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Sony et Tencent : Le Projet Secret d’un
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Il y a 13 jours

Sony et Tencent : Le Projet Secret d’un

Un partenariat avorté qui révèle les enjeux du gaming mobile

En 2024, Sony et Tencent ont secrètement exploré l’idée d’un The Last of Us sur mobile, avant d’abandonner le projet. Pendant ce temps, Naughty Dog accélère sur des créations originales comme Intergalactic: The Heretic Prophet, tandis que la série HBO prouve que la franchise brille au-delà des écrans de jeu. Une plongée dans les coulisses d’une collaboration qui aurait pu tout changer… et les raisons de son échec.

A retenir :

  • Révélations judiciaires : Les discussions entre Sony et Tencent pour un The Last of Us mobile ont été confirmées lors d’un procès, mais le projet n’a jamais abouti.
  • Stratégie floue : Aurora Studios (filiale de Tencent) a présenté un prototype lié à Horizon… avant de mentionner The Last of Us, semant le doute sur leurs réelles intentions.
  • Un marché incompatible ? Avec 108 milliards de dollars en 2024, le mobile domine grâce aux battle royale et gacha games – des genres éloignés de l’ADN narratif de Naughty Dog.
  • Naughty Dog tourne la page : Après l’abandon du multijoueur en 2023, le studio mise sur Intergalactic: The Heretic Prophet (sci-fi) et un deuxième projet secret dirigé par Neil Druckmann.
  • HBO sauve la mise : La série The Last of Us (saison 2 en 2025) prouve que la franchise peut conquérir de nouveaux publics sans passer par le mobile.
  • Le vrai pari de Sony : Plutôt que des adaptations, PlayStation privilégie l’innovation – quitte à laisser 108 milliards de dollars de côté.

2024 : Quand The Last of Us a Failli Devenir un Jeu Mobile

Juillet 2024, Shenzhen. Dans les bureaux de Tencent, géant chinois du jeu vidéo, une réunion discrète oppose des représentants de Sony à ceux d’Aurora Studios, un studio interne spécialisé dans les adaptations mobiles. À l’ordre du jour ? Un projet aussi ambitieux qu’inattendu : transposer The Last of Us, la licence phare de Naughty Dog, sur smartphones. L’information, révélée plus tard via un dépôt judiciaire lié à un litige entre les deux groupes, a de quoi surprendre. Jusqu’ici, la saga post-apocalyptique s’était toujours refusée aux écrans tactiles, préférant les consoles et PC pour ses récits immersifs et son gameplay exigeant.

Pourtant, les enjeux étaient colossaux. Le marché du gaming mobile pèse 108 milliards de dollars en 2024 (source : Newzoo), porté par des titres comme Call of Duty Mobile (500 millions de téléchargements) ou PUBG Mobile. Pour Tencent, habitué à adapter des franchises établies (de League of Legends à Dragon Ball), The Last of Us représentait une cible de choix. Mais derrière les sourires polis et les présentations PowerPoint se cachait une réalité plus complexe…

Aurora Studios et le Projet Fantôme : Quand Horizon S’invite à la Place de The Last of Us

D’après les documents judiciaires, la réunion de Shenzhen a pris un tournant étrange. Aurora Studios, censé pitcher une version mobile de The Last of Us, aurait d’abord présenté un prototype… lié à Horizon, autre licence majeure de PlayStation. Un projet que Sony avait déjà rejeté des mois plus tôt. Ce n’est qu’en seconde partie de réunion que le nom de The Last of Us aurait été évoqué, sans éléments concrets à l’appui.

« Une manœuvre de diversion ? », s’interroge un proche du dossier sous couvert d’anonymat. « Tencent savait que Sony était réticent à confier ses IPs à des studios externes. Peut-être ont-ils testé notre réactivité avec Horizon avant de parler de The Last of Us. » Une hypothèse qui en dit long sur les tensions sous-jacentes entre les deux géants. D’autant que Naughty Dog, protecteur de sa création, n’était même pas impliqué dans ces discussions – un détail qui a sans doute scellé le sort du projet.

Pour Olivier Courtemanche, responsable mobile chez PlayStation Studios, cette rencontre restera un « malentendu créatif ». Dans une déclaration interne, il souligne que « adapter The Last of Us sur mobile aurait nécessité de repenser entièrement son gameplay et sa narration, ce qui n’était pas compatible avec nos standards ». Un aveu qui révèle aussi les limites des partenariats internationaux dans le gaming : quand la vision artistique se heurte aux impératifs financiers.

Pourquoi un The Last of Us Mobile Était Condamné à l’Échec

Au-delà des querelles de coulisses, c’est la nature même du marché mobile qui rendait ce projet improbable. Les jeux narratifs, comme The Last of Us, y sont rares – et rarement rentables. Les joueurs mobiles privilégient :

  • Les sessions courtes (5-10 minutes), incompatibles avec l’immersion de TLOU.
  • Les mécaniques addictives (looter, grinder), éloignées du storytelling linéaire.
  • Les modèles free-to-play avec microtransactions, difficiles à concilier avec l’identité de la franchise.
« Imaginez un The Last of Us où vous devez payer pour débloquer des scènes clés ou des armes… Ce serait un suicide pour la marque », résume un analyste de Niko Partners.

Pire : les rares tentatives d’adapter des jeux narratifs sur mobile ont souvent échoué. Final Fantasy VII: Ever Crisis (Square Enix) a déçu les fans malgré son budget colossal, tout comme Resident Evil: Resistance, retiré des stores en 2022. « Le mobile est un écosystème à part, où même les licences les plus fortes doivent se plier aux règles du genre », explique Serge Hascoët, ancien directeur créatif d’Ubisoft. Pour The Last of Us, le risque était trop grand : celui de diluer son ADN pour plaire à un public volatile.

