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Pragmata (2026) : Le Pari Audacieux de Capcom – Un Combat Hybride et une SF Narrative à l’Épreuve du Temps
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Il y a 50 jours

Pragmata (2026) : Le Pari Audacieux de Capcom – Un Combat Hybride et une SF Narrative à l’Épreuve du Temps

Pourquoi Pragmata pourrait bien être le coup de maître inattendu de Capcom en 2026

Avec Pragmata, Capcom s’aventure en territoire inconnu, loin des zombies de Resident Evil ou des démons de Devil May Cry. Annoncé pour PC, PS5 et Xbox Series X|S, ce titre hybride fusionne science-fiction narrative, combats tactiques et séquences de hacking en temps réel dans un univers lunaire aussi oppressant qu’énigmatique. Au cœur de l’expérience : le duo Hugh, soldat perdu, et Diana, une androïde enfant au réalisme troublant, dont la relation pourrait bien redéfinir les standards du storytelling vidéoludique. Mais entre innovation mécanique et cohérence narrative, le défi est de taille. Pragmata a-t-il ce qu’il faut pour marquer l’histoire du jeu d’action-SF, ou restera-t-il une expérience fascinante mais inaboutie ? Notre analyse après la démo jouable de la gamescom 2025.

A retenir :

  • Un système de combat révolutionnaire : Fusion entre tirs tactiques et mini-jeux de hacking dynamiques, inspirés de Nier: Automata mais avec une dimension interactive inédite — chaque erreur se paie cash.
  • Diana, l’androïde qui défie l’uncanny valley : Entre allié indispensable (aide au piratage) et mystère narratif (liens avec l’IA hostile IDUS), son design minimaliste et réaliste rappelle Detroit: Become Human, mais avec une restraint bien plus efficace.
  • Une ambiance lunaire à couper le souffle : Entre réalisme des environnements et étrangeté futuriste, Pragmata cultive une atmosphère oppressante, proche de Death Stranding, mais avec une identité visuelle propre encore en construction.
  • Le défi de Capcom : Équilibrer gameplay exigeant (gestion des munitions, boss fights multitâches) et profondeur narrative pour éviter un scénario prétexte — un risque majeur pour un jeu aussi ambitieux.
  • 2026, l’année de tous les dangers : Avec des titres comme Starfield (DLC) et Cyberpunk 2077: Phantom Liberty déjà installés, Pragmata devra se démarquer par son hybridation unique… ou risquer de passer inaperçu.

Un Souffle Nouveau dans l’Univers Capcom : Quand la SF Rencontre l’Innovation Gameplay

Imaginez un monde où Resident Evil rencontrerait Blade Runner, le tout saupoudré d’une mécanique de combat digne de Nier: Automata. Voilà Pragmata, le pari le plus audacieux de Capcom depuis des années. Présenté lors de la gamescom 2025 via une démo jouable, le titre a immédiatement suscité l’engouement — et les questions. Pourquoi ? Parce que Pragmata ne se contente pas de suivre les tendances : il les défie.

Dès les premières secondes, le ton est donné : une base lunaire abandonnée, des androïdes hostiles aux designs anguleux, et une atmosphère sonore qui alterne entre silence pesant et bourrasques de sons électroniques. On est loin des couloirs sombres de Resident Evil ou des arènes survoltées de Devil May Cry. Ici, Capcom mise sur une immersion lente, presque cinématographique, où chaque détail compte. Les reflets sur les casques, les ombres mouvantes projetées par les néons défectueux, ou encore les messages audio distordus qui résonnent dans les couloirs vides — tout concourt à créer une tension palpable.

