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Resident Evil Requiem : les secrets du "super-monstre" et le voyage au-delà de Raccoon City
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Resident Evil Requiem se dévoile à la Gamescom 2025 avec une démonstration glaçante, mêlant héritage classique et innovations audacieuses pour les 30 ans de la saga. Entre l’énigme du retour de Leon S. Kennedy, l’introduction de la nouvelle héroïne Grace Ashcroft, et la révélation d’un monstre aussi terrifiant qu’emblématique, le jeu promet de revisiter les fondations mythiques de la série tout en explorant de nouvelles terreurs. Une plongée dans les coulisses du développement révèle des choix narratifs ambitieux, des mécaniques de gameplay repensées, et une tension calculée pour marquer les esprits.
Capcom joue avec les attentes des fans, entre secrets bien gardés et clins d’œil à l’histoire de Resident Evil, tout en affirmant que Requiem n’est pas un simple hommage, mais une évolution naturelle de l’univers. Avec des références à Raccoon City, à la Umbrella Corporation, et à des personnages cultes comme Alyssa Ashcroft, le titre s’annonce comme un pont entre le passé et l’avenir de la franchise.
A retenir :
- Un monstre iconique : Découverte de "Big Mama", une créature géante et terrifiante conçue pour rivaliser avec Mr. X ou Nemesis, avec des mécaniques inédites liées à la lumière.
- Grace Ashcroft, une héroïne inédite : Une protagoniste novice, fille d’Alyssa Ashcroft (de Resident Evil Outbreak), dont le parcours reflète celui des joueurs découvrant l’horreur pour la première fois.
- Le retour à Raccoon City : Un voyage dans les origines de la saga, avec des liens profonds avec l’Umbrella Corporation et des mystères jamais résolus, 30 ans après le premier jeu.
- Leon S. Kennedy : mystère et spéculation : Capcom entretient le suspense autour de la présence du personnage culte, refusant de confirmer ou d’infirmer les rumeurs.
- Un gameplay dynamique : Alternance entre tension extrême et phases d’exploration, avec des zones de sécurité remises en question pour renforcer l’angoisse.
Dans l’ombre de Raccoon City : les racines d’un cauchemar
La démonstration de Resident Evil Requiem présentée à la Gamescom 2025 a marqué les esprits par son atmosphère oppressante, mêlant habilement nostalgie et modernité. Le jeu, prévu pour célébrer les 30 ans de la franchise, ne se contente pas de revisiter les codes du survival horror : il les réinvente. Grace Ashcroft, la nouvelle protagoniste, incarne cette dualité. Agent du FBI inexperimentée, elle hérite d’un lourd passé familial lié à Raccoon City et à la Umbrella Corporation. Sa mère, Alyssa Ashcroft, journaliste investigatrice introduite dans Resident Evil Outbreak (2003), a payé de sa vie sa quête de vérité sur les agissements de l’organisation. Grace, elle, se lance dans une enquête personnelle, mêlant vengeance et découverte des horreurs biologiques qui hantent encore le monde.
Le choix de Raccoon City comme toile de fond n’est pas anodin. "Nous voulions revenir aux sources de la série, là où tout a commencé"*, explique Koshi Nakanishi, réalisateur du jeu. La ville, détruite en 1998 dans Resident Evil 2 et Resident Evil 3, reste un symbole des excès de l’Umbrella Corporation. Pourtant, Requiem ne se limite pas à cette localisation : "Ce n’est pas un jeu qui ne regarde que vers le passé. Nous explorons aussi de nouveaux lieux, de nouvelles menaces"*, précise Masato Kumazawa, producteur. Cette ambivalence se reflète dans le design du jeu, où les décors familiers côtoient des environnements inédits, et où les mécaniques classiques (gestion des ressources, énigmes) sont enrichies de nouvelles couches de gameplay.
