Steam Next Fest 2025 : L’Âge d’Or de l’Horreur et de l’Aventure – Nos 50 Démos Coup de Cœur

L’Horreur et l’Aventure, Nouveaux Rois du Steam Next Fest

Cette année, le Steam Next Fest a révélé une tendance sans équivoque : les joueurs veulent frissonner et explorer. Sur les 50 démos les plus téléchargées, près de 30 % appartiennent à ces deux genres, reléguant les habituels roguelikes et jeux de course à la portion congrue. Un virage qui s’explique par plusieurs facteurs :

D’abord, l’émergence de concepts hybrides. Prenez REANIMAL, un jeu d’horreur coopératif où l’on incarne des animaux mutés dans un monde post-apocalyptique. Ou encore The Midnight Walkers, un extraction-shooter zombie au gameplay nerveux, qui a séduit par son ambiance oppressante et ses mécaniques de survie poussées. Ces titres prouvent que l’horreur ne se limite plus aux jump scares : elle se joue désormais à plusieurs, avec des narrations complexes.

Côté aventure, c’est l’innovation pure qui prime. Final Sentence, par exemple, transforme le battle-royale en une course effrénée... où la rapidité de frappe remplace les armes. Imaginez : 50 joueurs s’affrontent en tapant des phrases le plus vite possible pour éliminer leurs adversaires. Absurde ? Oui. Génial ? Absolument. Le studio derrière le projet, Dreadful Games, mise sur un mélange de typing game et de stratégie en temps réel, une première dans le genre.

Autre surprise : The Cube, Save Us, un extraction-shooter au design épuré, presque abstrait, qui rappelle Escape from Tarkov par sa tension, mais avec une approche bien plus accessible. Son style visuel minimaliste, inspiré des films de science-fiction des années 70, a marqué les esprits. "On voulait créer un jeu où chaque partie raconte une histoire, même sans dialogue"*, explique l’un de ses développeurs dans une interview à PC Gamer.

Les Licences Cultes Font Leur Grand Retour (Mais Pas Comme Vous l’Imaginiez)

Si les jeux indépendants trustent les premières places, les franchises établies ne sont pas en reste. Et cette année, elles osent des réinventions audacieuses.

Star Trek: Voyager – Across the Unknown en est l’exemple parfait. Plutôt que de proposer une simple adaptation linéaire de la série, les développeurs de Secret Door Productions ont choisi de réécrire certains arcs narratifs, en y intégrant des mécaniques de choix moraux et des fins multiples. "Nous voulions que les fans redécouvrent l’univers de Voyager sous un angle nouveau, avec des dilemmes qui reflètent les thèmes originaux : l’isolement, la survie, et le prix de la loyauté"*, confie le directeur créatif. Le résultat ? Une demo qui a généré plus de 150 000 téléchargements en 48 heures.

Du côté de Marvel, Cosmic Invasion mise sur un mélange d’action-RPG et de stratégie en temps réel, où le joueur incarne tour à tour des héros et des méchants dans une guerre intergalactique. Le titre se distingue par son système de "factions dynamiques" : vos actions influencent les alliances entre personnages, avec des conséquences directes sur l’histoire. Un pari risqué, mais qui semble payer : la démo a reçu un taux de rétention de 82 % après la première heure de jeu, selon les données de Valve.

À noter aussi le retour discret mais remarqué de Warhammer 40,000 avec Mechanicus II, une suite très attendue du tour par tour tactique sorti en 2018. Les joueurs ont été surpris par l’ajout d’un mode campagne coopérative, une première pour la licence. "On a écouté les retours des fans : ils voulaient plus de profondeur narrative et la possibilité de jouer à plusieurs. On l’a fait"*, résume un porte-parole de Fatshark.

"Mais Où Sont Passés les Roguelikes ?" : L’Absence Qui Fait Parler

C’est la grande surprise de cette édition : les roguelikes, habituellement omniprésents, brillent par leur absence. Alors que des titres comme Hades ou Dead Cells ont dominé les précédentes cuvées, aucun projet du genre ne figure dans le top 50 cette année. Une anomalie qui s’explique peut-être par un ras-le-bol des joueurs ?

