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Valor Mortis : Le Soulslike en Vue Subjective Qui Pourrait Tout Changer (Et Que Personne Ne Voit Venir)
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Pourquoi Valor Mortis pourrait bien devenir le soulslike surprise de 2024 ?
Entre l’héritage cyberpunk de Ghostrunner et l’âme sombre de Bloodborne, ce titre ose un pari fou : transposer la rigueur des soulslike en vue subjective, dans un univers napoléonien rongé par l’occulte. Avec son mélange d’armes à feu, de sorts maudits et de combats ultra-précis, il promet une immersion inédite – à condition que Lyrical Games trouve l’équilibre parfait entre défi et accessibilité. Un trailer Crimson Plague qui en dit long, et des ambitions qui pourraient bien secouer le genre.
A retenir :
- Un soulslike en FPS : Une première audacieuse, mélangeant la précision de DOOM Eternal et la profondeur de Dark Souls, avec des parades, des attaques ciblées et une gestion stricte de l’endurance.
- L’occulte rencontre Napoléon : Un univers historique déformé par la Peste Écarlate, où baïonnettes et sorts interdits coexistent, entre Kingdom Come et Castlevania.
- Des pouvoirs surnaturels stratégiques : Manipulation du temps, invocations spectrales… Des mécaniques absentes chez Ghostrunner, pour varier les approches de combat.
- Une narration fragmentée : Journaux de campagne, dialogues cryptiques et mystère à élucider, façon Darkest Dungeon.
- Le défi des développeurs : Équilibrer la difficulté "souls-like" avec une courbe d’apprentissage plus progressive que Ghostrunner.
Quand un studio ose défier les codes : le pari risqué de Valor Mortis
Imaginez un mélange entre la précision mortelle d’un Dark Souls, l’adrénaline pure d’un DOOM Eternal, et l’ambiance oppressante d’un Bloodborne. Maintenant, transposez le tout en vue subjective, dans un univers où les champs de bataille napoléoniens sont hantés par des entités démoniaques. Voilà Valor Mortis, le projet le plus ambitieux – et le plus risqué – de Lyrical Games.
Le studio polonais, connu pour Ghostrunner (2020) et sa suite, change radicalement de cap. Exit les cyber-ninjas et les mégapoles futuristes : place à une Europe du XIXe siècle ravagée par la Peste Écarlate, une malédiction qui corrompt hommes et paysages. Le dernier trailer, Crimson Plague, révèle un jeu qui assume pleinement son identité hybride : un soulslike en FPS, une combinaison si rare qu’elle en devient intrigante.
Mais pourquoi si peu de bruit autour de ce titre ? Peut-être parce que le mélange des genres effraie autant qu’il fascine. Ou peut-être parce que les joueurs, habitués aux soulslike en troisième personne, peinent à imaginer comment un tel système pourrait fonctionner en vue subjective. Une chose est sûre : si Valor Mortis réussit son pari, il pourrait bien redéfinir les attentes du genre.
"On a appris de Ghostrunner… mais on veut aller plus loin" : la philosophie de Lyrical Games
Interrogé par PC Gamer en marge de la Gamescom 2023, Tomasz Gop, producteur exécutif chez Lyrical Games, assumait sans détour : "Ghostrunner était un jeu où une seule erreur vous tuait. Avec Valor Mortis, on veut garder la tension, mais offrir plus de respiration. Un soulslike, c’est aussi une question de rythme."
Concrètement, cela se traduit par :
- Un système de santé et d’endurance plus tolérant que dans Ghostrunner, mais toujours exigeant.
- Des pouvoirs occultes (comme la manipulation du temps ou les invocations spectrales) qui ne sont pas de simples gadgets, mais des outils stratégiques.
- Une gestion des ressources (munitions, sorts, objets de soin) inspirée des soulslike classiques, mais adaptée à un gameplay en FPS.
