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Todd Howard promet "encore plus" de Fallout : entre confirmations et stratégies d'attente
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Todd Howard, le directeur de Bethesda Game Studios, a relancé les rumeurs autour de Fallout en évoquant "encore plus" de contenu à venir. Alors que Fallout 5 est officiellement en développement mais retardé par The Elder Scrolls VI, Bethesda mise sur des rééditions (Fallout 4 et New Vegas en 2025), des extensions pour Fallout 76 (décembre 2024), et même un portage sur Switch 2 (2026) pour maintenir l’engouement. Une stratégie calculée pour une licence qui, à 27 ans, ne montre aucun signe d’essoufflement.
A retenir :
- Fallout 5 est confirmé, mais son développement est mis en pause au profit de The Elder Scrolls VI – une habitude chez Bethesda, où les cycles de production s’étalent sur près d’une décennie.
- Les rééditions de Fallout 4 et New Vegas (prévues pour 2025) incluront des améliorations techniques et des contenus inédits, sur le modèle des multiples versions de Skyrim.
- Fallout 76 continue son évolution avec une extension en décembre 2024 et des ports next-gen (PS5/Xbox Series X|S) en 2026, prouvant que le multijoueur a encore de beaux jours devant lui.
- Une surprise : Fallout 4 débarquera sur Switch 2 en 2026, élargissant l’accès à la licence sur une nouvelle plateforme.
- Entre l’adaptation TV acclamée et ces annonces, Fallout confirme son statut de franchise intemporelle, capable de se réinventer sans cesse.
Il y a des phrases qui, chez les fans de Fallout, font l’effet d’une bombe à fragmentation. Celle-ci est tombée lors d’une récente intervention de Todd Howard, le directeur de Bethesda Game Studios : "Il y aura encore plus de Fallout à venir". Une déclaration en apparence anodine, mais qui, dans la bouche de l’homme qui a façonné la licence depuis Fallout 3 (2008), prend des allures de promesse solennelle. Surtout quand on sait que la franchise, née en 1997, traverse une période aussi riche qu’inédite : remasters, extensions, adaptation télévisuelle à succès… et l’ombre persistante d’un Fallout 5 qui se fait désespérément attendre.
Fallout 5 : le jeu du chat et de la souris (ou comment Bethesda maîtrise l’art de la patience)
Officiellement, Fallout 5 existe. Un rapport interne de 2024 (confirmant des rumeurs de 2022) l’atteste : le projet a bien reçu son feu vert. Pourtant, ceux qui espéraient le voir débarquer avant 2026 peuvent ranger leurs pip-boy. La raison ? The Elder Scrolls VI, priorité absolue du studio, monopolise les ressources. Une stratégie qui n’a rien de surprenant : Bethesda a toujours privilégié des cycles de développement longs, très longs. Pour preuve, Fallout 4 (2015) avait mis cinq ans à succéder à Fallout: New Vegas (2010, développé par Obsidian), et ce dernier était lui-même une "simple" extension narrative de Fallout 3.
Mais alors, pourquoi cette annonce maintenant ? La réponse tient en un mot : communication. En laissant filtrer des informations parcellaires, Bethesda entretient le mystère tout en calmant (un peu) l’impatience des fans. Une tactique rodée, déjà utilisée pour The Elder Scrolls VI, dont on sait qu’il ne sortira pas avant 2026… voire plus tard. "Nous voulons que chaque jeu soit une expérience mémorable, pas une sortie précipitée", déclarait Todd Howard en 2023. Traduction : si Fallout 5 prend son temps, c’est (théoriquement) pour mieux nous surprendre.
Reste une question : que peut-on attendre de ce futur opus ? Les rumeurs évoquent un retour aux sources, avec un RPG plus profond que Fallout 4, souvent critiqué pour son approche trop "action". Certains espèrent aussi un moteur graphique enfin modernisé (le Creation Engine montre ses limites), ou une narration plus ambitieuse, à l’image de New Vegas. Mais gare aux déceptions : comme le rappelle le journaliste Jason Schreier (Bloomberg), "Bethesda a une fâcheuse tendance à surpromettre et sous-livrer". L’exemple de Fallout 76 à son lancement (bugs, manque de contenu) reste dans les mémoires.
2025 : l’année des rééditions, ou comment faire patienter les fans sans les lasser
En attendant le graal, Bethesda mise sur une stratégie éprouvée : les rééditions. Après Skyrim (sorti en 2011 et réédité pas moins de 5 fois), c’est au tour de Fallout 4 et Fallout: New Vegas de bénéficier d’un lifting. Annoncées pour 2025, ces versions "anniversaire" promettent :
- Des améliorations techniques : 60 FPS, résolutions 4K, temps de chargement réduits (un vrai plus pour New Vegas, notoirement lent sur consoles modernes).
- Du contenu bonus : des quêtes inédites, des armes et armures inspirées des modding communities, et peut-être même des fins alternatives pour New Vegas (une demande récurrente des fans).
- Une compatibilité étendue : si Fallout 4 était déjà disponible sur PS5/Xbox Series X|S via rétrocompatibilité, ces versions seront optimisées pour les nouvelles machines.
Une aubaine pour les nouveaux joueurs, mais aussi pour les vétérans, comme l’explique Julien Chièze, rédacteur en chef de Canard PC : "Ces rééditions permettent de découvrir ou redécouvrir des jeux cultes avec un confort moderne. Le risque ? Que certains y voient une manœuvre pour faire oublier l’absence de nouveautés." Un équilibre délicat, donc.
Autre surprise : Fallout 4 débarquera sur Switch 2 en 2026, une première pour la licence sur une console Nintendo. Un choix audacieux, quand on sait que les jeux Bethesda, gourmands en ressources, peinent souvent sur les machines hybrides. Mais après le succès de The Witcher 3 sur Switch (malgré des compromis graphiques), le pari pourrait s’avérer payant.
Fallout 76 : le multijoueur qui refuse de mourir (et qui se prépare pour la next-gen)
Si Fallout 76 a connu un lancement catastrophique en 2018 (bugs, manque de PNJ, monde vide), force est de constater que le jeu a su se réinventer. Aujourd’hui, avec ses mises à jour régulières et son approche "live service", il compte une communauté active, comme en témoignent les 100 000 joueurs simultanés sur Steam en 2023 (source : SteamDB).
Pour maintenir cet élan, Bethesda a prévu :
- Une extension majeure en décembre 2024, avec une nouvelle zone inspirée de la Côte Est des États-Unis (rumeurs), des factions inédites, et un système de construction revu.
- Des ports next-gen pour PS5 et Xbox Series X|S en 2026, avec des améliorations graphiques (éclairage dynamique, textures HD) et peut-être un mode solo "amélioré" (une demande récurrente).
- Un système de modding officiel sur consoles, une première pour la licence, qui pourrait prolonger la durée de vie du jeu de plusieurs années.
Preuve que Fallout 76 n’est plus le "vilain petit canard" de la famille : son directeur, Jeff Gardiner, a déclaré en 2023 : "Nous voyons 76 comme une plateforme à long terme, pas comme un jeu ponctuel. Notre objectif est qu’il reste pertinent pendant encore 10 ans." Un pari ambitieux, mais qui semble payer.
L’adaptation TV : le coup de pouce qui change tout
Impossible de parler de Fallout en 2024 sans évoquer sa série télévisée, produite par Amazon Prime Video et Kilter Films (les créateurs de Westworld). Diffusée en avril, elle a créé l’événement :
- Un succès critique : 94% sur Rotten Tomatoes, avec des éloges pour son ton fidèle à l’univers des jeux (mélange de noirceur et d’humour absurde) et ses décors époustouflants.
- Un impact sur les ventes : +7 000% pour Fallout 4 sur Steam la semaine de la sortie (source : SteamDB), et un regain d’intérêt pour Fallout 76.
- Une saison 2 déjà confirmée, avec des rumeurs d’un spin-off centré sur les Frères de l’Acier.
Pour Todd Howard, cette série est "une bénédiction" : "Elle a permis à des millions de personnes de découvrir ou redécouvrir l’univers de Fallout. Et ça, c’est inestimable pour l’avenir de la licence." Preuve que le média télévisuel peut servir de tremplin pour les jeux vidéo, à l’inverse de la tendance habituelle (adaptations de jeux en films/séries souvent ratées).
Derrière les annonces : la machine Bethesda à l’œuvre
Si Bethesda semble multiplier les projets, c’est aussi parce que la franchise Fallout est devenue une vache à lait pour Microsoft (propriétaire depuis le rachat de ZeniMax en 2021). Entre 2015 et 2024, la licence a généré plus de 1,5 milliard de dollars (estimations NPD Group), rien qu’en ventes de jeux et microtransactions. Une manne qui permet de financer des projets ambitieux… mais aussi de prendre son temps.
Mais attention aux excès d’optimisme. Comme le souligne Kate Gray, journaliste chez Eurogamer : "Bethesda a tendance à étirer ses licences jusqu’à la corde. Le risque, c’est que les fans finissent par se lasser des rééditions et des annonces creuses." Un écueil que le studio semble conscient d’éviter, à en juger par les déclarations récentes de Pete Hines (vice-président de Bethesda) : "Nous savons que les joueurs veulent du neuf. Et nous y travaillons. Mais nous ne sacrifierons pas la qualité pour la vitesse."
Reste une inconnue : l’impact de l’IA sur les futurs développements. Bethesda a déjà utilisé des outils d’IA pour générer des dialogues secondaires dans Starfield (2023). Une pratique qui pourrait s’étendre à Fallout 5, suscitant à la fois espoirs (gain de temps) et craintes (perte de créativité).
Entre Fallout 5 qui se fait désirer, des rééditions soignées, un Fallout 76 en pleine forme et une série TV qui cartonne, une chose est sûre : la franchise n’a pas fini de nous surprendre. Les prochaines années s’annoncent riches, même si la patience reste de mise. Car chez Bethesda, on ne précipite pas les choses – pour le meilleur comme pour le pire. En attendant, une question persiste : et si le vrai Wasteland à explorer, c’était celui de nos attentes, sans cesse repoussées mais jamais éteintes ?