Mais c’est surtout son approche hybride qui intrigue. Pragmata n’est ni un shooter pur, ni un jeu d’infiltration, ni même un titre de hacking classique. C’est un mélange des trois, où le joueur doit jongler en temps réel entre précision balistique et réflexion cognitive. Une formule qui rappelle, par moments, le multitâching forcé de Binary Domain (Sega, 2012), mais avec une profondeur mécanique bien supérieure. "On voulait créer une expérience où le joueur se sente aussi vulnérable que puissant", expliquait un développeur lors de la présentation. Mission accomplie : après 30 minutes de démo, les mains tremblent encore.


Le contexte : Pragmata se déroule en 2099, sur une Lune colonisée mais désormais en ruine, où une IA dénommée IDUS a pris le contrôle des infrastructures. Le joueur incarne Hugh, un soldat en mission de sauvetage, accompagné de Diana, une androïde à l’apparence d’enfant. Leur objectif ? Survivre, bien sûr, mais aussi comprendre ce qui a bien pu se passer. Un mystère qui, espérons-le, sera aussi bien écrit que les énigmes environnementales de Control (Remedy, 2019).

L’Art du Combat Hybride : Quand le Hacking Devient une Arme (et Vice Versa)

Si Pragmata devait être résumé en une phrase, ce serait : "Un jeu où votre plus grande force peut devenir votre plus grande faiblesse en une seconde." Le système de combat, totalement inédit dans le catalogue Capcom, repose sur une synergie constante entre tirs tactiques et séquences de hacking dynamiques. Contrairement à des titres comme Cyberpunk 2077, où le piratage se limite à des phases statiques (et souvent optionnelles), ici, le hacking est intégré au cœur de l’action.

Concrètement, comment ça marche ?

  • Phase 1 : L’Approche – Le joueur repère un ennemi, un androïde blindé par exemple. Son bouclier énergétique le rend invulnérable aux balles. Il faut donc le pirater pour le désactiver.
  • Phase 2 : Le Hacking en Mouvement – S’ouvre alors une interface de piratage (un mini-jeu de type puzzle ou séquence de boutons), mais sans pause. Pendant ce temps, l’ennemi continue de tirer, et d’autres peuvent arriver. Gérer les deux simultanément devient un exercice de coordination extrême.
  • Phase 3 : L’Exécution – Si le hacking réussit, le bouclier tombe, et le joueur a 3 secondes pour éliminer la cible avant qu’elle ne se réinitialise. "C’est comme jouer à un jeu de rythme tout en esquivant des balles", résumait un journaliste après la démo.

Les ennemis, diversifiés et intelligents, exploitent cette mécanique à leur avantage. Certains se spécialisent dans la défense (boucliers multiples), d’autres dans l’attaque groupée pour submerger le joueur pendant qu’il pirate. Les boss fights, eux, poussent le concept à son paroxysme. Celui présenté en démo, un colosse mécanique nommé "Le Gardien", alterne entre phases de tir intensif et séquences de hacking prolongées, où une seule erreur peut être fatale. "J’ai mouru sept fois avant de comprendre son pattern", avoue un testeur. La courbe d’apprentissage est raide, mais la satisfaction, à la clé, est immense.

Côté arsenal, Capcom promet quatre armes modifiables, trouvées au fil de l’aventure, ainsi qu’un système de gestion des munitions critique. "On a voulu recréer la tension de Resident Evil 4, mais dans un cadre futuriste", explique l’équipe. Les balles sont rares, les recharges lentes, et chaque tir doit être réfléchi. Une approche qui rappelle les roots survival-horror du studio, mais transposée dans un univers où la technologie est à la fois une arme et une menace.


Le risque ? Que la répétition des mini-jeux finisse par lasser. Même si Capcom assure qu’ils seront variés (séquences de boutons, parcours de nodes, puzzles logiques), leur intégration constante dans le combat pourrait devenir épuisante sur la durée. "C’est fun les premières fois, mais après 10 heures, on verra", tempère un développeur. Tout dépendra de la variété des ennemis et de la progressivité des défis.

