Il y a 45 jours
Routine : Le cauchemar lunaire des années 80 renaît enfin en 2025 – Un miracle du jeu vidéo ?
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Après 14 ans d'attente et un développement digne d'un thriller, Routine – ce jeu d'horreur science-fiction inspiré des chefs-d'œuvre des années 80 – sortira fin 2025 sur PC et Xbox Series X|S (avec une intégration Day One au Game Pass). Entre ambiance rétro oppressante, mécaniques de survie innovantes et un parcours de développement digne d'un film, ce titre pourrait bien devenir la surprise de l'année. Mais après tant d'années, le résultat sera-t-il à la hauteur des attentes ?
A retenir :
- 14 ans après son annonce : *Routine* ressuscite après un développement marqué par des retards, une campagne Kickstarter avortée et une refonte complète sous Unreal Engine 5.
- Un hommage terrifiant aux années 80 : entre *Alien* et *The Thing*, le jeu mise sur une direction artistique rétro, une bande-son angoissante (compositeurs de *SOMA*) et des mécaniques de survie sans HUD.
- Un gameplay immersif et stressant : gestion réaliste de l’inventaire, créatures aux comportements imprévisibles, et des choix tactiques inspirés de *System Shock* et *Dead Space*.
- Un budget modeste, une ambition folle : développé avec moins de 5 millions d’euros, *Routine* évite le piège du *early access* et mise tout sur son atmosphère unique.
- Une sortie miraculeuse : après des années de silence, Lunar Software parvient à finaliser le projet, prouvant que certains "vaporwares" peuvent renaître de leurs cendres.
- Disponible dès le lancement sur Game Pass : une opportunité pour les joueurs de découvrir ce titre sans risque, sur Xbox Series X|S et PC.
- Un symbole d’espoir pour les jeux "maudits" : aux côtés de *Silksong* et *Beyond Good & Evil 2*, *Routine* pourrait marquer le retour des projets longtemps abandonnés.
Il y a des jeux qui semblent condamnés à hanter les forums et les discussions de joueurs, comme des fantômes refusant de disparaître. Routine en fait partie. Annoncé en 2011 par le petit studio britannique Lunar Software, ce projet d’horreur science-fiction avait tout pour devenir un nouveau *Duke Nukem Forever* : des années de silence, des rumeurs d’annulation, et une communauté de fans accrochés malgré tout. Pourtant, contre toute attente, le cauchemar lunaire renaît. Lors de la gamescom 2024, une bande-annonce inédite a confirmé ce que personne n’osait plus espérer : Routine sortira bel et bien en Q4 2025, sur PC et Xbox Series X|S, avec une intégration Day One au Game Pass. Un vrai miracle ? Ou le début d’une nouvelle déception ?
"On n’est pas sur la Lune… On est en enfer" : Quand *Alien* rencontre *1984* dans un cauchemar interactif
Imaginez un mélange entre l’angoisse claustrophobe d’*Alien*, l’esthétique glaciale de *The Thing* (1982), et la dystopie high-tech de *1984*. Ajoutez à cela une pincée de *System Shock* pour le côté survie spatiale, et une touche de *SOMA* pour l’ambiance sonore, et vous obtenez Routine. Le jeu vous place dans la combinaison d’un cosmonaute isolé sur une base lunaire abandonnée, où chaque couloir métallique résonne de bruits inexplicables, et où chaque terminal hacké pourrait être votre dernier.
Ce qui frappe dès les premières images, c’est son identité visuelle ultra-marquée : des néons bleus froids, des écrans cathodiques crépitants, et une architecture industrielle qui rappelle les décors de *Moon* (2009) ou *Event Horizon*. Pas de monstres grotesques ici, mais des créatures extraterrestres aux mouvements saccadés, dont le design évoque une fusion entre H.R. Giger et les ombres mouvantes de *Amnesia*. Le studio promet une IA dynamique : les ennemis réagiront à vos actions, se cachant dans les conduits ou coupant l’électricité pour vous piéger.
Côté gameplay, Routine mise sur l’immersion totale :
→ Pas de HUD : votre santé, votre inventaire et vos objectifs s’affichent de manière diégétique (via des écrans ou des sons).
