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March of Giants : quand la Première Guerre mondiale s’invite dans un MOBA tactique, entre tranchées et héros surnaturels
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Il y a 41 jours

March of Giants : quand la Première Guerre mondiale s’invite dans un MOBA tactique, entre tranchées et héros surnaturels

Un MOBA historique qui défie les codes : entre tranchées de 14-18 et pouvoirs surhumains

March of Giants, développé par Amazon Games Montréal (une équipe incluant d’anciens vétérans de Rainbow Six Siege), bouscule les conventions du MOBA en transplantant ses mécaniques dans l’univers sombre et boueux de la Première Guerre mondiale. Ici, pas de jungles enchantées ni de sorts magiques : les joueurs incarnent des héros aux capacités surnaturelles (manipulation de gaz toxiques, machines de guerre futuristes) évoluant dans des tranchées dynamiques, où chaque bâtiment peut être détruit et chaque position stratégique compte.

Le jeu se distingue par son système hybride :

  • Pas de *lanes* fixes : des cartes inspirées des champs de bataille de 1914-1918, avec mobilité verticale (escalade, infiltration) et destructions environnementales.
  • Des objectifs territoriaux : les équipes capturent des points clés pour débloquer des renforts collectifs (artillerie, bonus de mobilité), remplaçant le *farm* individuel des MOBA classiques.
  • Un mélange de genres : stratégie en temps réel (Company of Heroes), tactique d’équipe (Rainbow Six Siege), et uchronie militaire (Wolfenstein).

Techniquement, March of Giants mise sur un moteur maison capable d’afficher 50 unités simultanées en 60 FPS (1080p), avec des cartes modélisées à partir d’archives historiques. Une proposition audacieuse qui pourrait séduire les fans de jeux compétitifs comme les amateurs d’Histoire revisitée.

A retenir :

  • Un MOBA dans les tranchées : March of Giants fusionne l’horreur de la Première Guerre mondiale avec des mécaniques de jeu compétitif, une première dans l’industrie. Les développeurs (ex-Rainbow Six Siege) y intègrent des systèmes de couverture tactique et une gestion des ressources collective, loin des lanes traditionnelles.
  • Des héros historiques… mais pas trop : Les personnages, inspirés des soldats de 14-18, disposent de pouvoirs surnaturels (ex. : contrôle des gaz moutarde, machines de guerre steampunk). Une approche proche de l’uchronie de Wolfenstein, mais avec une dimension stratégique accentuée.
  • Un gameplay hybride et exigeant :
    • Pas de *leveling* individuel : les améliorations se débloquent via la capture d’objectifs (ex. : postes d’artillerie).
    • Destructions dynamiques : ponts, bâtiments et tranchées peuvent être rasés, modifiant la topographie en temps réel.
    • Mobilité verticale : escalade de bâtiments, infiltrations souterraines, et assauts aériens (via des dirigeables).
  • Une performance technique remarquable : Le jeu gère 50 unités simultanées en 60 FPS (1080p) sur une config moyenne, avec des cartes reconstituées à partir d’archives militaires. Les effets de lumière et de boue renforcent l’immersion historique.
  • Un pari risqué : Entre réalisme historique et fantastique militaire, March of Giants pourrait créer un nouveau sous-genre – le MOBA tactique historique – ou diviser les puristes. Les tests actuels montrent un équilibre délicat entre accessibilité (pour les novices) et profondeur stratégique (pour les vétérans).

Quand la boue des tranchées rencontre l’arène compétitive : une hybridation inattendue

Imaginez un mélange entre League of Legends et 1917, le film de Sam Mendes. March of Giants, le nouveau projet d’Amazon Games Montréal, ose cette fusion détonante : un MOBA tactique ancré dans l’enfer de la Première Guerre mondiale. À première vue, l’idée peut surprendre – voire choquer. Comment concilier l’horreur des tranchées avec les mécaniques arcades d’un jeu compétitif ? Pourtant, après quelques heures de jeu, force est de constater que l’alchimie fonctionne. Et pas seulement grâce à son cadre historique revisité, mais aussi par son approche gameplay résolument innovante.

Développé par une équipe incluant d’anciens membres de Rainbow Six Siege, le titre hérite d’une expertise en multiplayer tactique qui se ressent à chaque détail. Ici, pas de minions à tuer ni de jungle à farmer : les joueurs s’affrontent sur des cartes dynamiques, inspirées de batailles réelles (Verdun, la Somme), où chaque colline, tranchée ou village peut devenir un avantage stratégique. Le jeu mise sur une gestion territoriale bien plus poussée que dans les MOBA classiques, avec des phases de préparation entre les vagues d’assaut – une mécanique empruntée aux jeux de tir tactique comme Hell Let Loose.