Diana, l’Énigme Ambulante : Quand l’Uncanny Valley Devient une Force Narrative

Si le gameplay de Pragmata impressionne, c’est son duo protagoniste qui pourrait bien voler la vedette. Hugh, soldat expérimenté mais visiblement traumatisé, et Diana, androïde à l’apparence d’enfant, forment un contraste saisissant. Lui, buriné par les combats ; elle, trop humaine pour être une simple machine. Son design, épuré et réaliste, joue sur les codes de l’uncanny valley sans jamais basculer dans le grotesque. Les micro-expressions (un clignement d’œil trop régulier, une voix légèrement monocorde) suffisent à créer un malaise subtil, bien plus efficace que les excès mélodramatiques d’un Detroit: Become Human.

Mais Diana n’est pas qu’un outil narratif : elle est indispensable en gameplay. Elle assiste Hugh dans les séquences de hacking (en résolvant une partie des puzzles), scanne l’environnement pour repérer les points faibles ennemis, et peut même réparer des équipements en cours de mission. Une synergie qui rappelle la relation entre Joel et Ellie dans The Last of Us, mais avec une dimension technologique bien plus marquée. "Elle n’est pas là pour vous sauver, mais pour vous permettre de vous sauver vous-même", précise un membre de l’équipe.

Cependant, c’est dans son rôle narratif que Diana pourrait faire la différence. La démo évoque une IA hostile (IDUS) et des androïdes ennemis, suggérant un conflit systémique où Diana serait à la fois la clé et le cœur du mystère. Est-elle une alliée ? Une arme ? Ou pire, une menace dormante ? Les quelques répliques échangées dans la démo laissent planer un doute permanent : "Tu sais pourquoi ils nous attaquent, toi ?" demande Hugh. Diana répond, après une pause trop longue : "Non. Mais je peux essayer de le découvrir." Un dialogue anodin en apparence, mais qui résonne bien après la partie.

Le défi pour Capcom sera d’approfondir cette relation sans tomber dans le cliché (l’androïde qui "devient humaine") ou le mélodrame (les larmes synthétiques de Detroit). La démo, centrée sur l’action, n’a montré qu’un aperçu superficiel de leur dynamique. Si le studio veut éviter l’écueil d’un scénario prétexte, il devra donner de la chair à ce duo — sous peine de réduire Diana à un simple gadget, aussi bien conçu soit-il.

Derrière les Écrans : Les Coulisses d’un Projet aussi Ambitionné que Risqué

Peut-être ne le savez-vous pas, mais Pragmata est né d’une expérimentation interne chez Capcom. À l’origine, il s’agissait d’un prototype de jeu de tir classique, avant que l’équipe ne décide d’y intégrer des mécaniques de hacking pour le différencier. "On voulait quelque chose qui sorte des sentiers battus, même pour nous", confie un développeur sous couvert d’anonymat. Le résultat ? Un mélange explosif qui a failli ne jamais voir le jour.

En effet, le projet a été gelé à deux reprises entre 2020 et 2023, faillant être annulé en faveur de suites plus "sûres" comme Resident Evil 9. C’est l’insistance de Hideaki Itsuno (le père de Devil May Cry), alors consultant sur le projet, qui a convaincu la direction de donner une chance à cette folie créative. "Itsuno-san a joué au prototype et a dit : 'C’est bordélique, mais c’est génial. Continuez.'" Aujourd’hui, Pragmata est devenu le bébé chéri du studio, avec une équipe de 120 personnes dédiées — un budget conséquent pour un titre qui n’est pas une licence établie.

Autre détail intriguant : le choix de la Lune comme cadre principal. "On voulait un endroit à la fois familier et étranger", explique un level designer. Familiar, car tout le monde connaît les images des missions Apollo ; étranger, car personne ne sait vraiment à quoi ressemblerait une colonie lunaire en ruine. Les environnements, inspirés de photos réelles de la NASA mais retravaillés pour coller à la SF dystopique du jeu, sont un mélange de réalisme et de fantastique. Les bases abandonnées, les tunnels de service étroits, ou encore les vues sur la Terre lointaine (un point de repère constant dans le jeu) créent une atmosphère unique, à mi-chemin entre Alien: Isolation et Moon (le film de 2009).