Le défi est de taille : comment concilier la réactivité d’un FPS (où chaque mouvement doit être fluide) avec la lourdeur calculée d’un soulslike (où chaque action a un coût) ? Les développeurs misent sur un système de "combat en couches" : les joueurs pourront enchaîner attaques rapides, parades et pouvoirs sans rupture, tout en devant gérer leur endurance et leur positionnement. Une mécanique qui rappelle Sekiro, mais en bien plus immersif.
Reste une question cruciale : le jeu saura-t-il éviter le piège de la frustration ? Car si Ghostrunner était critiqué pour sa difficulté brutale, Valor Mortis promet une courbe d’apprentissage plus progressive… à condition que les joueurs acceptent de repenser leur approche des soulslike.
1812, l’année où l’Histoire a basculé… dans l’horreur
Si le gameplay de Valor Mortis intrigue, c’est son univers qui pourrait bien voler la vedette. Le jeu se déroule pendant les guerres napoléoniennes, mais dans une version où la Peste Écarlate – une malédiction aux origines mystérieuses – a transformé les soldats en créatures assoiffées de sang et les villages en terres maudites.
Les décors, révélés dans le trailer, sont un mélange saisissant de :
- Réalisme historique : Uniformes d’époque, armes à feu et baïonnettes, champs de bataille boueux qui rappellent Kingdom Come: Deliverance.
- Horror gothique : Ruines hantées, cathédrales défigурées, et une lumière blafarde qui évoque Castlevania ou The Evil Within.
- Éléments surnaturels : Des brumes rouges (la Peste Écarlate), des symboles occultes gravés dans la pierre, et des ennemis hybrides – mi-humains, mi-démons.
L’influence de Bloodborne est palpable, mais Valor Mortis semble pousser le concept plus loin en intégrant des armes à feu (pistolets, mousquets) aux côtés des sorts. Un choix audacieux : dans un genre où les combats au corps-à-corps dominent, l’ajout de mechanics de tir pourrait soit enrichir le gameplay, soit le déséquilibrer.
Côté narration, le studio promet une approche fragmentée et immersive :
- Des journaux de campagne à collecter, révélant peu à peu l’origine de la Peste.
- Des dialogues cryptiques avec des PNJ, façon Dark Souls.
- Un système de réputation (inspiré de The Witcher), où vos choix influencent les factions et les quêtes.
Une ambiance qui rappelle Darkest Dungeon, mais avec la liberté de mouvement d’un FPS. À condition que l’écriture tienne ses promesses : les soulslike sont souvent critiqués pour leur narration trop elliptique… Valor Mortis parviendra-t-il à éviter ce piège ?
Le trailer Crimson Plague décrypté : ce qu’il révèle (et ce qu’il cache)
Le dernier trailer, sorti le 15 novembre 2023, donne un aperçu concret du gameplay. Voici ce qu’on en retient :
- Les combats : Une alternance entre tirs précis (pour affaiblir les ennemis à distance) et assauts au corps-à-corps (avec des animations de parade très proches de Sekiro).
- Les pouvoirs : On aperçoit une capacité de ralentissement du temps (pour esquiver ou viser), ainsi qu’une invocation spectrale qui semble distraire les ennemis.
- Les boss : Deux créatures géantes sont montrées – l’une ressemblant à un soldat muté, l’autre à une entité démoniaque – avec des patterns de combat qui rappellent Dark Souls 3.
- L’ambiance sonore : Une bande-son orchestrale sombre, ponctuée de chants grégoriens déformés et de bruits de pas étouffés, renforçant l’immersion.
Ce qui frappe, c’est la fluidité des animations : malgré la vue subjective, les mouvements du personnage (esquives, roulades, attaques) sont précis et lisibles. Un point crucial pour un soulslike, où chaque frame compte.
En revanche, le trailer laisse quelques zones d’ombre :
- Comment sera gérée la caméra dans les espaces confinés ? Un problème récurrent des FPS.
