Il y a 34 jours
Mandragora: Whispers of the Witch Tree sur Switch – L’ovni tactique qui défie *Silksong* avec brio
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Pourquoi *Mandragora* est-il le *metroidvania* qui bouscule les codes sur Switch ?
À l’ombre du géant *Hollow Knight: Silksong*, *Mandragora: Whispers of the Witch Tree* (Primal Game Studio) s’impose comme une surprise tactique sur Nintendo Switch. Loins des sentiers battus de l’exploration contemplative, ce titre hybride entre *metroidvania* et *Soulslike* 2D mise tout sur un système de magie combinatoire ultra-flexible et des combats exigeants où chaque ennemi cache une faille élémentaire à exploiter.
Avec une direction artistique envoûtante, une adaptation technique irréprochable en mode portable, et un rythme soutenu qui tranche avec la concurrence, *Mandragora* séduit les joueurs en quête d’adrénaline et de stratégie pure – même si son approche plus linéaire pourrait dérouter les puristes du genre. Un pari audacieux, noté 7/10, qui mérite le détour pour son cœur de gameplay innovant.
A retenir :
- Un *metroidvania* qui ose défier *Silksong* : Sorti le même jour que le très attendu *Hollow Knight: Silksong*, *Mandragora* mise sur l’action frénétique et la magie tactique pour se démarquer, avec un système de combat inspiré des *Soulslike*.
- 8 sorts, des milliers de combinaisons : Le jeu révolutionne les affrontements avec un système de magie combinatoire (feu/glace, foudre/poison, etc.) et des faiblesses élémentaires à exploiter, évitant la répétition des combats.
- Switch-friendly : Une adaptation parfaite à la console hybride, avec des contrôles précis en mode portable et une direction artistique qui exploite les atouts de l’écran OLED.
- Linéaire, mais pas simpliste : Moins labyrinthique que *Hollow Knight*, le titre privilégie une progression axée sur les compétences et l’équipement, avec des phases d’exploration ciblées et immersives.
- Pour qui ? Les joueurs lassés des *metroidvanias* contemplatifs trouveront ici un défi stratégique où l’expérimentation est récompensée – à condition d’accepter un apprentissage exigeant.
- Notre verdict : 7/10 – Un titre ambitieux, parfois inégal, mais qui réinvente les combats du genre avec une identité forte. À tester pour son système de magie unique.
Un *metroidvania* qui assume son côté *Soulslike* – et ça change tout
Imaginez un univers où *Dark Souls* rencontrerait *Castlevania* dans un décor de conte gothique. C’est exactement ce que propose *Mandragora: Whispers of the Witch Tree*, développé par le studio hongrois Primal Game Studio. Sorti initialement sur PlayStation 5 en avril 2024, le jeu débarque aujourd’hui sur Nintendo Switch avec une ambition claire : réconcilier l’exploration méthodique des *metroidvanias* avec l’intensité des *Soulslike*.
Ici, pas de flânerie poétique comme dans *Hollow Knight* ou *Blasphemous*. Dès les premières minutes, le jeu vous place dans la peau d’un Inquisiteur traquant une sorcière maudite à travers des environnements somptueux, où chaque salle cache un piège, un ennemi coriace, ou un secret à déverrouiller. La progression, bien que moins ouverte que chez ses concurrents, reste rythmée par des phases de combat tactique qui rappellent *Salt and Sanctuary* – en plus dynamique.
Le vrai choc ? La magie n’est pas un optionnel. Dans *Mandragora*, négliger les sorts revient à se priver de 80% du gameplay. Le système permet d’assigner jusqu’à huit compétences (quatre par configuration), à mixer selon les faiblesses élémentaires des ennemis. Un démon résistant au feu ? Basculez sur la glace. Un boss protégé par un bouclier ? Enchaînez foudre et poison pour le briser. L’expérimentation est la clé – et c’est rafraîchissant dans un genre souvent figé.
« On voulait éviter le syndrome du "bouton d’attaque spammé" », confie Gábor Herczeg, directeur du jeu. « Chaque sort a un coût, un temps de recharge, et une utilité situationnelle. C’est un équilibre délicat, mais c’est ce qui rend les combats aussi satisfaisants. »
Des combats qui récompensent l’intelligence, pas la brute force
Si *Mandragora* emprunte aux *metroidvanias* leur structure et leur level design, son système de combat est purement *Soulslike*. Ici, esquiver, parer et enchaîner sont des réflexes vitaux – mais c’est l’intégration des sorts qui transforme chaque affrontement en partie d’échecs.
Prenez les quatre emplacements par configuration : vous pourriez opter pour une build offensive (feu + foudre) ou une approche défensive (bouclier + soins), mais le jeu vous pousse à adapter votre stratégie en temps réel. Un exemple frappant : les ennemis élites, immunisés aux dégâts physiques, ne tombent qu’après une séquence précise de sorts (ex. : glace pour geler, puis feu pour exploser). Pas de place pour la paresse.
