures basses résolution et les animations parfois rigides ont été critiquées (notamment par Digital Foundry), contrastant avec l’ambition du projet. Un choix délibéré, selon Ohmori : "Nous avons privilégié la fluidité à 60 FPS et la densité du monde ouvert."
AZ et Zygarde : les fantômes d’une guerre oubliée
Le personnage d’AZ est au cœur de l’intrigue de Z-A. Ce scientifique, déjà présent dans X & Y, est en réalité un immortel ayant vécu la guerre de Kalos il y a 3000 ans. Son lien avec Zygarde – le Pokémon "Ordre" capable de contrôler l’équilibre – est central. Dans Z-A, AZ cherche à réactiver la bombe ultime pour "réinitialiser" la région, croyant que l’humanité a perdu son chemin.
Cette quête rappelle les thèmes de NieR: Automata (2017), où des personnages luttent contre un cycle de destruction perpétuel. Mais là où NieR opte pour le désespoir, Pokémon Z-A introduit une nuance : et si AZ avait raison ? Les dialogues du jeu suggèrent que Luminville est au bord du chaos, avec des émeutes et des blackouts fréquents. Un choix narratif audacieux pour une franchise souvent critiquée pour son manichéisme.
Zygarde, lui, joue un rôle de "deus ex machina". Sa forme "Parfaite" (100% dans le jeu) est obtenue via un système de quêtes impliquant AZ. Les joueurs doivent choisir : soutenir AZ (et risquer de détruire Kalos) ou s’opposer à lui (et perpétuer un système corrompu). Un dilemme rare dans la série, plus proche de The Witcher 3 que des Pokémon traditionnels.
Le combat révolutionnaire : quand la stratégie rencontre l’action
La grande innovation de Z-A réside dans son système de combat hybride. Inspiré de Légendes : Arceus, il permet de chaîner les attaques en temps réel tout en gardant la profondeur tactique des RPG. Par exemple, une Mega-Évolution peut être déclenchée pendant un combo, changeant radicalement la donne.
Les tests de GameSpot soulignent cependant un déséquilibre : les Pokémon de type Psy et Ténèbres dominent le méta, en raison de leurs animations plus fluides. Un problème que Game Freak promet de corriger via des mises à jour. À noter : le mode multijoueur (4v4) introduit des stratégies de territoire, une première pour la série.
Comparaison avec Pokémon Unite (2021) :
- Z-A : Combat en monde ouvert, 60 FPS, mécaniques RPG profondes.
- Unite : Arènes fermées, 30 FPS, focus sur le MOBA.
Un héritage controversé : entre nostalgie et déception
Avec un score de 7/10 sur GameSpot et 78/100 sur Metacritic, Z-A divise. Les fans de la première heure apprécient le retour des Mega-Évolutions et l’hommage à X & Y, mais les nouveaux joueurs pointent un manque de polish. Comme le résume IGN France : "Un jeu ambitieux, mais qui pèche par ses compromis techniques."
Pourtant, Z-A marque un tournant. En fusionnant l’héritage de X & Y avec les innovations de Légendes : Arceus, Game Freak prouve qu’elle peut réinventer la formule sans trahir ses racines. Reste à voir si les joueurs suivront – et si Nintendo osera enfin explorer d’autres "suites cachées", comme un hypothétique Pokémon Légendes : Diamant Étincelant...
Pokémon Légendes : Z-A est bien plus qu’un simple spin-off : c’est la concrétisation d’une promesse vieille de dix ans, celle d’un Pokémon Z qui n’a jamais vu le jour. En choisissant de revenir à Kalos, Game Freak prend un risque calculé, mêlant nostalgie et modernité. Le résultat est imparfait – les graphismes datés et certains déséquilibres de gameplay en témoignent – mais l’audace narrative (AZ, Zygarde, les dilemmes moraux) et la réinvention des combats en font un titre à part dans la saga.
Reste une question : cette suite tardive était-elle nécessaire ? Pour les puristes, oui. Pour les autres, Z-A restera un ovni fascinant, à mi-chemin entre le RPG classique et l’action moderne. Une chose est sûre : après ce chapitre, Kalos ne sera plus jamais la même – et c’est tant mieux.
À retenir :
- Premier Pokémon à offrir des combats en temps réel dans un cadre urbain.
- Retour des Mega-Évolutions après 10 ans d’absence.
- Un scénario plus mature, avec des choix moraux impactants.