→ Un système d’inventaire réaliste : chaque objet occupe un espace physique (comme dans *Resident Evil* classique), forçant le joueur à gérer ses ressources avec parcimonie.
→ Des outils polyvalents : un pistolet à clous pour bricoler des armes, un scanner pour détecter les menaces, et un terminal de hack pour contourner les systèmes de sécurité.
→ Une bande-son oppressante : signée par des compositeurs ayant travaillé sur *SOMA*, elle alterne silences pesants et sursauts sonores pour maintenir une tension constante.
Le résultat ? Une expérience qui se veut aussi stressante que cinématographique, où chaque décision compte. Faut-il affronter la créature avec une arme de fortune, ou se cacher dans l’ombre en espérant qu’elle passe son chemin ? Le jeu semble promettre une liberté tactique rare dans le genre, à mi-chemin entre *Dead Space* et *Prey* (2017).
Derrière le rideau : Comment un jeu "maudit" a survécu à 14 ans d’enfer
Si *Routine* sort enfin, c’est rien moins qu’un miracle industriel. Retour sur un développement digne d’un roman noir.
2011 : L’annonce tonitruante
Tout commence sur les forums et les réseaux sociaux, où Lunar Software – un studio alors inconnu – dévoile les premières images d’un jeu d’horreur spatial au style rétro. La réaction est immédiate : les joueurs sont séduits par son ambiance unique, entre *Alien* et *Tron*. Une campagne Kickstarter est lancée… et échoue lamentablement. Trop ambitieux, trop niche. Le projet semble mort-né.
2013-2017 : Les années de silence
Pendant près de cinq ans, plus aucune nouvelle. Les rumeurs vont bon train : le jeu est annulé, l’équipe a disparu, les assets ont été vendus à un autre studio. Pourtant, en coulisses, une poignée de développeurs continue de travailler, sans salaire, sur leur temps libre. Une passion folle, ou une obsession dangereuse ?
2018 : La refonte qui sauve tout (ou presque)
Le tournant arrive avec une décision radicale : abandonner leur moteur maison (trop limité) pour basculer sur Unreal Engine 5. Un choix risqué, qui implique de tout recommencer – modèles 3D, animations, effets. Mais c’est aussi une bouffée d’oxygène : le jeu gagne en fluidité, en éclairage dynamique, et en possibilités techniques. Le budget, lui, reste dérisoire : moins de 5 millions d’euros, une misère comparée aux blockbusters du secteur.
2020-2024 : Le grand blackout
Nouvelle période de silence. Cette fois, c’est stratégique : après des années de communication chaotique, Lunar Software décide de disparaître des radars. Pas de trailers, pas d’interviews, juste un compte Twitter endormi. Une tactique à haut risque, mais qui paie : en août 2024, la bande-annonce de la gamescom crée l’effet d’une bombe. Les joueurs, incrédules, réalisent que le jeu existe toujours.
Aujourd’hui, la question brûle les lèvres : ce calvaire en valait-il la peine ? Certains y voient un symbole d’espoir pour les petits studios, d’autres un exemple à ne pas suivre. Une chose est sûre : Routine est désormais le jeu le plus attendu de 2025… et aussi le plus mystérieux.
Game Pass, Unreal Engine 5 et budget serré : Les paris fous de Lunar Software
Dans un marché dominé par les AAA à 200 millions de dollars, Routine fait figure d’ovni. Comment un jeu développé par une poignée de passionnés, avec un budget 20 fois inférieur à celui d’un *Call of Duty*, peut-il espérer percer ?
Le pari du Game Pass
La réponse tient en trois mots : Xbox Game Pass. En s’associant à Microsoft, Lunar Software s’assure une visibilité immédiate auprès de millions de joueurs. Une stratégie intelligente, qui rappelle le succès de titres comme *Pentiment* ou *Hi-Fi Rush* – des jeux niche, mais portés par l’abonnement. Reste à savoir si l’atmosphère rétro de *Routine* séduira un public habitué aux graphismes ultra-réalistes.
