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**Rizz Dungeon** : quand Snoozy Kazoo troque les navets pour des créatures sulfureuses – un virage à 180° qui intrigue
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Après le succès inattendu de Turnip Boy, le petit studio Snoozy Kazoo surprend avec Rizz Dungeon: Skeleton Key to My Heart, un mélange explosif de roguelite, dating sim et dark fantasy. Exit les champs de navets et les couleurs pastel : place aux donjons gothiques, aux créatures hybrides à séduire, et à une bande-son synthwave qui promet de hanter les joueurs dès 2026. Un pari audacieux, entre humour noir et tension narrative, qui pourrait bien redéfinir les attentes autour des jeux indie "feel-good".
A retenir :
- Un virage à 180° : Snoozy Kazoo abandonne l’univers mignon et agricole de Turnip Boy pour plonger dans un dark fantasy érotico-horrifique, avec des créatures à séduire pour survivre.
- Gameplay hybride inédit : entre roguelite (comme Hades), dating sim (inspiré de Persona 5) et donjon crawler (à la Darkest Dungeon), où chaque relation influence combats et narration.
- "Personnalités jalouses" : un système social dynamique où les choix du joueur déclenchent rivalités, trahisons… et fins alternatives.
- Une identité sonore marquante : bande-son synthwave-gothique composée par un vétéran de Hades, pour une ambiance à mi-chemin entre Hotline Miami et Castlevania.
- Sortie prévue en 2026 : un développement ambitieux qui mise sur l’originalité pour percer dans un marché indie ultra-concurrentiel.
De Turnip Boy à Rizz Dungeon : comment un studio indie ose tout casser
Imaginez un développeur connu pour son jeu de ferme mignon annoncer soudain un titre où il faut séduire des filles-monstres dans des donjons maudits pour survivre. C’est pourtant le pari fou de Snoozy Kazoo, le petit studio derrière Turnip Boy Commits Tax Evasion (2022), un succès critique salué pour son humour absurde et son chara-design attendrissant. Deux ans plus tard, le contraste est saisissant : exit les navets anthropomorphes et les décors champêtres, bienvenue dans Rizz Dungeon: Skeleton Key to My Heart, un mélange de roguelite, dark visual novel et gestion de harem monstrueux. Un changement de cap si radical qu’il en devient fascinant.
Pour comprendre cette métamorphose, il faut remonter à l’ADN du studio. Snoozy Kazoo s’est construit sur des jeux accessibles, drôles et colorés, mais avec une touche subversive – comme ce titre où un légume commet des fraudes fiscales. Avec Rizz Dungeon, ils poussent cette veine satirique à son paroxysme, en explorant des thèmes comme la manipulation affective, la survie sociale et l’érotisme horrifique, le tout enveloppé dans une esthétique gothique cyberpunk. Comme l’explique Kayla Kazoo, cofondatrice du studio, dans une interview à PC Gamer : 〈"On voulait créer un jeu où l’intimité est une arme, et où chaque relation a un coût. Pas juste un dating sim, mais une expérience où le joueur doit gérer des dynamiques toxiques pour avancer."〉
"Séduire ou mourir" : quand le dating sim rencontre le roguelite
Le cœur de Rizz Dungeon repose sur une mécanique inédite : la séduction comme système de progression. Ici, pas de niveau à monter ou d’objets à collectionner – votre survie dépend de votre capacité à charmer une douzaine de créatures hybrides, chacune dotée de personnalités, désirs et jalousies mal placées. Imaginez un croisement entre Persona 5 (pour les relations sociales), Darkest Dungeon (pour la gestion du stress et des faiblesses) et Boyfriend Dungeon (pour le côté parodique assumé), le tout saupoudré d’une bonne dose de cynisme lovecraftien.
Concrètement, le joueur incarne un·e aventurier·ère piégé·e dans une posada maudite (une auberge entre deux mondes), où chaque créature séduite rejoint son équipe… à condition de ne pas négliger les autres. Le système de 〈"personnalités jalouses"〉 introduit une couche stratégique : ignorer trop longtemps une partenaire peut la pousser à saboter vos combats, tandis qu’un excès d’attention envers une autre pourrait déclencher des crises de possessivité. 〈"C’est un peu comme gérer un harem dans un reality show, mais avec des enjeux de vie ou de mort"〉, résume un testeur ayant essayé une démo lors de la Gamescom 2023.
Les combats, eux, s’appuient sur un système de cartes et de compétences liées aux affinités. Par exemple, séduire une succube vampire pourrait débloquer des attaques basées sur le drain de vie, tandis qu’une relation avec une harpie cybernétique offrirait des capacités de contrôle mental. À noter : les dialogues, écrits dans un style 〈"téléroman gothique"〉 selon les développeurs, rappellent les visual novels japonais, mais avec une touche western plus acide – pensez à un mélange entre Doki Doki Literature Club! et Disco Elysium.
Derrière les ombres : l’inspiration Boyfriend Dungeon… en bien plus sombre
Impossible de parler de Rizz Dungeon sans évoquer Boyfriend Dungeon (2021), le jeu de Kitfox Games où l’on drague littéralement des armes pour les utiliser en combat. Mais là où ce dernier misait sur un ton léger et inclusif, Snoozy Kazoo opte pour une approche beaucoup plus adulte et ambiguë. 〈"On adore Boyfriend Dungeon, mais on voulait explorer la face obscure de ces dynamiques : et si séduire ces créatures avait un prix ? Et si elles vous manipulaient autant que vous les manipulez ?"〉, confie un membre de l’équipe.
Cette dualité se retrouve dans le design des créatures : loin des archétypes "kawaii" ou des clichés de monster girls, les personnages de Rizz Dungeon oscillent entre beauté envoûtante et horreur lovecraftienne. Prenez Valentina, une nécromancienne aux allures de pin-up des années 1920, dont les robes cachent des membres squelettiques ; ou Rust, une golem rouillée au discours poétique, capable de fondre en larmes (littéralement) si le joueur la blesse. Chaque design raconte une histoire, et les animations – comme les transformations monstrueuses lors des crises de jalousie – promettent d’être 〈"à la fois magnifiques et dérangeantes"〉, d’après les premiers retours.
Une bande-son qui promet de hanter les joueurs
Pour accompagner cette ambiance sulfureuse et sensuelle, Snoozy Kazoo a fait appel à Dana Berry, compositeur ayant travaillé sur Hades et Inscryption. Le résultat ? Une OST synthwave-gothique qui mélange 〈"des nappes électroniques dignes de Carpenter Brut et des chœurs liturgiques déformés"〉, comme le décrit Berry dans un making-of publié sur Bandcamp. Les morceaux évoluent dynamiquement en fonction des relations du joueur : une mélodie languissante et romantique pour les moments de séduction, des rythmes industriels agressifs lors des trahisons.
Deux titres ont déjà fuité lors d’un stream de développement :
- "Bone Appétit" : un morceau jazz noir aux cuivres distordus, joué lors des dîners à la posada.
- "Jealousy in F Minor" : une piste électro-orchestrale qui accompagne les crises de rage des créatures abandonnées.
2026 : un pari risqué dans un marché indie saturé
Avec une sortie prévue pour mi-2026, Rizz Dungeon arrive dans un paysage où les roguelites et dating sims pullulent. Pourtant, son approche hybride et sans concession pourrait bien le distinguer. 〈"Soit les joueurs adorent le mélange des genres, soit ils détestent. Mais au moins, on ne passera pas inaperçus."〉, assume Kayla Kazoo. Les premiers tests internes suggèrent un jeu 〈"addictif, mais psychologiquement éprouvant"〉 – certains testeurs avouent avoir 〈"ressenti de la culpabilité à négliger certaines créatures"〉, preuve que le système de relations fonctionne.
Reste une question : qui est le public cible ? Les fans de Turnip Boy risquent d’être surpris par ce virage dark et mature, tandis que les habitués des roguelites classiques pourraient bouder un titre où la séduction prime sur l’action pure. Mais c’est précisément ce flou artistique qui rend le projet excitant. Comme le note le site Indie Games Plus : 〈"Snoozy Kazoo ne cherche pas à plaire à tout le monde. Ils créent un jeu pour ceux qui en ont marre des recettes toutes faites."〉
En attendant, le studio prépare une démo jouable pour la PAX West 2024, ainsi qu’une campagne Kickstarter prévue pour l’automne. Avec un budget estimé à 500 000 dollars (contre 50 000 pour Turnip Boy), l’enjeu est de taille. Mais si Rizz Dungeon tient ses promesses, il pourrait bien devenir le jeu culte improbable de 2026 – un ovni où l’amour, la trahison et la survie ne font qu’un.

