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LEGO Batman : Legacy of the Dark Knight – Quand les Briques Rencontrent l’Ombre des Arkham
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Il y a 42 jours

LEGO Batman : Legacy of the Dark Knight – Quand les Briques Rencontrent l’Ombre des Arkham

Un Gotham hybride entre humour et noirceur

LEGO Batman: Legacy of the Dark Knight ose un mélange audacieux : l’ADN des Arkham (combats free-flow, sigilo, Gotham open-world) fusionné avec l’humour décalé et l’accessibilité LEGO. Le résultat ? Une aventure où Batman et Jim Gordon – jouable pour la première fois – explorent une ville en briques aussi dynamique que sombre, entre puzzles coopératifs, séquences d’action frénétique (grâce aux Batarangs et au grappin), et une narration qui rend hommage à l’univers DC Comics. Pourtant, malgré ses ambitions, le titre peine à équilibrer immersion mature et ton familial, restant un hommage ludique plutôt qu’une révolution.

A retenir :

  • Gotham en briques : Une ville open-world inspirée d’Arkham Knight, avec météo dynamique, destruction environnementale et une exploration verticale via le grappin de Batman.
  • Duo Batman-Gordon : Un gameplay asymétrique où le pistolet à mousse de Gordon (pour les puzzles) contraste avec l’arsenal complet de Batman (Batarangs, vision détective, combats free-flow).
  • Combats hybrides : Un système mélangeant la fluidité des Arkham et la simplicité LEGO, avec des enchaînements aériens et des prises furtives basiques mais efficaces.
  • Puzzles coopératifs : Des énigmes exploitant la complémentarité forcée entre les deux héros, récompensées par des coffres cachés et des zones secrètes.
  • Boss décevants : Des affrontements réduits à des puzzles environnementaux simplistes (ex. : la Red Hood Gang), loin de la complexité des Arkham.
  • Ton dual : Un équilibre fragile entre hommage sérieux à DC (ambiance, narration) et humour LEGO (animations de "démontage" des ennemis), ciblant à la fois les fans et les familles.

Gotham en Briques : L’Ombre des Arkham sous un Jour Ludique

LEGO Batman: Legacy of the Dark Knight commence par une promesse audacieuse : et si Gotham, cette ville mythique aussi sombre que ses héros, était reconstituée en briques LEGO sans perdre son âme ? TT Games, fort de son expertise avec les licences DC (LEGO Batman 2, LEGO DC Super-Villains), relève le défi en puisant dans l’ADN des Arkham – ces jeux cultes développés par Rocksteady. Résultat : une exploration open-world où les toits accessibles via le grappin, les ruelles étroites peuplées de criminels, et une météo capricieuse (pluie battante, brouillard épais) rappellent Batman: Arkham Knight.

Pourtant, cette Gotham en briques n’est pas qu’un décor statique. La ville respire : les bâtiments se détruisent sous les coups de poing (une marque de fabrique des jeux LEGO), les pièces à collectionner (plans de construction, personnages cachés) incitent à l’exploration, et les quêtes secondaires – comme désamorcer des bombes du Joker ou arrêter des braquages – ajoutent une couche de profondeur. "On a voulu créer un Gotham qui donne envie de s’arrêter pour admirer les détails, même entre deux missions", explique un développeur de TT Games dans une interview à Game Informer.

Mais attention : cette liberté a un prix. Contrairement aux Arkham, où chaque recoin racontait une histoire, ici, certains quartiers semblent vidés de leur substance une fois les objectifs principaux terminés. Un choix assumé pour cibler un public familial, mais qui pourrait décevoir les joueurs en quête d’une immersion totale.


Le saviez-vous ? La carte de Gotham dans Legacy of the Dark Knight est 30% plus grande que celle de LEGO DC Super-Villains, avec des références architecturales directes à Arkham City (comme la prison de Blackgate ou l’usine ACE Chemicals).

Batman et Gordon : Un Duo aux Gameplays Déséquilibrés

La grande innovation du jeu réside dans son système à deux personnages : pour la première fois, Jim Gordon devient jouable, aux côtés de Batman. Sur le papier, l’idée est brillante : le commissaire apporte une touche tactique avec son pistolet à mousse, capable de neutraliser des ennemis à distance ou de sceller des fuites de gaz toxique. Dans les faits, cependant, son utilité se limite souvent à des puzzles basiques, tandis que Batman monopolise l’action avec son arsenal complet (Batarangs, grappin, vision détective).

Prenons un exemple concret : lors de l’infiltration de l’usine chimique (niveau clé du chapitre 3), Gordon doit activer des panneaux de contrôle pour couper l’alimentation électrique, pendant que Batman élimine les gardes en silence ou affronte des vagues d’ennemis. Si la complémentarité est bien pensée, elle révèle aussi un déséquilibre flagrant : Gordon se transforme rapidement en personnage de support, relégué au second plan. "Pourquoi jouer Gordon alors que Batman peut tout faire ?", résume un testeur de JeuxVideo.com dans son avis préliminaire.

Autre point contentieux : les séquences de sigilo. Bien que présentes, elles manquent de profondeur. Les ennemis, dotés d’un système d’alerte rudimentaire (un simple cône de vision), se laissent facilement distraire par des Batarangs ou des bruits de pas. Les animations de "démontage" des adversaires en LEGO, bien que drôles, brisent l’immersion – un parti pris cohérent avec la licence, mais qui rappelle que Legacy of the Dark Knight reste avant tout un jeu grand public.