Comparons avec la concurrence :
- *Dead Cells* : La magie y est secondaire, presque anecdotique.
- *Salt and Sanctuary* : Plus axé sur les armes, avec des sorts limités.
- *Blasphemous* : La magie existe, mais reste peu flexible.
Switch : l’adaptation parfaite pour un jeu conçu pour le portable
Techniquement, *Mandragora* est une réussite sur Switch. Le jeu tourne en 60 FPS stables (en mode docké comme en portable), avec des temps de chargement quasi inexistants – un exploit pour un titre aussi exigeant en effets visuels (les sorts élémentaires sont spectaculaires).
Côté ergonomie, les développeurs ont peaufiné les contrôles pour le mode portable :
- Boutons tactiles pour basculer rapidement entre les configurations de sorts.
- Vibration HD pour les impacts et les parades (un vrai plus pour le feedback).
- Interface redimensionnable pour une lisibilité optimale sur petit écran.
Résultat : une expérience aussi fluide en mode nomade qu’en mode TV. « On a testé le jeu sur tous les supports, mais la Switch offre quelque chose d’unique : la possibilité de jouer par sessions courtes sans sacrifier la précision », explique un membre de l’équipe. Un atout majeur pour un titre où chaque combat compte.
"L’Ombre de *Silksong*" : un duel perdu d’avance ?
Sortir le même jour que *Hollow Knight: Silksong* est un suicide commercial, non ? Pas si sûr. *Mandragora* mise sur une identité radicalement différente pour exister :
- *Silksong* : Exploration poétique, *level design* labyrinthique, ambiance mélancolique.
- *Mandragora* : Action frénétique, combats nerveux, magie tactique.
Les deux jeux ne ciblent pas le même public. Les amateurs de méticulosité et de narration environnementale opteront pour *Silksong*. Ceux en quête d’adrénaline et de variété stratégique pourraient préférer *Mandragora*. « C’est comme comparer un livre de Tolkien à un film de Tarantino », résume un joueur sur Reddit. « Les deux sont excellents, mais pour des raisons opposées. »
Reste une question : la communauté Switch, souvent en quête de pépites méconnues, saura-t-elle lui accorder l’attention qu’il mérite ? Avec une note de 7/10 dans notre test, *Mandragora* n’est pas parfait (certains boss manquent de variété, et l’exploration est trop guidée), mais son cœur de gameplay est solide comme du granit.
Derrière les sorts : l’histoire méconnue d’un jeu né d’une passion pour le folklore
Saviez-vous que *Mandragora* puise son inspiration dans les légendes slaves et les contes hongrois ? Le studio Primal Game Studio, fondé par d’anciens employés de Digital Reality (*Imperium Galactica*), a passé trois ans à peaufiner son univers, s’appuyant sur des archives historiques pour les décors et les créatures.
Par exemple :
- Le Witch Tree (arbre-sorcière) est inspiré des arbres à souhaits des Carpates, où les villageois accrochaient des offrandes pour apaiser les esprits.
- Les ennemis en armure noire rappellent les chevaliers teutoniques, mais avec une touche de mythologie païenne.
- La magie combinatoire reflète les rituels alchimiques médiévaux, où les ingrédients devaient être mélangés dans un ordre précis.
« On voulait un jeu qui sente la terre, la sueur et la magie ancienne », confie un artiste du studio. « Pas un simple *metroidvania* de plus, mais une plongée dans un monde où chaque détail a un sens. » Une ambition qui transparaît dans les animations des sorts (les runes s’illuminent comme des enluminures médiévales) ou les dialogues cryptiques des PNJ.
Verdict : un *metroidvania* pour ceux qui en ont marre des *metroidvanias*
*Mandragora: Whispers of the Witch Tree* n’est pas un chef-d’œuvre intouchable. Son linéarité relative et certains boss répétitifs lui coûtent des points face à des monstres sacrés comme *Hollow Knight*. Mais c’est précisément cette imperfection assumée qui le rend attachant.
Ce que le jeu perd en exploration libre, il le gagne en intensité pure. Les combats sont exigeants, la magie est profonde, et l’adaptation Switch est impeccable. Si vous cherchez un *metroidvania* qui casse les codes sans renier ses racines, *Mandragora* est une pépite à découvrir – surtout en mode portable, où son rythme soutenu brille particulièrement.
À réserver aux joueurs qui aiment :
- Les systèmes de combat tactiques (comme dans *Salt and Sanctuary*).
- L’expérimentation magique (à la *Noita*, mais en plus accessible).
- Les univers sombres et folkloriques (fans de *Blasphemous*, bonjour).
Notre conseil : Jouez avec un casque. La bande-son (composée par Ádám Horváth, connu pour *The Last Door*) et les effets audio des sorts ajoutent une couche d’immersion rare sur Switch.