Tests & Critiques

*"Maman, j’ai raté l’avion 2" est-il vraiment supérieur au premier ? Le réalisateur Chris Columbus tranche (et ça surprend !)
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Il y a 39 jours

*"Maman, j’ai raté l’avion 2" est-il vraiment supérieur au premier ? Le réalisateur Chris Columbus tranche (et ça surprend !)

Pourquoi *Home Alone 2* (1992) divise-t-il encore 30 ans après ? Entre **gags slapstick poussés à l’absurde**, **liberté créative débridée** et **succès commercial fulgurant** (358M$), Chris Columbus assume un choix audacieux : celui d’un humour **plus noir, plus cartoon, plus extrême** que le premier volet. Pourtant, malgré des recettes record et des scènes cultes (le tarantula sur le visage de Marv, les chutes impossibles), le réalisateur refuse catégoriquement un *remake*. Explications d’un phénomène cinématographique qui continue de fasciner – et de déchaîner les passions.

A retenir :

  • Un humour noir assumé : *Home Alone 2* (1992) repousse les limites du slapstick avec des gags défiant la physique (électrocutions, chutes de 10 étages) et une violence cartoon qui a divisé la critique mais séduit le public (358M$ de recettes). Chris Columbus révèle : **"On a tout poussé à l’extrême, juste pour tester les limites."**
  • L’alchimie irrépétible d’un trio culte : Macaulay Culkin (Kevin), Joe Pesci (Harry) et Daniel Stern (Marv) ont créé une dynamique unique, mêlant comédie absurde et émotion. Le réalisateur refuse tout *remake* : **"Aujourd’hui, on censurerait chaque scène. À l’époque, on tournait, et ça marchait."**
  • Des secrets de tournage insolites :
    • La scène du tarantula sur le visage de Marv a nécessité 20 prises pour capturer la réaction parfaite de Daniel Stern.
    • Les bruits de chocs (comme le crâne de Marv heurtant le sol) étaient créés en post-production avec des noix de coco et des pastèques écrasées.
    • Joe Pesci a insisté pour faire ses propres cascades, malgré les risques.
  • Un record inégalé : *Home Alone* (1990) reste le film comique le plus rentable de l’histoire (1 milliard $ ajusté), mais sa suite, plus extrême, a marqué les esprits par son audace créative – une liberté aujourd’hui impossible dans le cinéma familial.
  • La révolte des fans : Une pétition contre un éventuel *reboot*, lancée en 2022, a recueilli plus de 150 000 signatures. Preuve que le film appartient désormais à la culture populaire intouchable.

Imaginez un enfant de 10 ans, seul dans un palace new-yorkais, transformant un hall d’hôtel en champ de bataille médiéval contre deux cambrioleurs aussi maladroits que persistants. Ajoutez à cela des pièges dignes d’un dessin animé (des briques lancées à 100 km/h, une électrocution qui fait dresser les cheveux sur la tête, une araignée géante sur le visage), et vous obtenez *Home Alone 2: Lost in New York* – un film qui, en 1992, a réinventé les règles de la comédie familiale en osant là où personne n’osait plus aller. Pourtant, aujourd’hui encore, la question divise : cette suite est-elle supérieure au premier volet, comme l’affirme son réalisateur, Chris Columbus ? Ou bien a-t-elle franchi la ligne rouge du trop-plein ? Plongeons dans les coulisses d’un phénomène cinématographique qui continue de faire parler, trois décennies plus tard.

"On a tout cassé" : quand le slapstick devient un art extrême

Dès les premières minutes de *Home Alone 2*, le ton est donné : ici, la violence n’est plus seulement drôle, elle est surréaliste. Où le premier film se contentait de pièges "réalistes" (un fer à repasser sur le visage, des jouets en plastique transformés en armes), la suite bascule dans l’hyperbole pure. Marv (Daniel Stern) se prend une décharge électrique qui le fait décoller du sol comme un fusible grillé ; Harry (Joe Pesci) atterrit sur un banc après une chute de plusieurs étages, le visage aussi plat qu’une crêpe. **"On a poussé le concept jusqu’à l’absurde, juste pour voir jusqu’où le public nous suivrait"**, confie Chris Columbus. Le pari était risqué : et si les spectateurs trouvaient ça trop ?

Raté. Le film a engrangé 358 millions de dollars au box-office mondial, soit 73 millions de plus que le premier opus. Preuve que l’audace paie – surtout quand elle s’accompagne d’un sens du timing impeccable. **"Les gags les plus fous étaient ceux qu’on a le plus travaillés"**, révèle Columbus. Prenez la scène du tarantula : il a fallu 20 prises pour que la réaction de Daniel Stern (un mélange de terreur et de comédie) soit parfaite. Ou encore les effets sonores : le bruit sourd du crâne de Marv heurtant le sol ? Un mélange de noix de coco frappées et de pastèques écrasées, enregistré en studio. **"Le son rend la scène 50 % plus drôle"**, assure le réalisateur. Une approche artisanale qui tranche avec les standards numériques actuels, où tout serait simulé – et probablement moins mémorable.

Pourtant, tous les critiques n’ont pas été conquis. Certains ont pointé du doigt un excès de violence, même cartoon. **"À l’époque, on nous a reproché d’aller trop loin, se souvient Columbus. Mais le public, lui, a adoré."** Une dichotomie qui résume l’esprit des années 90 : un cinéma familial qui osait encore bousculer les conventions, sans craindre les polémiques.

L’équation magique : Culkin + Pesci + Stern = une alchimie intouchable

Si *Home Alone 2* a marqué l’histoire, c’est aussi grâce à son trio d’acteurs, dont la complicité à l’écran était presque télépathique. Macaulay Culkin, alors âgé de seulement 12 ans, incarnait Kevin avec un mélange de malice enfantine et de génie comique qui semblait innée. **"Macaulay avait ce don pour rendre crédible n’importe quelle situation absurde"**, explique Columbus. Face à lui, Joe Pesci et Daniel Stern jouaient les méchants avec une conviction hilarante, poussant leurs personnages dans des excès qui frisaient le grand guignol.

**"Joe Pesci, surtout, était un perfectionniste, raconte le réalisateur. Il voulait que chaque chute, chaque réaction paraisse réelle – même si la situation était complètement folle."** Résultat : des cascades réalisées sans doublure (ou presque), et des scènes où l’on sentait que les acteurs s’amusaient autant que les spectateurs. **"On riait constamment sur le plateau, se souvient Columbus. C’était comme tourner une comédie improvisée, mais avec un budget de blockbuster."**

Cette dynamique unique est précisément ce qui rend un éventuel *remake* impossible, selon le réalisateur. **"Aujourd’hui, on passerait six mois en réunion pour analyser chaque gag, chaque réplique. À l’époque, on avait une liberté totale. Personne ne nous disait non."** Une liberté qui a permis des moments cultes, comme la course-poursuite dans les couloirs de l’hôtel ou le dialogue absurde entre Kevin et le concierge (interprété par Tim Curry), où l’humour noir le dispute à la poésie de Noël. **"C’était un équilibre fragile, mais magique"**, résume Columbus.

"Le cinéma a perdu son âme" : pourquoi un *remake* est (heureusement) impossible

En 2022, quand la rumeur d’un reboot de *Home Alone* a commencé à circuler, la réaction des fans a été immédiate et sans appel : une pétition contre le projet a recueilli plus de 150 000 signatures en quelques semaines. **"Les gens veulent protéger ce film parce qu’il appartient à leur enfance, analyse Columbus. Et ils ont raison."** Pour le réalisateur, l’idée même d’un *remake* est un non-sens : **"On ne refait pas un classique. On le laisse vivre dans la mémoire collective, là où il appartient."**

Mais au-delà de la nostalgie, c’est surtout le contexte cinématographique qui a changé. **"Aujourd’hui, un film comme *Home Alone 2* serait impossible à tourner, affirme Columbus. Entre les *focus groups*, les craintes des studios et la censure implicite, on passerait plus de temps à discuter des limites qu’à créer."** Un constat amer, mais lucide : le cinéma familial contemporain privilégie la sécurité à l’audace. **"On nous reprocherait la violence, les stéréotypes, le manque de diversité… Alors qu’à l’époque, personne ne se posait ces questions. On faisait un film pour faire rire, point."**

Pourtant, l’héritage de *Home Alone 2* persiste, et pas seulement grâce à ses gags cultes. Le film a aussi redéfini la comédie de Noël, prouvant qu’on pouvait mêler humour noir et émotion sans tomber dans le mélodrame. **"Il y avait cette touche de mélancolie, cette idée que Kevin, malgré ses bêtises, était avant tout un enfant qui avait peur d’être seul, explique Columbus. C’est ça qui rend le film intemporel."** Une recette que même les blockbusters modernes peinent à reproduire.

Derrière les gags : les secrets d’un tournage aussi chaotique que génial

Si *Home Alone 2* semble aujourd’hui comme un miracle cinématographique, c’est aussi parce que son tournage a été tout sauf conventionnel. Entre les improvisations des acteurs, les cascades dangereuses et les défis techniques, chaque scène était une aventure. **"On tournait dans le vrai Plaza Hotel à New York, se souvient Columbus. La production nous avait donné carte blanche, mais il fallait faire vite – très vite."** Résultat : des nuits blanches, des décors montés en urgence, et des acteurs qui dormaient à peine.

Parmi les anecdotes les plus folles :

  • Le tarantula était réel (mais inoffensif) : Daniel Stern a vraiment dû garder une araignée sur son visage pendant les prises. **"Il a failli faire une crise cardiaque la première fois, rit Columbus. Mais après, il a adoré."**
  • Les briques lancées sur Marv étaient en mousse… mais pas toujours. **"Joe Pesci a insisté pour qu’on utilise de vraies briques sur certaines scènes, pour que ça sonne juste, révèle le réalisateur. Heureusement, il visait mal."**
  • La scène du pigeon (où Marv glisse sur des fientes) a failli être coupée. **"Les censors trouvaient ça trop dégoûtant, mais on a tenu bon. Aujourd’hui, c’est une des scènes préférées des fans."**

Et puis, il y avait l’esprit de Noël, omniprésent sur le plateau. **"On tournait en décembre, dans New York décoré pour les fêtes, se remémore Columbus. Ça a créé une ambiance magique, presque irréelle."** Une ambiance qui transparaît à l’écran, et qui explique pourquoi, encore aujourd’hui, des millions de personnes regardent *Home Alone 2* chaque année pendant les vacances.

Le débat reste ouvert : premier ou deuxième, qui l’emporte ?

Alors, Chris Columbus a-t-il raison ? *Home Alone 2* est-il vraiment supérieur au premier volet ? La réponse dépend de ce qu’on cherche. Si le premier film reste un modèle d’équilibre entre humour et émotion, avec une touche de réalisme qui le rend plus accessible, le deuxième opus mise tout sur l’exagération – et c’est précisément ce qui plaît à ses défenseurs. **"Le premier, c’est comme un bon repas de famille, résume un fan sur Reddit. Le deuxième, c’est le dessert : trop sucré, mais on en redemande."**

Les chiffres, eux, penchent en faveur du premier : avec 1 milliard de dollars de recettes (ajusté à l’inflation), *Home Alone* (1990) reste le film comique le plus rentable de l’histoire. Mais *Home Alone 2* a marqué les esprits d’une autre manière : par son culot, sa folie créative, et son refus de se prendre au sérieux. **"C’est un film qui n’aurait jamais dû marcher, mais qui l’a fait grâce à son audace, conclut Columbus. Et ça, c’est quelque chose que le cinéma d’aujourd’hui a oublié."**

Alors, lequel préférer ? Peut-être faut-il simplement les voir comme deux faces d’une même pièce : l’un, le classique intemporel ; l’autre, l’ovni génial et déjanté. Une chose est sûre : ensemble, ils forment un duo culte qui continue de faire rire – et de diviser – des générations entières.

*Home Alone 2* n’est pas qu’une suite : c’est une déclaration de guerre contre la modération, un film qui a osé pousser le slapstick jusqu’à ses limites – et qui, contre toute attente, a gagné son pari. Aujourd’hui, alors que le cinéma familial se noie dans les calculs marketing et les reboots prudents, le deuxième opus de Chris Columbus reste un rappel éclatant de ce que le 7e art peut accomplir quand on lui laisse carte blanche. Entre les gags iconiques (la tarentule, les briques, l’électrocution), l’alchimie unique de ses acteurs et cette liberté créative disparue, *Home Alone 2* mérite sa place dans l’histoire – non pas comme un simple divertissement, mais comme un manifest pour l’audace.
Quant au débat "premier vs deuxième", il est peut-être temps de l’enterrer. Car au fond, la vraie question n’est pas de savoir lequel est le meilleur… mais lequel on a envie de revoir ce soir. Et ça, seul votre cœur (et votre sens de l’humour) peut y répondre.
L'Avis de la rédaction
Par Celtic
*Home Alone 2*, c’est ce **tonton bourré** qui débarque à Noël avec des cadeaux trop chers et des blagues qui font mal – mais tout le monde rit quand même. Columbus avait raison : le premier, c’est le gâteau bien dosé, le deuxième, c’est la bouteille de champagne secouée avant d’être ouverte. Et franchement ? On préfère encore nettoyer les éclaboussures. *"Yippee-ki-yay, connards."* (Oui, je triche, mais Kevin McCallister aurait approuvé.)

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Celtic