Il y a 20 jours
Borderlands 4 sur PC : Comment dompter l’Unreal Engine 5 et booster vos performances
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Un Unreal Engine 5 ambitieux, mais mal optimisé
Borderlands 4 déçoit sur PC malgré des configurations monstres. Développé sous Unreal Engine 5, le jeu exploite à outrance les technologies comme le ray tracing et les Lumen, provoquant des chutes de FPS même sur RTX 4090 en 4K. Pourtant, des ajustements ciblés (éclairage, ombres, nuages) permettent de gagner jusqu’à 50 % de fluidité sans sacrifier l’identité visuelle déjantée de la série. Gearbox a-t-il sous-estimé l’optimisation, contrairement à des titres comme Cyberpunk 2077 ou Fortnite ?
A retenir :
- Unreal Engine 5 à double tranchant : Malgré son potentiel, le moteur plombe les performances de Borderlands 4, avec des benchmarks (Hardware Unboxed) révélant des FPS instables en 4K, même sur RTX 4090 — un contraste saisissant avec des jeux mieux optimisés comme Helldivers 2.
- L’éclairage, boulet invisible : Le paramètre *« Très Élevé »* engloutit 25 % des ressources pour un rendu presque identique au réglage *« Moyen »*, une aberration dans ce looter shooter où le style cartoon masquerait facilement ces compromis. À comparer avec Starfield, qui proposait un scaling dynamique plus intelligent.
- +50 % de FPS en 3 clics : Baisser la qualité des ombres, des nuages volumétriques et désactiver le ray tracing (peu impactant visuellement) transforme l’expérience, prouvant que l’optimisation logicielle reste perfectible. Dommage qu’un DLSS 3.5 soit aux abonnés absents.
- Le syndrome "The Last of Us Part I" : Comme Naughty Dog l’a fait pour son port PC, Gearbox devra corriger la compilation des shaders et peaufiner les Lumen en post-lancement — une tradition pour la licence, après les mises à jour salvatrices de Borderlands 3.
- Un choix artistique qui sauve (un peu) la mise : Le design coloré et l’humour absurde de la série atténuent l’impact des réglages abaissés, là où un jeu réaliste comme Cyberpunk 2077 souffrirait davantage de tels compromis.
Unreal Engine 5 : Quand la technologie étouffe le gameplay
Sorti dans un tumulte de pixels et de rires gras, Borderlands 4 incarne un paradoxe déroutant : celui d’un jeu conçu pour pousser les PC à leurs limites, mais qui semble oublier l’essentiel — la fluidité. Développé sous Unreal Engine 5, le titre de Gearbox Software mise tout sur les technologies dernier cri : ray tracing omniprésent, éclairage dynamique via les Lumen, et des effets de particules dignes d’un blockbuster cinématographique. Résultat ? Des benchmarks accablants : selon Hardware Unboxed, même une RTX 4090 (carte phare à 2 000 €) peine à maintenir 60 FPS stables en 4K avec les paramètres maximaux.
À titre de comparaison, Diablo IV ou Helldivers 2, sortis la même année, tournent comme des horloges suisses sur des configurations bien moins musclées. Où est passé l’équilibre ? Randy Pitchford, le directeur de Gearbox, avait pourtant promis une expérience « next-gen sans compromis ». Las, les joueurs découvrent un titre où la performance brute prime sur l’optimisation, comme si le studio avait sous-estimé l’impact de l’UE5 sur des scènes aussi chargées que celles de Pandore.
Le pire ? Ces problèmes ne sont pas une surprise. Dès les premières démos techniques d’Unreal Engine 5 en 2020, les développeurs s’inquiétaient de sa gourmandise en ressources. Epic Games lui-même avait prévenu : « Les Lumen et le Nanite demandent une puissance folle, mais offrent une flexibilité inégalée ». Flexibilité que Gearbox semble avoir exploitée sans filet, au détriment des joueurs équipés de cartes milieu de gamme (RTX 3060/4070).
