Actualité

Scarface: The World Is Yours - Le Retour Énigmatique d’un Classique Oublié
Actualité

Il y a 7 jours

Scarface: The World Is Yours - Le Retour Énigmatique d’un Classique Oublié

Un classique controversé refait surface dans des circonstances troubles

Scarface: The World Is Yours, le jeu culte inspiré du film mythique d’Al Pacino, revient 18 ans après sa sortie originale sur Steam et Epic Games Store — mais sous l’égide d’un éditeur inconnu, EC Digital, sans validation apparente d’Universal, détenteur des droits. Entre retrait précipité de l’Epic Store, silence des ayants droit et opacité totale sur les conditions de cette réédition, ce retour soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Un mystère qui rappelle les zones d’ombre de l’industrie du jeu vidéo, entre licences abandonnées et opportunismes douteux.

A retenir :

  • Un retour surprise après 18 ans d’absence : Scarface: The World Is Yours réapparaît sur Steam et Epic Games Store, sans annonce officielle.
  • EC Digital, un éditeur fantôme : Aucune trace digitale crédible, pas de site web, pas de historique — qui se cache derrière cette réédition ?
  • Universal reste muet : Le géant des médias, propriétaire de la licence Scarface, n’a ni confirmé ni démenti la légitimité du projet.
  • Un lancement chaotique : Le jeu a été retiré en urgence de l’Epic Games Store, avant d’y revenir… sans explication.
  • Un cas d’école des rééditions troubles : Entre droits flous et marketing opaque, ce retour interroge sur les dérives des relances de licences.

18 ans plus tard : le retour improbable d’un jeu maudit

Sorti en 2006 sur PS2, Xbox et PC, Scarface: The World Is Yours était bien plus qu’un simple jeu adapté du film de Brian De Palma. Développé par Radical Entertainment (les créateurs de Prototype et The Incredible Hulk: Ultimate Destruction), il proposait une suite alternative à l’histoire de Tony Montana, où le parrain survivait à l’assaut final de son manoir. Une audace narrative rare pour l’époque, couplée à un gameplay open-world brutal, entre gestion de territoire, corruption policière et guerres de gangs.

Pourtant, malgré un accueil critique positif (notamment pour son ton cynique et son ambiance années 80 fidèle au film), le jeu a rapidement sombré dans l’oubli. Les raisons ? Un manque de support post-lancement, une concurrence féroce (avec des titres comme GTA: Vice City encore frais dans les mémoires), et surtout, des problèmes de licence récurrents. Universal, propriétaire des droits, n’a jamais semblé très pressé de relancer le titre… jusqu’à ce retour surprise en 2024.


Mais cette résurrection a un goût amer. Contrairement à des rééditions classiques comme Grand Theft Auto: The Trilogy ou Mafia: Definitive Edition, Scarface: The World Is Yours réapparaît sans communiqué de presse, sans trailer, et surtout, sans la bénédiction claire de son ayants droit. Pire : son éditeur, EC Digital, est une énigme totale.

EC Digital : qui se cache derrière cet éditeur fantôme ?

Une recherche rapide sur EC Digital donne des résultats… vide. Pas de site web officiel, pas de compte Twitter ou LinkedIn, pas d’historique de jeux publiés. La seule trace tangible ? Une page Steam créée en 2024, avec pour seul titre à son actif : Scarface: The World Is Yours. Même les bases de données spécialisées comme MobyGames ou IGDB ne référencent pas cet éditeur.

Plusieurs hypothèses circulent parmi les joueurs et observateurs :

  • Un shell company : Une coquille vide créée pour contourner les droits, comme cela arrive parfois avec des rééditions de niche.
  • Un partenariat non officiel : EC Digital aurait pu obtenir une licence limitée, sans que Universal ne communique dessus.
  • Une erreur administrative : Le jeu aurait été mis en ligne par mistake, avant qu’on ne réalise l’absence de droits clairs.

Le plus troublant reste le silence d’Universal. Contactés par plusieurs médias, dont PC Gamer et Kotaku, les représentants du studio n’ont ni confirmé ni infirmé leur implication. Une attitude pour le moins étrange, quand on sait à quel point les géants du divertissement protègent通常 leurs licences (cf. les poursuites contre les mods ou les fan-games non autorisés).


Pour ajouter au mystère, le jeu a été retiré puis réintégré sur l’Epic Games Store en l’espace de quelques heures, sans explication. Un scénario qui rappelle le cas de P.T. (la démo annulée de Silent Hills), où les plateformes avaient dû intervenir en urgence pour supprimer un contenu publié sans autorisation. Sauf que cette fois, le jeu est toujours disponible… pour l’instant.

"Le Roi est Mort, Vive le Roi" : comment un jeu disparu peut-il revenir ?

La question des droits d’auteur dans le jeu vidéo est un vrai casse-tête. Contrairement au cinéma, où les ayants droit sont clairement identifiés, les licences de jeux peuvent changer de mains plusieurs fois, se perdre dans des faillites (comme avec THQ), ou finir abandonnées faute d’intérêt commercial.

Dans le cas de Scarface, plusieurs acteurs sont en jeu :

  • Universal : Détient les droits sur le film et son univers, mais pas forcément sur le code source du jeu.
  • Radical Entertainment : Le studio original, aujourd’hui propriété d’Activision, qui pourrait détenir des droits partiels.
  • Vivendi Games : L’éditeur d’origine, racheté par Activision Blizzard, ce qui complique encore la donne.

