Il y a 26 jours
Slay the Spire 2 : Pourquoi le report à 2026 pourrait tout changer pour les *roguelike deckbuilders*
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Un report qui cache une révolution ?
Mega Crit surprend en repoussant Slay the Spire 2 à mars 2026, invoquant un besoin de polish et une ambition démesurée. Derrière ce délai se cachent des mécaniques inédites : les Actes alternatifs (doublant les environnements et les stratégies) et des réactions en chaîne entre cartes, promettant une rejouabilité sans précédent. Mais ce pari audacieux, inspiré de Hades et Monster Train, saura-t-il transformer l’attente en chef-d’œuvre ? Décryptage des coulisses d’un report qui pourrait bien redéfinir les roguelike deckbuilders.
A retenir :
- 2026, l’année de tous les dangers : Mega Crit repousse l’*early access* d’un an pour éviter un *"Slay the Spire 1.5"* et viser une réinvention du genre, avec un contenu *"beaucoup plus dense"*.
- Actes alternatifs : Overgrowth (jungle carnivore) vs. Underdocks (égouts marins) – deux fois plus d’ennemis, de boss et de synergies dès le premier niveau, avec des mécaniques adaptées à chaque environnement.
- Effets domino : Les cartes interagissent désormais via des réactions contextuelles (ex. : poison contagieux, feu propagateur), variant selon l’Acte en cours – un système inspiré de Monster Train mais poussé plus loin.
- Philosophie "quality-first" : Comme Into the Breach (Subset Games), Mega Crit refuse la précipitation, assumant un report pour "donner au jeu ce qu’il mérite".
- Inspirations croisées : Mélange des branches narratives de Hades avec la profondeur stratégique du premier Slay the Spire, le tout saupoudré d’aléas environnementaux inédits.
- Le risque du "trop ambitieux" : Certains fans craignent un feature creep (emballement des fonctionnalités), mais le studio promet un équilibre entre innovation et accessibilité.
"Un an de plus… pour un jeu deux fois plus grand"
La nouvelle est tombée comme un couperet sur la communauté des deckbuilders : Slay the Spire 2 n’arrivera pas en early access avant mars 2026, soit un retard d’un an par rapport aux prévisions initiales. Contrairement aux reports spectaculaires de Hollow Knight: Silksong ou The Last Guardian, où les silences radio nourrissaient les spéculations, Mega Crit a choisi la transparence. Dans un communiqué Steam sobre mais détaillé, le studio évoque des "aléas personnels", une "vision créative qui a pris de l’ampleur", et surtout, un besoin viscéral de polish.
*"On pourrait sortir quelque chose de jouable dès 2025, mais ce ne serait pas à la hauteur de ce que les joueurs méritent"*, confie l’équipe. Une philosophie qui rappelle étrangement celle de Subset Games pour Into the Breach – un autre roguelike tactique où chaque mécanisme, chaque pixel semblait avoir été pesé au gramme. Mais ici, l’enjeu est différent : Slay the Spire 2 ne se contente pas de perfectionner une formule existante. Il cherche à la réinventer.
Pour comprendre ce report, il faut plonger dans ce que Mega Crit appelle "l’ADN étendu" du jeu. Le premier opus, sorti en 2019, avait séduit par son équilibre millimétré et son accessibilité trompeuse (simple à prendre en main, mais profond comme un océan). Cette fois, le studio mise sur une densité de contenu inédite – et c’est précisément ce qui a tout fait dérailler.
Actes alternatifs : quand la Spire se dédouble
La mécanique phare de ce second opus ? Les Actes alternatifs. Là où le premier jeu proposait un parcours linéaire (même si ponctué de choix), Slay the Spire 2 double les possibilités dès le premier niveau. Après déblocage, le joueur se voit proposer deux environnements radicalement différents pour chaque Acte, chacun avec :
- Des décors uniques :
- Overgrowth : Une ruine envahie par une végétation hostile et mutante, où les lianes s’animent et les fleurs carnivores guettent les imprudents. *"Imaginez un croisement entre Annihilation et The Binding of Isaac"*, glisse un développeur.
- Underdocks : Un dédale de docks pourrissants et d’égouts insalubres, peuplé de créatures marines déformées et de contrebandiers sordides. L’ambiance ? *"Dishonored rencontre Darkest Dungeon, avec une touche de Lovecraft."*
- Des ennemis et boss exclusifs :
- Dans Overgrowth, attendez-vous à affronter un Arbre-Mère dont les racines s’étendent sur tout l’écran, ou des Spore Stalkers qui infectent votre deck avec des cartes parasites.
- Underdocks abrite quant à lui le Leviathan des Égouts, un boss dont les attaques dépendent de la marée (simulée en temps réel), ou des Gangsters Mutants qui volent vos pièces en milieu de combat.
- Des synergies de deck repensées :
Une carte de feu dans Overgrowth pourrait enflammer la végétation pour des dégâts de zone… mais aussi réveiller des plantes endormies. Dans Underdocks, elle risquerait d’attirer des créatures aquatiques ou de faire exploser des barils de poudre disséminés sur le plateau.
*"Chaque Acte alternatif est conçu pour offrir une expérience presque aussi distincte qu’un jeu à part entière"*, explique Mega Crit. Une approche qui n’est pas sans rappeler les branches narratives de Hades (Supergiant Games), mais transposée dans un deckbuilder où la stratégie prime sur le récit. Résultat : une rejouabilité théorique multipliée par quatre (deux Actes par niveau × quatre niveaux = 16 combinaisons possibles, sans compter les aléas des cartes).
Mais attention aux pièges : certains joueurs redoutent un feature creep – ce syndrome où les développeurs, ivres de possibilités, noient le jeu sous les mécaniques. *"Slay the Spire 1 était génial parce qu’il était épuré. J’espère qu’ils ne vont pas tout alourdir"*, s’inquiète @DeckMaster99, un streamer spécialisé dans les roguelikes.
Réactions en chaîne : quand les cartes s’embrasent
Si les Actes alternatifs représentent la colonne vertébrale de Slay the Spire 2, les réactions en chaîne en sont le système nerveux. Mega Crit a évoqué une mécanique où les cartes interagissent entre elles de manière dynamique, déclenchant des effets imprévisibles et contextuels.
Quelques exemples concrets :
- Propagations : Une carte de Poison pourrait se répandre aux ennemis adjacents si un allié est déjà empoisonné, ou contaminer votre propre deck si vous jouez une carte de Soin au tour suivant.
- Combustions : Dans Overgrowth, un sort de Feu pourrait enflammer les lianes, créant une zone de dégâts persistants… mais aussi bloquer certains chemins sur la carte.
- Réactions élémentaires : Combiner Glace et Foudre dans Underdocks pourrait geler la surface de l’eau, permettant d’atteindre des ennemis autrement inaccessibles – ou de piéger vos propres unités si la glace fond trop vite.
Cette approche s’inspire des interactions élémentaires de Monster Train (Shiny Shoe), mais avec une couche stratégique supplémentaire : les effets dépendent non seulement des cartes jouées, mais aussi de l’Acte en cours et de l’état du plateau. *"On veut que les joueurs aient l’impression de découvrir de nouvelles combinaisons après 100 heures de jeu"*, résume un designer.
Le défi ? Éviter la surcharge cognitive. *"Slay the Spire 1 était un chef-d’œuvre d’équilibre. Si chaque carte a maintenant trois effets cachés, ça va devenir ingérable"*, critique Marine, modératrice du subreddit r/SlayTheSpire. Mega Crit semble conscient du risque : *"On teste actuellement des indicateurs visuels pour signaler les réactions possibles, sans tout expliquer d’un coup."*
"On ne veut pas d’un 1.5" : la philosophie derrière le report
Alors, pourquoi prendre le risque de mécontenter les fans avec un report ? La réponse tient en une phrase, répétée comme un mantra par l’équipe : *"On ne veut pas d’un Slay the Spire 1.5."*
Derrière cette formule se cache une volonté de rupture :
- Plus de contenu : Le jeu comptera deux fois plus de cartes que le premier opus à sa sortie, avec des archétypes de deck inédits (comme le Nécromancien, qui invoque des serviteurs à partir des cartes défaussées).
- Plus de profondeur : Les Reliques (objets passifs) auront désormais des effets évolutifs – par exemple, une relique qui gagne en puissance à chaque fois que vous perdez un point de vie.
- Plus de surprises : Des événements dynamiques pourront modifier les règles en cours de partie (ex. : un Marché Noir où les cartes coûtent des points de vie au lieu de mana).
*"Si on avait tenu le calendrier initial, on aurait dû sacrifier au moins deux de ces piliers"*, reconnaît Mega Crit. Le studio cite en exemple Into the Breach, sorti après quatre ans de développement (dont deux en early access) pour un résultat quasi parfait. *"Les joueurs se souviennent des jeux qui les ont marqués, pas de ceux qui sont sortis à temps."*
Mais tous les fans ne sont pas convaincus. *"Un an de plus, c’est énorme. J’espère qu’ils ne vont pas nous pondre un No Man’s Sky version deckbuilder – beau mais vide"*, ironise @RoguelikeOrBust sur Twitter. D’autres, comme le youtubeur BaerTaffy, voient dans ce report un signe de maturité : *"Mieux vaut attendre et avoir un jeu révolutionnaire que se précipiter pour un truc moyen."*
2026 : l’année où les deckbuilders vont-ils exploser ?
Le report de Slay the Spire 2 tombe à un moment charnière pour le genre. En 2024-2025, plusieurs titres majeurs vont occuper le terrain :
- Balatro+ (LocalThunk) : Une version étendue du deckbuilder minimaliste qui a conquis Steam en 2024.
- Grimshade : Un roguelike narratif où les cartes racontent une histoire, prévu pour fin 2025.
- Monster Train 2 : La suite du deckbuilder à clans, annoncée pour 2026 aussi – une concurrence directe pour Mega Crit.
Dans ce contexte, Slay the Spire 2 devra non seulement tenire ses promesses, mais aussi se démarquer. *"Le premier jeu a défini le genre. Le second devra le transcender"*, analyse Nicolas, rédacteur en chef de JeuxVideoMag.
Mega Crit semble jouer serré : en repoussant la sortie, le studio prend le risque de laisser la concurrence prendre de l’avance, mais aussi celui de créer une attente monstrueuse. *"Si le jeu est à la hauteur, les joueurs oublieront le report. Sinon, ça pourrait devenir un cas d’école"*, résume un observateur.
Une chose est sûre : entre les Actes alternatifs, les réactions en chaîne, et une densité de contenu inédite, Slay the Spire 2 ne sera pas un simple héritier. Ce sera soit un chef-d’œuvre, soit un monstre trop ambitieux. En attendant, les fans n’ont plus qu’à s’armer de patience… ou à replonger dans le premier opus pour affûter leurs stratégies.
Mars 2026. La date est désormais gravée dans le marbre, et avec elle, une question : Slay the Spire 2 parviendra-t-il à transformer l’essai ? Entre les Actes alternatifs qui promettent de réinventer chaque partie, les réactions en chaîne qui pourraient bouleverser les synergies, et une philosophie "quality-first" assumée, Mega Crit joue gros. Le studio mise sur l’effet surprise, mais aussi sur la mémoire des joueurs : celle d’un premier opus qui, cinq ans après sa sortie, reste la référence absolue du genre.
Reste à savoir si ce report sera perçu, a posteriori, comme un sacrifice nécessaire ou un symptôme d’hubris créatif. Une chose est sûre : quand Slay the Spire 2 débarquera enfin, ce ne sera pas pour faire de la figuration. Ce sera pour redéfinir ce qu’un roguelike deckbuilder peut être – ou pour rappeler que même les meilleurs peuvent trébucher sous le poids de leurs ambitions.
En attendant, une seule solution : rejouer au premier, et rêver à ce que la Spire nous réserve… dans deux ans.