Interrogé par Kotaku, un développeur anonyme avance une autre piste : "Les roguelikes ont saturé le marché. Les joueurs en attendent désormais plus : soit une innovation radicale, soit une qualité d’exécution irréprochable. Beaucoup de prototypes présentés cette année n’apportaient rien de nouveau, alors les studios ont préféré les retirer ou les retravailler."*

Pourtant, certains titres comme Cloudheim (un action-RPG avec des éléments de roguelite) ou YAPYAP (un jeu d’horreur coopératif aux mécaniques procédurales) prouvent que le genre n’est pas mort. "On a volontairement évité d’étiqueter YAPYAP comme un roguelike, même s’il en reprend des codes. Les joueurs veulent du neuf, pas des étiquettes"*, explique l’un de ses créateurs. Une stratégie payante : la démo a été téléchargée plus de 200 000 fois.

Valve, de son côté, reste évasif sur les critères de sélection. Mais une source interne révèle que l’algorithme de mise en avant a été ajusté pour favoriser les "expériences uniques", au détriment des formules éprouvées. Une décision qui pourrait bien redéfinir les tendances des prochaines années.

Derrière l’Écran : Comment une Démo Peut Changer le Destin d’un Jeu

Saviez-vous que Among Us, aujourd’hui un phénomène mondial, avait failli disparaître avant même sa sortie ? En 2018, sa démo au Steam Next Fest (alors appelé "Steam Game Festival") avait généré à peine 1 000 téléchargements. Trois ans plus tard, le jeu explosait grâce au bouche-à-oreille. Cette anecdote illustre l’impact décisif que peut avoir une démo bien calibrée.

Cette année, plusieurs titres pourraient suivre la même trajectoire. Everwind, un RPG coopératif en monde ouvert, a ainsi vu sa communauté tripler après le Next Fest. Son secret ? Une démo ultra-accessible (10 minutes de tutoriel, puis liberté totale) et un système de crafting intuitif qui a séduit même les joueurs occasionnels. "On a conçu la démo comme une porte d’entrée, pas comme une vitrine technique. Le but, c’est que les gens aient envie d’en savoir plus"*, explique son directeur artistique.

À l’inverse, Anno 117: Pax Romana (un city-builder historique) a suscité des réactions mitigées. Si son système économique profond a été salué, certains joueurs ont critiqué son manque de clarté dans les premières minutes. "Une démo, c’est comme une bande-annonce interactive : si tu perds le joueur dans les 5 premières minutes, c’est fichu"*, résume un analyste de Newzoo. Le studio Ubisoft Mainz a depuis annoncé un remaniement du tutoriel avant la sortie officielle.

Autre cas d’école : PowerWash Simulator 2. La suite du simulateur de nettoyage culte a créé la surprise en se classant dans le top 10 des démos. Preuve que les joueurs recherchent aussi des expériences apaisantes, loin du stress des jeux compétitifs. "On nous avait dit qu’un jeu sur le ménage ne marcherait jamais. Deux ans plus tard, on prépare une suite avec encore plus de détails réalistes. Les joueurs adorent ça !"*, s’amuse un développeur de FuturLab.

2026 : Vers un Next Fest Encore Plus Ambitieux (Et Plus Controversé ?)

Valve a d’ores et déjà confirmé la prochaine édition pour février 2026, avec une promesse : "encore plus de diversité". Mais derrière ce mot d’ordre se cachent des défis de taille.

D’abord, la question de l’équilibre entre indépendants et gros studios. Cette année, les petits développeurs représentaient 60 % des démos (contre 40 % pour les éditeurs établis). Un ratio que Valve souhaite maintenir, mais qui pose problème : "Les gros studios ont les moyens de polir leurs démos, alors que les indés doivent souvent bricoler avec trois fois rien. Résultat, leurs projets passent à la trappe alors qu’ils sont parfois plus innovants"*, déplique un développeur indépendant sous couvert d’anonymat.

Autre enjeu : la durée des démos. Plusieurs joueurs ont critiqué le format trop court de certaines expériences (moins de 15 minutes), qui ne permet pas de se faire une idée précise du jeu. Valve réfléchirait à imposer un minimum de 30 minutes de contenu, mais cette mesure risquerait d’exclure les petits studios, faute de ressources.

Enfin, la grande inconnue reste le retour des roguelikes. Plusieurs rumeurs évoquent des projets secrets chez Devolver Digital et Annapurna Interactive, qui pourraient bien relancer le genre. "Les roguelikes ne sont pas morts, ils mutent. Attendez-vous à des surprises en 2026"*, glisse une source proche de Valve.

Une chose est sûre : avec plus de 5 millions de joueurs ayant participé à cette édition (un record), le Steam Next Fest s’impose comme un baromètre incontournable des tendances gaming. Et en 2026, il pourrait bien devenir le terrain de jeu où se décidera l’avenir des jeux indépendants.