"Big Mama" : l’art de créer une légende
Au cœur de la démonstration de la Gamescom, un monstre a volé la vedette : une créature féminine démesurée, aux membres distordus et aux cris déchirants, surnommée "Big Mama" par les joueurs. Koshi Nakanishi révèle que son design a évolué pour répondre à un défi précis : "Les 'ennemis traqueurs' comme Mr. X ou Nemesis sont devenus des icônes. Nous devions créer quelque chose d’aussi mémorable, mais différent."* Initialement plus petite, la créature a été agrandie pour inspirer une terreur primitive : "Son taille doit être écrasante. Dès que le joueur la voit, il doit comprendre que quelque chose ne va pas, que c’est mauvais à un niveau viscéral."*
La mécanique centrale de Big Mama repose sur sa phobie de la lumière. Contrairement aux zones sûres traditionnelles (comme les save rooms avec machines à écrire), ici, le joueur doit activer des interrupteurs ou utiliser des sources lumineuses pour créer des espaces temporairement protégés. "Nous voulions subvertir les attentes. Dans les jeux précédents, les pièces éclairées étaient sûres par convention. Ici, la lumière devient une arme, mais aussi une illusion de sécurité"*, explique Nakanishi. Cette approche dynamique culmine dans des moments où la lumière s’éteint soudainement, brisant la confiance du joueur et renforçant l’angoisse. "Le terror fonctionne quand on établit des règles, puis qu’on les brise. Le joueur croit maîtriser la situation… jusqu’à ce qu’on lui retire le tapis."*
Les théories des fans pullulent déjà : Big Mama serait-elle Alyssa Ashcroft, transformée en monstre ? Ou une référence à Lisa Trevor, la créature tragique de Resident Evil (2002) ? Capcom reste évasif : "Les spéculations font partie du plaisir. Nous ne voulons pas gâcher la surprise"*, déclare Kumazawa, tout en précisant que les sons de la démo sont temporaires. Une chose est sûre : ce monstre est conçu pour marquer l’histoire de la saga, à l’instar de Lady Dimitrescu dans Resident Evil Village.
Grace Ashcroft : une héroïne pour une nouvelle génération
Grace Ashcroft représente un pari audacieux pour Capcom. Contrairement à des vétérans comme Leon S. Kennedy ou Jill Valentine, elle est une novice, tant dans l’univers du jeu que pour les joueurs. "Elle n’a jamais affronté de crise biologique. Tout est nouveau et terrifiant pour elle, comme pour le joueur qui découvre la série"*, souligne Kumazawa. Cette approche permet d’introduire des mécaniques tutoriels de manière organique, tout en créant une identification forte : le joueur grandit avec Grace, passant de la panique à une forme de maîtrise progressive.
Son lien avec Alyssa Ashcroft ajoute une dimension dramatique. Dans Resident Evil Outbreak, Alyssa était une survivante de Raccoon City devenue journaliste, déterminée à exposer les crimes de l’Umbrella Corporation. Son assassinat, montré lors de l’Opening Night Live de la Gamescom, sert de déclencheur à l’intrigue de Requiem. Grace, sa fille, hérite de sa quête tout en devant surmonter son propre traumatisme. "Elle incarne la transmission : celle de la vérité, mais aussi de la peur et de la résilience"*, commente Nakanishi.
Le jeu explore ainsi des thèmes rares dans la saga : l’héritage familial, la culpabilité, et la rédemption. Grace n’est pas une simple "fille de", mais un personnage à part entière, dont les choix auront un impact sur l’histoire. Son évolution, d’agent du FBI idéaliste à survivante endurcie, promet d’être l’un des arcs narratifs les plus aboutis de la série. Pour les fans, les easter eggs et références à Alyssa (comme ses carnets ou ses enregistrements) devraient enrichir l’expérience, tandis que les nouveaux joueurs découvriront une histoire autonome, comme le souligne Kumazawa : "Vous n’avez pas besoin de connaître toute la lore pour apprécier le jeu. Mais si vous la connaissez, vous en tirerez encore plus."*
Leon S. Kennedy : l’art du suspense
La question qui obsède les fans depuis l’annonce de Resident Evil Requiem est simple : Leon S. Kennedy sera-t-il de la partie ? Le personnage, star de Resident Evil 2 (1998), Resident Evil 4 (2005), et Resident Evil 6 (2012), est devenu une icône, au point que son absence dans Resident Evil Village (2021) avait déçu. À la Gamescom, Capcom a soigneusement évité le sujet. "Nous adorons voir les spéculations, mais nous ne commenterons pas"*, déclare Kumazawa avec un sourire énigmatique.
Pourtant, les indices s’accumulent. Dans le teaser de l’Opening Night Live, une silhouette aux cheveux lisses (signature de Leon) apparaît furtivement. Les rumeurs évoquent un rôle de deuxième protagoniste, comme dans Resident Evil 2 Remake (2019), où Leon partageait l’aventure avec Claire Redfield. Nakanishi reste vague : "Les fans aiment les surprises. Nous savons qu’ils attendent des retours de personnages familiers, mais nous voulons aussi les surprendre."*
Cette stratégie de marketing mystérieux n’est pas nouvelle pour Capcom. Avant la sortie de Resident Evil 7 (2017), l’entreprise avait nié la présence d’Ethan Winters dans les teasers, avant de le révéler comme protagoniste. Ici, le silence autour de Leon pourrait cacher une révélation majeure, comme un retour en force ou une réinvention du personnage. "Ce n’est pas un jeu qui ne regarde que vers le passé. Leon, s’il est présent, aura un rôle qui sert l’histoire, pas juste la nostalgie"*, insiste Kumazawa.
Pour les joueurs, cette incertitude alimente l’excitation. Les théories fusent : Leon serait-il un antagoniste ? Un allié inattendu ? Ou simplement une fausse piste ? Capcom semble savourer ce jeu de dupe, comme en témoigne cette déclaration de Nakanishi : "Parfois, le silence en dit plus que les mots."*
Entre héritage et innovation : le défi des 30 ans
Resident Evil Requiem arrive dans un contexte particulier : celui des 30 ans de la franchise. Pourtant, Capcom tient à préciser que le jeu n’a pas été conçu pour cet anniversaire, mais qu’il coïncide avec. "Nous ne voulions pas faire un jeu 'spécial anniversaire' qui ne regarderait que vers le passé. Requiem est une évolution naturelle de la série"*, explique Kumazawa. Cette nuance est cruciale : le titre se positionne comme un pont entre les origines et l’avenir de Resident Evil.
Pour marquer cette transition, le jeu mise sur :
- Un retour aux sources : Raccoon City, l’Umbrella Corporation, et des mystères jamais résolus (comme le sort de William Birkin ou les expériences du Projet W).
- Des innovations narratives : Grace Ashcroft comme nouvelle héroïne, un monstre inédit, et une structure en "montagne russe émotionnelle" (alternance entre tension extrême et respiration).
- Un gameplay repensé : Gestion dynamique de la lumière, zones de sécurité remises en question, et un système de combat plus tactique que dans Village.
- Des clins d’œil aux fans : Références à Outbreak, Resident Evil 1, et peut-être même à Code: Veronica, tout en restant accessible aux nouveaux joueurs.
L’équilibre est délicat. "Nous devons honorer l’héritage tout en surprenant. Les fans veulent du neuf, mais aussi des éléments familiers. Trouver ce juste milieu est notre plus grand défi"*, confie Nakanishi. Pour y parvenir, l’équipe s’est inspirée des retours des joueurs sur les précédents opus. Par exemple, la critique principale de Resident Evil Village concernait son ton trop "pulp" (avec des éléments comme les Moroaica ou le duc marchand). Requiem promet un retour à une ambiance plus sombre et réaliste, tout en gardant une touche de folie caractéristique de la série.
Enfin, le jeu s’inscrit dans une stratégie globale pour Capcom. Après le succès de Resident Evil 2 Remake (14 millions d’exemplaires vendus) et Village (6 millions), la pression est immense. "Nous savons que les attentes sont élevées. Mais c’est aussi ce qui nous motive à dépasser nos limites"*, conclut Kumazawa. Avec Requiem, la franchise pourrait bien écrire un nouveau chapitre aussi marquant que ses origines.
Derrière les coulisses : les secrets d’un développement ambitieux
Le développement de Resident Evil Requiem a été marqué par des choix audacieux et des défis techniques. Voici quelques révélations exclusives :
1. Un monstre né d’un accident : À l’origine, Big Mama devait être un ennemi de taille humaine, inspiré des Regenerators de Resident Evil 4. Mais lors des tests, l’équipe a réalisé que sa taille réduite la rendait moins impressionnante. "En l’agrandissant, nous avons créé une présence physique écrasante. Les joueurs reculent instinctivement quand elle apparaît à l’écran"*, raconte un animateur du projet.
2. La lumière comme mécanique centrale : L’idée d’utiliser la lumière comme arme et faiblesse vient d’une session de brainstorming sur les peurs universelles. "Tout le monde a peur du noir, mais aussi de ce qui peut s’y cacher. Nous avons inversé le concept : ici, c’est l’obscurité qui est sûre, et la lumière devient un piège quand elle s’éteint"*, explique un game designer.
3. Le retour d’Alyssa Ashcroft : Le choix de ramener ce personnage mineur de Outbreak a surpris. En réalité, les scénaristes voulaient un lien émotionnel fort avec Raccoon City sans recycler Leon ou Jill. "Alyssa représentait la vérité cachée. Sa mort donne à Grace une motivation personnelle, pas juste une mission professionnelle"*, révèle un écrivain du studio.
4. Une démo conçue pour tromper : La version jouable à la Gamescom contenait des faux indices pour alimenter les théories. Par exemple, les cris de Big Mama étaient volontairement similaires à ceux de Lisa Trevor, alors que la version finale aura un design sonore unique. "Nous adorons voir les fans débattre. Même les fausses pistes font partie de l’expérience"*, avoue Kumazawa.
5. Un titre qui cache un double sens : Requiem fait référence à la mort (celle d’Alyssa, de Raccoon City), mais aussi à une renaissance. "C’est un adieu à certaines choses, mais aussi un nouveau départ. Comme une messe pour les morts… et une prière pour les vivants"*, poète Nakanishi.
Ces détails montrent à quel point Capcom a soigné chaque aspect de Requiem, du gameplay au lore, en passant par la psychologie des personnages. Le résultat s’annonce comme l’un des opus les plus aboutis et personnels de la saga.
Resident Evil Requiem s’annonce comme un tour de force pour Capcom, réussissant l’exploit de célébrer 30 ans d’histoire tout en proposant une expérience résolument moderne. Entre le mystère autour de Leon S. Kennedy, l’introduction captivante de Grace Ashcroft, et la création d’un monstre aussi terrifiant qu’inoubliable avec Big Mama, le jeu promet de réinventer les codes du survival horror. Les choix narratifs, comme le retour à Raccoon City ou l’exploration des conséquences de l’héritage de l’Umbrella Corporation, montrent une volonté de boucler la boucle tout en ouvrant de nouvelles pistes.
Pourtant, le vrai défi de Requiem sera de satisfaire à la fois les fans historiques et les nouveaux joueurs. Avec une héroïne novice, des mécaniques accessibles mais profondes, et une histoire qui se suffit à elle-même tout en étant enrichie par la connaissance de la saga, Capcom semble avoir trouvé la formule magique. Reste à voir si le jeu parviendra à équilibrer nostalgie et innovation, un exercice périlleux que peu de franchises maîtrisent.
Une chose est sûre : avec Resident Evil Requiem, la série prouve qu’elle n’a pas fini de faire peur – ni de surprendre. Rendez-vous en 2026 pour découvrir si ce requiem est bien celui d’un nouveau départ, ou le chant du cygne d’une époque révolue. En attendant, une question persiste, lancinante : "Leon, où es-tu ?"