Combats et Puzzles : Quand l’Action Rencontre les Briques

C’est dans les séquences d’action que le jeu déploie tout son potentiel. Le système de combat, inspiré des Arkham, permet des enchaînements fluides : coups de poing, esquives, contre-attaques, et même des combinaisons aériennes dignes d’un beat’em up. Le Batarang, outil polyvalent, sert aussi bien à étourdir qu’à déclencher des mécanismes à distance. Quant au grappin, il devient indispensable pour traverser la ville ou surprendre les ennemis depuis les hauteurs.

Les puzzles, eux, misent sur la coopération forcée entre les deux héros. Par exemple, dans le niveau "L’Ombre du Pingouin", Gordon doit utiliser son pistolet à mousse pour geler une porte, pendant que Batman active un panneau électrique avec ses gants. Ces segments, bien que simplistes, évitent la monotonie grâce à des récompenses tangibles : coffres cachés (contenant des pièces rares ou des plans de construction), ou l’accès à des zones secrètes (comme la Batcave alternative).

En revanche, les affrontements de boss déçoivent. La Red Hood Gang, par exemple, se résume à un puzzle environnemental où il faut éviter des pièges tout en activant des leviers. Rien de comparable à la complexité des combats contre Bane ou Mr. Freeze dans les Arkham. "Les boss sont le maillon faible du jeu", critique IGN France, soulignant leur manque de créativité.


Comparaison culturelle : Si LEGO Star Wars: The Skywalker Saga misait sur la quantité (6 films, des centaines de personnages), Legacy of the Dark Knight privilégie une expérience plus narrative, proche des Arkham en structure. Un choix risqué, mais qui pourrait séduire les fans de récits interactifs dans l’univers DC.

Derrière les Briques : Les Coulisses d’un Hommage Ambigu

Pour comprendre les choix audacieux (et parfois contestés) de TT Games, il faut remonter à la genèse du projet. Selon une source proche du studio, l’équipe a longtemps hésité entre deux directions :

  • Un jeu 100% LEGO : humour omniprésent, mécaniques ultra-simplifiées, ciblant les enfants.
  • Un hommage aux Arkham : ton plus sombre, gameplay exigeant, pour les fans de DC.

Le compromis final ? Un mélange des deux, avec des concessions. Par exemple, la violence est désamorcée par des animations cartoon (les ennemis se transforment en tas de briques), mais l’ambiance sonore (la voix grave de Batman, les cris des criminels) rappelle les Arkham. "On voulait que les parents puissent jouer avec leurs enfants sans craindre des scènes trop intenses, mais sans non plus trahir l’esprit de Batman", confie un designer.

Autre détail révélateur : les easter eggs. Le jeu regorge de clins d’œil aux comics (comme la Batmobile des années 60 cachée dans un garage) et aux Arkham (la réplique du manoir Wayne d’Arkham Origins). Une façon de récompenser les fans tout en gardant une accessibilité pour les nouveaux venus.

Verdict : Un Jeu à Deux Visages

LEGO Batman: Legacy of the Dark Knight est un objet hybride, à la fois hommage sérieux aux Arkham et jeu LEGO classique. Ses forces ? Une Gotham vivante, des combats dynamiques, et une narration qui respecte l’univers DC. Ses faiblesses ? Des boss décevants, un gameplay déséquilibré (Gordon sous-exploité), et une immersion parfois sacrifiée sur l’autel de l’humour.

Pour qui ce jeu est-il fait ?

  • Les fans de Batman qui veulent une aventure ludique sans la noirceur des Arkham.
  • Les familles cherchant un titre coopératif avec une touche de profondeur.
  • Les collectionneurs de LEGO DC, pour les easter eggs et les références.

À éviter si vous attendez un Arkham en briques – mais à essayer si vous acceptez un compromis entre maturité et folie LEGO.

LEGO Batman: Legacy of the Dark Knight prouve qu’il est possible de marier l’esprit des Arkham et l’univers LEGO, même si l’équilibre reste précaire. Entre les toits de Gotham à explorer, les combats free-flow satisfaisants, et les puzzles coopératifs, le jeu offre une expérience riches en surprises – à condition d’accepter ses limites. Les puristes des Arkham regretteront peut-être le manque de profondeur dans le sigilo ou les boss, mais les joueurs en quête d’un hommage accessible et drôle à l’univers DC y trouveront leur compte.
À tester en duo pour profiter pleinement de la dynamique Batman-Gordon, même si ce dernier mérite mieux qu’un rôle de figurant.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
*Écoute, je vais te dire un truc, pote.* TT Games a réussi l’exploit de faire un Gotham où même les *croquignolesques* ruelles sentent le café noir de Bruce Wayne… mais en version décaféiné. Tu cours sur les toits, tu grappines comme un vrai, tu te sens presque Dark Knight… jusqu’à ce que Gordon te rappelle qu’il existe en te demandant d’appuyer sur Y pour *action héroïque*. **OSS 117** aurait dit : *"C’est un peu comme si on m’avait donné un flingue en plastique au milieu d’un braquage."* Le jeu oscille entre l’hommage touchant et la parodie malgré elle – un peu comme si Nolan et Schumacher avaient co-écrit le scénario. **À jouer en famille, ou en solo en se disant qu’on est un peu con de kiffer autant.**

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic