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Demeo x Dungeons & Dragons: Battlemarked – L’Accessibilité Rencontre l’Épopée Tactique
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Un Dungeons & Dragons repensé pour le fun immédiat
Demeo x Dungeons & Dragons: Battlemarked bouscule les codes du JDR vidéo avec une approche résolument accessible, sans sacrifier la richesse stratégique. Développé par Resolution Games, ce titre coopératif pour 1 à 4 joueurs remplace les règles complexes par un système d’Actions universelles et des decks de cartes personnalisables, le tout dans l’univers emblématique des Royaumes Oubliés. À mi-chemin entre Slay the Spire et Divinity: Original Sin 2, mais sans leur courbe d’apprentissage abrupte, le jeu promet des parties dynamiques, humoristiques et sans frustration, idéales pour les novices comme pour les vétérans pressés. Sortie prévue le 20 novembre sur PC, PS5 et Meta Quest.
A retenir :
- Un D&D simplifié mais profond : Un système d’Actions universelles (2 par tour) remplace les règles complexes, tout en offrant une stratégie tactique via des decks de 10 cartes par classe.
- L’univers des Royaumes Oubliés revisité avec humour : Des quêtes classiques (goblins, donjons piégés) et des jets de dés simplifiés qui déclenchent des scènes comiques ou des raccourcis narratifs.
- Des donjons semi-procéduraux et des ennemis intelligents : Pièges interactifs, combinaisons de sorts, et boss adaptatifs pour éviter la répétitivité.
- Coopératif sans prise de tête : Idéal pour les parties en famille ou entre amis, avec un système de difficulté ajustable et des échecs divertissants plutôt que punitifs.
- Sortie le 20 novembre sur PC, PS5 et Meta Quest – une alternative rapide et fun à Baldur’s Gate 3, sans sacrifier l’esprit D&D.
Un Donjons & Dragons qui ose la simplicité (sans trahir son âme)
Alors que Baldur’s Gate 3 a élevé le niveau d’exigence des jeux vidéo inspirés de Dungeons & Dragons, avec ses règles méticuleuses et ses dialogues à embranchements infinis, Demeo x D&D: Battlemarked prend le contre-pied : et si l’essence du JDR tenait moins à la complexité qu’à l’improvisation collective et aux moments épiques ? C’est le pari de Resolution Games, studio suédois connu pour ses expériences VR (Demeo, Walkabout Mini Golf), qui transpose ici l’univers de D&D en un roguelite tactique où chaque partie dure entre 30 et 60 minutes – parfait pour une soirée entre amis ou une pause déjeuner.
La révolution ? Un système d’Actions universelles. Exit les Bonus Actions, les Réactions ou les modifieurs de compétences labyrinthiques : ici, chaque personnage dispose de deux Actions par tour, à dépenser librement pour se déplacer, attaquer, lancer un sort ou activer une compétence. Une mécanique qui rappelle Pathfinder dans son approche unifiée, mais avec une courbe d’apprentissage quasi inexistante. "On voulait que les joueurs passent 90% de leur temps à jouer, et 10% à comprendre les règles, pas l’inverse", explique Tommy Palm, CEO de Resolution Games, lors d’une démonstration exclusive. Mission accomplie : en cinq minutes, même un néophyte maîtrise les bases.
Pourtant, derrière cette simplicité apparente se cache une profondeur tactique. Les classes – comme le Rôdeur Tiefling ou le Paladin Dragonné – disposent chacune d’un deck de 10 cartes aux effets variés. Certaines coûtent 0 Action (un coup de dague rapide), d’autres 2 Actions (une attaque ultime). Avec seulement 5 ou 6 cartes en main, les joueurs doivent sans cesse anticiper, combiner et sacrifier : faut-il utiliser maintenant la Frappe Foudroyante du Paladin pour éliminer un goblin, ou la garder pour le boss ? Ces dilemmes, familiers aux amateurs de deck-building comme Slay the Spire, donnent au jeu une dimension stratégique qui transcende sa simplicité.
"Un jeu de cartes, mais pas que" : quand les donjons deviennent des terrains de jeu
Si les cartes structurent les capacités des héros, c’est l’environnement qui transforme chaque partie en une aventure unique. Les donjons, générés de manière semi-procédurale, regorgent de pièges interactifs, d’objets à manipuler et de dangers environnementaux. Lors d’une session test, un combat anodin contre des myconides (ces champignons intelligents chers à D&D) a basculé quand le Magicien Gnome a enflammé une nappe de poison déposée par le Paladin, carbonisant trois ennemis d’un coup. "C’est ce genre de moments imprévus qui font la magie du jeu", commente un développeur, soulignant que ces interactions sont encouragées par le système, sans nécessiter de calculs fastidieux comme dans Divinity: Original Sin 2.
Les ennemis, eux aussi, jouent le jeu. Les goblins utilisent des tactiques de harcèlement (ils fuient si affaiblis, ou appellent des renforts), tandis que les boss – comme le Fléau Myconide croisé en démo – combinent résistances et capacités spéciales. Un système de difficulté ajustable permet d’ailleurs d’adapter l’expérience, que ce soit pour une partie en famille (mode "Héroïque" avec des indices supplémentaires) ou entre joueurs aguerris (mode "Légendaire" où les ennemis gagnent des tours bonus). "On a voulu éviter le syndrome du ‘mur de difficulté’ que certains roguelites imposent", précise l’équipe, citant en exemple Hades, où la progression reste gratifiante même après un échec.
Les Royaumes Oubliés comme vous ne les avez jamais vus (ou presque)
Autre atout majeur : le cadre narratif. Battlemarked s’ancre dans les Royaumes Oubliés, l’univers le plus populaire de D&D, partagé avec Baldur’s Gate 3 et le film Honor Among Thieves. Un choix stratégique, comme l’explique Andrew Schneider, producteur chez Wizards of the Coast : "Les joueurs connaissent déjà les goblins, les beholders ou la ville de Neverwinter. Pas besoin de leur expliquer qui est qui – ils peuvent se concentrer sur l’aventure." Les quêtes, bien que secondaires, s’appuient sur des archétypes classiques : sauvetage d’otages, exploration de cryptes maudites, ou affrontements contre des cultes obscurs.
Côté rôle-play, le jeu mise sur des interactions sociales simplifiées. Les jets de dés (pour Persuasion, Intimidation, etc.) sont résolus en un clic, avec des conséquences souvent humoristiques. Échouer un test de Survie peut ainsi vous faire avaler un champignon vénéneux (avec un effet comique à la clé), tandis qu’une réussite débloque des dialogues cachés ou des raccourcis. Une approche qui rappelle Citizen Sleeper 2, mais sans la lourdeur narrative, privilégiant la réactivité et le fun immédiat. "On a voulu capturer l’esprit des parties de D&D entre potes, où les échecs deviennent des anecdotes hilarantes", résume un designer.
Derrière les cartes : la philosophie d’un D&D "pour tous"
Mais pourquoi un tel parti pris pour la simplicité ? La réponse tient en partie à l’histoire du projet. À l’origine, Resolution Games travaillait sur une suite à Demeo, leur jeu de plateau VR acclamé. Lors d’un brainstorming, l’idée d’intégrer l’univers de D&D a émergé, mais avec une contrainte : "Il fallait que ce soit jouable par ma mère", raconte un développeur. D’où le choix d’un système où les règles s’apprennent en jouant, sans manuel de 200 pages. Les tests utilisateurs ont confirmé cette approche : des joueurs n’ayant jamais touché à un JDR ont enchaîné les parties sans frustration, tandis que les vétérans de D&D ont apprécié la rapidité des sessions et la variété des builds.
Pourtant, tous les fans ne sont pas convaincus. Certains puristes, comme le streamer Critical Role, craignent que cette simplification ne "dénature l’âme de D&D". "Sans la complexité des règles, on perd la richesse des choix tactiques", argue un joueur sur Reddit. À cela, l’équipe répond par un argument massue : l’accessibilité n’exclut pas la profondeur. Les decks personnalisables, les combinaisons de sorts et les donjons procéduraux offrent une rejouabilité que même Baldur’s Gate 3 peine à égaler sur le long terme. Et puis, comme le souligne un testeur : "Parfois, on a juste envie de lancer un sort et de voir des champignons exploser, sans passer une heure à optimiser son inventaire."
Verdict : un D&D qui a tout d’un grand (sauf la prise de tête)
À l’approche de sa sortie le 20 novembre, Demeo x D&D: Battlemarked se positionne comme une réponse maline à un paradoxe : comment attirer les nouveaux joueurs sans lasser les fans ? La solution ? Un mélange de simplicité (2 Actions par tour, cartes claires), de profondeur (decks personnalisables, donjons dynamiques) et d’humour (échecs comiques, références geek). Le jeu ne remplacera pas Baldur’s Gate 3 pour les amateurs de narration complexe, mais il comble un vide : celui d’un D&D vidéo-ludique rapide, coopératif et sans frustration.
Reste une inconnue : la durée de vie. Avec un prix annoncé autour de 30-40€ (selon les plateformes), le titre devra justifier son tarif par un contenu suffisant – d’autant que la démo ne révélait qu’une poignée de donjons et de classes. Resolution Games promet des mises à jour régulières (nouvelles cartes, ennemis, événements spéciaux), mais gare à la comparaison avec des géants comme Hades ou Slay the Spire, dont la rejouabilité est légendaire. Une chose est sûre : si vous cherchez un D&D à jouer entre midi et deux, sans sacrifier les rires et les moments épiques, Battlemarked pourrait bien devenir votre nouveau rituel.
20 novembre 2024 : une date à marquer d’une pierre blanche pour les amateurs de Dungeons & Dragons en quête d’une expérience accessible, rapide et coopérative. Demeo x D&D: Battlemarked réussit le tour de force de distiller l’essence du JDR – stratégie, improvisation, moments partagés – dans un format qui sied aussi bien aux novices qu’aux vétérans pressés. Entre les decks de cartes malins, les donjons interactifs et un humour décalé, le jeu évite l’écueil du "D&D light" pour offrir une aventure tactique, rejouable et résolument fun.
Son vrai défi ? Tenir la comparaison avec des monstres sacrés comme Baldur’s Gate 3 ou Divinity: Original Sin 2. Mais là où ces derniers misent sur la profondeur narrative et la simulation exhaustive, Battlemarked parie sur l’immédiateté et le plaisir partagé – un pari audacieux qui pourrait bien payer, surtout à l’approche des fêtes. À suivre de près, donc, dès sa sortie sur PC, PS5 et Meta Quest.