Naughty Dog : La Stratégie du Grand Écart

Pendant que Sony et Tencent tergiversaient, Naughty Dog a pris une décision radicale : tourner la page. Après l’abandon du mode multijoueur en décembre 2023 (un projet en développement depuis 2019), le studio a révélé Intergalactic: The Heretic Prophet aux Game Awards 2024 – un titre de science-fiction aux antipodes de l’univers post-apocalyptique de The Last of Us. Un virage à 180° qui a surpris les fans, mais qui s’inscrit dans une logique claire : « Nous ne voulons pas être prisonniers de nos succès passés », avait confié Neil Druckmann à IGN.

Pourtant, la franchise n’est pas abandonnée. La saison 2 de la série HBO (prévue pour 2025) promet d’étendre son audience, tandis qu’un remaster de The Last of Us Part II se murmure pour 2026. Mais pour Naughty Dog, l’urgence est ailleurs : « Nous travaillons sur un deuxième projet inédit, encore plus ambitieux qu’Intergalactic », a glissé Druckmann lors d’une conférence interne. Des rumeurs évoquent un jeu d’horreur psychologique, en collaboration avec un studio japonais – une première pour le studio californien.

Cette diversification forcée n’est pas sans risques. Certains fans craignent un « abandon » de The Last of Us, tandis que les analystes soulignent le danger de perdre son identité. « Naughty Dog a bâti sa réputation sur des récits émotionnels et un gameplay cinématographique. S’éloigner de cette formule, c’est jouer avec le feu », prévient Michael Pachter, de Wedgewood Partners. Mais pour Sony, l’enjeu est ailleurs : trouver la prochaine licence milliardaire, quitte à laisser The Last of Us briller ailleurs – comme à la télévision.

Le Paradoxe PlayStation : Innover ou Suivre le Marché ?

L’échec des discussions avec Tencent pose une question cruciale : Sony peut-il se permettre d’ignorer le mobile ? Avec 108 milliards de dollars en jeu, la tentation est forte. Pourtant, la stratégie de PlayStation reste inchangée : « Nous préférons créer des expériences premium plutôt que de diluer nos franchises », a déclaré Jim Ryan, ancien PDG, en 2023. Une position qui contraste avec celle de Microsoft (qui a racheté Activision Blizzard pour dominer le mobile) ou Nintendo (dont Mario Kart Tour génère des centaines de millions par an).

Mais PlayStation n’est pas totalement absent du mobile. Des titres comme Horizon: Call of the Mountain (PS VR2) ou Returnal (PC) montrent une volonté d’élargir les plateformes – sans sacrifier la qualité. « Notre approche est progressive. Nous testons, nous apprenons, mais nous ne braderons pas nos licences », explique une source chez PlayStation Mobile. Une philosophie qui explique pourquoi The Last of Us restera probablement consoles/PC… sauf surprise.

Ironie de l’histoire : alors que Tencent cherchait à exploiter The Last of Us, c’est un autre studio chinois, Light of Motiram (connu pour Genshin Impact), qui a discrètement déposé une marque nommée… The Last of Us: Echoes en 2023. Un projet non officiel, rapidement bloqué par Sony, mais qui prouve l’appétit du marché asiatique pour la licence. « Si même les clones tentent leur chance, c’est que The Last of Us a une valeur inestimable », note un avocat spécialisé dans les droits d’auteur.

Et Si The Last of Us Mobile Avait Vu le Jour ?

À quoi aurait ressembler ce jeu fantôme ? Plusieurs scénarios étaient sur la table :

  • Un spin-off narratif : Une histoire originale se déroulant entre Part I et Part II, avec des mécaniques simplifiées (infiltration tactile, QTE).
  • Un jeu de survie asynchrone : Comme Death Stranding sur mobile, mais avec des éléments multijoueurs légers (construction de bases, échanges de ressources).
  • Un "gacha" controversé : Un système de tirage au sort pour débloquer des personnages ou des armes… une option rapidement écartée par Sony.
« Le pire scénario ? Un jeu free-to-play truqué pour vous faire payer 50€ pour jouer Joel », s’amuse un développeur anonyme. Heureusement, ce cauchemar ne verra jamais le jour.

À la place, les fans auront droit à :

  • La saison 2 de la série HBO (2025), avec Pedro Pascal et Bella Ramsey.
  • Un remaster de Part II (rumeurs pour 2026), avec des améliorations graphiques next-gen.
  • Peut-être un nouveau jeu solo, si Naughty Dog décide de revenir à ses racines.
Quant à Tencent, le géant chinois a déjà rebondi : son studio Aurora planche désormais sur une adaptation mobile de… God of War. Affaire à suivre.

Aujourd’hui, l’échec du projet The Last of Us mobile apparaît comme une bénédiction déguisée. Naughty Dog peut se concentrer sur des créations originales, tandis que la franchise continue de rayonner grâce à la série HBO – preuve que son univers dépasse largement le cadre du jeu vidéo. Sony, de son côté, reste fidèle à sa ligne : privilégier la qualité à la quantité, même si cela signifie laisser 108 milliards de dollars sur la table. Une chose est sûre : si The Last of Us doit un jour quitter les consoles, ce ne sera pas pour un écran de smartphone. Mais peut-être pour une nouvelle aventure… « quelque part entre le cinéma et le jeu », comme le murmure Neil Druckmann. En attendant, les fans peuvent se consoler avec une certitude : la meilleure façon de vivre The Last of Us reste une manette en main.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Ah, The Last of Us sur mobile ? C'est comme essayer de faire un film d'action avec des acteurs de théâtre. Trop de contraintes, pas assez de liberté. Heureusement, Naughty Dog a préféré rester fidèle à son ADN.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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