Splitgate 2 : Le Grand Retour en Décembre Après une Beta Mouvementée – Que Réserve le Studio 1047 Games ?

Un lancement raté, une bêta salvatrice

Quand Splitgate 2 a débarqué en mai 2025, l’excitation était à son comble. Ce mélange audacieux entre Halo et Portal, avec ses mécaniques de portails dynamiques et son gameplay nerveux, avait tout pour séduire. Pourtant, les joueurs ont vite déchanté. Entre serveurs instables, un système de classement opaque et des bundles à prix exorbitants (certains dépassant les 20€ pour des cosmétiques), la communauté s’est rapidement retournée contre le jeu. Résultat : un retrait précipité des plateformes, une première dans l’histoire du studio 1047 Games.

Mais plutôt que de baisser les bras, l’équipe a choisi la voie de la réinvention. Une phase bêta ouverte en novembre a servi de laboratoire géant, avec des milliers de joueurs testant les nouvelles versions des cartes (dont la fameuse Karman Station, souvent critiquée pour ses déséquilibres), les modes de jeu revisités, et un système de matchmaking repensé. Les retours ? Mitigés, mais encourageants. "Les portails sont enfin fluides, mais les parties classées restent un calvaire", résumait un joueur sur Reddit. Un constat qui montre que le chemin est encore long.

"On a écouté, on a corrigé" : les promesses (vagues) de 1047 Games

Le 4 décembre 2025 sonnera comme un nouveau départ. Ce jour-là, les serveurs bêta fermeront définitivement, les Battle Pass en cours seront clôturés, et les rangs saisonniers réinitialisés. Une page blanche, ou presque. Car si 1047 Games multiplie les déclarations rassurantes – "Nous avons pris en compte chaque retour", "L’équilibrage sera notre priorité" –, les détails manquent cruellement. Aucune annonce concrète sur :

• Le prix des cosmétiques (seront-ils enfin accessibles sans vider son portefeuille ?)
• La répartition des joueurs en classé (finie, les parties déséquilibrées où un débutant affronte un vétéran ?)
• Les nouvelles cartes (Karman Station a été retravaillée, mais quid des autres arènes ?)

Un flou artistique qui agace une partie de la communauté. "Ils nous demandent de leur faire confiance, mais après le fiasco de mai, c’est dur", confie Thomas L., streamer spécialisé dans les FPS. Pourtant, le studio semble jouer la carte de la transparence… à petit feu. Des teasers cryptiques postés sur Twitter laissent entrevoir des changements radicaux, comme un système de progression repensé ou des modes de jeu inédits. De quoi attiser la curiosité, mais aussi les craintes.

Karman Station et les coulisses d’un sauvetage improbable

Saviez-vous que la carte Karman Station, aujourd’hui symbole des problèmes du jeu, a failli ne jamais exister ? À l’origine, les développeurs voulaient un niveau linéaire, inspiré des couloirs de Half-Life. Mais les tests internes ont révélé un problème majeur : les portails y étaient inutilisables, rendant le gameplay chaotique. "On a passé trois mois à tout casser et reconstruire", avoue un ancien employé sous couvert d’anonymat. Résultat : une arène plus ouverte, mais toujours critiquée pour ses angles morts et ses "spawn traps" (pièges à réapparition).

Cette anecdote illustre le défi colossal de Splitgate 2 : concilier innovation (les portails) et équilibrage (indispensable pour un FPS compétitif). Les tests de novembre ont montré des progrès, avec des zones de combat retravaillées et un système de portails plus intuitif. Mais le vrai test aura lieu en décembre, quand des millions de joueurs se rueront (ou non) sur le jeu.

Le piège du free-to-play : entre monetisation et survie

Voici le paradoxe de Splitgate 2 : pour survivre, il doit être rentable… mais sans aliéner sa communauté. Or, en mai, les joueurs ont crié au scandale face à des microtransactions agressives (un skin à 15€ pour un fusil ? Vraiment ?). Le studio a-t-il tiré les leçons ? "On explore des modèles hybrides", glisse un porte-parole, évoquant des Battle Pass moins chers et des cosmétiques gagnables en jouant. Une piste qui rappelle le virage opéré par Rocket League après ses débuts chaotiques.

Reste une question cruciale : comment financer les serveurs et les mises à jour sans tomber dans le piège des loot boxes ou des DLC abusifs ? Certains observateurs suggèrent un système de saison gratuite/premium, comme Fortnite, où les joueurs paient pour du contenu exclusif, mais pas pour des avantages compétitifs. Une solution qui pourrait apaiser les tensions… à condition que le gameplay suive.

La concurrence ne dormira pas

Splitgate 2 ne revient pas dans un vide. En décembre 2025, il devra composer avec :

• Overwatch 2 : Toujours dominant sur le segment des FPS héroïques, malgré ses propres déboires.
• Valorant : Le tactique de Riot Games, qui mise sur un équilibrage millimétré et des mises à jour régulières.
• Call of Duty: Warzone : Le géant du battle royale, qui attire les joueurs occasionnels.
• Marble (le nouveau FPS de Bungie) : Annoncé pour début 2026, il pourrait voler la vedette.

Dans ce paysage ultra-concurrentiel, Splitgate 2 a un atout : son identité unique. Aucun autre jeu ne propose cette combinaison de portails et de combats rapides. "Si ils arrivent à stabiliser les serveurs et à rendre les parties équitables, ils ont une chance", estime Julie M., journaliste chez JeuxVideo.com. Mais le temps presse.

Décembre 2025 : le mois de la dernière chance

Alors, Splitgate 2 peut-il renaître de ses cendres ? Tout dépendra de trois facteurs :

1. La stabilité technique : Plus de déconnexions, plus de bugs de portails, des serveurs solides.
2. L’équilibrage : Des parties classées justes, où le skill prime sur la chance.
3. La transparence : 1047 Games doit communiquer clairement sur ses choix, sous peine de perdre définitivement la confiance des joueurs.

Les joueurs, eux, sont partagés. Certains, comme Alex R., un fan de la première heure, restent optimistes : "Ils ont écouté, ils ont bossé. Je leur donne une dernière chance." D’autres, comme Sophie T., sont plus sceptiques : "Après mai, je n’y crois plus. Ils ont eu leur chance." Une chose est sûre : ce relancement sera sans filet. Soit Splitgate 2 s’impose comme une alternative crédible aux géants du FPS, soit il disparaîtra dans les limbes des jeux free-to-play oubliés.