Unreal Engine 5 : Une épée à double tranchant
Le passage à UE5 a sauvé le projet… mais il a aussi complexifié la donne. Le moteur permet des effets de lumière spectaculaires (les reflets sur les combinaisons spatiales sont à couper le souffle), mais il exige aussi une optimisation minutieuse pour tourner sur des configs moyennes. Les joueurs PC devront-ils investir dans une RTX 4080 pour profiter pleinement de l’expérience ? Le studio reste évasif.
Un budget de 5 millions : Génie ou folie ?
Avec moins de 5 millions d’euros, Routine coûte moins cher qu’un épisode de *The Last of Us*… en marketing. Pourtant, le jeu semble ambitieux :
→ Des environnements détaillés (la base lunaire est entièrement explorable).
→ Une IA complexe pour les créatures.
→ Une bande-son originale (enregistrement d’un orchestre).
→ Un système de physique réaliste (les objets réagissent aux explosions, à la gravité lunaire).
Comment ont-ils fait ? En misant sur :
- Des assets réutilisés et optimisés (certains modèles 3D datent de 2016, mais ont été retravaillés).
- Une équipe réduite (moins de 15 personnes en 2024).
- Un développement "lean" : pas de gaspillage, pas de fonctionnalités inutiles.
Reste la question cruciale : à quoi ressemble un jeu "AAA" avec un budget indie ? Les premières images suggèrent un style artistique si fort qu’il compense les limites techniques. Mais certains observateurs restent sceptiques. "C’est joli, mais est-ce que ça tiendra 10 heures de gameplay ?", interroge un journaliste de *Canard PC*.
Entre espoirs et scepticisme : *Routine* peut-il devenir le *SOMA* de 2025 ?
Les comparaisons avec *SOMA* (2015) sont inévitables. Comme le jeu de Frictional Games, *Routine* mise sur :
→ Une narration environnementale (l’histoire se découvre via des logs audio et des notes).
→ Une ambiance sonore angoissante.
→ Des thèmes philosophiques (la solitude, la folie, la survie dans l’espace).
Pourtant, là où *SOMA* était linéaire et narratif, *Routine* promet une exploration plus libre, avec des choix impactant la fin.
Les points forts qui font rêver :
✅ Une direction artistique unique, entre rétro et futuriste.
✅ Un gameplay immersif (pas de HUD, gestion réaliste de l’inventaire).
✅ Une bande-son signée par des vétérans de l’horreur.
✅ Une sortie Day One sur Game Pass, garantissant une large audience.
Les risques qui inquiètent :
⚠️ Un développement trop long : le jeu sera-t-il dépassé à sa sortie ?
⚠️ Un budget limité : les animations et l’IA seront-elles à la hauteur ?
⚠️ Une communication trop discrète : le studio cache-t-il des problèmes ?
⚠️ La concurrence : *Alien: Rogue Incursion* et *System Shock Remake* sortent aussi en 2025.
Pour Julien Chièze (journaliste chez *JeuxVideo.com*), "Routine a tout pour devenir un culte… ou un flop. Tout dépendra de sa durée de vie et de sa stabilité technique. Si le jeu tient ses promesses, ce sera un petit chef-d’œuvre. Sinon, ce sera un nouveau *The Day Before*".
Une chose est sûre : après 14 ans d’attente, les joueurs mériteront enfin de poser les mains sur ce titre. Et si *Routine* s’avère à la hauteur, ce sera bien plus qu’un jeu. Ce sera la preuve que les miracles existent.
Fin 2025, les joueurs auront enfin la réponse à une question qui les hante depuis 2011 : *Routine* était-il un rêve inaccessible, ou un cauchemar en devenir ? Entre son ambiance rétro hypnotique, son gameplay audacieux et son histoire de développement digne d’un film, le jeu a déjà tout d’une légende. Reste à voir si, une fois les manettes en main, l’expérience tiendra ses promesses. Une chose est certaine : dans un paysage vidéoludique souvent critiqué pour son manque d’originalité, *Routine* arrive comme une bouffée d’air frais… ou peut-être comme un dernier soupir avant l’oubli. À vous de jouer, cosmonaute. La Lune vous attend.