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**The Smashing Machine** : Quand Dwayne Johnson défie l’échec et séduit Christopher Nolan
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Il y a 6 heures

**The Smashing Machine** : Quand Dwayne Johnson défie l’échec et séduit Christopher Nolan

Un biopic qui divise, une performance qui marque

The Smashing Machine, le biopic produit par Seven Bucks Productions sur la vie tourmentée de Mark Kerr, légendaire combattant de MMA, s’impose comme un cas d’étude fascinant. Malgré un échec commercial flagrant (20,5 millions de recettes pour 30 millions de budget) et des critiques mitigées, le film a suscité l’enthousiasme inattendu de Christopher Nolan, qui a salué la performance de Dwayne Johnson comme « la meilleure de l’année ». Entre désamour public et consécration artistique, ce projet révèle une autre facette de la carrière de "The Rock", bien loin des blockbusters habituels.

A retenir :

  • The Smashing Machine : un biopic brut sur Mark Kerr, où Dwayne Johnson pousse ses limites physiques pour incarner le "combattant maudit" du MMA.
  • Un fiasco financier (20,5 M$ de recettes pour 30 M$ de budget), mais une reconnaissance critique surprise grâce à Christopher Nolan, qui qualifie la performance de Johnson de « déchirante ».
  • Entre résilience artistique et leçons personnelles, Johnson transforme l’échec en tremplin pour une maturation inattendue.
  • Un film qui interroge : la valeur d’un projet se mesure-t-elle aux entrées en salles ou à l’impact qu’il laisse ?

Un biopic ambitieux, un pari risqué

The Smashing Machine n’est pas un film comme les autres dans la filmographie de Dwayne Johnson. Habitué aux franchises grand public (Fast & Furious, Jumanji), l’acteur s’attaque ici à un rôle sombre, physique et psychologiquement exigeant : celui de Mark Kerr, figure controversée des débuts du MMA, surnommé « The Smashing Machine » pour sa puissance destructrice. Le film, produit par sa société Seven Bucks Productions, mise sur un réalisme brut, loin des clichés hollywoodiens.

Pour incarner Kerr, Johnson a subi une transformation physique extrême : perte de poids, entraînement intensif en combat libre, et immersion dans l’univers des arts martiaux mixtes des années 1990. « Je voulais comprendre la douleur, la gloire et la chute de Mark », confiait-il à Men’s Journal. Pourtant, malgré cet engagement, le film peine à trouver son public. Avec un budget de 30 millions de dollars, il n’en rapporte que 20,5 millions au box-office mondial – un échec cuisant pour une star de ce calibre.

Les critiques, compilées sur Rotten Tomatoes, reflètent cette ambivalence : certains saluent la performance intense de Johnson et la photographie immersive, tandis que d’autres pointent un scénario inégal et un rythme hésitant. « Le film oscille entre le documentaire et la fiction, sans jamais vraiment choisir », résume The Hollywood Reporter. Un constat qui explique, en partie, sa difficulté à séduire.


L’éloge inattendu de Christopher Nolan : un tournant artistique

C’est lors d’une projection privée organisée par la Directors Guild of America que l’histoire prend un tournant surprenant. Parmi les invités, Christopher Nolan – réalisateur d’Oppenheimer et connu pour son exigence légendaire – assistait à la projection. À la fin de la séance, il s’est approché de Johnson pour lui livrer un compliment qui marquera sa carrière : « Ta performance est déchirante. C’est la meilleure de l’année. »

Pour Johnson, habitué aux succès commerciaux mais moins aux éloges artistiques, ces mots ont eu un retentissement particulier. « Quand un cinéaste du calibre de Nolan te dit ça, tu te remets tout en question », a-t-il confié à Variety. D’autant que Nolan n’est pas connu pour ses compliments faciles – son silence sur les réseaux sociaux et ses rares interviews en témoignent. Ce moment, capturé par des témoins et relayé dans la presse, est devenu un symbole : et si The Smashing Machine était, malgré tout, un succès… mais pas celui attendu ?

