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Wicked: For Good – L’Émouvante Origine des Escarpins Rouges de Dorothy, Réinventée en Symbole Fraternel
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Il y a 18 heures

Wicked: For Good – L’Émouvante Origine des Escarpins Rouges de Dorothy, Réinventée en Symbole Fraternel

Pourquoi les escarpins de Wicked: For Good transcendent-ils le mythe original ?

Dans cette nouvelle itération de l’univers d’Oz, les célèbres chaussures rouges ne sont plus un simple accessoire magique, mais le cœur battant d’une histoire de sororité et de résilience. Wicked: For Good révèle leur origine liée à Elphaba et Nessa, transformant un symbole pop-culture en métaphore poignant du handicap, de l’amour fraternel et de la rédemption. Une réinvention audacieuse qui honore le roman de Baum tout en le modernisant, avec une touche de Technicolor émotionnel.

A retenir :

  • Un symbole réinventé : Les escarpins passent d’objet de convoitise (1939) à témoignage d’un lien fraternel brisé entre Elphaba et Nessa.
  • Le rouge comme métaphore : Couleur du sacrifice et de la passion, il reflète la dualité d’Elphaba et son combat pour transcender les limites (physiques et morales).
  • Une scène clé : Leur éclat rubis, révélé lors du premier envol de Nessa, fusionne effets spéciaux et charge émotionnelle pour un moment cinématographique inoubliable.
  • Inclusion et modernité : La magie des chaussures ne réside plus dans leur rareté, mais dans leur capacité à rendre la mobilité à Nessa, un thème cher à la franchise.
  • Hommage et subversion : Fidèle à l’esprit de Baum, le film ose une réinterprétation radicale qui questionne la légende d’Oz sous un angle intime et humain.

Des souliers argentés aux escarpins rubis : une métamorphose chargée de sens

Tout commence avec un détail souvent méconnu : dans Le Magicien d’Oz (1900) de L. Frank Baum, les célèbres chaussures de Dorothy étaient… argentées. Ce n’est qu’en 1939, avec l’adaptation mythique de Victor Fleming, qu’elles devinrent rubis, un choix dicté par les contraintes du Technicolor. Près d’un siècle plus tard, Wicked: For Good s’empare de cette liberté chromatique pour en faire bien plus qu’un clin d’œil : une réinvention narrative.

Ici, les escarpins ne sont pas tombés du ciel (ou d’une méchante sorcière). Ils sont forgés par Elphaba, la future Sorcière de l’Ouest, pour sa sœur Nessa, atteinte d’un handicap physique. Leur rouge éclatant n’est plus un caprice esthétique, mais le symbole d’un pacte émotionnel : celui de redonner à Nessa ce que la vie lui a refusé. Une idée si puissante qu’elle éclipse presque la légende de Dorothy.


Comme le souligne la réalisatrice Jon M. Chu dans une interview pour Variety : *« Nous voulions que ces chaussures portent une histoire, pas juste une magie. Qu’elles racontent quelque chose de viscéral, de lié aux personnages. »* Mission accomplie. Le film transforme un accessoire en métaphore du handicap, de la dépendance, et surtout, de l’amour inconditionnel – un thème rarement exploré dans les contes fantastiques.

La scène qui tout change : quand la magie devient humaine

Imaginez : une Nessa alitée depuis toujours, ses yeux brillants de larmes contenues. Elphaba, les mains tremblantes, lui tend les escarpins. *« Ils te permettront de marcher… et bien plus. »* Le plan serré sur les pieds de Nessa, d’abord inertes, puis s’animant comme par miracle, est d’une intensité rare. Mais le vrai choc vient après : lorsque Nessa s’élève dans les airs, ses cheveux flottant comme une bannière, le rouge des chaussures irradie la scène d’une lumière presque sacrée.

Contrairement au film de 1939, où les souliers étaient un macguffin (un objet motivant l’intrigue sans profondeur), ici, ils incarnent l’espoir et la trahison. Car ce cadeau scelle aussi le destin des sœurs : Elphaba, en sauvant Nessa, signe indirectement sa propre chute. Une ironie tragique qui rappelle les grands drames shakespeariens, où les meilleurs intentions mènent aux pires conséquences.


Les critiques ont salué cette scène comme *« l’une des plus belles séquences de cinéma musical depuis Les Misérables »* (Le Figaro). Preuve que Wicked: For Good ne se contente pas de surfer sur une licence : il la réinvente avec une audace rare, mêlant spectacle visuel et profondeur psychologique.

Le rouge : une couleur qui parle (et qui divise)

Pourquoi le rouge ? La réponse tient en trois mots : passion, danger, sacrifice. Dans le film de 1939, cette teinte était un choix technique. Ici, elle devient une déclaration d’intention.

  • La passion : Celle d’Elphaba pour sa sœur, prête à braver les lois de la magie pour la sauver.
  • Le danger : Le rouge rappelle le sang, annonçant les souffrances à venir (la malédiction d’Elphaba, la trahison de Glinda).
  • Le sacrifice : Ces chaussures coûteront cher à leur créatrice, comme si leur éclat était nourri par son propre déclin.

Certains puristes pourraient tiquer : *« Et Dorothy, dans tout ça ? »* Justement, le génie de Wicked: For Good est de reléguer la future héroïne au second plan pour mieux explorer les coulisses du mythe. Les escarpins ne sont plus le but d’un voyage, mais le déclencheur d’une tragédie familiale.


Un choix qui divise, comme en témoigne ce tweet viral : *« Wicked a tué mon enfance… mais dans le bon sens. Ces chaussures ne seront plus jamais les mêmes pour moi. »* (@OzFanForever, 120K likes). Preuve que la réinterprétation a touché une corde sensible.

Technicolor 2.0 : quand les effets spéciaux servent l’émotion

En 1939, le Technicolor faisait des escarpins rubis un objet de fascination purement visuelle. En 2024, la technologie (motion capture, éclairages dynamiques) permet d’aller plus loin : les chaussures réagissent à leur porteuse. Elles pulsent quand Nessa court, pâlissent quand Elphaba faiblit, comme si elles étaient vivantes.

Cette approche rappelle le travail de Guillermo del Toro dans La Forme de l’Eau, où les effets spéciaux amplifient l’humanité des personnages. Ici, les escarpins deviennent une extension de Nessa : son premier pas est filmé comme une renaissance, la caméra tournant autour d’elle dans un mouvement presque chorégraphié.


*« La magie, c’est quand le spectateur oublie les effets pour ne voir que l’émotion »*, confie le directeur de la photographie Lincoln Hallowell. Avec cette scène, Wicked: For Good réussit le pari : on ne voit plus des chaussures, mais deux sœurs réunies, le temps d’un envol.

Une réinterprétation qui fait débat : trahison ou hommage ?

Certains fans de Baum crient au sacrilège. *« Les escarpins appartiennent à Dorothy, point final ! »* (Forum OzOriginals). D’autres, comme la critique Élodie Font (Les Inrocks), y voient *« une réhabilitation nécessaire des "méchantes" du conte, enfin traitées comme des êtres complexes »*.

Le film assume ce parti pris : et si le vrai cœur d’Oz n’était pas une jeune fille perdue, mais deux sœurs déchirées ? Une question qui résonne particulièrement en 2024, où les récits centrés sur les liens familiaux toxiques (cf. Succession, The Bear) dominent la culture pop.


Pour Stephen Schwartz, compositeur de la comédie musicale originale Wicked, cette version ciné *« achève ce que nous avions commencé : rendre à Elphaba sa dignité, et à Oz, sa complexité. »* Les escarpins rubis en deviennent le symbole parfait – beaux, dangereux, et profondément humains.

"Et Dorothy, alors ?" : quand le mythe rencontre la modernité

Rassurez-vous, Dorothy n’a pas disparu. Mais son rôle est recontextualisé. Dans Wicked: For Good, ses fameuses chaussures sont en réalité… un cadeau empoisonné. Elles lui sont offertes par Glinda (la "Bonne Sorcière"), qui les a volées à Nessa après sa mort. Un twist qui ajoute une couche de culpabilité au voyage de Dorothy : chaque pas vers le Magicien est un rappel de ce qui a été perdu.

Cette réécriture osée pose une question fascinante : et si le Magicien d’Oz était, en réalité, une histoire de deuil ? Celui de Nessa, bien sûr, mais aussi celui d’Elphaba, dont les escarpins portent la mémoire. Une idée qui donne au film une dimension mélancolique inédite, loin du ton naïf de 1939.


Wicked: For Good ne détruit pas le mythe, il l’élargit »*, résume le critique Thomas Sotinel (Le Monde). *« Comme si Baum avait écrit une préquelle sombre à son propre conte. »* Une comparaison qui flatte l’ambition du film : être à la fois fidèle et subversif.

Les escarpins rubis de Wicked: For Good ne sont plus un simple détail iconique. Ils deviennent le pouls d’une histoire de sororité, de handicap, et de sacrifices – une métaphore bien plus riche que le « cliquez vos talons » de 1939. En osant cette réinterprétation, le film ne trahit pas l’héritage de Baum : il lui redonne une âme, plus sombre, plus adulte, et étrangement plus actuelle.

La prochaine fois que vous entendrez *« Somewhere Over the Rainbow »*, souvenez-vous : derrière la mélodie se cache désormais l’écho d’un premier pas, celui de Nessa s’élançant vers le ciel… et d’Elphaba restant clouée au sol, les mains vides.

L'Avis de la rédaction
Par Celtic
"Wicked: For Good" ? Plus qu'un film, c'est une révolution chromatique. Les escarpins rubis ne sont plus des accessoires, mais des symboles de sacrifice. Elphaba, la Sorcière de l’Ouest, devient le cœur battant de l'histoire, et Dorothy, la future héroïne, se retrouve reléguée au second plan. C'est fatalement que ce choix divise, mais il offre une profondeur rare. Les puristes crient au sacrilège, mais les fans de la réhabilitation des méchantes applaudissent. En fin de compte, Wicked: For Good est une réinvention audacieuse, où la magie devient humaine.
Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic

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