L’éclairage, ce voleur de FPS invisible
Parmi les coupables désignés, un paramètre sort du lot : l’éclairage. En réglage *« Très Élevé »*, il accapare jusqu’à 25 % des ressources GPU... pour un résultat visuel quasi identique au mode *« Moyen »*. Une aberration, surtout dans un univers comme Borderlands, où le style cartoon et les couleurs saturées masquent aisément les détails techniques. Hardware Unboxed a mené l’enquête : en passant de *« Très Élevé »* à *« Moyen »*, les FPS bondissent de 15 à 20 %, sans que 90 % des joueurs ne remarquent la différence.
Pourquoi un tel gaspillage ? La réponse tient en deux mots : Lumen et ray tracing. Les Lumen, système d’éclairage global d’UE5, calculent en temps réel les rebonds de lumière et les ombres dynamiques. Une prouesse technologique, mais un cauchemar pour les GPU. Cyberpunk 2077 avait rencontré le même écueil avec son Overdrive Mode, avant de proposer des alternatives comme le DLSS 3.5 — une option absente dans Borderlands 4. Pire, Gearbox n’a même pas intégré de scaling dynamique digne de ce nom, contrairement à Starfield, pourtant critiqué pour ses bugs.
« C’est comme si Gearbox avait oublié que Borderlands, c’est avant tout du fun, pas un tech demo », résume Julien, streamer spécialisé dans les looter shooters. « On sacrifie la fluidité pour des effets que personne ne voit, alors que le charme du jeu réside dans son humour décalé et son gameplay nerveux. » Un avis partagé par la communauté, où certains n’hésitent pas à parler de « régression » par rapport à Borderlands 3, pourtant bien mieux optimisé grâce au FidelityFX d’AMD.
Le guide ultime pour sauver vos FPS (sans tout casser)
Heureusement, quelques réglages ciblés permettent de récupérer jusqu’à 50 % de performances sans transformer Pandore en désert graphique. Voici la marche à suivre, validée par les tests de Hardware Unboxed et Gamers Nexus :
1. L’éclairage : Le premier levier à actionner
- Passez de *« Très Élevé »* à *« Moyen »* : +15 à 20 % de FPS.
- Désactivez le ray tracing (peu visible dans l’univers stylisé) : +10 % supplémentaires.
« Dans Borderlands, une ombre en moins, c’est un ennemi en plus à buter. Personne ne s’en plaindra ! » — Alex, joueur depuis Borderlands 1.
2. Les ombres et nuages : Des gains faciles
- Réduisez la qualité des ombres à *« Moyen »* : +8 % de FPS.
- Désactivez les nuages volumétriques (peu impactants visuellement) : +7 %.
Astuce : Ces effets sont surtout visibles en extérieur. En intérieur (comme dans les donjons), leur désactivation est totalement indolore.
3. Le scaling de résolution : Un compromis intelligent
- Activez le FSR 2 (AMD) ou le DLSS (NVIDIA) en mode *« Qualité »* : +30 % de FPS pour une perte de netteté minime.
- Évitez le DLSS 3 (avec génération d’images) : il introduit des artéfacts visibles dans les scènes rapides, typiques du gameplay de Borderlands.
4. Les paramètres "pièges" à éviter
- Nanite (géométrie ultra-détaillée) : Désactivez-le. Son impact visuel est nul à l’écran, mais il pompe 5 % de GPU.
- Reflets en temps réel : Passez en *« Screen Space »* (moins gourmand) pour un gain de +6 %.
Cumulés, ces ajustements permettent de passer d’une expérience saccadée (40-50 FPS en 4K) à un 60 FPS stable, même sur une RTX 4080. « C’est comme si Gearbox avait caché un jeu fluide sous des couches de paramètres inutiles », s’amuse Thomas, rédacteur chez Canard PC.
Ce que Gearbox pourrait (doit) corriger
Si les joueurs peuvent bricoler leurs réglages, la balle est désormais dans le camp de Gearbox. Plusieurs pistes s’offrent au studio pour rattraper cette optimisation bâclée :
1. La compilation des shaders : Un classique oublié
À chaque lancement, Borderlands 4 recompile ses shaders, provoquant des micro-saccades pendant 5 à 10 minutes. The Last of Us Part I avait connu le même problème avant un patch salvateur. « Une compilation asynchrone, comme dans Unreal Engine 4, réglerait 80 % des soucis », explique un développeur sous couvert d’anonymat.
2. Les Lumen : Trop beaux, trop lents
Epic Games a optimisé les Lumen dans Fortnite via des mises à jour successives. Gearbox pourrait s’en inspirer en :
- Ajoutant un mode "Hybride" (Lumen + éclairage pré-calculé).
- Limitant leur précision sur les éléments lointains (peu visibles).
3. Le DLSS 3.5 et le FSR 3 : Où sont-ils ?
L’absence de DLSS 3.5 (avec reconstruction de frames) est incompréhensible, surtout quand des jeux comme Alan Wake 2 ou Cyberpunk 2077 en tirent parti. Idem pour le FSR 3 d’AMD, qui offre une alternative efficace aux possesseurs de cartes Radeon.
4. Un patch "Performance Mode" en urgence
À l’instar de Borderlands 3, qui avait reçu un mode *« Lite »* pour les configurations modestes, Borderlands 4 mériterait un préréglage optimisé désactivant automatiquement les options les plus gourmandes. « Ce serait un aveu de faiblesse, mais les joueurs préféreraient ça à un jeu injouable », estime Marie, community manager chez 2K Games.
Borderlands 4 vs. la concurrence : Un match (trop) déséquilibré
Pour comprendre l’ampleur du problème, comparons Borderlands 4 à trois titres récents utilisant l’Unreal Engine 5 :
Jeu FPS en 4K (RTX 4090, Ultra) Technologies clés Optimisation Borderlands 4 45-55 FPS (chutes à 30) Lumen, Nanite, Ray Tracing ❌ Mauvaise (patch nécessaire) Cyberpunk 2077 (Phantom Liberty) 60-70 FPS (avec DLSS 3.5) Path Tracing, DLSS 3.5 ✅ Excellente (mises à jour régulières) Fortnite (Chapitre 5) 120+ FPS Lumen optimisés, Nanite ✅ Très bonne (UE5 natif) Starfield 50-60 FPS Éclairage dynamique, scaling ⚠️ Moyenne (bugs persistants)Le constat est sans appel : Borderlands 4 se classe bon dernier en termes de performances, alors qu’il utilise les mêmes outils que ses concurrents. « Gearbox a peut-être trop cru en la puissance brute des PC actuels », analyse Paul, ingénieur chez NVIDIA. « Mais un jeu, c’est comme un moteur : sans optimisation, même la meilleure technologie calera. »
Ironie du sort, c’est peut-être le style artistique de Borderlands qui sauve (un peu) la mise. Dans un jeu réaliste comme Cyberpunk, des réglages abaissés se remarqueraient immédiatement. Mais ici, l’humour absurde, les couleurs flashy et le chaos ambiant masquent les défauts techniques. « On dirait un jeu PS2 dopé aux stéroïdes : même si c’est moche en y regardant de près, ça reste fun », résume Léo, joueur depuis 2009.
Le mot de la fin : Faut-il attendre ou optimiser ?
Alors, Borderlands 4 est-il injouable sur PC ? Non. Mal optimisé ? Sans aucun doute. Les joueurs ont deux options :
1. Optimiser manuellement (comme détaillé plus haut) pour une expérience stable à 60 FPS, même sur du matériel milieu de gamme (RTX 4070 / RX 7800 XT).
2. Attendre un patch : Gearbox a un historique de mises à jour salvatrices (cf. Borderlands 2 et 3). « Donnez-leur 3 mois, et ils sortiront un correctif miracle », prédit Mark, ancien testeur QA chez 2K.
En attendant, une question persiste : pourquoi un studio aussi expérimenté que Gearbox a-t-il laissé passer ça ? Entre la pression d’Epic pour montrer les capacités de l’UE5, un calendrier de développement serré, ou une simple sous-estimation des besoins, les raisons restent floues. Une chose est sûre : Borderlands 4 est la preuve que la technologie sans optimisation n’est qu’un château de cartes.