Le contraste est frappant : d’un côté, un public indifférent (voire déçu) ; de l’autre, l’admiration d’un maître du cinéma contemporain. Certains y voient une ironie du sort, d’autres une preuve que la valeur d’un film ne se réduit pas à ses chiffres. Comme le souligne le critique Mark Kermode : « Parfois, les œuvres qui divisent sont celles qui marquent le plus. »


"Ce rôle m’a brisé… puis reconstruit" : la leçon de résilience de Dwayne Johnson

Dans une industrie où le box-office fait loi, Dwayne Johnson aurait pu balayer The Smashing Machine d’un revers de main. Pourtant, il en a fait une expérience fondatrice. « Ce rôle m’a appris à voir les défis différemment », explique-t-il dans une interview pour GQ. « Je pensais tout savoir sur la douleur physique… jusqu’à ce que je plonge dans l’histoire de Mark Kerr. »

Kerr, ancien champion de l’UFC et du Pride FC, a connu une carrière fulgurante avant de sombrer dans la drogue, la dépression et les problèmes judiciaires. Incarnant cette descente aux enfers, Johnson a dû puiser dans des émotions rares pour lui : la vulnérabilité, l’échec, la rédemption. « Je me suis senti humilié sur le plateau, parfois. Mais c’était nécessaire », avoue-t-il. Une maturité artistique qui tranche avec son image de "super-héros invincible".

Pourtant, c’est bien cette fragilité assumée qui a touché Nolan. « Dwayne a osé montrer une humanité brute, sans filet. C’est ça, le vrai courage au cinéma », aurait-il murmuré après la projection. Une validation qui, aux yeux de Johnson, vaut tous les records de recettes. « Quand un type comme lui te dit que ton travail l’a marqué, ça change tout. Même les 20 millions de dollars en moins. »


Mark Kerr, l’homme derrière la légende : ce que le film ne montre pas

Pour comprendre The Smashing Machine, il faut connaître l’histoire réelle de Mark Kerr – bien plus sombre que la fiction. Dans les années 1990, Kerr dominait le MMA avec une série de victoires par soumission éclair. Mais derrière le combattant se cachait un homme rongé par les démons : dépendance aux antidouleurs, dépression post-combat, et une chute spectaculaire après son titre de champion.

Le film, bien que fidèle à l’esprit de Kerr, a dû adoucir certains aspects pour des raisons narratives. Par exemple, ses problèmes avec la justice (arrestations pour violence) et sa reconstruction difficile (il est aujourd’hui entraîneur et conférencier) sont à peine effleurés. « On ne pouvait pas tout montrer, sinon le public n’aurait pas suivi », explique le scénariste dans les bonus du Blu-ray. Un choix qui a déçu certains fans de MMA, mais qui a permis de concentrer l’histoire sur la rédemption.

Kerr lui-même a réagi au film avec émotion. « Dwayne a capté quelque chose que même moi, je n’avais pas compris : la peur derrière la rage. » Une phrase qui résume peut-être pourquoi, malgré ses défauts, The Smashing Machine résonne chez ceux qui l’ont vu.


Pourquoi ce film mérite-t-il une seconde chance ?

Alors, The Smashing Machine est-il vraiment un échec ? Tout dépend de la façon dont on le juge.

  • Pour les fans de MMA : le film offre un plongée rare dans les débuts chaotiques du sport, avec des combats reconstitués de manière hyper-réaliste.
  • Pour les cinéphiles : la performance de Johnson, dépouillée de tout artifice, mérite le détour – surtout après les compliments de Nolan.
  • Pour les amateurs de biopics : l’histoire de Kerr, entre gloire et chute, est bien plus universelle qu’il n’y paraît.

Le vrai problème ? Le marketing. Sorti en salles limitées et sans campagne aggressive, le film a été noiré par les blockbusters de l’été. Pourtant, sur les plateformes de streaming (où il est désormais disponible), il trouve un public plus réceptif. Preuve que certains films ont besoin de temps pour révéler leur valeur.

Et puis, il y a cette question lancinante : et si Christopher Nolan avait raison ? Si, derrière les défauts évidents, se cachait une œuvre sincère, porteuse d’une vérité rare à Hollywood ?

The Smashing Machine restera probablement comme un ovni dans la carrière de Dwayne Johnson. Ni tout à fait un échec, ni vraiment un succès, il incarne surtout le risque artistique – celui qui ne paie pas toujours, mais qui peut changer une trajectoire. Entre les chiffres impitoyables du box-office et les mots de Nolan, gravés dans sa mémoire, Johnson a choisi sa réponse : « Parfois, le plus important, ce n’est pas ce que tu gagnes… mais ce que tu deviens. »

Quant à Mark Kerr, son histoire – et ce film – rappellent une vérité simple : les légendes ne sont jamais aussi brillantes que dans leurs ombres.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Dwayne Johnson, le super-héros invincible, s'est transformé en Mark Kerr, le combattant brisé. Un pari risqué, mais une performance déchirante. Nolan a raison : parfois, les œuvres qui divisent sont celles qui marquent le plus. The Smashing Machine mérite une seconde chance, surtout si on regarde au-delà des chiffres."
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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