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Baby Steps : Quand Sauter les Cinématiques Vous Vaut un Châtiment Narratif de 28 Minutes
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Un jeu qui punit l'impatience avec un génie satirique
A retenir :
- Une punition narrative de 28 minutes pour les joueurs qui sautent trop de cinématiques, signée par les créateurs de Ape Out et QWOP.
- Un monologue absurde et méta où les développeurs Gabe Cuzzillo et Bennett Foddy incarnent leurs propres personnages pour se moquer des joueurs pressés.
- Une satire mordante qui interroge la place des cinématiques dans le jeu vidéo, entre The Stanley Parable et un cynisme plus direct.
- Un gameplay minimaliste où marcher et écouter deviennent une expérience mémorable grâce à une écriture audacieuse.
- Disponible sur PS5 et PC, avec une compatibilité Steam Deck vérifiée, prouvant qu'une petite équipe peut créer une provocation ludique inoubliable.
Un Châtiment Narratif Audacieux et Satirique
Baby Steps n’est pas un jeu comme les autres. Développé par Gabe Cuzzillo (connu pour Ape Out) et Bennett Foddy (créateur de QWOP), ce titre minimaliste se présente comme un "simulateur de marche" mais cache une mécanique punitive aussi ingénieuse qu’hilarante. Le principe ? Plus vous sautez de cinématiques, plus vous vous rapprochez d’une scène finale de 28 minutes, un monologue absurde et méta où les développeurs, doublant leurs propres personnages, se moquent ouvertement des joueurs pressés.
Disponible sur PS5 et PC (avec une compatibilité Steam Deck confirmée), Baby Steps transforme une frustration courante chez les joueurs en une expérience narrative unique. Le jeu brouille délibérément les frontières entre punition et récompense, offrant une provocation assumée qui interroge, avec humour, la place des cinématiques dans le jeu vidéo. Ici, chaque saut de séquence narrative n’est pas une économie de temps, mais un pas de plus vers une punition aussi longue qu’inattendue.
Ce qui frappe dans Baby Steps, c’est son audace. Alors que la plupart des jeux cherchent à retenir le joueur par des mécaniques de gameplay ou des récits captivants, celui-ci mise sur l’absurde et l’auto-dérision. Les développeurs ne se contentent pas de punir les skippers : ils en font le cœur même de l’expérience, transformant une simple marche en une réflexion satirique sur les attentes des joueurs modernes.
Quand le Jeu Se Venge des Impatients
La mécanique de punition de Baby Steps ne se limite pas à une simple scène interminable. Après environ 30 sauts de cinématiques, le jeu déclenche un dialogue surréaliste où Nate et Moose, incarnés par les développeurs eux-mêmes, enchaînent les digressions sur des sujets aussi variés que les clowns fictifs, les projets de Naughty Dog, ou encore les attentes des joueurs. Une satire mordante qui rappelle The Stanley Parable, mais avec une touche de cynisme plus direct et moins philosophique.
Le jeu, déjà réputé pour ses mini-jeux de plus en plus ardus à chaque tentative de skip, pousse l’ironie jusqu’à anticiper la réaction des joueurs : *"Vous allez probablement sauter celle-ci aussi."* Une phrase anodine en apparence, mais qui souligne avec malice que l’expérience narrative est au cœur de Baby Steps, même quand elle se fait au détriment du gameplay traditionnel. Ici, le "gameplay" réside dans l’acceptation de l’absurdité, dans le fait de se laisser porter par une narration qui se moque gentiment de vous.
Ce qui rend cette punition si efficace, c’est son côté imprévisible. Les joueurs habitués à skipper les cinématiques sans conséquence découvrent ici que leur impatience a un prix : un quart d’heure de monologue décousu, où les développeurs jouent avec les codes du jeu vidéo et les attentes du public. Une façon de rappeler que, parfois, le vrai plaisir réside dans le fait de ralentir et d’accepter ce que le jeu a à offrir, même quand cela semble absurde.
L'Art de la Provocation Ludique
Contrairement à des titres comme The Stanley Parable ou Pony Island, où la méta-narration sert avant tout la réflexion sur le jeu en tant que médium, Baby Steps adopte une approche plus frontale. Les 28 minutes de monologue final, volontairement décousues, agissent comme un miroir tendu aux joueurs : et si le vrai "gameplay" résidait dans l’acceptation de l’absurdité narrative ?