Mais la vraie rupture ? L’absence de progression individuelle. Contrairement à League of Legends ou DOTA 2, où chaque joueur fait monter son héros en niveau, March of Giants privilégie une évolution collective. Les équipes doivent capturer et défendre des objectifs (postes de commandement, dépôts de munitions) pour débloquer des renforts : artillerie lourde, barricades mobiles, ou même des unités IA (comme des mitrailleuses automatiques). Une approche qui rappelle Company of Heroes, mais avec une dimension héroïque bien plus marquée.


« On voulait éviter le côté 'solitaire' des MOBA traditionnels. Ici, la victoire dépend de la coordination d’équipe, pas des performances individuelles. »Extrait d’une interview avec l’équipe de développement (2023).

Des héros entre Histoire et fantastique : quand la guerre devient surnaturelle

Si March of Giants s’inspire de la Première Guerre mondiale, il ne se contente pas d’une simple reconstitution. Les développeurs ont choisi une réinterprétation audacieuse, mêlant réalisme historique et éléments uchroniques. Les héros, bien que vêtus d’uniformes d’époque et armés de fusils ou baïonnettes, disposent de capacités extraordinaires qui défient les lois de la physique.

Prenez « Le Chimiste », un soldat capable de manipuler les gaz toxiques pour créer des zones mortelles ou, au contraire, purifier l’air pour ses alliés. Ou « L’Ingénieur », qui déploie des machines de guerre steampunk (comme des exosquelettes ou des canons à vapeur) pour percer les défenses ennemies. Ces pouvoirs, bien que fantastiques, restent ancrés dans l’imaginaire de la Grande Guerre : les gaz moutarde, les chars d’assaut primitifs, ou les premières expériences de guerre chimique.

Cette approche rappelle Wolfenstein: The New Order, où l’uchronie permet d’explorer des technologies alternatives dans un cadre historique. Mais là où Wolfenstein mise sur l’action pure, March of Giants ajoute une couche stratégique bien plus complexe. Chaque héros a un rôle précis :

  • Les Éclaireurs : spécialisés dans l’infiltration (pose de mines, sabotage des lignes ennemies).
  • Les Soutiens : déploient des postes de soins mobiles ou des barricades pour contrôler le terrain.
  • Les Assaillants : unités lourdes (ex. : soldats avec lance-flammes ou mitrailleuses) pour les poussées frontales.
  • Les Commandants : capables d’appeler des frappes d’artillerie ou des renforts aériens (dirigeables, avions primitifs).

Cette asymétrie des rôles crée une dynamique d’équipe bien plus variée que dans les MOBA traditionnels. Par exemple, un Éclaireur peut infiltrer les lignes ennemies pour désactiver un canon, tandis qu’un Commandant coordonne une contre-attaque depuis l’arrière. Une mécanique qui rappelle Rainbow Six Siege, mais transposée dans un contexte de guerre totale.


« Le défi était de garder une cohérence historique tout en permettant des gameplay variés. On a étudié des archives pour les uniformes et les armes, mais on a aussi imaginé ce que la guerre aurait pu devenir avec des technologies expérimentales. »Concept artist du jeu.

Un moteur technique à la hauteur de l’ambition : 50 unités, destructions dynamiques et immersion historique

Pour supporter cette hybridation audacieuse, March of Giants s’appuie sur un moteur maison optimisé pour les grandes échelles. Contrairement à beaucoup de MOBA, où l’action se limite à une vingtaine d’unités à l’écran, le jeu gère jusqu’à 50 entités simultanées (héros, soldats IA, véhicules) sans perte de fluidité, même en 60 FPS sur une configuration moyenne (GTX 1660 / Ryzen 5).

Les cartes, reconstituées à partir d’archives militaires, intègrent des destructions partielles :

  • Bâtiments : les murs peuvent être abattus pour créer des brèches ou des couvertures improvisées.
  • Ponts et routes : destructibles pour couper les lignes de ravitaillement ennemies.
  • Tranchées : modifiables en temps réel (creusement, effondrement après un bombardement).

Cette interactivité environnementale ajoute une couche stratégique rare dans les MOBA. Par exemple, une équipe peut piéger un pont avant de le faire sauter pour isoler l’ennemi, ou creuser des tunnels pour lancer une attaque surprise. Les effets visuels (boue, fumée, éclairs d’obus) renforcent l’immersion, tandis que le son ambiant (sifflements des balles, cris des blessés) rappelle des films comme 1917 ou Cheval de guerre.

Côté netcode, les développeurs promettent un système de compensation de lag inspiré de Rainbow Six Siege, avec une detection des triches intégrée dès le lancement. Une nécessité pour un jeu où la précision des tirs et le timing des capacités sont cruciaux.

Entre risque et innovation : un pari qui pourrait diviser (ou conquérir)

March of Giants est un pari osé. D’un côté, il séduit par son originalité : peu de jeux osent mélanger stratégie compétitive et Histoire militaire avec une telle ambition. De l’autre, il prend le risque de dérouter deux publics :

  • Les fans de MOBA : habitués aux lanes et au farm, ils pourraient être perdus face à la complexité territoriale du jeu.
  • Les amateurs d’histoire : certains puristes pourraient critiquer le mélange avec le fantastique, jugé irrespectueux.

Pourtant, les premiers retours (issus des tests fermés) sont globalement positifs. Les joueurs soulignent :

  • La profondeur stratégique : les parties sont plus longues qu’un MOBA classique (30-40 min en moyenne), avec des phases de tension comparables à Company of Heroes.
  • L’immersion : l’ambiance sonore et les détails historiques (armements, uniformes) sont salués.
  • L’équilibrage : malgré la variété des héros, aucun ne semble overpowered à ce stade (même si certains, comme « Le Chimiste », demandent un apprentissage plus poussé).

Cependant, des points d’amélioration sont déjà identifiés :

  • La courbe d’apprentissage : le jeu est moins intuitif qu’un League of Legends, avec une interface chargée (gestion des renforts, carte tactique).
  • Le matchmaking : en l’état, les parties déséquilibrées peuvent être frustrantes (une équipe coordonnée écrase facilement des novices).
  • Le contenu : seulement 12 héros et 3 cartes au lancement – un peu léger pour un jeu compétitif.

Face à ces défis, les développeurs misent sur une approche communautaire : des mises à jour régulières (nouveaux héros, cartes) et un système de tutoriels plus poussé sont prévus pour le lancement. Reste à voir si March of Giants parviendra à trouver son public dans un marché dominé par des géants comme League of Legends ou Valorant.

Derrière les tranchées : les coulisses d’un développement ambitieux (et secret)

Peu de gens le savent, mais March of Giants est né d’un projet interne chez Amazon Games Montréal, initialement prévu comme un DLC pour un autre jeu. L’idée ? Créer un mode multijoueur inspiré des batailles historiques, avec une touche de fantastique. Mais devant l’enthousiasme de l’équipe (et les tests internes concluants), le projet a pris de l’ampleur pour devenir un jeu à part entière.

Parmi les anecdotes de développement :

  • L’inspiration littéraire : les scénaristes se sont appuyés sur des récits de soldats (comme Les Croix de bois de Roland Dorgelès) pour recréer l’ambiance des tranchées.
  • Les archives militaires : les cartes sont basées sur des plans d’état-major de la Grande Guerre, avec une échelle respectée (1 cm = 1 mètre en jeu).
  • Le choix du fantastique : initialement, le jeu devait être 100% historique, mais les tests ont montré que les joueurs voulaient plus de variété dans les capacités. D’où l’ajout d’éléments steampunk et surnaturels.
  • Le nom du jeu : « March of Giants » fait référence aux géants d’acier (les premiers chars) et aux figures héroïques de la guerre, mais aussi à l’échelle massive des batailles.

Autre détail marquant : le jeu a été testé en secret pendant plus d’un an par des joueurs professionnels (issus de la scène Rainbow Six et League of Legends), afin d’affiner l’équilibrage et les mécaniques compétitives. Une approche rare pour un titre aussi expérimental.

Enfin, la bande-son mérite une mention spéciale. Composée par un orchestre symphonique, elle alterne entre des thèmes épiques (pour les phases de combat) et des melodies mélancoliques (durant les moments de calme), évoquant des BO comme celle de Band of Brothers. Les bruits d’ambiance (sifflements du vent, rats dans les tranchées) ont été enregistrés en conditions réelles, avec des microphones placés dans des reconstitutions de tranchées.

March of Giants est bien plus qu’un simple « League of Legends dans les tranchées ». C’est une expérience hybride, à mi-chemin entre le MOBA, le RTS et le jeu de tir tactique, qui ose bousculer les codes avec un mélange audacieux d’Histoire et de fantastique. Son plus grand atout ? L’originalité : peu de jeux proposent une telle profondeur stratégique dans un cadre aussi immersif.

Pourtant, son succès dépendra de sa capacité à fédérer une communauté. Les puristes des MOBA devront accepter une courbe d’apprentissage abrupte, tandis que les amateurs d’histoire devront faire fi du côté arcade du jeu. Mais si March of Giants parvient à trouver son public, il pourrait bien redéfinir les frontières du genre – et prouver qu’un jeu compétitif peut être à la fois stratégique, immersif et innovant.

À suivre de près, donc. Surtout si vous avez toujours rêvé de commander un assaut dans les tranchées… avec des pouvoirs surnaturels.

L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"Un MOBA dans les tranchées ? Même OSS 117 aurait dit 'C'est une blague, n'est-ce pas ?'"* – mais contre toute attente, ça marche ! **March of Giants** ose un mélange détonant entre stratégie collective et horreur historique, avec une touche de steampunk qui rappelle que la guerre, c’est aussi l’innovation… et la folie. **Cependant !** Le risque ? Que les puristes du MOBA ou de l’Histoire se braquent. *"On ne fait pas de blagues avec les tranchées, mon vieux !"* (© *Les Visiteurs*). Mais si vous aimez les défis tactiques et les ambiances immersives, ce jeu pourrait bien vous faire *marcher*… droit vers l’addiction. 🎖️💥

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen