Il y a 2 jours
Pokémon Legends: Z-A pulvérise les records de ventes physiques aux États-Unis – un succès historique pour Nintendo
h2
Un record inattendu dans un marché en mutation
Pokémon Legends: Z-A marque l’histoire du jeu vidéo en réalisant le plus gros lancement physique aux États-Unis depuis 2023, surpassant même The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom. Avec 5,8 millions d’exemplaires vendus en une semaine (hors bundles Switch 2), le jeu prouve que la licence Pokémon reste un phénomène culturel incontournable. Une performance d’autant plus impressionnante qu’elle s’inscrit dans un marché du physique en déclin, tout en confirmant la stratégie audacieuse de Nintendo : un double lancement sur Switch et Switch 2, une région emblématique revisitée (Lumiose City), et un modèle économique hybride incluant un DLC payant (Mega Dimension).
A retenir :
- Record historique : 5,8 millions de ventes physiques en 7 jours aux États-Unis, dépassant Tears of the Kingdom (2023) et Pokémon Écarlate/Violet (2022).
- Stratégie gagnante : Sortie simultanée sur Switch et Switch 2 (ventes bundles non comptabilisées), exploitation nostalgique de Lumiose City (Pokémon X/Y, 2013).
- Modèle économique évolutif : Premier Pokémon "open-world" avec DLC payant (Mega Dimension), inspirée des passes saisonniers (Pokémon GO, The Witcher 3).
- Contexte marché : Succès malgré le déclin du physique (-12% en 2023 selon NPD), prouvant la résilience des licences Nintendo.
- Prochaines étapes : Chiffres dématérialisés et bundles Switch 2 attendus pour confirmer (ou dépasser) ce record.
Un lancement physique qui défie les tendances du marché
Le 28 février 2025 restera une date marquante pour Nintendo. Pokémon Legends: Z-A a réalisé le meilleur démarrage physique aux États-Unis depuis The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom (mai 2023), avec 5,8 millions d’unités écoulées en une semaine, selon les données de Circana (ex-NPD Group) relayées par l’analyste Mat Piscatella. Un exploit d’autant plus remarquable que le marché du jeu physique recule depuis des années : en 2023, les ventes de boîtes ont chuté de 12% aux États-Unis, une tendance accentuée par la démocratisation du dématérialisé et des abonnements comme le Xbox Game Pass ou le Nintendo Switch Online.
Pourtant, Pokémon Legends: Z-A a su inverser la vapeur. Le RPG open-world dépasse non seulement les attentes, mais aussi les performances initiales de ses prédécesseurs directs : Pokémon Écarlate et Violet (2022) avaient écoulé 4,05 millions d’unités physiques lors de leur première semaine en Amérique du Nord. Une progression de près de 43% qui s’explique par plusieurs facteurs, à commencer par l’effet "double plateforme".
Contrairement à Tears of the Kingdom, qui avait bénéficié du lancement de la Switch OLED, Z-A mise sur une sortie simultanée sur Switch (modèle 2017) et Switch 2. Une première pour la franchise, même si les ventes liées à la nouvelle console ne sont pas encore incluses dans ces chiffres. "C’est une stratégie intelligente, commente Piscatella sur BlueSky. Nintendo capitalise sur l’install base massive de la Switch (plus de 140 millions d’unités vendues) tout en préparant la transition vers la Switch 2."
Lumiose City, ou l’art de jouer avec la nostalgie
Autre clé du succès : le choix de la région. Pokémon Legends: Z-A ramène les joueurs à Lumiose City, la métropole emblématique de Pokémon X & Y (2013), mais cette fois en open-world dynamique. Un pari audacieux, car la formule "Légendes" initiée avec Pokémon Legends: Arceus (2022) avait divisé les fans à sa sortie, certains critiquant son côté "inachevé" ou son éloignement des mécaniques classiques de la série. Pourtant, The Pokémon Company a persévéré, affinant le concept pour Z-A : un système de capture repensé, des quêtes secondaires plus riches, et une narration centrée sur le Mega-Évolution, une mécanique absente depuis Pokémon Omega Rubis/Alpha Saphir (2014).
"Ils ont écouté les retours des joueurs, explique Jeff Gerstmann, rédacteur en chef de GameSpot. Z-A corrige les défauts d’Arceus tout en gardant ce qui faisait son charme : la liberté d’exploration et un rythme moins linéaire que les opus traditionnels." Preuve que la recette plaît : les ventes digitales (non communiquées) seraient elles aussi en forte hausse, selon des sources proches de Nintendo.
Un détail amusant : la carte de Lumiose City dans Z-A est quatre fois plus grande que dans X & Y, avec des quartiers inédits et des références subtiles à l’histoire de la franchise. Par exemple, le Laboratoire du Professeur Platane (Pokémon Rubis/Saphir) y est recréé sous forme d’easter egg, tout comme la Tour Prisme, lieu culte de la Génération VI.
Le modèle économique : quand Pokémon adopte (enfin) le live-service
Autre nouveauté majeure : Pokémon Legends: Z-A est le premier jeu de la licence à proposer un DLC payant, nommé Mega Dimension. Prévu pour l’été 2025, ce contenu supplémentaire introduira de nouvelles zones, des Pokémon légendaires inédits, et un mode multijoueur coopératif inspiré des Raids Dynamax de Pokémon Écarlate/Violet. Une évolution logique pour The Pokémon Company, qui observe depuis des années le succès des passes saisonniers dans Pokémon GO (plus de 1 milliard de dollars de revenus annuels).
"C’est une étape naturelle, analyse Serkan Toto, expert du marché japonais. Les joueurs sont habitués aux mises à jour régulières dans les jeux mobiles ou les titres comme Fortnite. Nintendo teste ici un modèle hybride : un jeu complet à la sortie, mais avec des extensions pour prolonger l’engagement." Une approche qui rappelle celle de CD Projekt Red avec The Witcher 3, dont les DLC Hearts of Stone et Blood and Wine avaient relancé les ventes du jeu de base.
Cependant, cette stratégie divise. Certains fans craignent une "monétisation agressive", comme l’exprime @PokeLeaks sur Twitter : "Si Mega Dimension est aussi cher que les passes de Pokémon GO, ça va faire mal. On paie déjà 70$ le jeu de base !" Nintendo devra donc trouver un équilibre pour ne pas aliéner sa communauté, surtout après les critiques sur les performances techniques de Pokémon Écarlate/Violet (bugs, frame rate instable).
Derrière les chiffres : une machine marketing bien huilée
Le succès de Pokémon Legends: Z-A ne doit rien au hasard. Nintendo et The Pokémon Company ont orchestré une campagne marketing d’une ampleur rare, combinant :
- Un teasing mystérieux : dès décembre 2024, des indices étaient disséminés dans les mises à jour de Pokémon GO (apparition de Mega-Lucario en raid).
- Un partenariat avec McDonald’s : comme pour Écarlate/Violet, des Happy Meal "Pokémon" ont envahi les États-Unis en janvier 2025, avec des figurines exclusives de Mega-Évolutions.
- Un événement live : le 20 février, un Pokémon Presents a révélé 15 minutes de gameplay inédit, générant 2,3 millions de vues sur YouTube en 24h.
- Une édition collector ultra-limitée : le bundle "Édition Mega-Lucario" (Switch 2 + jeu + figurine) s’est vendu en moins de 3 heures sur le site officiel.
Résultat : selon Google Trends, les recherches pour "Pokémon Legends Z-A" ont explosé de 450% la semaine de sa sortie, dépassant même l’engouement pour Hogwarts Legacy en 2023. "Nintendo a transformé un lancement de jeu en phénomène culturel, résume Piscatella. Ils savent créer de l’urgence, même pour une licence vieille de 28 ans."
Et demain ? Les défis qui attendent Z-A
Si les chiffres physiques sont déjà historiques, plusieurs inconnues subsistent :
- L’impact des ventes dématérialisées : Traditionnellement, les jeux Pokémon se vendent à 60% en physique et 40% en digital. Si cette proportion se confirme, Z-A pourrait frôler les 10 millions d’unités en deux semaines.
- L’effet Switch 2 : Les bundles console + jeu devraient booster les ventes, mais leur impact réel ne sera connu qu’en avril 2025, date du prochain rapport Circana.
- La réception critique : Avec un 87/100 sur Metacritic (basé sur 50 tests), le jeu est acclamé, mais certains médias pointent des problèmes de stabilité sur Switch 2 (chutes de FPS en mode portable).
- La concurrence : The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom (prévu en juin 2025) pourrait capter une partie de l’attention des joueurs.
Enfin, une question persiste : ce record est-il reproductible ? "Pokémon est une licence à part, tempère Toto. Peu de franchises peuvent générer un tel engouement. Mais si Nintendo parvient à maintenir ce niveau avec la Génération X (prévue pour 2026), ce sera un vrai tour de force."
Avec Pokémon Legends: Z-A, Nintendo et The Pokémon Company viennent de signer l’un des lancements les plus marquants de la décennie. Au-delà des 5,8 millions de ventes physiques, c’est la démonstration qu’une licence vieillissante peut se réinventer : en jouant sur la nostalgie (Lumiose City), en osant des innovations gameplay (open-world, Mega-Évolutions dynamiques), et en adoptant un modèle économique moderne (DLC, double plateforme).
Reste à voir si ce succès tiendra sur la durée, surtout avec l’arrivée imminente de la Switch 2 et de nouveaux concurrents. Une chose est sûre : en 2025, Pokémon prouve qu’il reste le roi du jeu vidéo, toutes générations confondues. Et avec près de 500 millions de jeux vendus depuis 1996, la saga n’a visiblement pas fini de battre des records.

