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TwitchCon : le PDG Dan Clancy s’excuse enfin après l’agression d’Emiru, mais la méfiance persiste
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Il y a 2 jours

TwitchCon : le PDG Dan Clancy s’excuse enfin après l’agression d’Emiru, mais la méfiance persiste

Un mea culpa sous haute tension

Après six jours de silence radio, Dan Clancy, PDG de Twitch, a finalement réagi à l’agression subie par la streameuse Emiru lors de la TwitchCon 2024. Ses excuses, publiées un vendredi soir sur X (ex-Twitter), reconnaissent des "défaillances systémiques" dans la gestion de l’incident et promettent un audit complet. Pourtant, entre le timing suspect de l’annonce et les antécédents de la plateforme, la communauté doute que ces promesses se concrétisent. Pendant ce temps, Emiru a officiellement tourné la page en annonçant son retrait définitif de l’événement, un symbole fort de la crise de confiance qui secoue Twitch.

A retenir :

  • Dan Clancy admet des "défaillances systémiques" dans la gestion de l’agression d’Emiru, après 6 jours de silence.
  • Un audit sécurité est promis, mais publié un vendredi soir – une stratégie de communication critiquée pour minimiser l’impact.
  • Emiru boycotte désormais la TwitchCon et exhorte les autres créateurs à "bien peser leur participation".
  • La communauté rappelle les promesses non tenues après les scandales des TwitchCon 2022 et 2023 (harcèlement, problèmes d’accès).
  • Twitch devra prouver que cet audit ne sera pas un énième "effet d’annonce", comme le craignent les streameurs.
  • L’incident relance le débat sur la sécurité des IRL streams et la responsabilité des plateformes envers leurs créateurs.

L’incident qui a fait trembler la TwitchCon

Tout a commencé le 20 septembre 2024, lors d’un meet-and-greet organisé à la TwitchCon Paris. Emiru, streameuse populaire connue pour son contenu gaming et lifestyle, a été agressée physiquement par un individu non identifié. Les détails précis de l’incident restent flous – Twitch n’a jamais communiqué de version officielle –, mais des témoignages et vidéos partagés sur les réseaux sociaux montrent une scène de bousculade violente, avec Emiru visiblement sous le choc. L’événement, censé célébrer la communauté du streaming, a soudainement viré au cauchemar.

Ce qui a choqué autant que l’agression elle-même, c’est la réaction initiale de Twitch : un silence assourdissant, suivi d’un communiqué laconique minimisant l’incident. La plateforme avait alors évoqué un simple "problème de sécurité mineur", une formulation qui a ulcéré la communauté. Les hashtags #TwitchDoBetter et #JusticeForEmiru ont inondé les réseaux, avec des appels au boycott de la TwitchCon. Même d’autres streameurs stars comme Pokimane ou xQc ont exprimé leur indignation, accusant Twitch de "protéger son image plutôt que ses créateurs".


"Nous avons échoué" : le mea culpa (trop) tardif de Dan Clancy

Il aura fallu attendre six jours pour que Dan Clancy, PDG de Twitch, brise enfin le silence. Dans un post publié le 26 septembre sur X, il reconnaît des "défaillances dans notre gestion de l’incident et dans notre communication ultérieure". Un aveu qui contraste avec le déni initial, mais qui arrive avec un goût d’inachevé :

"Nous aurions dû agir plus vite pour soutenir Emiru et pour informer la communauté. Nous aurions dû mieux préparer nos équipes à gérer ce type de situation. Bref, nous avons échoué, et je m’en excuse personnellement."

Clancy annonce également un audit indépendant sur plusieurs fronts :

  • Les protocoles de sécurité lors des IRL streams (diffusions en direct hors studio).
  • L’organisation des meet-and-greet, souvent critiqués pour leur manque de contrôle d’accès.
  • La formation des équipes Twitch aux situations d’urgence.
  • La transparence avec les créateurs et le public en cas d’incident.
Des mesures qui, sur le papier, semblent aller dans le bon sens. Pourtant, un détail a immédiatement attiré l’attention : le timing de l’annonce. Publiée un vendredi à 18h (heure de Paris), soit en pleine "zone morte" médiatique, cette stratégie rappelle les "communiqués enterrement" utilisés par les entreprises pour limiter les retombées négatives. Un choix qui n’a pas échappé aux observateurs, comme le souligne @StreamWatchFR sur X :

"Twitch sort son mea culpa un vendredi soir, quand tout le monde est en week-end et que les médias ont déjà bouclé leurs éditions. Coïncidence ? Je ne crois pas."


Emiru tourne la page, mais la blessure reste ouverte

Pendant que Twitch tergiverse, Emiru a pris les devants. Dans une vidéo émouvante diffusée sur sa chaîne, elle a annoncé qu’elle ne participerait "plus jamais" à la TwitchCon, quel que soit le pays hôte. Un choix radical, mais qui reflète une perte de confiance totale :

"Je ne me sens plus en sécurité dans un événement organisé par Twitch. Si la plateforme ne peut pas protéger ses propres créateurs, comment puis-je faire confiance à leur organisation ? [...] Je conseille à tous les streameurs de bien réfléchir avant d’y aller. Votre sécurité passe avant tout."

Ses mots ont résonné comme un électrochoc dans la communauté. Plusieurs créateurs, comme Sykkuno ou Valkyrae, ont exprimé leur soutien, tandis que d’autres, plus sceptiques, ont pointé du doigt le "deux poids, deux mesures" de Twitch. @StreamLeaks a ainsi rappelé que lors de la TwitchCon 2023, une streameuse avait subi des attouchements lors d’un meet-and-greet... sans que la plateforme ne prenne de mesures concrètes par la suite.

Le problème dépasse désormais le cadre d’Emiru : c’est toute la crédibilité de Twitch en tant qu’organisateur d’événements qui est remise en question. Comme le résume @EsportFR : "TwitchCon était censé être LE rendez-vous des streameurs. Aujourd’hui, c’est devenu un symbole des dysfonctionnements de Twitch."


2022, 2023, 2024... L’histoire se répète

L’agression d’Emiru n’est malheureusement pas un cas isolé. Un rapide retour en arrière montre une accumulation de scandales lors des précédentes éditions de la TwitchCon :

  • 2022 (San Diego) : Plusieurs streameuses dénoncent des comportements inappropriés (harcèlement, prises de photos non consenties) lors des sessions de dédicaces. Twitch promet alors de "renforcer les équipes de sécurité".
  • 2023 (Las Vegas) : Un incident impliquant un fan violent qui force le passage lors d’un meet-and-greet. La plateforme évoque des "améliorations en cours", sans jamais les détailler.
À chaque fois, le même scénario : promesses floues, manque de transparence, et surtout, aucune action visible. Comme le note @GamingNews : "Twitch a un problème récurrent : elle gère ses crises en mode 'damage control', sans jamais s’attaquer aux causes profondes."

Cette fois-ci, la pression est encore plus forte. Des streameurs influents comme Asmongold ont ouvertement menacé de boycotter la prochaine TwitchCon si aucun changement concret n’est mis en place. Même des partenaires historiques de Twitch, comme Logitech ou HyperX, commencent à s’interroger sur leur participation future, selon nos sources.


Que peut (et doit) faire Twitch maintenant ?

Les excuses de Dan Clancy sont un premier pas, mais la balle est désormais dans le camp des actions. Voici ce que la communauté attend concrètement :

  • Un rapport d’audit public : Pas un simple communiqué, mais un document détaillé avec des recommandations précises et un calendrier de mise en œuvre.
  • Des mesures immédiates pour les IRL streams :
    • Obligation d’un service d’ordre professionnel pour les meet-and-greet.
    • Un système de badges vérifiés pour limiter l’accès aux fans.
    • Une cellule de crise dédiée 24/7 pendant les événements.
  • Une compensation pour Emiru : Pas seulement des excuses, mais un soutien financier ou juridique si elle souhaite porter plainte.
  • Une charte éthique pour les événements futurs, co-construite avec les streameurs.

Le temps des mots est terminé – place aux actes. Comme le résume @StreamSafe, un collectif de streameurs militant pour plus de sécurité : "Twitch a une dernière chance de prouver qu’elle prend la sécurité au sérieux. Si rien ne change d’ici 2025, la TwitchCon deviendra un événement fantôme."

Une chose est sûre : après cet incident, plus rien ne sera comme avant. La question n’est plus de savoir si Twitch peut se racheter, mais comment. Et pour cela, il faudra bien plus qu’un post sur X un vendredi soir.

La réaction de Dan Clancy marque un tournant, mais le vrai test commence maintenant. Entre les promesses répétées des années passées et les attentes concrètes de 2024, Twitch se trouve à la croisée des chemins. Si l’audit annoncé se limite à un exercice de communication, la plateforme risque de perdre définitivement la confiance de ses créateurs – son bien le plus précieux. À l’inverse, des mesures transparentes et radicales pourraient transformer cette crise en opportunité pour repenser la sécurité des événements streaming. Une certitude : les yeux de Emiru, de ses pairs, et de millions de viewers sont braqués sur Twitch. La prochaine TwitchCon, si elle a lieu, sera scrutée comme jamais. Et cette fois, les excuses ne suffiront plus.
L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
Twitch a un problème de communication, c'est clair. Mais la sécurité des créateurs doit être une priorité. Dan Clancy a reconnu les erreurs, mais les actions concrètes manquent. Emiru a raison de se protéger, et la communauté attend des changements concrets. Twitch doit montrer qu'elle prend la sécurité au sérieux, sinon la TwitchCon pourrait devenir un événement fantôme.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen

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