Le jeu, développé par une équipe réduite (Gabe Cuzzillo, Maxi Boch et Bennett Foddy), prouve qu’une mécanique simple – marcher, écouter – peut se muer en une expérience mémorable grâce à une écriture audacieuse. Chaque cinématique sautée devient un pas de plus vers une punition aussi longue qu’inattendue, mais aussi vers une réflexion sur notre rapport aux jeux vidéo. Baby Steps nous rappelle que, parfois, le plus grand plaisir réside dans le fait de se laisser surprendre, même quand cela semble aller à l’encontre de nos habitudes de joueur.
Ce minimalisme narratif est d’autant plus frappant qu’il contraste avec les productions AAA modernes, où les cinématiques sont souvent perçues comme des obstacles à franchir pour accéder au "vrai" contenu. Ici, la cinématique est le contenu. Et c’est précisément ce renversement des attentes qui rend Baby Steps si unique. Les développeurs ne cherchent pas à impressionner par des graphismes ou des mécaniques complexes, mais par une idée simple, exécutée avec brio et un sens aigu de l’humour.
Derrière les Rires : Une Réflexion sur le Jeu Vidéo Moderne
Au-delà de son côté humoristique, Baby Steps soulève une question intéressante : quel est le rôle des cinématiques dans un jeu vidéo ? Alors que de nombreux titres misent sur des séquences narratives de plus en plus longues (parfois au détriment du gameplay), ce jeu prend le contre-pied en transformant ces moments en une expérience à part entière. Ici, sauter une cinématique n’est pas un gain de temps, mais une décision qui a des conséquences narratives.
Cette approche rappelle que le jeu vidéo est un médium unique, où la narration et l’interactivité peuvent (et peut-être devraient) coexister de manière plus harmonieuse. Baby Steps ne se contente pas de punir les joueurs pour leur impatience : il les invite à repenser leur rapport aux cinématiques. Et si, plutôt que de les voir comme des interruptions, on les considérait comme une partie intégrante de l’expérience ?
Bien sûr, cette provocation ne plaira pas à tout le monde. Certains joueurs pourraient trouver la punition de 28 minutes excessive ou simplement ennuyeuse. Mais c’est précisément ce qui fait la force de Baby Steps : il ne cherche pas à plaire à tout le monde. Il assume son côté expérimental et satirique, offrant une expérience qui sort des sentiers battus. Et dans un paysage vidéoludique souvent dominé par des formules éprouvées, cette audace est rafraîchissante.
Une Expérience à Vivre (ou à Sauter ?)
Alors, faut-il jouer à Baby Steps ? Tout dépend de ce que vous cherchez. Si vous êtes à la recherche d’un jeu traditionnel avec des défis de gameplay variés, passez votre chemin. En revanche, si vous êtes ouvert à une expérience narrative décalée, qui joue avec les codes du jeu vidéo et votre propre impatience, alors Baby Steps est fait pour vous.
Le jeu est court – très court, même – mais c’est précisément ce qui en fait une expérience dense et mémorable. En une heure ou deux, vous aurez fait le tour de ce qu’il a à offrir, mais vous en ressortirez avec le sourire aux lèvres et, peut-être, une nouvelle perspective sur la manière dont les cinématiques peuvent être intégrées dans un jeu. Et si, malgré tout, vous décidez de sauter les séquences narratives, sachez que les développeurs auront le dernier mot… sous la forme d’un monologue de 28 minutes qui vous rappellera, avec humour, les dangers de l’impatience.
En fin de compte, Baby Steps est bien plus qu’un simple "simulateur de marche". C’est une expérience méta, une satire du jeu vidéo moderne, et une réflexion sur notre rapport aux récits interactifs. Et même si sa durée de vie est limitée, son impact – comme celui d’une bonne blague – réside dans sa capacité à nous faire rire, réfléchir, et peut-être même changer nos habitudes de joueur.
Baby Steps ne laissera personne indifférent. Certains y verront une critique hilarante des excès narratifs des jeux modernes, d’autres une punition injustifiée pour un comportement naturel. Une chose est sûre : ce jeu, avec son mélange d’humour absurde et de provocation ludique, marque les esprits. Disponible dès maintenant sur PS5 et PC, il prouve qu’une petite équipe peut créer une expérience aussi mémorable que déroutante. Alors, prêt à faire vos premiers pas… et à en assumer les conséquences ?