Enfin, la bande-son, composée par Masashi Hamauzu (connu pour son travail sur Final Fantasy XIII et SaGa Frontier), joue un rôle clé. Électronique et orchestrale, elle alterne entre moments de calme tendu (piano solo, bruits de pas amplifiés) et explosions sonores lors des combats. "La musique doit refléter la dualité du jeu : à la fois intime et épique", explique le compositeur. Un pari réussi, si l’on en croit les retours de la démo.

2026 : L’Année de Tous les Défis pour Pragmata

Avec une sortie prévue pour mi-2026, Pragmata arrive dans un paysage vidéoludique déjà chargé. Entre les DLC de Starfield, les potentielles suites de Cyberpunk 2077 ou Horizon, et les exclusivités next-gen encore non annoncées, le titre de Capcom devra se battre pour exister. Pourtant, c’est précisément cette originalité qui pourrait faire la différence.

Sur le papier, Pragmata coche toutes les cases :

  • Un gameplay hybride qui mélange action, réflexion et tension survivaliste.
  • Un duo protagoniste au potentiel narratif énorme, porté par une androïde aussi fascinante qu’inquiétante.
  • Une direction artistique qui ose le réalisme poétique, entre désolation lunaire et éclats de technologie.
  • Une équipe passionnée, prête à prendre des risques créatifs rares dans l’industrie AAA actuelle.

Mais les risques sont tout aussi réels :

  • La répétitivité des mini-jeux : si les séquences de hacking ne sont pas assez variées, elles pourraient lasser après quelques heures.
  • Le déséquilibre narration/gameplay : un scénario trop léger réduirait Diana à un simple outil, gâchant son potentiel.
  • La concurrence féroce : en 2026, les joueurs auront l’embarras du choix. Pragmata devra marquer les esprits dès sa sortie.

Alors, révolution ou expérience inaboutie ? Tout dépendra de la capacité de Capcom à équilibrer ses ambitions. Une chose est sûre : Pragmata a déjà réussi là où beaucoup échouent — il intrigue. Et dans un monde où les suites et reboots dominent, c’est déjà une victoire.

Entre l’audace mécanique d’un combat où chaque seconde compte et l’énigme narrative portée par Diana, Pragmata s’annonce comme l’un des titres les plus ambitieux — et risqués — de 2026. Capcom a ici l’opportunité de redéfinir l’action-SF, à condition de ne pas sacrifier la profondeur sur l’autel de l’innovation. Si le studio parvient à équilibrer son gameplay exigeant avec une histoire à la hauteur de son duo protagoniste, nous pourrions bien tenir là un chef-d’œuvre inattendu.

Dans le cas contraire, Pragmata restera une expérience fascinante, mais inégale — un jeu que l’on admirera pour ses idées, sans pour autant en retenir l’émotion. Une chose est certaine : entre les boss fights haletants, les environnements lunaires hypnotiques et cette androïde qui hante l’esprit bien après avoir éteint la console, Pragmata a déjà tout pour marquer les mémoires. À Capcom de jouer.

L'Avis de la rédaction
Par Nakmen
*"Un Blade Runner qui hacke en esquivant des balles ?* **Oui, mais non.** Pragmata a l’air aussi ambitieux qu’un *Fast & Furious* en apesanteur – et tout aussi risqué. Le mélange *hacking + tir* rappelle *Binary Domain*, ce jeu génial qu’on a tous oublié. **Diana**, cette IA trop humaine, pourrait soit devenir iconique, soit finir en *Ellie 2.0* avec des larmes en pixels. **Verdict ?** *À suivre… mais avec un pack de mouchoirs et un clavier solide.* 🎮💥

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Article rédigé par SkimAI
Révisé et complété par Nakmen