- Les temps de chargement : Les soulslike sont souvent critiqués pour leurs transitions lentes entre zones.
- L’équilibrage des armes : Les mousquets seront-ils viables face aux sorts, ou juste un gadget ?
Un détail intrigant : à la fin du trailer, on aperçoit une carte de l’Europe marquée de zones rouges (la progression de la Peste ?). Une piste pour un système de monde semi-ouvert ? Les développeurs restent évasifs…
Pourquoi ce jeu pourrait (ou non) marquer l’histoire des soulslike
Si Valor Mortis réussit, il pourrait :
- Ouvrir la voie à une nouvelle sous-catégorie : les soulslike en FPS, un mélange que peu osent explorer.
- Prouver que l’Histoire et l’occulte font bon ménage : Après Bloodborne (Victorian Gothic) et The Saboteur (Seconde Guerre mondiale), voici un napoléonien horrifique.
- Donner une seconde vie au studio Lyrical Games : Après le succès mitigé de Ghostrunner 2, ce titre pourrait les propulser au rang de développeurs incontournables.
Mais les risques sont immenses :
- Un gameplay trop hybride : Mélanger FPS et soulslike est un exercice périlleux. Neocab (2019) avait tenté un mix similaire… et avait déçu.
- Une narration trop obscure : Les joueurs pourraient décrocher si l’histoire est trop fragmentée.
- Des attentes trop hautes : Après Elden Ring et Lies of P, la concurrence est féroce.
Un point positif : le jeu est déjà listé sur Steam avec une sortie prévue pour 2024, et les retours des tests internes sont "très encourageants", selon Tomasz Gop. De quoi espérer un titre abouti, même si la prudence reste de mise.
Derrière les écrans : comment un petit studio polonais défie les géants
Lyrical Games n’est pas un poids lourd de l’industrie. Basé à Cracovie, le studio compte une cinquantaine d’employés, loin des centaines de FromSoftware ou CD Projekt Red. Pourtant, leur approche est résolument artisanale et ambitieuse.
Quelques anecdotes révélatrices :
- Le projet est né d’une jam game interne en 2021, où l’équipe a prototypé un combat de mousquetaire en FPS avec des mécaniques de parade. Le résultat a été si convaincant qu’ils ont décidé d’en faire un jeu complet.
- Pour les décors, les développeurs se sont inspirés de peintures historiques (comme celles de Francisco Goya sur les horreurs de la guerre) et de lieux réels : le champ de bataille de Waterloo a été scanné en 3D pour recréer ses reliefs.
- La Peste Écarlate est un clin d’œil à la fièvre écarlate, une maladie réelle du XIXe siècle, mais aussi à la légende du Soldat Rouge, un mythe slave selon lequel les âmes des soldats morts sans sépulture errent éternellement.
Un détail qui en dit long sur leur philosophie : "On ne veut pas faire un Dark Souls en FPS. On veut faire un Valor Mortis. Un jeu où chaque mécanique, chaque décor, chaque ennemi a une raison d’être dans cet univers.", explique Marcin Momicki, directeur artistique.
Une approche qui force le respect, mais qui pose une question : dans un marché dominé par les AAA, un studio de cette taille peut-il vraiment rivaliser ? La réponse dépendra de deux facteurs :
- La réception des joueurs : Les fans de soulslike accepteront-ils ce changement de perspective ?
- Le soutien des éditeurs : Le jeu est pour l’instant auto-édité. Un partenariat (avec Devolver Digital ou Annapurna ?) pourrait changer la donne.
Le trailer Crimson Plague ne montre qu’une infime partie de ce que le jeu promet, mais suffit à éveiller la curiosité. Si Lyrical Games parvient à équilibrer difficulté, immersion et innovation, Valor Mortis pourrait bien devenir ce jeu culte dont on parle encore dans dix ans.
À suivre de très près – et à ajouter d’urgence à votre liste de souhaits Steam.