Dans ce genre de situations, il arrive que des sous-licences soient vendues à des éditeurs tiers, sans que le grand public en soit informé. C’est peut-être le cas ici… ou alors, EC Digital a simplement profité d’un vide juridique pour publier le jeu en espérant passer sous les radars.


Un précédent existe : en 2019, le jeu The Warriors (adaptation du film de Walter Hill) avait refait surface sur Steam après des années d’absence, publié par un éditeur obscur nommé Rockstar Games (Classic) — une entité fantôme créée par Take-Two pour contourner des problèmes de droits. Scarface pourrait-il suivre le même chemin ?

Les joueurs dans l’expectative : entre nostalgie et méfiance

Sur les réseaux, les réactions sont partagées. D’un côté, les fans de la première heure, comme @RetroGamerFR sur Twitter, exultent : "Enfin ! Un des meilleurs jeux de gangsters des années 2000 qui revient ! Les combats à la machette, l’ambiance Miami Vice… Quel kiff !". De l’autre, les sceptiques pointent du doigt l’opacité du projet : "Vous allez vraiment donner 20 balles à un éditeur qui n’existe pas ? À vos risques et périls…", commente un utilisateur Reddit.

Les craintes sont multiples :

  • Un jeu non optimisé : Sans support technique clair, qui garantit que le titre fonctionne sur les PC modernes ?
  • Un retrait définitif : Si Universal décide de faire valoir ses droits, les acheteurs pourraient se retrouver avec un jeu injouable du jour au lendemain (comme ce fut le cas pour Alan Wake lors de son retrait temporaire).
  • Une arnaque déguisée : Certains évoquent même la possibilité d’un fake listing, où le jeu serait en réalité une version piratée rebrandée.

Pourtant, malgré ces risques, les ventes semblent au rendez-vous. Selon les données de SteamDB, le jeu a atteint un pic de 5 000 joueurs simultanés dans les 48h suivant sa réapparition — un score honorable pour un titre aussi ancien. Preuve que la nostalgie a encore un pouvoir puissant, même face à l’incertitude.

Et si c’était un coup marketing ? La théorie du "streisand effect"

Certains observateurs, comme le journaliste Jason Schreier (Bloomberg), avancent une théorie audacieuse : et si ce lancement chaotique était volontaire ?

L’idée ? Créer un buzz organique autour du jeu en jouant sur le mystère, puis révéler ensuite une édition remasterisée officielle — avec Universal en partenaire. Une stratégie risquée, mais qui rappelle le "Streisand Effect" (où une tentative de censure finit par amplifier la visibilité d’un contenu).

Des indices étayent cette hypothèse :

  • Le timing coïncide avec les 40 ans du film Scarface (sorti en 1983), une date anniversaire parfaite pour une relance.
  • Universal a récemment renouvelé ses efforts sur la licence, avec un reboot cinématographique en développement (confié à Luc Besson).
  • L’absence de communication pourrait être un leurre pour tester l’intérêt du public avant un vrai annonce.

Si cette théorie se confirme, ce serait un coup de maître. Mais en attendant, les joueurs restent dans le flou… et les porte-monnaie dans l’expectative.

Que faire si vous voulez acheter le jeu ? Nos conseils

Face à cette situation inédite, voici quelques recommandations pour les joueurs tentés par l’aventure :

  • Attendez quelques jours : Si Universal ou EC Digital sortent du silence, la situation pourrait éclaircir.
  • Privilégiez Steam : Contrairement à Epic, Valve a une politique de remboursement plus souple (2h de jeu max).
  • Vérifiez les avis : Les premiers retours sur les forums indiquent que le jeu fonctionne, mais avec des bugs mineurs (résolution, compatibilité contrôleurs).
  • Sauvegardez vos données : En cas de retrait, une copie locale (via Steam’s backup) pourrait vous sauver.
  • Méfiez-vous des clés tiers : Des sites comme G2A ou Kinguin pourraient profiter de la confusion pour vendre des clés frauduleuses.

Enfin, pour les puristes, une alternative existe : le modding. La communauté PC a déjà créé des patches non officiels pour faire tourner le jeu original (disponible en occasion) sur Windows 10/11. Un projet comme Scarface: The World Is Yours – Reborn (sur Nexus Mods) offre même des textures HD et un support 4K.

Scarface: The World Is Yours est de retour, mais dans des conditions si troubles qu’elles éclipseraient presque le jeu lui-même. Entre éditeur fantôme, silence des ayants droit et lancement chaotique, cette réédition ressemble davantage à un thriller juridique qu’à une simple relance commerciale. Pourtant, derrière le mystère, se cache une question plus large : que deviennent les jeux abandonnés quand personne ne veut — ou ne peut — en assumer la paternité ?

Une chose est sûre : que ce soit un coup de poker marketing ou une erreur administrative, ce retour a déjà accompli l’essentiel. Il a remis Scarface sur le devant de la scène, rappelant à tous que certains jeux, comme certains gangsters, refusent de mourir. Reste à savoir si Tony Montana aura, cette fois, une fin heureuse… ou si son empire s’effondrera une fois de plus sous le poids des trahisons.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Scarface: The World Is Yours" est de retour, mais qui est ce mystérieux EC Digital ? Un éditeur fantôme ou un coup marketing ? Les joueurs sont dans le flou, mais la nostalgie a toujours un pouvoir. À vos risques et périls, les fans !
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

Ils en parlent aussi